Septième fonction du langage

Xavier Betaucourt & Olivier Perret

Éditions Steinkis, nov 2022, 144 p., 23€

Dans ma médiathèque il y a…

#Challenged’hiverVleel catégorie maison d’édition reçu Chez VLEEL

4e de couv. :
25 février 1980. Roland Barthes est renversé par une camionnette. Et s’il s’agissait d’un assassinat ?
Jacques Bayard, commissaire de son état, et Simon Herzog, jeune sémiologue, mènent l’enquête. Une enquête de routine qui se transforme rapidement en polar saisissant.
Roland Barthes possédait en effet la septième fonction du langage, capable de convaincre n’importe qui de faire n’importe quoi dans n’importe quelle situation.
Attisant la convoitise des plus grands intellectuels et hommes politiques, la septième fonction sème les cadavres sur son chemin. Tout le monde est suspect…

Mes impressions de lecture :

Je lis moins de BD qu’avant et je me suis rendu compte que j’aime bien les adaptations de romans en BD. Pour avoir parlé avec un scénariste qui nous avait parlé du travail préparatoire autour de l’adaptation d’un roman, c’est une travail énorme.

Je n’ai pas lu le roman de Laurent Binet, petit pavé de 500 pages, il fait pourtant parti des livres que je veux lire. En voyant la BD je me suis dit que ce serait une bonne idée pour commencer. Et j’ai bien fait car elle est très agréable à lire.

J’étais très jeune lorsque Roland Barthes est décédé, mais j’ai connu son travail bien plus tard. Et j’ai entendu parler de sa mort à ce moment là. C’était étrange de voir les auteurs qui m’avaient révélé des choses et donné quelques cauchemars pendant mes études sous le crayon d’Olivier Perret.

J’ai aimé retrouver les figures emblématiques de l’époque, les graphismes sont très réalistes et bien fait. On a un concentré de personnalités qui ont continué à faire leur chemin bien après les événements. On retrouve aussi des éléments liés à cette période. J’ai remarqué que les personnages fictifs crées pour les besoins de la fiction ont des yeux en forme de point ou de tirés, alors que les personnages « réels » ont leur regard que l’on connait.

C’est un mélange de fait réels et de fiction, pas toujours évident de faire la part des choses. Certaines références aux travaux des différents théoriciens sont résumé afin que le lecteur non averti puisse comprendre sans se plonger dans toutes ses œuvres.

Il y a des scènes assez explicites et d’autres violentes qui mettent en avant les la partie « complot d’état » et actes de violence. Mais cette BD n’est pas dénuée d’humour. J’ai souris aux références que j’ai comprises.

Xavier Betaucourt et Olivier Perret, je suppose qu’ils ont travaillé ensemble ont su jouer avec différents rythmes.on a tantôt des scènes calmes et d’autres plus trépidantes. Action et réflexion. Sans parler de la place du sexe.

J’ai adoré l’intervention de Xavier le scénariste et Olivier le dessinateurs qui font des commentaires sur certaines scènes, du style on va perdre le lecteur si tu retranscris tous les débats etc.

Je ne sais pas si c’est le travail de Laurent Binet ou celui de Xavier Bétaucourt mais le lecteur est tenu en haleine par le suspens, c’est une vrai enquête ou quête.

J’ai toujours autant envie de lire le roman de Laurent Binet !!! et je pense que je relirais la BD car elle est recèle de nombreux détails que je suis sûre que j’ai raté.

J’ai beaucoup aimé la qualité de l’objet livre. C’est un BD assez volumineuse (144 p) mais très agréable à feuille et lire. J’ai aimé illustration de la couverture qui reprend les codes des films d’action. Ce qui fait aussi écho à cette époque.

Kaléidoscope

Brian Selznick

Trad. Anne Delcourt

Éditions Bayard Jeunesse, 2023, 207 p., 16,90 €

Masse Critique Babelio / Éditions Bayard Jeunesse

Chronique jeunesse du mercredi

4e de couv. :

POSE L’OEIL SUR CE KALÉIDOSCOPE.
VAS-Y, N’AIE PAS PEUR.
Tu y apercevras peut-être un garçon. Il s’appelle James. Les gens pensent que James a disparu. Mais ils se trompent. Si tu regardes dans ces fragments d’images, tu constateras qu’il est bien là. C’est un géant. C’est un chevalier. C’est un camarade de classe. C’est James, bien vivant dans chacune de ses aventures. Est-ce que tu le vois, toi aussi ?

Mes impressions de lecture :

J’avais adoré « Black out / le musée des merveilles », « Hugo Cabret » et « Houdini » alors quand on m’a proposé de découvrir ce nouvel opus de Brian Selznick je ne pouvais pas refuser.

Ce roman est plus complexe que les précédents. Comme le titre l’indique l’auteur joue avec l’idée de fragments. Tantôt des souvenirs, tantôt des songes, tantôt des histoires viennent former la vie du narrateur. Il est questions de deuil, comment un enfant peu survivre au décès de son meilleur ami. Brian Selznick propose que le survivant se réfugie dans l’imaginaire.

Le lecteur a parfois du mal à garder les idées claires d’un chapitre à l’autre on passe d’une narration à une autre. Cependant, j’ai beaucoup aimé l’exercice de style pour chaque parties de cette narration. Il faut se laisser aller avant de bien comprendre à la fin du roman.

Le narrateur joue avec le prénom du disparu, James sera un ami imaginaire, un copain d’école, un ami qui partage le monde des rêves. Brian Selznick aime jouer avec les apparences et les illusions.

J’ai beaucoup aimé la structure de cet ouvrage. en début de chapitre on a un dessin en double page qui ressemble à une vision d’un kaléidoscope, puis une double page avec une illustration qui se rapporte au chapitre que l’on va lire, puis vient le texte.

La couverture de se livre combine le dessin et le kaléidoscope. Les illustrations sont de beaux crayonnés.

Je remercie Babelio et les Éditions Bayard de leur confiance

Celle qui s’aime enfin

Dominique Lagrou Sampere

Éditions  Flammarion, mars 2023, 222 p, 20 €

Mes lectures Flammarion

4e de couv. :

Toscane, la quarantaine, est une violoniste virtuose. Elle est brillante, lumineuse. Mais elle ne le sait pas et doute en permanence. C’est l’histoire de sa vie. Toscane a toujours eu le sentiment d’avancer comme une imposture. Et puis un jour, il y a Victor. L’ami qui traverse son existence depuis vingt ans va devenir, après le décès accidentel de son mari, l’amant bouleversant. Chacun traîne son lourd baluchon à ses pieds. Chacun va permettre à l’autre de retrouver le chemin de soi et le transformer en aventure prodigieuse.Celle qui s’aime enfin est l’histoire d’une femme qui comprend que pour embrasser la vie, parfaitement imparfaite, il faut d’abord apprendre à s’aimer. Elle chemine de rencontres en révélations, transforme les maux en mots pour enfin dépasser ses souffrances et se libérer de ses fantômes. Bouleversante et contemporaine, elle est à la fois soumise et rebelle, sensible et forte, insupportable et merveilleuse, désordonnée et déterminée à vivre, celle qui s’aime enfin.

Mes impressions de lecture :

Je ne connaissais cette journaliste, ou alors sans le savoir, mais j’étais curieuse de lire son premier roman, j’aimais l’idée changement de type d’écriture. Le titre est très explicite et on les retrouvera dans la narration. La femme est au cœur de cette histoire.

J’ai eu envie de lire ce roman car il parle de mots.  Il se trouve qu’il y a quelques semaines on m’a fait connaître le travail de Jacques Perry-Salkow et qu’elle surprise de le voir jouer son propre rôle dans cette fiction. Tout le long on a la présence des mots, des jeux avec les sonorités, les définitions les anagrammes. Derrière ses jeux de l’esprit, on découvre les failles de la protagoniste et une sorte de pensée magique. On a parfois tendance ( je généralise un peut-être trop) à chercher des signes autour de nous. Selon notre humeur on va les interpréter de façon positive ou au contraire négative. Toscane va jouer avec les mots pour trouver un sens à ce qu’elle vit. Alors qu’il faut qu’elle aille chercher plus profondément.

Ce livre aborde des sujets qui touchent à la famille et à la transmission de traumatismes. Les ruptures, les abandons et les décès mal expliqués peuvent conduire à des drames. Il n’y a pas que toscane qui a un parcours de vie émotionnellement compliqué.

On va donc découvrir cette jeune femme à un moment critique de sa vie. La scène inaugurale est forte. Va-t-elle passer à l’acte ? Comment va-t-elle s’en sortir ?

Ce roman raconte une histoire de femme qui sa se réaliser et s’affranchir du passé. Il y est question de frontières et d’identité. Cette histoire montre comment le travail de deuil et résilience sont importants pour pouvoir avancer dans la vie.

J’ai bien aimé la place de la musique dans cette narration cela entre en résonance avec tout le travail de la langue.

À la fin du volume Dominique Lagrou Sempere nous parle de son travail d’écriture, c’est toujours intéressant de découvrir l’expérience de l’auteur de la conception d’un projet au résultat final et toutes les interrogations qui ont fait leur chemin à travers le travail d’écriture. Je suis curieuse de lire les prochains romans et l’évolution de cette autrice en fiction.

Je remercie l’attachée de presse de Flammarion qui m’a fait découvrir ce roman.

Pour celles qui participeraient à un challenge en mars sur le thème de la femme c’est une lecture qui aborde plusieurs sujets lié à la féminité dans la société.

Tout savoir sur l’art

Sarah Hull

Illustrations : illustrateurs variés

Trad. : Nathalie Chaput

Éditions Usborne, 2021, 96 p., 14,50€

Mes lectures Usborne

Chronique jeunesse du mercredi

4e de couv. :

Sais-tu ce qu’est l’art, et quelles sont les différentes façons de faire de l’art ?

Pour savoir, parcours ce livre… Tu découvriras les idées explosives, les couleurs intenses, les vues inattendues et les manières saugrenues inventées par les artistes les plus célèbres du monde.

Mes impressions de lecture :

Ce livre se compose d’une quarantaines de questions aux quelles l’autrice répond sur une double page. Ce n’est pas très long à lire puisqu’il y a des images et des illustrations qui rendent les infos encore plus attractives.

Un sacré programme. Comme vous pouvez le voir dans les sujets sont très variés et peuvent être l’amorce de discussions ou de recherches plus approfondies vers des artistes, des mouvements artistiques ou des œuvres.

J’ai retrouvé des œuvres que j’adore et c’est très agréable de partager avec les gamins. J’ai appris des choses en même temps que je lisais aux jeunes lecteurs.

la frise chronologique est toujours très intéressant pour se situer dans le temps. Vous aurez remarqué que je m’inclue !

Au niveau du « glossaire » j’ai appris des choses. Les mots choisis et les définitions vont enrichir les lecteurs de tous âges.

C’est un documentaire pour les enfants mais je suis certaines que certains adultes pourront y trouver des informations très utiles pour leur culture générale. C’est aussi le type d’ouvrage qui permet de rafraîchir la mémoire. Le texte est intéressant mais très abordable. Si vous avez des enfants curieux autour de vous autant se remettre dans le bain en douceur et pas leur sortir vos encyclopédies.

Les couleurs vives et attrayantes vont accrocher le regard et dépoussiérer le sujet de l’art.

Bonne lecture et bonnes découvertes. N’hésitez pas à me donner vos avis si vous l’avez déjà lu.

je remercie les Éditions Usborne de leur confiance.

Le livre des sœurs

Amélie Nothomb

Éditions Albin Michel, 2022, 194 p., 18,90 €

Dans ma médiathèque il y a…

4 de couv. :

« Les mots ont le pouvoir qu’on leur donne »

Mes impressions de lecture :

J’ai commencé à lire Amélie Nothomb il y a fort longtemps à un moment particulier de ma vie alors elle a une place spéciale dans ma vie de lectrice.

J’avais pris de lire ses romans chaque année puis je ne sais pas je ne retrouvais pas ce qui me plaisais dans ses romans. L’autre jour,  une copine lectrice m’a dit : « tu as lu « les deux sœurs » ? Il est bien. »

Pour la petite anecdote, les personnages de Nora et Florent se marient le 26 février… et nous sommes le 26 février !

Alors j’ai tenté et c’est vrai qu’il est bien. On a plusieurs thématiques qui sont présentes : celle de la famille, de l’Amour (sous différentes facettes) et de l’estime de soi. Le pouvoir des mots que l’on vous dit ou pas. Le pouvoir des prénoms.

On découvre une histoire d’amour singulière entre un homme et une femme. Le poids de la société les a conduits à avoir une fille. Ils l’ont appelé Tristana et n’ont pas su l’aimer. C’est le point de départ. Amélie va développer son sujet en montrant comment une famille dysfonctionnelle va rendre malheureuse des enfants.

On a un comparatif entre deux sœurs devenues adultes et qui a leur tour vont avoir des enfants. Deux modes de fonctionnement différents, deux modes de vie opposés et aucune n’a la bonne manière d’élever ses enfants.

À son tour Tristana va avoir une cousine, une sœur et elle va essayer de donner tout son amour, tout en essayant de se construire avec une manque.

Ce qui m’a aussi intéressé dans ce roman c’est la place et la fonction de  l’habitat/ le foyer, et le rôle que cela va jouer sur le développement de l’individu. Je ne sais pas ce qui a attiré mon attention mais j’ai souris en découvrant la dernière partie de cette histoire. Je n’en dis pas plus.

Ce roman est émouvant. On sent la souffrance de certains personnages. L’exaltation et la joie de vivre d’autres, la colère et l’énergie qui en motivent d’autres.

On ressent fortement l’idée du serpent qui se mort la queue, du cercle vicieux qu’il faut rompre pour aller de l’avant.

J’ai bien aimé tout ce qui touchait aux moyens de communications l’histoire se déroule entre 1970 et 1995 (je ne sais plus si c’est indiqué).

J’ai souris lorsque j’ai vu Tristana en train de lire « le blé en herbe » de Colette car j’ai vu l’autre jour qu’Amélie Nothomb en parlait je ne sais plus sur quel plateau pour l’année Colette.

Ce roman m’a réconcilié avec les romans d’Amélie Nothomb et je vais lire ses romans que j’ai dans ma Pal !

Ce roman aurait pu faire partie du #challengedhivervleel dans la catégorie tout Schuss car je l’ai lu dans la journée.

Capital du Nord. T2 Mort aux geais

Claire Duvivier

Éditions Aux forges de Vulcain, 2022, 422 p., 20 €

Mes lectures aux Forges de vulcain

4e de couv. :

Après les terribles meurtres de la maison De Wautier, le monde d’Amalia Van Esqwill s’est écroulé. Considérés comme les principaux suspects, Yonas et elle trouvent refuge dans les tumultueux Faubourgs de la ville. Mais s’ils peuvent se cacher de la garde havenoise, qui les protégera de l’emprise de l’enchantement ? Pour survivre, Amalia devra surmonter sa douleur, dompter ses peurs, s’adapter à la clandestinité… et accepter de confier son destin au jeu de la tour de garde.

Mes impressions de lectures :

Tout d’abord un petit rappel pour ceux qui arriveraient par hasard sur cet article.

Ce roman fait partie d’un projet un peu fou qui tient le lecteur en haleine et je suppose l’éditeur aussi. Il s’agit de 2 trilogies écrites chacune par un auteur différent et qui s’entremêlent. Guillaume Chamardjian a publié tome 1 de Capitale du sud, puis Claire Duvivier Capitale du Nord T1, puis Guillaume Tome2 de sa trilogie et là c’est Claire avec son tome 2… au printemps viendra le dernier tome de Guillaume et Claire Duvivier clôturera en automne (si j’ai tout suivi !) Et les 6 tomes forment la « Tour de Garde ». Les deux auteurs ont des façons de raconter différentes et cela donne vraiment deux univers très spécifiques, ce qui permet de bien se retrouver dans ces deux lieux différents au niveau politique et dans leurs us et coutume. La Tour de Garde c’est le nom d’un jeu de plateau mais quelque chose d’autre…

Les couvertures de tous ces livres forment une fresque

Donc revenons à ce tome 2 de la Capitale du Nord qu’on attendait avec impatience (oui je suis un peu décalée, mais c’est une question de faille temporelle dans ma vie !) car la fin du tome 1 nous avait laissé la bouche ouverte !

Ils étaient quatre ils ne sont plus que trois, mais deux vivent dans la clandestinité puisqu’ils sont recherchés. Amalia et Yonas vont apprendre à vivre autrement. Ils ne peuvent compter que l’un sur l’autre.

Amalia et Yonas vont apprendre à utiliser un artefact chargé de magie et qui va modifier leur comportement.

Amalia va découvrir une facette de Dehaven qu’elle avait entraperçu lors de leurs explorations de la ville. Les quartiers populaires, voire les bas-fonds ont leurs règles et leur façon de parler. C’est très intéressant de voir la transformation des deux personnages. Ils n’étaient pas amis, juste de camarades. Yonas n’était pas un noble comme les autres jeunes gens. Ils vont devoir accepter leur nouvelle condition et devenir complémentaires pour survivre. Dans quelle mesure ils vont y parvenir ou non, je vous le laisse découvrir.

On va passer de leur histoire à l’Histoire de leur ville et leur pays. Une guerre dans leur colonie vient faire basculer l’équilibre précaire de leur cité. On avait vu comment la colère commençait à gronder dans le premier tome, à la faveur des conflits extérieurs une révolte se prépare dans les quartiers du port. Tout cet aspect social joue un rôle et on voit entre autre comment Amalia va utiliser son savoir et ses connaissances politiques apprises dans sa jeunesse avec Yonas. Yonas qui est complémentaire puisque issu d’un autre milieu.

Tout semble basculer dans ce deuxième volet.

J’ai une nouvelle fois été emportée par le récit de Claire Duvivier qui nous parle des aspects politiques, économiques et sociaux avec des scènes qui nous entrainent entre autre dans les estaminets, les pensions sordides, les ruelles du port .. . Elle détaille certains rouages, dévoile certains mécanismes qui font fonctionner cette société.

L’histoire est racontée au présent à la première personne, c’est Amalia la narratrice. On est ainsi au plus près de ses pensées et de ce qu’elle vit. En ce qui concerne Yonas on a aussi des indications très précises par le biais de la magie. Parfois on a des petites phrases comme Aujourd’hui encore, la cicatrice dépasse sur ma tempe… » On comprend donc que ce sont des souvenirs.

L’eau joue un rôle important, ne serait-ce que par sa situation géographique, Ville portuaire ouverte sur les colonies lointaines. Que ce soit à la nage ou sur des navires tout est prétexte à  tenter de survivre.

J’ai bien aimé comment Claire Duvivier nous raconte les différents étapes de leur adaptation à leur nouvelle vie forcée et tout ce qu’ils vont entreprendre pour s’en sortir. Ce que j’ai trouvé intéressant c’est que tout ce que nos héros ont appris dans le premier tome trouve son utilité dans celui-ci. On comprend que Claire Duvivier à un souffle à long terme et que les petits cailloux nous même quelque part.

Les personnages vont beaucoup évoluer comme l’univers de cette trilogie.

Le jeu de la Tour de Garde a un rôle dans ce nouveau volet des aventures de nos héros.

Ce n’est pas évident de vous parler de ce roman tant il est important de vous laisser emporter ou surprendre par les différents rebondissements.

Voilà je vous laisse donc avec 4 tomes déjà publiés qui vont vous faire vivre des aventures palpitantes.

Vous l’aurez compris c’est un coup de cœur !

Je remercie les Éditions Aux Forges de Vulcain de leur confiance.

Origamis faciles

Abigail Wheatley

ill Teresa Bellon et Lo Cole

Trad Pascal Varejka

Éditions Usborne, 2021, 60 feuilles détachables, 8 pages explicatives, 9,95 €

Mes activités Usborne

Chronique jeunesse du mercredi

4e de couv. :

Il suffit de détacher une feuille, puis de suivre les instructions étape par étape pour réaliser chaque pliage et obtenir l’un des onze animaux différents en origami. Les couleurs vives et les détails des illustrations donnent un très joli résultat.

Mes impressions…

Si vous me suivez vous m’avez déjà vu faire des origamis vaisseaux spatiaux, dinosaures, animaux, cocottes… Vous savez aussi que ce n’est pas que pour les enfants les dessins et les pliages indiqués sur les feuilles.

Les illustrations et les couleurs donnent un rendu final très important. Je dis toujours que je vais essayer avec mes propres feuilles que je décorerai mais soyons honnêtes je ne le fais jamais. Lorsque je le fais de mémoire au travail les enfants passent un bon moment à me voir galérer !

Le grand intérêt de cette collection c’est de ne pas se prendre la tête à chercher les feuilles d’un côté et les explications de l’autre. Avec 60 feuilles on a de quoi faire. Et surtout ne pas accepter les cadeaux car 60 feuilles, ça va 60 origamis qui finissent en marque page et autres décorations mobiles autant leur laisser.

La page d’explication et la feuille préparée !
Conseil vital !
J’ai bien aimé l’oiseau mais c’est le dessin qui fait la différence avec le poisson.
J’ai trouvé comment faire mes poissons d’avril cette année !
La baleine l’illustration joue un grand rôle !
crocodile comme s’il jaillissait de l’eau
petit crabe pinces en avant !
grenouille souriante

Conclusion d’un niveau très facile. Il y a 11 illustrations différentes, ce qui correspond à 4 types de pliages. De quoi passer un bon moment avec ses enfants.

Une fois finis vous pouvez vous en servir comme pochette surprise, ou carte/ enveloppe.

Je remercie les Éditions Usborne de leur confiance.

Les sœurs Lakotas

Benoît Séverac

Éditions Syros, février 2023, 304 p., 17,95 €

Mes Lectures Syros

Mes chroniques jeunesse du mercredi

4e de couv :

Un road trip amérindien palpitant d’émotion. 

Bearfoot, Santee et Ray ont 16, 10 et 6 ans. Elles vivent dans la réserve indienne de Pine Ridge, dans le Dakota du Sud. Leur vie bascule quand leur mère écope d’un an de prison pour conduite en état d’ivresse. En apprenant qu’elles vont être séparées et placées dans des familles, Bearfoot s’enfuit avec ses sœurs dans un vieux Break, sans permis et presque sans argent. Direction la Californie, à 2 000 kilomètres de là.

Mes impressions de lecture :

J’aime beaucoup Benoît Séverac alors quand j’ai vu son nouveau roman jeunesse j’ai eu très envie de le lire et une âme charitable me l’a envoyé !

Une fois encore Benoît Séverac traite de sujets forts. Je suppose que son Voyage aux  États-Unis il y a quelques années a joué un rôle dans le choix des sœurs  Lakotas. Il met en évidence les grandes contradictions du pays des libertés. Les natives americans vivent en marge du reste du pays, certaines réserves ont su/pu gérer le potentiel de leur communautés, d’autres sont minées par l’alcool, la drogue, la violence, le chômage et la pauvreté. Et c’est  de là que viennent ces trois gamines.

Si le proverbe « à quelque chose malheur est bon » pourrait s’appliquer à cette histoire, c’est surtout la volonté et la ténacité qui va permettre à Bearfoot d’avancer.

J’ai l’impression que Benoît Séverac aime beaucoup de mouvement et que ces personnages prennent la poudre d’escampette. Il aime nous entrainer dans la précarité et le point de bascule. Le moment où les êtres sont fragilisés et doivent tout risquer pour s’en sortir.

La fratrie est aussi un sujet récurrent dans ses romans. Faire confiance à son frère ou sa sœur n’est pas toujours possible. Les liens de sang ne sont pas toujours gage d’amour. Ici on sent les valeurs fortes de l’honneur et de l’amour qui vont pousser Bearfoot à transgresser les règles.

On part du noyau familial qui déjà fragilisé fini par éclater. Enfin pas tout à fait parce que Bearfoot veut préserver le trio formé par les trois sœurs. De là on va se rendre compte que tous les clichés sur le soutien de la communauté volent en éclat pour diverses causes actuelles. Il ne reste donc qu’à aller chercher une solution à l’extérieur. Vaste programme dans ce vaste pays qui semble enfermé dans le communautarisme.

La frontière entre la loi et la justice est assez fluctuante et floue. Les filles vont rencontrer des personnes courageuses qui vont fermer les yeux pour leur permettre d’avancer. Mais n’en disons pas trop !

Qui dit frontière dit identité, un sujet qui va de l’identité de la personne jusqu’à la nation. C’est un roman à la personne, on est au de l’histoire avec cette jeune fille qui se débats avec les questionnements et les décisions à prendre. On ressent toutes les émotions que créent les changements et les difficultés.

Frontière un sujet sous-jacent. Barrière du corps, être une jeune femme seule et avec une infirmité en plus ajouter à cela les autres. Barrière de la langue pour certains, barrières des propriétés terriennes, frontières avec les autres pays… je ne vais pas vous énumérer toutes celles qu’on retrouve dans ce roman.

L’une des choses qui m’ont marqué dans ce roman (et il y en a beaucoup) c’est l’importance de la géographie du roman. On commence par une réserve que Benoît Séverac compare à une île, à la fois protectrice ou prison, tout est une question de perspective. Puis, il va vous entraîner sur les routes avec les différents reliefs et les particularités géographiques de cette partie des États-Unis. Avec la traversé de zones désertiques où la vie et la mort se disputent le premier rôle. Les paysages varieront et cela induira des attitudes.

Il va jouer avec les manques : manque de protection émotionnelle et physique, manque d’eau et de nourriture, manque d’essence et repos… Manque de connaissance et de savoir sur l’histoire du pays et sur la géographie, tant du côté des gamines que des gens en général.

Bearfoot va rencontrer des gens avec des pensées différentes et elle va grandir en confrontant ses idées avec les leurs. C’était très intéressant de voir comment chacun a ses préjugés et qu’en discutant le regard peut changer. L’incompréhension et l’incompatibilité de façons de penser et de vivre peut freiner beaucoup de choses.

Vous l’aurez remarqué je n’ai pas parlé des aventures ou mésaventures qui vont jalonner le road-trip de Bearfoot, Santee et Ray… colère, peur, faim et fatigue joie vont tenir le lecteur en haleine.

Une belle aventure pleine d’humanité. Ce qui m’a plu c’est qu’il n’y a pas de manichéisme.

Vous l’aurez compris c’est un coup de cœur pour moi

Je remercie Nancy et les Éditions Syros de leur confiance.

Bambine

Alice Ceresa

Trad.  Adrien Pasqualis

Éditions de la Baconnière, janv 2023, 160 p., 18 €

4e de couv. :

Ce roman dresse le portrait intimiste d’une famille ordinaire à travers les souvenirs d’enfance et d’adolescence de deux sœurs. Par la description analytique de ce corps domestique – un père, une mère et deux filles – est mis à jour le jeu des forces, des tensions et des résistances qui les agrègent, dans le quotidien partagé au fil du passage des années, de l’enfance à l’âge adulte. 
Alice Ceresa scrute les mécanismes de cette famille patriarcale et l’aliénation qui découle inexorablement de l’assignation des rôles. Ce regard désenchanté sur la famille nourrit un récit d’une précision chirurgicale et d’une ironie savamment dissimulée. 
Bambine (Einaudi, 1990, Prix Schiller) est présenté par Alice Ceresa comme le deuxième opus de sa trilogie consacrée à «la vie féminine», entre La fille prodigue (1967) et La mort du père (1979).
Traduction révisée par Renato Weber

Mes impressions de lecture :

J’ai choisi ce roman parmi les romans proposés pour Masse Critique Babelio pour son titre, souvenir de ma grand-mère maternelle, et pour la maison d’édition suisse qui a permis sa réédition. Je découvre à chaque fois des voix différentes qui me surprennent.

Je ne connaissais pas du tout Alice Ceresa, ni son nom, ni son écriture. Les différents articles insérés dans ce volume permettent d’aller plus loin dans la compréhension de l’œuvre d’Alice Ceresa et de la place de ce roman dans l’ensemble.

J’ai été surprise par la mise à distance que produit l’écriture de cette écrivaine. Des chapitres courts qui ressemblent presque à des analyses. On a une maison, dans cette maison la mère, le père, les fillettes, qui forment une famille et elle va nous raconter une histoire avec un regard qui s’attache plus à la fonction qu’à une intrigue. On voit les interactions et l’influence de l’éducation sur les filles. Les différentes étapes de la vie d’une famille.

La façon de procéder par touches m’a fait penser à ces tableaux comme « la Meninas » de Velázquez, où petit à petit le regard s’enfonce dans les différents plans, avec un miroir qui donne une autre dimension ainsi de suite. Tiens c’est étrange que cette image me vienne alors qu’un des sujets touche les petites filles.

Cette façon de raconter influe le lecteur, on se sent observateur d’une observation et on n’arrive pas à s’attacher aux personnages. J’ai eu tendance en le lisant à faire des comparaisons avec des situations vécues, à me souvenir comment je percevais les familles autour de moi à différents stades de ma vie.

Chaque lecteur arrive avec ses bagages, cette lecture a fait écho à « du côté des petites filles » de Elena Gianini Belotti, un essai sociologique que j’ai lu alors que paraissait en Italie « Bambine ».

« Bambine » nous renvoi à une époque pas si éloignée et on se rend compte de l’évolution ou pas de certaines choses au sein de la cellule familiale. Ce n’est pas d’aujourd’hui que les femmes s’interrogent.

Ce roman semble faire des ricochets et donne envie d’aller plus loin sur le sujet de la féminité et du féminisme dans la littérature. Le lecteur, du moins c’est ce que j’ai ressenti, s’interroge sur l’évolution de la fonction de la femme dans la famille et la société.

Je remercie Babelio et les Éditions de la Baconnière de leur confiance.

C’est pas sorcier

Guy Rechenmann

Éditions Cairn, janv. 2023, 327 p., 11,50 €

Mes lectures Cairn

4e de couv. :

La chaleur accablante qui enveloppe Castéja, le commissariat de Bordeaux, en cette paisible journée de juillet, semble donner le ton à l’enquête à la fois atypique et exotique dont Anselme Viloc, le flic de papier, va hériter. Entre une histoire inconnue de son Bassin profond, une échappée dans les souvenirs savoyards de sa ville d’adoption, Chambéry, et une plongée dans une forêt primaire gabonaise parsemée de chausse-trappes, toutes aussi imprévues les unes que les autres, Anselme Viloc va devoir faire preuve de sang-froid et même d’une certaine audace.

Pour, au final, une résolution magistrale de l’affaire, à la Hercule Poirot serait-on tenté de dire !

Mes impressions de lecture :

Quel plaisir de retrouver une enquête d’Anselme Viloc.

Ce que j’aime des séries avec des personnages récurrents c’est qu’on a l’impression de les côtoyer depuis longtemps. On connaît les petits travers de chacun, on anticipe certaines réactions. Selon les séries les lieux peuvent être assez centrés sur un lieu en particulier. Avec Viloc cela tourne autour du bassin d’Arcachon et Cap Ferret. Il peut lui arrivé de faire ses petites sorties hors du secteur Girondin mais là il va nous faire voyager au-delà des frontières européennes !

Une des particularités de ce personnage ce besoin d’ancrage. Cette quête des racines, des ancêtres et de la famille, les siennes ou celles des autres personnages. Cette énergie qui circule, vient rejoindre d’autres veines.

Je parlais d’ancrage plus haut, mais il a besoin d’encrage aussi. Les traces écrites viennent compléter les traces orales, d’où son surnom de « Flic de Papier » dont les rapports prennent des dimensions singulières. Son patron s’y est fait, Le commissaire Plaziat est un « fan » de Victor Hugo et on a droit régulièrement  à des citations. Contrairement à son adjoint qui lui est plus  « réglementaire ». Et je ne vous parle pas des autres voix qui jouent un rôle dans les enquêtes. C’est un roman à la première personne et c’est Viloc le chef d’orchestre.  Toutes ces particularités ont leur charme ou sont surabondante pour certains lecteurs. Pour moi cela donne une impression théâtrale comme si une poursuite mettait en avant tel ou tel personnage, l’oralité vient rejoindre l’image.

Dans les enquêtes de Viloc, l’Histoire rejoint toujours l’histoire des protagonistes. Ici on va remonter jusqu’aux années 1920 et les relations entre la France et le Gabon. Guy Rechenmann est toujours très documenté et on apprend beaucoup de choses. Généralement on fait les découvertes au détour des conversations. Parfois, c’est quand il écrit ses rapports de police où il reprend les interrogatoires. Dans ce roman, il y a eu un moment de flottement où j’ai dû faire une pause pour bien assimilé, l’Histoire et les différentes générations de la famille de Jacqueline. J’avais brouillé les pistes toute seule ! J’ai fait un mélange entre la génération de Jacqueline et celle de Jeanne avec les liens avec l’Afrique. Une fois que j’ai intégré ces informations, je n’ai plus lâché le fil de la narration et l’intrigue policière.

L’intrigue se déroule en 1992, on a des références à cette période là ce qui n’empêche pas l’auteur à glisser des réflexions qui ne sont pas sans rappeler notre époque actuelle. J’ai souri à certaines évocations de ce début des années 90. On a aussi tendance à chercher la faille dans les références.

J’ai bien aimé les références littéraires et les clins d’œil entre autre à Tintin ou Poirot, deux grands voyageurs amateurs de mystères.

La couverture de ce livre est magnifique, le jeu de lumière et des couleurs sur ce visage est superbe, il nous plonge dans l’aspect un peu mystérieux et magique.

J’ai bien aimé les mises en parallèles des histoires qui se déroulent en France  ou au Gabon qui vont lui permettre la résolution de certaines énigmes. Chaque personnage va apporter son petit grain de sable en fonction de ces affinités et sensibilités.

Le côté culinaire a toujours sa place comme dans la vie de tous les jours.

La conclusion est bien menée avec le côté théâtral  à la manière de Poirot.

Où ne mènera la prochaine enquête d’Anselme Viloc ?

En attendant je vous laisse embarquer pour cette mystérieuse destination…

Je remercie les Éditions Cairn de leur confiance.

Vous pouvez retrouver mes chroniques sur :

Le flic de papier

Fausse note

À la place de l’autre

Même le scorpion pleure

Une étoile en enfer

L’extravagante histoire de Lucia Fancini