A propos Ramettes

Blogueuse depuis 12 ans, je prend toujours autant de plaisir à partager mes lectures, récentes et anciennes ainsi que d'autres causeries.

Bilan lecture avril 2024

Cela faisait longtemps que je n’avais pas fait de bilan lecture.

L’hiver a été épuisant pour moi, lectures et chroniques en attente, beaucoup d’envies et sentiment de ne pas avoir été au bout de mes projets, le travail et la famille ont pris beaucoup de place. En avril j’ai eu comme un sursaut d’énergie et j’ai fait des montages photos pour Instagram comme pour stimuler encore plus cet élan. Ce bilan est donc une bouffée d’oxygène supplémentaire.

Ce mois-ci mes lectures ont eu un impact émotionnel assez important, peut-être étais à fleur de peau. J’ai aussi vu des liens se tisser avec mes lectures qui me paraissaient disparates. J’ai lu des romans policiers ado et adulte. Bordeaux commence à prendre aussi grande importance dans les décors des romans lus ces derniers temps.

Parmi mes lectures il y a beaucoup d’auteurs que je suis et deux nouveaux Amélie Antoine et François Bégaudeau. Fait devenu rarissime j’ai relu deux romans d’une trilogie car le troisième tome vient de sortir sous un autre format.

J’ai essayé de les ranger par catégories, mais les étiquettes et moi ça fait deux !

Policier

Imaginaire / SF

XXe siècle

Choc / harcèlement scolaire

BD

Avril c’est aussi 48h BD. J’ai trouvé la sélection très jeunesse (ce qui me convient bien) et je les ai lus aussitôt achetés. Il ne s’agit pas de la sélection complète de l’événement juste ceux qu’on allait lire à la maison.

Je suis en train de lire le troisième tome de la trilogie « Eustache et Hilda » que j’adore.

En jeunesse il me reste dans ma PAL deux enquêtes de la série de Danièle Thiéry.

Guy Rechenmann, il faut attendre qu’il en publie un autre… La sorcière Rature j’attends que la suite soit publiée…

Et vous avez vous bien lu ?

Quels livres avez-vous lu ?

Lesquels avez-vous envie de lire ?

Sept ans plus tard

Jean-Christophe Tixier

Éditions Rageot, Heure Noire, 2012, 155 p.

Mes chroniques jeunesse du mercredi

Dans ma médiathèque il y a…

4e de couv. :

Pierre-Adrien, 17 ans, a accepté de participer à une réunion d’anciens élèves de CM2. Il y retrouve avec curiosité quelques têtes sympathiques, leur institutrice attendrie, mais aussi Anthony qui faisait régner la terreur en classe. Ce dernier, toujours aussi incontrôlable et arrogant, semble décidé à gâcher la fête. Pourquoi a-t-il été invité ? Malheureusement, Adrien ne va pas tarder à le comprendre…

Mes impressions de lecture :

C’est incroyable. J’ai choisi ce livre juste en regardant le nom de l’auteur. Je ne connaissais pas cette collection de chez Rageot. Je me suis dit « heure noire » et Jean-Christophe Tixier c’est pour moi. Il me fallait une lecture jeunesse pour aujourd’hui. Lorsque j’ai commencé la lecture j’ai failli reposer le livre car ça parlait des conséquences du harcèlement scolaire. Je voulais savoir comment ce sujet allait être traité.

Nous sommes, comme le titre l’indique, sept ans après la fin de primaire. On ne sait pas comment c’est passé le collège et le lycée pour tout ce groupe. Dans un premier temps, on suis à la première personne Pierre-Adrien, puis d’autres chapitres sont à la troisième personne pour avoir une vue d’ensemble et connaître ce que font d’autres personnages. Pierre-Adrien a quitté la région après la primaire et a tenté de ce reconstruire.

Pierre-Adrien avait refusé l’invitation pour cette réunion des anciens élèves de CM2. Les traumatismes ne sont pas complètements guéris puisqu’ils ont été refoulés. Partir loin ne suffit pas. Il change d’avis à la dernière minute sans prévenir personne, voulant affronter les fantômes du passé.

L’auteur nous propose une belle galerie de portraits, complétée par Pierre-Adrien qui a toujours sont carnet et son crayon. Sa tendance à caricaturer les gens c’est ça façon de faire ressortir la part d’ombre des personnes, ou c’est une façon d’extérioriser ce qui est négatif pour lui. Une sorte de passage à l’acte pour ce qu’il n’arrive pas a exprimer de vive voix.

Jean-Christophe Tixier, nous montre comment Pierre-Adrien va devenir une pièce d’une machination, et se transformer en grain de sable. L’auteur nous montre aussi comment on peut passer de victime à bourreau quand on se laisser prendre au jeu. Passer à l’acte ou pas ? Un trop plein d’émotions va le submerger et le faire tomber dans un piège infernal. Va-t-il s’en sortir ?

Personne ne sort indemne de cette histoire. Corruption de l’âme, la frontière entre le bien et le mal est fragile. On dit que la vengeance est un plat qui se mange froid mais est-ce la solution ?

On en revient toujours à comment enrayer les abus et les harcèlements scolaire dès la primaire. Comment les adultes peuvent prendre la mesure de la gravité des situation, quand même les élèves se sentent isolés et seuls maltraités, et gardent le silence.

Ce roman date de 2012, l’auteur a pu se baser sur des faits de l’époque ou des années précédents. J’ose espérer qu’en 2024 on a évoluée (je reste sceptique) et qu’on minimise moins les faits.

Pourrait-on écrire ce roman aujourd’hui ?

L’orange était sanguine

Patrick Caujolle

Éditions Cairn, du Noir au Sud, avril 2024, 268 p., 12€

Mes lectures du Cairn

4e de couv. :

Un assassinat à Toulouse, des zones d’ombres sous les soleils toulousains et catalans, voilà comment la police judiciaire et le capitaine Bastide vont se heurter aux mondes glauques de la prostitution et de l’immigration clandestine .Le tout dans une traque éperdue parfois proche des rivages marseillais et des montagnes béarnaises. Le plat se mange froid dit-on. La confirmation est en ces lignes.

Mes impressions de lecture :

Je connaissais le nom de l’auteur mais je n’avais encore rien lu de lui. Lorsque j’ai vu que ça se déroulait entre Toulouse et la Catalogne, je me suis dit que c’était pour moi !

J’adore la couverture et le titre. Le jeu de mot, bien sûr, et le contraste entre la couleur de l’orange sanguine et le noir et blanc de la main est saisissant.

Je suis lectrice de romans policier, pour l’ambiance et pour le personnage principal surtout si c’est un personnage récurrent. Ce roman sort légèrement de ce cadre, ce qui ne m’a pas déconcerté au début car la procédure est marquée, avec des explications pour les néophytes.

On a des mises aux points sur les procédures d’un lieu à l’autre ou d’un service à l’autre. Ce n’est pas ce que je recherche mais ici cela fait sens et permet au lecteur de suivre le processus. Cela permet aussi de ne pas partir en vrille d’autant que géographiquement c’est assez vaste.

Ce qui m’a changé de mes lectures habituelles, c’est aussi le fait que le policier n’est pas spécialement borderline ou incontrôlable (pas d’alcool, drogue, sexe etc), il suit la procédure, prend soin d’appeler ses supérieurs, de contacter ses correspondants locaux lorsque ses investigations l’emmènent dans plusieurs régions. Il ne se la joue pas solo (ou presque).

En ce qui concerne la géographie dans ce roman, elle donne une dynamique à la narration car cela implique beaucoup de mouvements d’un lieu à l’autre. On passe de la ville au village fantôme, de l’océan à la méditerranée en passant par la garrigue et les vergers. Selon les lieux ont a des sujets sous-jacents. Je connaissais certains lieux alors ça donne une autre saveur à la narration.

Les personnages semblent glisser dans les mailles du filet et de voir ce pauvre Capitaine Bastide courir après des ombres, c’est rageant. Et puis cela élargie le spectre des langues du sud, c’était intéressant.

L’intrigue policière est complexe et lorsqu’on croit comme Gérard Bastide après avoir échafauder des hypothèses et cerner les grandes lignes, on réalise que c’est plus diabolique que cela. Plusieurs sujets d’enquêtes apparaissent au fil des rebondissements, je vous laisse les découvrir.

Une bonne enquête qui ne laissera pas indemnes certains personnages.

Je pensais que cet auteur serait sur le Lydia au  » 8e Festival polar et aventure » au mois de juin, mais après publication de la liste des invités je ne l’ai pas vu, mais sait-on jamais !

Je remercie les Éditions du Cairn de leur confiance.

secrets.com

Florence Hinckel

ill. Colonel Moutarde

Éditions Rageot, 2013, 191 p.

Dans ma médiathèque il y a…

Mes chroniques jeunesse du mercredi

4e de couv. :

Mona, 12 ans, partage tout, de ses grands délires à ses petits soucis, avec sa bande de copines. Elle décide de créer, avec la documentaliste du CDI, un site où tous les collégiens pourront, de façon anonyme, faire des confidences et recevoir les conseils de ceux qui les lisent. De la peur du divorce aux bienfaits d’une crème anti-acné, les sujets sont variés et le site est de plus en plus fréquenté ! Mais bientôt la situation dérape et quelqu’un révèle un secret trop lourd à porter. Info ou intox ? De qui s’agit-il ? Comment l’aider ?

Mes impressions de lecture :

Choisir une lecture n’a rien d’anodin. Plusieurs paramètre vous guident parfois vers tel ou tel livre. Ma dernière lecture m’a laissé un goût amer. Je suis encore chamboulée par « Ne vois-tu rien venir ? » comme je n’avais pas de service presse jeunesse j’ai regardé sur les étagères de la médiathèque et j’ai vu un Florence Hinckel (j’aime beaucoup ses romans) que je n’avais pas encore lu. Je n’ai pas regardé la quatrième de couverture et me suis donc laissée guidée par le nom de l’autrice, la maison d’édition et la couvertures. Je me suis dit un roman pour les 11 ans ça va me mettre du baume au cœur.

Je commence donc à lire avec des a priori plutôt positifs. Quand au détour d’une phrase je me suis dit : « ah non pas encore du harcèlement scolaire!!!??? » Et j’avoue que ça m’a un peu parasité ma lecture. J’étais un peu tendue pendant le déroulé de l’histoire ce qui a accentué certains faits. Mon expérience de lecture aurait été autre si j’avais lu ce roman avant l’autre. Ce n’est pas négatif ce que dis, je voulais juste partagé cette expérience.

Je n’avais pas fait attention sur la date de publication, 2013, ce n’est que lorsque la « documentaliste » conseille d’ouvrir un forum que j’ai eu un déclic. Cela fait très très longtemps que je ne vais plus sur les forums, mais avant c’était courant.

L’idée de la création d’un lieu de parole est important et intéressant, mais le faire à travers un forum de discussion et parler sous couvert d’anonymat me semblent un peu risqué comme on pourra le voir. Heureusement, c’est bien encadré et Mona a suffisamment la tête sur les épaules pour faire confiance aux adultes pour ne rien leur cacher. On va voir comment cela va influencer les relations au sein du groupe des seizièmes et comment cela va aussi les faire grandir.

On va voir à travers les confidences et des questions la diversité des sujets, cela va des interrogations sur le corps et ses transformations aux relations dans la cadre familial. Au milieu de ses questions qui touche à l’adolescence, on a un mystérieux message qui débouche sur d’autres perspectives. Des comportements négatifs vont aussi voir le jour.

Ce roman parle aussi de comment à l’adolescence on bâti de nouvelles amitiés et en renforce d’autres. On voit aussi apparaître les premiers émois amoureux. Et en parallèle on voit la vie des adultes. Effet miroir intéressant où tout n’est pas noir ou blanc.

Les personnages principaux sont en sixième année des grands changements on sort de primaire et un peu de l’enfance, les jeunes ados commencent à voir la réalité quotidienne d’une autre façon. « Secrets.com » est un roman très actuel qui aborde des sujets qui peuvent inquiéter parfois les adolescents.

On a des moments forts où l’entraide et la confiance sont très importantes. J’ai vu qu’il y avait d’autres titres avec le personnage de Mona plus récents. Pour l’actualité de l’autrice cliquez ICI

Et il finit bien ! Oups, j’avais besoin de le dire.

Bonne lecture.

L’amour

François Bégaudeau

Éditions Verticales, août 2024, 96 p., 14,50€

Lu dans le cadre du Cercle littéraire de la médiathèque Avril 2024

4e de couv. :

J’ai voulu raconter l’amour tel qu’il est vécu la plupart du temps par la plupart des gens : sans crise ni événement. Au gré de la vie qui passe, des printemps qui reviennent et repartent. Dans la mélancolie des choses. Il est nulle part et partout, il est dans le temps même.
Les Moreau vont vivre cinquante ans côte à côte, en compagnie l’un de l’autre. C’est le bon mot : elle est sa compagne, il est son compagnon. Seule la mort les séparera, et encore ce n’est pas sûr.
F. B.

Mes impressions de lecture :

J’ai choisi ce roman de la rentrée d’automne car j’étais curieuse de voir comment en qui peu de pages François Bégaudeau allait nous raconter 50 ans d’un couple. Les éditions Verticales nous proposent toujours des textes avec des contraintes esthétiques intéressantes. On en a aussi beaucoup entendu depuis sa sortie. C’était aussi pour moi l’occasion de découvrir la plume de cet auteur qui est semble t-il très connu.

L’auteur joue avec les souvenirs communs depuis les années 70. Il retrace la vie de ce couple mais aussi d’une génération avec un mode de vie et parcours somme toute classique est banal. Ils sont de la génération de mes parents alors j’ai eu l’impression de parcourir un album photos où l’on voit l’évolution de la société française.

Il a su choisir des moments clés dans une société d’ouvriers, sans misérabilisme il nous trace les grandes lignes de familles de province. Pas de longues études, premier travail, premières amours, fêtes locales… Des choix de vies, des évolutions de carrière qui vont influencer le mode de vie. Le travail, le mariage, la maison, la famille, l’âge venant, la retraite… une vie toute tracée. Des parcours de vie qu’on ne voit plus de nos jours parce que la société à trop changé.

Ce n’est pas un constat nostalgie, c’est plutôt réaliste. Il nous montre comment chaque changement à des répercussions sur le reste.

Je suis agréablement surprise par le résultat, c’est très réussi. Pas besoin de longues descriptions et de longs discours pour comprendre se qui se joue. Une scène, une phrase suffit, nos « souvenirs » comblent les vides entre les événements.

l’auteur n’en ai pas à son coup d’essai, il a plusieurs titres à son actif alors il y a eu des articles dithyrambiques et au moins un incendiaire. Le mieux c’est de se faire sa propre opinion.

Je pensais rencontrer l’auteur mais il semblerait qu’il est des soucis juridique et sa venue est annulée. Je ne crois pas que je lirais d’autres romans dans l’immédiat.

Deux hommes dans les confins

Robert Sheckley

Éditions Argyll, avril 2024, 195 p., 17,90 €

Mes lectures Argyll

4e de couv. :

Besoin d’une terraformation, d’une purification d’atmosphère, d’un assainissement d’écosphère ? Arnold et Gregor sont là pour résoudre les problèmes rencontrés par les nouveaux pionniers humains à travers la galaxie. Le premier est chimiste de formation, le second écologue. L’un est aussi extraverti et imprudent que l’autre est neurasthénique et précautionneux. Ensemble, ils ont fondé, avec plus de bonne volonté que de moyens, la société « AAA Les As de la Décontamination Planétaire ».
Esprit d’entreprise et caisses perpétuellement vides les poussent à accepter les missions les plus délicates, voire les plus impossibles. Rien ne saurait pourtant entamer l’ingéniosité et la débrouillardise des deux compères, qui devront redoubler de ruse et d’habileté pour se tirer de mésaventures dans lesquelles le cocasse le dispute au loufoque.

Mes impressions de lecture :

Je vous avait déjà parlé du recueil de nouvelles « Le temps des retrouvailles », il y a deux ans ! comme le temps passe vite! ou est-ce que la notion de temps avec la SF n’a pas la même valeur ? j’ai gardé de ce recueil une très bonne impression et quelques images drôles (dans tous les sens du terme). En commençant « deux hommes dans les confins » j’ai eu l’impression d’une continuité.

J’ai plongé directement dans les histoires et je me suis crue dans un roman avec à chaque chapitre une aventure de nos deux héros qui s’achève par une chute, c’est à dire qu’on finit avec avec une conclusion amusante, surprenante. Avant de comprendre qu’il s’agissait de nouvelles qui mettent en scène les aventures d’Arnold et Gregor. Tout est bien expliqué mais les histoires s’enchaînent tellement bien que cela crée un bel ensemble et j’aurais voulu que cela continue. Si je ne devais garder qu’une idée, c’est une belle histoire d’amitié entre deux hommes qui se complètent.

Cette jeune entreprise sans moyens va prendre souvent des contrats refusés par d’autres compagnies. Il y a un côté très américain dans cet entreprenariat, le côté tout est possible, on peut partir de rien. Ainsi que ce qui touche aux « contrats ». Financièrement ils retombent plus ou moins bien sur leurs pieds. Ils se laissent souvent entrainer par leur enthousiasme chacun avec une approche différente.

Dès la deuxième histoire on se dit « qu’est qui va leur arriver ? » , « dans quoi va les embarquer Arnold et ses contrats ? », « que va subir Gregor ? » Ils ont un côté « trop enthousiaste » qui frôle souvent la naïveté.

La dynamique de groupe est dans ce roman (lapsus révélateur) et cela depuis l’enfance des deux personnages (d’après ce que l’on en sait) Arnold a les idées et Gregor est sur le terrain et les exécute. Bien sûr Gregor prend des initiatives et résous les problèmes au fur et à mesure qu’ils lui tombent dessus, avec le soutien d’Arnold. On n’est pas avec la tête d’un côté et les jambes de l’autre, mais Arnold est le plus intrépide tout en laissant l’action à Gregor. Arnold n’abandonne jamais son ami même s’il le met dans des situations impossibles.

Ce que j’aime dans la façon de raconter de Robert Sheckley c’est qu’il ne se perd pas dans des descriptions et des créations d’univers avec des détails. On sait qu’il y a des planètes avec des configurations spécifiques, des créatures en tout genre, qu’on peut voyager de l’un à l’autre avec des engins. S’il donne des détails, c’est parce que c’est en rapport avec l’aventure. Je pars du principe que ce déplacer d’une planète A à une planète B prendra tant de temps, c’est comme une extension de notre vie. La vraisemblance est un accord tacite entre l’écrivain et le lecteur. On est dans l’aventure.

On va découvrir des planètes avec des particularités, des univers parallèles qui ont des interactions entre eux, des créatures bien singulière (notamment un chou qui communique par télépathie ! si si).

Un recueil de nouvelles sur l’amitié et la confiance en soi et en l’autre.

Ce livre n’est pas une simple compilation de nouvelles qui mettent en scènes les deux personnages. Il y a un beau travail éditorial pour retrouver dans l’œuvre de Robert Sheckley qui semble très éparpillée. Une préface de Philippe Curval, que j’ai lu après pour ne pas avoir de révélations et une postface de Leo Dhayer très instructives suivie d’ un entretien entre Robert Sheckley et Philippe Curval avec des références qui complètent les propos de l’auteur (certaines renvoient à des nouvelles que j’ai lu dans « Le temps des retrouvailles »). Et pour finir des notes de l’auteur. J’ai d’autant plus apprécié que mes connaissances en Sciences Fictions sont assez légères, c’est très enrichissant.

Je vous laisse découvrir ce que les personnages vont découvrir. En fermant ce livre j’ai un pincement au cœur car je n’aurais plus ma dose de bonne humeur ! Arnold et Gregor me manquent déjà !

Je remercie les Éditions Argyll de leur confiance.

La sorcière Rature 2. Folles bévues et nouvelles contrariétés

Tatiana Théron

Ill. Anne-Sophie Doucet

Éditions du Retour, 18 avril 2024, 105 p., 15€

Mes lectures éditions du Retour

Chroniques jeunesse du mercredi

4e de couv. :

Rature a enfin un beau château où peuvent vivre ses créatures, des amies sorcières et un copain loup. Cela pourrait lui suffire mais à la lecture d’un mystérieux parchemin abandonné, elle est séduite par les mots d’un poète. Bien décidée à le découvrir, les gaffes et les ennuis vont commencer… mais dans l’autre monde celui où rien n’est magique, la vie n’est pas plus simple, hélas !

Mes impression de lecture :

Vous vous rappelez peut-être que j’avais gagné le premier tome de cette série il y a quelques mois. J’avais adoré les aventures de la jeune sorcière Rature, alors imaginez ma joie lorsqu’on m’a proposé lire le deuxième volume pour vous en parler !

Recevoir ce deuxième volet a été l’occasion de relire le tome 1. Les deux peuvent se lire indépendamment, cependant les lire dans l’ordre de parution nous permet de voir grandir la petite sorcière et de comprendre dans quel univers se déroule les mésaventures de notre jeune héroïne.

Ce livre se compose de trois aventures qui s’enchaînent et s’entremêlent.

On retrouve ici sorcière ado qui va vivre ses premiers émois amoureux qui vont donner lieux à des quiproquos et des situations délicates. Souvent on a l’action avant la réflexion sur les conséquences de ses actes. Elle a un fond bon et elle est fidèle en amitié. Son amie « Pourriture » rencontrée à l’école vit toujours avec elle. Rature et son petit monde vit paisiblement. quand tout à coup…

Elle découvre un parchemin et elle va chercher à remonter jusqu’à l’auteur du poème. Elle va faire des déductions … La curiosité va la faire sortir de son château et de son environnement. Des vies vont être bouleversées, mais chut je vous laisse découvrir comment. Avant de découvrir l’auteur de ses vers. D’autres personnages vont ainsi entrer dans la vie de notre jeune héroïne.

Dans une seconde aventure qui suis une nouvelle amitié va venir enrichir la vie de Rature et pourriture. L’introduction d’une « non-sorcière » va aussi permettre de créer un lien avec le monde non magique. Et cela lui permettra aussi d’apprendre les us et coutumes des adolescentes. Une bonne action en entrainant une autre, elle va grandir et apprendre. Rature n’a pas de mère et la seule figure féminine qu’elle a c’est celle de Mixture, sa voisine éloignée qui le nez dans ses recettes ne lui apprend rien de la vie de jeune fille.

La troisième histoire permet de clore la première et d’aller vers une conclusion.

Une lecture avec des rebondissements et des questionnements sur ce que l’on croit comprendre, sur les apparences. Faire des erreurs et essayer de les réparer ou d’arranger les choses c’est

Les illustrations d’Anne-Sophie Doucet sont toujours aussi expressifs, ils accompagnent et ajoutent l’image à la parole.

Maintenant il ne reste plus qu’à attendre les prochaines aventures.

Je remercie les Éditions du Retour de leur confiance.

Ne vois-tu rien venir ?

Amélie Antoine

Éditions Syros, fév 2024, 301 p, 15,95 €

Mes lectures Syros

Mes chroniques jeunesse du mercredi

4e de couv. :

Un roman puissant et engagé contre le harcèlement scolaire. Avec une postface d’Emmanuelle Piquet, psychopraticienne spécialiste du sujet. 

Une rentrée scolaire semblable à tant d’autres. Un collège ordinaire.
Deux adolescentes dans la même classe de troisième. D’un côté, Sarah, élève populaire et charismatique. De l’autre, Orlane, la nouvelle.
Elles auraient pu devenir amies.
Mais Sarah décide de cristalliser les regards et la haine sur Orlane. Et de transformer sa vie en un véritable enfer.

Mes impressions de lecture :

C’est le premier roman d’Amélie Antoine que je lis et c’est une belle découverte.

Avec ce roman je retrouve l’esprit engagé des éditions Syros autour des problèmes de l’adolescence. C’est un roman qui mérite une discussion après lecture, « un débriefing », une belle amorce pour libérer la parole et qu’on arrête de minimiser l’impact du harcèlement sur la vie future de tous. En tant que lecteur on a un peu l’impression de subir puisqu’on ne peut agir, comme parfois dans la vraie vie. Peut-être que plus on en parlera plus on avancera.

La couverture de ce roman annonce clairement le sujet et le bandeau n’est pas un simple effet marketing.

« Bouleversant et nécessaire » dit Emmanuelle Piquet et je vous confirme.

C’est un livre que je ne voulais pas lire car le sujet me touche de trop près et qu’il aurait un impact sur moi. Car il ravive trop de questions et de mauvaises expérience. Mais on me l’a mis entre les mains et je me suis dit que je devais en parler.

J’ai eu du mal à lâcher le roman, je voulais connaître l’issue qu’avait choisi l’autrice. Et malgré cela j’ai ensuite eu des nuits agitées.

En fin de volume il y a des informations pratiques. Il n’est pas fait mention de quelque chose qui avait été mis en place vers 2018-2019 dans le collège près de chez moi et que je croyais que c’était national, ou est-ce que c’est fini ce programme que je trouvais très pertinent ? Il s’agissait de la création de « veille » constitué d’adultes et d’élèves qui suivaient une formation pour repérer des harcèlements et qui agissaient. Ils devaient faire remonter les informations et signaler ce qui était caché aux adultes. Je ne sais pas si ça a eu un impact. Après il faut voir quel est le champs d’action lorsqu’un harcèlement est mis à jour.

J’ai beaucoup aimé la construction du roman. Mois après mois depuis la rentrée scolaire, on voit le point de vue d’Orlane, celui de Sarah alternativement et un témoignage qui aura lieu en juin. On sait donc qu’il va se passer quelque chose d’encore plus grave à ce moment-là. On comprend que le calvaire va durer une année scolaire, c’est horrible !

Amélie Antoine montre comment méthodiquement on peut détruire une vie et que ça deviennent un jeu banal pour tous. Parce que s’il y a un instigateur il va avoir l’appui du groupe. L’isolement, la stigmatisation et la cible de toutes les blagues et autres jeux pervers dont ils ne perçoivent pas la violence et la portée, tout cela est amplifié par le groupe.

Ce que j’ai apprécié dans les choix de l’autrice c’est qu’elle montre qu’on n’a pas besoin d’une raison particulière pour choisir sa cible. Sarah n’est pas identifiable comme un monstre, elle est même populaire. Et Orlane n’a pas un profil d’enfant à problème, avant de croiser la route d’Orlane elle était bien dans sa peau elle avait des amis etc.

On pourrait croire que Sarah a reporté son problème personnel en attaquant Orlane, cependant il semblerait qu’il y ai eu un antécédent l’année d’avant mais qu’elle a su rester sous les radars et ne pas avoir été sanctionnée.

Mois après mois, on voit se tisser une toile constituée de petits « riens » et où tous les protagonistes engluent et jouent inlassablement avec Orlane.

À plusieurs moments on se dit que ça pourrait cesser, mais au contraire on passe à une étape supplémentaire.

Mais que font les adultes dans tout ça ? Vous allez voir différentes positions que ce soit dans les récit des adolescentes qu’à travers les témoignages d’audition.

Je vous laisse découvrir ce roman très bien écrit qui décrit le mécanisme implacable d’un harcèlement.

Je remercie les Éditions Syros de leur confiance.

Voir aussi sur ce blog  » Gros sur le cœur » De Carène Ponte

Amnésie

Danielle Thiéry

Éditions Syros, mars 2024, 333 p., 17,95 €

Mes lectures Syros

Chroniques jeunesse du mercredi

4e de couv. :

Peut-on échapper à son passé ? ​La nouvelle enquête du commandant Marin et sa fille. 

Olympe, la fille du commandant Marin, a décidé de poursuivre ses études de criminologie à Bordeaux. Un matin, dans un dépôt-vente, elle est bizarrement attirée par une commode à l’aspect bancal. De retour chez elle avec le meuble, elle découvre dans un tiroir secret une lettre confessant plusieurs meurtres. Canular ou véritable aveu ? Malgré les apparences, Olympe est persuadée de tenir un indice pour une nouvelle affaire. Quelques jours plus tard, un homme est retrouvé mort devant le dojo où Olympe pratique le karaté. Seule certitude, cette fois, le crime n’a rien d’un jeu…

Mes impressions de lecture :

J’avais lu « Cannibale » le premier de cette série, j’avais bien aimé ce roman policier jeunesse émotionnellement fort. Comme vous savez je suis facilement impressionnable. J’ai rencontré l’autrice au festival polar et aventure du Barcarès l’année dernière et elle m’avait annoncé que début 2024 sortirait la quatrième aventure. J’ai acheté les enquêtes 2 et 3 qui sont dans ma Pal ! Tout cela pour vous dire qu’on peut lire les histoires indépendamment même si on retrouve certains personnages qui vont évoluer. Des petits rappels des affaires précédentes sont titiller le lecteur.

J’aime beaucoup comment les couvertures ont trouvé leur charte graphique. Avec un visage en clair obscure.

L’histoire débute par un fait étrange, de drôles de coïncidences qui va déclencher chez Olympe sont envie de savoir de comprendre., de découvrir ce qui se cache derrière cette lettre mystérieuse.

Dans les faits étranges qui jalonnent mes lectures, je venait de terminer de lire un roman policier adulte « Victor » qui se passe à Bordeaux fin des années 80 et où l’un des personnages perd la mémoire suite à un traumatisme. Et dans « Amnésie » on est dans un Bordeaux actuel avec un personnage qui a oublié une partie de son passé.

Olympe la fille du commissaire Anthony Marin a déjà vécu des drames dans les précédentes enquêtes. Ce qui a déclenché son envie de devenir policier. On la découvre étudiante à la fac de droit. Vive et intelligente, sportive et dynamique, elle a l’art d’attirer les personnes perturbées. Elle a aussi l’œil observateur et lorsqu’un meurtre se produit à quelques mètre de son cours de Karaté et que l’équipe de son père est désignée pour résoudre cette enquête elle font tête baissée.

C’est la première enquête à laquelle elle participe depuis que son père a tété nommé Commissaire à Bordeaux, on va donc découvrir les membre de l’équipe en même temps qu’Olympe. Cela relance une nouvelle dynamique de groupe par rapport aux enquêtes précédentes. Nouveau lieu, nouveau groupe, les lecteurs qui ne connaissent pas les histoire précédentes vont aussi apprécier.

De nombreux rebondissements, des situations dangereuses, des rencontres qui mettent en alerte notre jeune héroïne, tout est mis en place pour accrocher le lecteur. Une enquête palpitante avec Olympe qui est assez impulsive et se met facilement dans des situations inextricables.

On découvre aussi certains aspects de l’enquête et des métiers liés aux travail des policiers grâce aux cours à l’université, Olympe va faire les liens entre ce qu’elle apprend et ce qu’elle entreprend. Tout prend sens.

Un roman qu’on a du mal à lâcher tant on a envie de découvrir les tenants et les aboutissants de ce ce joue autour de ce crime. Le lecteur va comprendre certaines choses en suivant l’un ou l’autre des personnages.

Je remercie les Éditions Syros de leur confiance.

Victor

Guy Rechenmann

Éditions Cairn, mars 2024, 271p., 12€

Mes lectures Cairn

4e de couv. :

Un cold case, un cas d’école comme dit le boss, Plaziat, patron du commissariat de Castéja à Bordeaux. Voilà une affaire qui date d’une vingtaine d’années où il est question de Fred et de son chat, Victor, d’une gardienne d’immeuble portugaise, Constança, d’insolites choix de vie, de gants dépareillés, de roses noires, de divinités romaines et finalement d’un assassin fantôme… en somme une histoire à rendre fou n’importe quel enquêteur !

Mes impressions de lecture :

J’aime bien la série des Anselme Viloc, de titre en titre on va de surprise en surprise. Guy Rechenmann ne se contente pas d’écrire les enquêtes classiques avec ce personnage récurrent. Il explore des sujets différents et donc des structures différentes pour embarquer ses lecteurs sur de nouvelles pistes. Il s’agit ici de la huitième enquête, des enquêtes qui peuvent se lire indépendamment mais si on les lit dans l’ordre d’écriture on voit certains personnages évoluer.

J’avoue qu’il m’a fallu un petit temps d’adaptation, car je ne voyais pas où il voulait nous emmener avec ce cold case, cas d’école. À quel moment allait-il entrer dans l’enquête ? Puis j’ai lâché prise en me disant on verra bien. L’auteur fait plusieurs pauses pour qu’on ai le temps d’assimiler toutes les données fournies. et on retrouve donc notre Anselme dans sa vie quotidienne et ses propres raisonnements.

Lorsque tous les éléments sont posés commence les déductions et les cogitations d’Anselme et Lily, Anselme et Jérémy. Et c’est là qu’on retrouve l’enquêteur.

Ce que j’ai aimé dans cette partie c’est qu’Anselme est dans la position d’un lecteur lambda a qui on fourni qu’une partie des éléments et quand il prend la main il pose des questions et ne prend pas tout au pied de la lettre. Ce que le lecteur d’un roman policier ne peut pas faire. Il va retrouver des témoins et gratter en profondeur. Là où on sait que l’enquêteur c’est Viloc,  » le flic de papier » c’est quand il s’interroge sur le vocabulaire des rapports de police.

Bien qu’une partie de l’histoire est soit disant une narration indirecte à partir des témoignages des protagonistes, on est bien dans l’action on suit Frédéric au plus près.

c’est une histoire en deux temps. fin des années 70 et fin de années 80, en grande partie à Bordeaux. C’est important en que qui concerne les techniques policières, les modes de vie, ainsi que le chemin parcouru par les protagonistes.

On retrouve ici différents centres d’intérêt de Guy Rechenmann comme la région qui va de Bordeaux au Cap ferret, sa gastronomie, le golf et l’Histoire, sans parler des jeux avec les mots. Il nous fait aussi voyager puisqu’une partie de l’histoire nous l’apprendre va nous transporter au-delà de la mer. Et bien sûr il y a un chat dans l’affaire ! En fin de volume nous avons une bibliographie et deux annexes pour compléter le sujet abordé.

La présence du chat sur la couverture et dans l’histoire rajoutent du mystère et un brin de « sorcellerie « . C’était bien trouvé la couleur des yeux …

Un roman surprenant qui nous fait nous poser la question si on nous faisait les mêmes propositions qu’à Frédéric que répondrions nous ? Je vous laisse découvrir de quoi il en retourne.

Je remercie les éditions Cairn de leur confiance.