Un pique-nique au soleil

L’extraordinaire voyage de la bande à Bébert

Christine Duchesne et Jérôme Minière

Ill Marianne Ferrer

Éditions de la montagne secrète, 2019, 44 p., 19,50 € (livre +CD+code 3)

Mes Chroniques jeunesse du mercredi

Dans ma médiathèque il y a…

4e de couv. : Il était une fois quatre amis qui ne se quittaient jamais, ils avaient trop de plaisir ensemble. Or, depuis plusieurs semaines, la bande à Bébert s’ennuyait terriblement, car il pleuvait sans cesse. Heureusement, ils eurent la fabuleuse idée d’aller faire un pique-nique à l’abri de l’eau. Ils décidèrent alors de réparer un grand bateau pour franchir la rivière et aller vers la montagne Bleue. Accompagnés par plusieurs amis, dont une belette, un renard et un loup, ils partirent vers ce nouveau pays où ils seraient tous si merveilleusement, si magnifiquement, si formidablement bien ! Ce conte musical fera rire les enfants comme jamais. Le récit est porté par quelques chansons traditionnelles bien connues et une douzaine de compositions aussi tendres que drôles. Des illustrations d’une grande finesse accompagnent ce joyeux voyage totalement débridé.

Mes impressions de lecture :

J’ai découvert cette maison d’édition la semaine dernière au court d’une rencontre avec des éditeurs. Après avoir écouté un extrait et feuilleté l’album j’étais très curieuse de voir ce que cela donnait en entier.

J’ai d’abord lu l’album seule en chantonnant à ma façon. C’est le genre de livre que mon fils adorait petit car il était plus réceptif aux chansonnettes qu’aux histoires. C’était une belle histoire avec ce mouvement en avant puisque nos jeunes héros vos faire leur chemin en découvrant des lieux et de nouveaux amis. C’est un roman très positif puisque les héros partent avec un esprit ouvert, personne n’est laissé sur le bord du chemin. Cette nouvelle arche avec tous les animaux accompagnés par « au clair de la lune » c’est très mignon. J’aime l’idée de rajouter des éléments nouveaux comme dans les comptines.

Les illustrations sont « mates », cela crée une certaine douceurs, on dirait des aquarelles ce qui sur le thème de l’eau est bien vu ! Les images et les textes sont mêlés, comme s’ils faisaient partie intégrante de l’histoire, les couleurs claires ne gênent pas la lecture. Les chansons sont bien repérables dans illustrations plus marquées.

Les couleurs sont très présentes dans l’histoire autant dans le texte que dans les illustrations.

Le lendemain j’ai écouté le CD qui accompagne l’album. Sur le site vous trouverez des extraits pour vous faire une idée des musiques crées pour les chansons, il y a 20 morceaux textes et musique. J’ai la version CD, mais il y a moyen d’écouter en MP3 il y a un code, je n’ai pas testé car on ne peux l’utiliser que 3 fois, donc je ne sais pas si on peut le garder sur sa tablette ou pas. Lors de la présentation il n’était pas question de 3 fois, ce qui serait embêtant… il va falloir que je me renseigne. La chanson « générique » vous pouvez l’écouter sur Youtube ICI après c’est sûr vous l’aurez dans la tête ! Lorsque vous écouterez le CD attendez-vous à chantonner !

Revenons aux voix et aux musiques… elles sont très agréables, bien rythmée mais pas criardes.

En vous souhaitant de belles découvertes avec cette maison d’édition, vous avez leur site et leur chaîne youtube.

Vous connaissez ? N’hésitez pas à partager vos expériences.

Zazie dans le métro

Clément Oubrerie

d’après l’oeuvre de Raymond Queneau

Éditions Gallimard, Fetiche, 2008, 72 p., 15,25 €

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4e de couv. :
Zazie débarque à Paris pour la première fois chez son tonton Gabriel. Le Panthéon, les Invalides et le tombeau véritable du vrai Napoléon, elle s’en contrefiche. Mais kesski l’intéresse alors, Zazie, à part les bloudjinnzes ? Le métro. Et quand elle apprend que ses employés sont en grève, les injures fusent. C’est qu’il vaut mieux pas la contrarier, la mouflette !

Mes impressions de lecture :

J’ai lu cette BD après avoir lu « Les mercredis de Léo » de Yaël Hassan où son héroïne découvre l’œuvre de Queneau et cette BD. Tiens en cherchant sur mon ancien blog l’avis de lecture sur le roman de Queneau je viens de réaliser que j’ai lu en fait avant le blog ! et que le personnage de Zazie inspire beaucoup Yaël, elle en parle déjà dans « tranquille comme Baptiste ». Fermons la parenthèse et revenons à cette BD.

Zazie commence par la grève du métro… éternel recommencement ?

Cette BD est proposée en jeunesse. Il vaut mieux la lire ado ou adulte. C’est assez cru par moment.

Je me souvenais de certaines scènes de l’œuvre de Queneau de 1959, mais dans l’ensemble cette lecture est une redécouverte du roman. Les images donnent un plus , elles nous plongent dans le Paris de l’époque. Les voitures, les vêtements, les lieux emblématiques…

Zazie et sa gouaille nous perd parfois dans son argot, et justement les dessins viennent parfois à la rescousse.

Qui dit BD dit dialogues et l’auteur s’en donne à cœur joie avec la langue très fleurie de Queneau. Un langage très travaillé qui ne plaira pas à tout le monde.

Il y a beaucoup de mouvement dans cette histoire avec cette Zazie qui se faufile comme une anguille et qui sème la zizanie et la pagaille sur son passage. Clément Oubrerie joue avec les couleurs de fond des cases pour garder le lecteur dans les différentes scènes.

On joue sur les apparences qui est vraiment le tonton Gabriel, et d’autres personnages qu’on va croiser. Qui est qui ? qui est déguisé en citoyen modèle ? Qui a le mauvais rôle ?

Il y a des références au Paris pendant la guerre. ça parle d’antisémitisme, délation et collaboration, et du comportement de chacun avant, pendant et après. Ambiance pas très claire. On a les petits métiers avec les gens qui guettent les infos.

Et puis, il y a le Paris, les touristes, Paris by night et tout ce qui touche au sexe et autres plaisirs nocturnes. Violence et trafics.

Une adaptation bien rythmée qui emmène tambour battant dans une folle virée dans Paris.

J’ai pris grand plaisir à lire cette BD. J’ai même repris le roman pour relire la fin qui me semblait complétement loufoque et c’était pareil dans le roman !

Très belle adaptation que je vous conseille.

Camping-car

Sophie Brocas

Éditions Julliard 2016, éditions Gabelire 2016

Éditions J’ai lu, 2017

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Cercle littéraire mars 23

4e de couv. :

Trois sexagénaires décident de faire une virée en camping-car. Malgré une longue amitié et une confiance mutuelle indéfectible, des non-dits se sont installés entre eux. Au fil de la route et de quelques péripéties cocasses, les langues vont se délier et l’humour ramener chaque chose à sa juste place.Touchant, drôle et toujours profond, ce road trip à la française est une ode à l’amitié masculine.

Mes impressions de lecture :

J’ai beaucoup aimé « Le cercle de femmes » de Sophie Brocas alors quand j’ai vu ce roman je me suis dis que j’allais retenter l’expérience.

Ce qui m’a attiré dans ce roman c’est le fait que les personnages principaux étaient des hommes. Et que sur l’édition que j’avais il était noté « comédie ». Je me suis dit que que les feel good masculins étaient plutôt rares. On a trop tendance à associer sentiments avec femmes alors que les hommes sont conditionnés pour ne pas les exprimer. Sans parler des problèmes liés à l’âge, la soixantaine dans nos sociétés avec l’idée de fin de carrière sans être encore à la retraite… questionnement sur le futur travail, famille, couple, amis, santé…

C’est bien une comédie donc même les sujets graves sont dédramatisés. Trois amis de longue date, deux se connaissent depuis l’enfance, le troisième est venu se greffer à la vingtaine. Il connaissent donc plus ou moins les traumatismes fondateurs qu’ils ont vécu et qu’ils pensent être derrière eux.

Ils approchent de la soixantaine, d’une vie pépère, et tout semble refaire surface. Et l’impression de vie apaisée que l’on croit qu’ils ont, va voler en éclat. Adieu vie routinière et bien rodée. je ne peux en dire plus sans vous gâcher les effets de surprises et les multiples rebondissements.

Le lecteur va accompagner les personnages dans les aspects les plus tristes comme les plus loufoques.

Et ce camping-car c’est toute une aventure… symbole de liberté et de mobilité…

Très joli moment de lecture.

Une lecture bien différente de celle de « Le cercle de femme » qui joue sur d’autres registres.

Le berger et l’assassin

Henri Meunier

Ill. Régis Lejonc

Little Urban, janv 2022, 40 p., 19,90 €

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#ChallengedhiverVleel

4e de couv. :

« — Dès que j’irai un peu mieux, tu me feras passer la montagne.
— Je ne sais pas. Je vais y réfléchir.
— Ce n’était pas une question.
— Pour moi, c’en est une. »
Le berger but un peu du lait de ses brebis à même le pot à traire.
Puis il tendit le pot à l’assassin.
« Qui que tu sois, la montagne est plus dangereuse que toi. »

Mes impressions de lecture :

Ce livre est dans la catégorie « Album grand format » (29,7 cm × 36,8 cm × 1,2 cm) donc jeunesse. Cependant pour moi, jeunes adultes et adultes seraient plus à même de comprendre la portée du texte.

L’assassin n’est pas n’importe qui. On va voir le berger prendre soin d’un homme blessé car la vie est plus importante que tout. On va découvrir jusqu’où les personnes avec des principes peuvent aller pour défendre ses valeurs. Le texte d’Henri Meunier nous renvoie aux heures sombres de l’Italie fasciste.

Cet album pour servir pour accompagner la thématique de la guerre. De l’Italie des chemises brunes aux guerres plus récentes. On y retrouve les exactions des milices et autres armées.

Il est aussi question de frontières, de respect, de vie et de mort… j’ai aimé comment certaines questions philosophiques étaient amenées. C’est un album qui permettrait d’ouvrir des discussions fort intéressantes.

Je suis le travail de Régis Lejonc depuis quelques années, il fait de superbes illustrations. Dans cet album les montagnes prennent toute leur ampleur en double page. Les couleurs suivent le changement de saison. Des couleurs de l’automne on passe à l’hiver (comme sur la couverture). On voit aussi de belles scènes nocturnes en contraste avec les scènes de jour.

Le grand format donne au texte une zone blanche autour ce qui permet au lecteur de se plonger dans l’image de la page tantôt à droite tantôt à gauche. Les grands décors donne au lecteur l’impression de s’immerger dans cet espace. On n’a que des scènes extérieures dans les illustrations.

Je vous laisse découvrir ce terrible et émouvant album.

Septième fonction du langage

Xavier Betaucourt & Olivier Perret

Éditions Steinkis, nov 2022, 144 p., 23€

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#Challenged’hiverVleel catégorie maison d’édition reçu Chez VLEEL

4e de couv. :
25 février 1980. Roland Barthes est renversé par une camionnette. Et s’il s’agissait d’un assassinat ?
Jacques Bayard, commissaire de son état, et Simon Herzog, jeune sémiologue, mènent l’enquête. Une enquête de routine qui se transforme rapidement en polar saisissant.
Roland Barthes possédait en effet la septième fonction du langage, capable de convaincre n’importe qui de faire n’importe quoi dans n’importe quelle situation.
Attisant la convoitise des plus grands intellectuels et hommes politiques, la septième fonction sème les cadavres sur son chemin. Tout le monde est suspect…

Mes impressions de lecture :

Je lis moins de BD qu’avant et je me suis rendu compte que j’aime bien les adaptations de romans en BD. Pour avoir parlé avec un scénariste qui nous avait parlé du travail préparatoire autour de l’adaptation d’un roman, c’est une travail énorme.

Je n’ai pas lu le roman de Laurent Binet, petit pavé de 500 pages, il fait pourtant parti des livres que je veux lire. En voyant la BD je me suis dit que ce serait une bonne idée pour commencer. Et j’ai bien fait car elle est très agréable à lire.

J’étais très jeune lorsque Roland Barthes est décédé, mais j’ai connu son travail bien plus tard. Et j’ai entendu parler de sa mort à ce moment là. C’était étrange de voir les auteurs qui m’avaient révélé des choses et donné quelques cauchemars pendant mes études sous le crayon d’Olivier Perret.

J’ai aimé retrouver les figures emblématiques de l’époque, les graphismes sont très réalistes et bien fait. On a un concentré de personnalités qui ont continué à faire leur chemin bien après les événements. On retrouve aussi des éléments liés à cette période. J’ai remarqué que les personnages fictifs crées pour les besoins de la fiction ont des yeux en forme de point ou de tirés, alors que les personnages « réels » ont leur regard que l’on connait.

C’est un mélange de fait réels et de fiction, pas toujours évident de faire la part des choses. Certaines références aux travaux des différents théoriciens sont résumé afin que le lecteur non averti puisse comprendre sans se plonger dans toutes ses œuvres.

Il y a des scènes assez explicites et d’autres violentes qui mettent en avant les la partie « complot d’état » et actes de violence. Mais cette BD n’est pas dénuée d’humour. J’ai souris aux références que j’ai comprises.

Xavier Betaucourt et Olivier Perret, je suppose qu’ils ont travaillé ensemble ont su jouer avec différents rythmes.on a tantôt des scènes calmes et d’autres plus trépidantes. Action et réflexion. Sans parler de la place du sexe.

J’ai adoré l’intervention de Xavier le scénariste et Olivier le dessinateurs qui font des commentaires sur certaines scènes, du style on va perdre le lecteur si tu retranscris tous les débats etc.

Je ne sais pas si c’est le travail de Laurent Binet ou celui de Xavier Bétaucourt mais le lecteur est tenu en haleine par le suspens, c’est une vrai enquête ou quête.

J’ai toujours autant envie de lire le roman de Laurent Binet !!! et je pense que je relirais la BD car elle est recèle de nombreux détails que je suis sûre que j’ai raté.

J’ai beaucoup aimé la qualité de l’objet livre. C’est un BD assez volumineuse (144 p) mais très agréable à feuille et lire. J’ai aimé illustration de la couverture qui reprend les codes des films d’action. Ce qui fait aussi écho à cette époque.

Le livre des sœurs

Amélie Nothomb

Éditions Albin Michel, 2022, 194 p., 18,90 €

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4 de couv. :

« Les mots ont le pouvoir qu’on leur donne »

Mes impressions de lecture :

J’ai commencé à lire Amélie Nothomb il y a fort longtemps à un moment particulier de ma vie alors elle a une place spéciale dans ma vie de lectrice.

J’avais pris de lire ses romans chaque année puis je ne sais pas je ne retrouvais pas ce qui me plaisais dans ses romans. L’autre jour,  une copine lectrice m’a dit : « tu as lu « les deux sœurs » ? Il est bien. »

Pour la petite anecdote, les personnages de Nora et Florent se marient le 26 février… et nous sommes le 26 février !

Alors j’ai tenté et c’est vrai qu’il est bien. On a plusieurs thématiques qui sont présentes : celle de la famille, de l’Amour (sous différentes facettes) et de l’estime de soi. Le pouvoir des mots que l’on vous dit ou pas. Le pouvoir des prénoms.

On découvre une histoire d’amour singulière entre un homme et une femme. Le poids de la société les a conduits à avoir une fille. Ils l’ont appelé Tristana et n’ont pas su l’aimer. C’est le point de départ. Amélie va développer son sujet en montrant comment une famille dysfonctionnelle va rendre malheureuse des enfants.

On a un comparatif entre deux sœurs devenues adultes et qui a leur tour vont avoir des enfants. Deux modes de fonctionnement différents, deux modes de vie opposés et aucune n’a la bonne manière d’élever ses enfants.

À son tour Tristana va avoir une cousine, une sœur et elle va essayer de donner tout son amour, tout en essayant de se construire avec une manque.

Ce qui m’a aussi intéressé dans ce roman c’est la place et la fonction de  l’habitat/ le foyer, et le rôle que cela va jouer sur le développement de l’individu. Je ne sais pas ce qui a attiré mon attention mais j’ai souris en découvrant la dernière partie de cette histoire. Je n’en dis pas plus.

Ce roman est émouvant. On sent la souffrance de certains personnages. L’exaltation et la joie de vivre d’autres, la colère et l’énergie qui en motivent d’autres.

On ressent fortement l’idée du serpent qui se mort la queue, du cercle vicieux qu’il faut rompre pour aller de l’avant.

J’ai bien aimé tout ce qui touchait aux moyens de communications l’histoire se déroule entre 1970 et 1995 (je ne sais plus si c’est indiqué).

J’ai souris lorsque j’ai vu Tristana en train de lire « le blé en herbe » de Colette car j’ai vu l’autre jour qu’Amélie Nothomb en parlait je ne sais plus sur quel plateau pour l’année Colette.

Ce roman m’a réconcilié avec les romans d’Amélie Nothomb et je vais lire ses romans que j’ai dans ma Pal !

Ce roman aurait pu faire partie du #challengedhivervleel dans la catégorie tout Schuss car je l’ai lu dans la journée.

Les aventures d’Alduin et Léna T4.  Le dragon de pluie

Estelle Faye

Ill. Nancy Peña

Éditions Nathan, mai 2021, 155 p., 9,95 €

Série Les aventures d’Alduin et Léna  4/ 4

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Chronique jeunesse du mercredi

4e de couv. :

Sur le chemin du retour dans leur village, Alduin, Léna et Sigmund sont arrêtés par des ondines, créatures fantastiques qui vivent dans le fleuve. Elles ont besoin d’aide : depuis la disparition du Dragon de la Pluie, le fleuve s’assèche et les pêcheurs de la ville voisine épuisent les réserves de poissons. Il faut absolument que Léna, Alduin et Sigmund aillent réveiller le dragon… Mais le Duc de la cité d’Eaux-Claires, lui, veut tuer la bête, persuadé qu’elle a volé un bijou magique !
Les trois amis réussiront-ils à faire émerger la vérité pour sauver à la fois le dragon et la cité ?

Mes impressions de lecture :

Voilà arrivé la fin de cette série… l’autrice a laissé la porte entrouverte pour que le lecteur puisse imaginer d’autres aventures. Je me mets à rêver d’autres aventures pour ce trio soudé par les épreuves qu’ils ont vécu.

C’est le roman de l’automne et du retour au village. Mais bien sûr cela ne va pas se passer simplement. De nombreuses péripéties, des épreuves, des dangers et des émotions fortes vont tenir en haleine nos héros et les lecteurs.

On va découvrir le secret d’un des personnages qui dès le premier tome laissait entrevoir une forte personnalité.

Avec ce quatrième et dernier tome on termine un cycle et nos jeunes héros vont fermer une boucle crée bien avant leur naissance. On a bouclé un an de la vie des nos héros.

Ils vont découvrir des créatures porteuses de magie qu’ils n’avaient pas encore rencontrées. On a des moments assez cocasses qui viennent alléger les tensions dramatiques. Ajoutons à cela que le pauvre Alduin ressent encore les effets de sa métamorphose en renard.

Nous allons découvrir d’autres paysages, d’autres royaumes, d’autres croyances et modes de transport.

J’ai bien aimé le jeu entre l’eau et le feu. On va avoir les quatre éléments présents, le fleuve et navire, le ciel et le ballon, la terre et la grotte, le feu et le dragon.

Que de chemin parcouru depuis le départ du village.

Une belle série, bien construite qui fait vivre à ses lecteurs toute la palette des émotions.

Je vous laisse découvrir cette série que j’ai dévorée.

Bonne lecture à tous.

Le dernier des siens

Sibylle Grimbert

Éditions Anne Carrière, 2022, 182 p., 18,90 €

Challenge VLEEL  d’Hiver Catégorie Auteur reçu, j’ai hésité avec éditeur reçu !

4e de couv. :
1835. Gus, un jeune zoologiste, est envoyé par le musée d’histoire naturelle de Lille pour étudier la faune du nord de l’Europe. Lors d’une traversée, il assiste au massacre d’une colonie de grands pingouins et sauve l’un d’eux. Il le ramène chez lui aux Orcades et le nomme Prosp. Sans le savoir, Gus vient de récupérer le dernier spécimen sur terre de l’oiseau. Une relation bouleversante s’instaure entre l’homme et l’animal. La curiosité du chercheur et la méfiance du pingouin vont bientôt se muer en un attachement profond et réciproque.
Au cours des quinze années suivantes, Gus et Prosp vont voyager des îles Féroé vers le Danemark. Gus prend progressivement conscience qu’il est peut-être le témoin d’une chose inconcevable à l’époque : l’extinction d’une espèce. Alors qu’il a fondé une famille, il devient obsédé par le destin de son ami à plumes, au détriment de tout le reste. Mais il vit une expérience unique, à la portée métaphysique troublante : qu’est-ce que veut dire aimer ce qui ne sera plus jamais ?

À l’heure de la sixième extinction, Sibylle Grimbert interroge la relation homme-animal en convoquant un duo inoubliable. Elle réussit le tour de force de créer un personnage animal crédible, de nous faire sentir son intériorité, ses émotions, son intelligence, sans jamais verser dans l’anthropomorphisme ou la fable. Le Dernier des siens est un grand roman d’aventures autant qu’un bouleversant plaidoyer dans un des débats les plus essentiels de notre époque.

Mes impressions de lecture :

J’ai découvert ce roman lors d’une soirée interview réalisé sur Vleel de l’autrice et de son éditeur Stephen Carrière. Il y a une de leur réflexion « Prosp est le dernier des siens et Gus le premier des siens » qui a été l’élément déclencheur pour me donner envie de le lire. Prosp est le dernier grand pingouin et Gus et le premier à prendre conscience de ce fait. Je profite donc du challenge initié par le groupe Vleel pour me plonger dans les eaux froides de Grand Nord.

 J’avais lu un de ses romans il y a dix ans « le fils de Sam Green » et il m’avait laissé un goût étrange dû au sujet traité. Il fallait donc que je retente l’expérience et une fois de plus Sibylle Grimbert nous propose un sujet fort qui ne laisse pas indifférent. C’est semble t-il sa touche personnelle. J’ai beaucoup aimé « le dernier des siens.

La couverture de ce roman est très belle et le fait que la gravure soit divisée en trois parties, trois temps, donne une drôle de sensation. Est-ce parce que le roman se compose de trois parties ? Ou parce que cet animal on ne peut l’appréhender en une seule image ?

C’est un roman qui nous fait nous poser plusieurs questions  que ce soit au niveau psychologique, historique ou philosophique.

Ce roman est bon sujet de réflexion en ce qui concerne la géographie littéraire. Il y a les lieux et  les mouvements. Ce roman s’ancre dans des lieux réels géographiquement. Ces données sont un départ pour la construction romanesque. Cela m’a d’autant plus intéressée que ce sont des lieux qui m’intriguent à cause de leur situation géographique. En effet, selon qu’on regarde sur une mappemonde ou sur carte (aplatie) ils semblent tantôt éloignés, tantôt tout proches. Il est question de géographie à proprement parler avec les voyages et leur but scientifique. Il est question aussi de mer et de terre et des modes de vies que cela induit. Les habitats de l’animal sauvage et en captivité, les inter-actions  avec Gus ou les autres protagonistes qui en découlent. Les modes de vie des habitants de ces différentes contrées. Je ne vais pas me lancer dans une étude plus poussée, je vous laisse y réfléchir.

J’ai beaucoup aimé la progression dans la narration. Si la première partie est assez informative, les deux autres parties nous plongent dans des réflexions plus profondes. Au fur et à mesure Gus prend conscience de certains faits et effets, il  perd petit  à petit son innocence et sa naïveté. Cela le plonge dans des états proches  de la dépression.

Tout au long de ce roman, la mort est omniprésente,  l’extinction de cette espèce de pingouin aussi un sujet récurrent mais dans cette troisième partie les réflexions de Gus évoluent vers quelque chose de plus sombre. C’est un roman qui se déroule sur plus de quinze ans.

C’était très intéressant de voir comment Sibylle Grimbert fait évoluer les relations entre l’homme et le pingouin, pas seulement avec Gus. Mais c’est vrai qu’elle montre surtout  la transformation qui s’exerce entre Gus et Prosp. Lequel des deux à apprivoisé l’autre ?

J’ai aimé la confrontation de Gus avec ses congénères qui parfois sont si éloignés de sa conception de vie et Prosp face à d’autres variétés d’animaux. Ce que j’ai aimé dans ce roman c’est que Sibylle Grimbert ne se met pas dans la tête de Prosp et ne lui fait pas dire ce qu’il ressent ou pense. Pour le ressenti on a certaines réactions et cela suffit.

Je m’inquiétais un peu de la fin de ce roman, allait-elle être à la hauteur de ce que j’avais ressenti dans ce crescendo ? Alors oui j’ai aimé cette fin d’histoire. Cette chronique d’une fin annoncée.

Je suis un peu triste de les quitter.

Les aventures d’Alduin et Léna T2 La forêt sortilège

Estelle Faye

Ill Nancy Peña

Éditions Nathan, 2020, 141 p., 9,95 €

Série « Les aventures d’Alduin et Léna

4e de couv. :

Malgré la fin de la guerre, Sigmund, le soldat qu’Alduin a fait passer pour son frère, n’est pas revenu au village. Alors, quand Alduin fait un rêve dans lequel Sigmund l’appelle à l’aide, il part à sa recherche dans la vallée, accompagné de Léna. Mais de nombreux dangers attendent les deux amis : des brigands, des créatures fantastiques, des sources maudites et surtout, une mystérieuse forêt sur laquelle règne un terrifiant Roi Vert…

Mes impressions de lecture :

L’autre jour, je vous ai présenté le premier tome de cette série fantasy jeunesse, je vous ai fait remarquer la couverture et les illustrations qui forment un tout avec la narration. Ici l’histoire se passe en grande partie dans une forêt où sévit un roi vert, les couleurs tourne donc autour du vert et du noir, et le rouge pour les enfants. Léna est rousse, le rouge c’est aussi le cœur qui bat fort chez Alduin et Léna, c’est le sang et le feu… mais chut d’en disons pas trop !

Un conseil lisez les tomes dans l’ordre pour garder les effets de surprises.

Dans le tome précédent on été monté dans les hauteurs, puis descendu avant de retrouver la lumière et la liberté. L’eau c’était de la glace…

Dans ce deuxième tome, Estelle Faye nous entraine au fond d’une forêt ensorcelée où l’eau est un piège… Nos héros vont-ils sortir indemnes de cette nouvelle aventure ? Je vous le dis tout de suite procurez-vous le tome 3 ! Comment ont fait ceux qui ont dû attendre des mois entre deux épisodes ?

Ce nouveau tome2 joue avec une autre légende de ce monde. Une forêt maudite qu’il vaut mieux contourner. Nous allons découvrir des créatures fantastiques pas toujours bienveillantes. La part fantastique commence par les cauchemars que fait Alduin.

Une histoire de loyauté. Alduin perçoit des appels de Sigmund, le soldat balafré qu’il considère comme son frère et qui est parti aider les « victimes collatérales » de la guerre dans la vallée. Les personnages se sentent tous redevable de quelque chose et vont agir en conséquence.

Dans cette nouvelle aventure, Estelle crée une autre dynamique et elle entraine le jeune lecteur dans une autre sorte de quête. C’est un vrai renouvellement dans la narration. On sent que l’autrice prend plaisir à faire évoluer ses personnages et leur faire vivres d’autres types d’épreuves.

Je me suis régalé avec les thématiques autour de l’eau et de la forêt.

C’est donc avec empressement que je pars vers le 3 ème tome après les derniers rebondissements de cet épisode.

Bonne lecture aux 9 ans et plus. Amitié, magie et aventures…

NB : c’était étrange de lire ce roman après avoir lu « la cité diaphane » d’Anouk Faure un roman fantasy adulte… et « Grand-passage » de Stéphanie Leclerc…

Jean-Luc et Jean-Claude

Laurence Potte-Bonneville

Éditions Verdier, Août  2022, 160 p., 17 €

Rentrée Littéraire d’automne 2022

Dans ma médiathèque il y a… Cercle littéraire de janvier

Challenge d’hiver Vleel 2023 : Catégorie Tout Schuss

4e de couv :

Dans ce café d’un petit bourg où Jean-Luc et Jean-Claude ont la permission, tous les jeudis, de venir boire un verre (sans alcool), les choses prennent ce jeudi un tour inhabituel.
D’abord, il y a ce gars, ce jeune gars aux cheveux si blonds, qui émerveille les deux amis parce qu’il vient d’Abbeville. […]
Où vont-ils ? On ne sait pas très bien, au PMU peut-être. Et ce gars, que leur veut-il, à eux qui sont si vulnérables ?
Du souci, il en sera beaucoup question dans cette histoire dont une vieille dame et une phoque sont les témoins silencieux, et les collégiens d’une classe découverte des témoins beaucoup plus agités. Sur le parking d’Intermarché, ça ne se passe pas très bien. Faut-il partir encore plus loin, là où la virée pourrait devenir dangereuse ?

Cet ouvrage a reçu le prix Stanislas 2022 et le prix de la SGDL Révélation d’automne 2022 (dotation André-Dubreuil pour un premier roman).

Mes impressions de lecture :

C’est un livre qui m’a été conseillé par ma libraire, et généralement on a des goûts assez semblables alors je l’ai écoutée.

J’ai lu ce roman en une journée, c’est la consigne de la catégorie tout schuss. C’est tout naturellement qu’on ne pose pas ce livre avant la fin car on veut connaitre les tenants et les aboutissants.

C’est un roman avec des gens tous différents et chacun avec en tête des questionnements qui les font aller de l’avant.

Jean-Luc et Jean-Claude ce sont deux êtres qui se soutiennent l’un l’autre dans leurs difficultés psychologiques, leur léger décalage mental. De plus, Jean-Luc doit faire attention à l’addiction à l’alcool et Jean-Claude à son diabète. Ils prennent soin l’un de l’autre. Ils vivent dans une routine rassurante alors quand un grain de sable s’en mêle ça part en vrille.

Florent lui aussi a des soucis, d’argent et de cœur qui lui embrouillent un peu l’esprit, quand il croise la route du duo il ne va rien gérer. Il y a quelque chose de suicidaire dans son comportement.

La directrice, du Foyer pour personnes handicapées depuis quelques mois, se retrouve avec deux chambres vides on va la voir aussi se débattre avec sa conscience professionnelle.

On a une instit qui ne gère pas ses élèves et qui est complètement dépassée par les événements.

Il y a des gens biens intentionnés qui vont faire ce qu’ils peuvent… sans rien attendre en retour.

Cette histoire c’est un enchaînement d’événements qui fait penser aux dominos, l’un entrainant l’autre dans sa chute.

La tension dramatique est accentuée par la tempête de la veille et l’alerte orange qui est comme lei motiv. On sent le drame arriver, tout dans la narration nous y fait penser. La violence est en arrière plan, on sent que tout peut basculer… Je vous laisse le découvrir.

C’est un roman bref qui va à l’essentiel. Il a les bases pour un roman noir mais ce n’est pas ce que l’autre à choisi. Il a les ingrédients pour un feel-good et là non plus ce n’est pas la voie choisie par l’autrice. C’est un roman littéraire avec des ellipses qui laissent une place aux lecteurs.

« Jean-Luc et Jean-Claude » c’est une question de regard. Regard de la société sur les personnes en handicap mental, en personnes fragilisés par la vie, par la difficulté à communiquer ses sentiments.

La scène sur la plage est magnifique car on est dans l’affectif, l’empathie…

La fin est très belle.

Une très belle lecture.