Trois battements un silence

Anne Fakhouri

Éditions Argyll, avril 2023, 373 p., 22,90 €

Mes lectures Argyll

4e de couv. : Difficile d’échapper à son héritage familial quand, comme Marco Delusi, on grandit au sein d’une famille dysfonctionnelle dans laquelle être un homme signifie haïr les femmes. Seul son oncle Ray lui montre de l’affection et l’initie à la magie du monde et de celles et ceux qui le peuplent, habitants de l’ombre autant que de la lumière.
Après la mort de Ray, Marco vit à l’écart de la société. Celle-ci se rappelle toutefois à son bon souvenir quand son fils disparu huit ans plus tôt revient dans sa vie. Ce retour laisse alors surgir un passé qu’il préférait oublier.
Pour sauver son garçon, Marco sait qu’il lui faudra mettre fin à la malédiction qui pèse sur les hommes de sa famille et accorder son cœur au rythme des autres. Pourquoi pas à celui de Hannah, son premier amour…
Le temps, peut-être, de trois battements et d’un silence.

Mes impressions de lecture :

Je découvre malheureusement cette autrice après qu’elle nous ai quitté. Son nom me disait quelques choses et c’est quand j’ai vu la couverture de « American Fays » que je me suis souvenu de ce roman qui était dans ma wish list oui je sais cette liste est trop longue !

J’ai beaucoup aimé « Trois battements un silence » parce qu’il nous transporte dans différents univers avec des variation dans le langage. Lorsque j’ai lu l’explication sur le titre j’ai trouvé ça très beau. Le langage parfois « cru » surtout au début m’a un peu surprise mais il colle tellement aux personnages qui l’emploient que c’est très cohérent donc pas choquant.

C’est très intéressant l’usage fait des temporalités et sa relativité ! Par exemple le personnage est bloqué dans une apparence de gamin de 8 ans (humain) alors qu’on apprend qu’en réalité il a 40 ans… Après son placement on va le voir grandir. C’est juste un exemple car il y a d’autres moments où le temps ne s’écoule pas comme prévu.

J’ai remarqué qu’à l’arrivée de chaque personnage nouveau on découvre tout à coup des facettes de cet univers qu’on n’imaginait pas. Il faut dire que le monde féérique est vaste. On découvre des créatures singulières, je connaissais les changelins (récemment j’ai lu un livre où il y en avait). par contre les co-walkers c’est la première fois que j’en croise un…

La famille Lusignan est un poids pour tous ses descendants. Ancrer cette histoire en France avec ces descendants de Mélusine j’ai trouvé ça original. J’ai beaucoup aimé comment les enseignements de l’oncle Ray vont ressortir après sa disparition, au fur et à mesure que Marco évolue. Aux différentes étapes de sa vie il va s’en resservir. La parentalité est très présente.

La géographie parfois étrange dans ce roman fait partie de la narration, à commencer par l’utilisation d’un boussole magique qui lui indique la direction à prendre pour s’enfuir. Ils est aussi beaucoup question de monde de la surface et monde souterrain. Les distances sont comme le temps très relatives en partie à cause de la présence des univers magiques.

Le mouvement, l’action donnent un rythme qui varie et donne lieu à des découvertes et des scènes très visuelles. Les combats aussi contribuent à donner le tempo.

La musique et les sons viennent compléter l’aspect visuel du texte. On est comme dans une fuite en avant et ainsi on avance dans le texte presque par à-coups. L’expression tenir en haleine est à prendre dans le sens on court jusqu’à en perdre le souffle et puis le temps semble se suspendre avant de relancer les personnages et le lecteur. On retrouve bien l’idée de « Trois battements un silence ».

Un roman très dépaysant qui nous fait basculer dans un monde imaginaire.

Je remercie les Éditions Argyll pour leur confiance.

Fantomatique road trip

Texte et ill. Matilde Payen

Éditions Syros, 1er juin 2023, 332 p., 17,95 €

Mes lectures Syros

Chronique jeunesse du mercredi

!!! En librairie le 1er juin 2023 !!!

4e de couv. :

Deux adolescentes en solex sur les routes de France. Un road trip feelgood pour savourer l’été. 

Pour Ninon et June, c’est l’été avant la terminale, leur dernier moment d’insouciance… Sur un coup de tête, sans avertir leurs familles, elles décident de partir sur les routes de France. Leur moyen de locomotion ? Un vieux Solex et une petite carriole rafistolée. Leur objectif ? Profiter de l’instant présent, vivre l’aventure. Elles ignorent qu’un invité inattendu sera du voyage. Un voyage qui les emmènera bien plus loin que prévu…

Mes impressions de lecture :

Juin approche sur un air de roman de vacances. Un joli roman initiatique.

Le roman a une construction intéressante. La narratrice est June on a le jour et l’heure de la scène qui est racontée. On a un timing, un tempo qui fait que le lecteur est au cœur de l’histoire. Merci aussi pour la play list de l’été, où on retrouve les titres des chanson citées.

J’ai bien aimé les contrastes de temporalité. Le road trip dure une dizaine de jour où la vie de plusieurs vont être bouleversées par cette mise au point. Ce retour sur le drame qui a eu lieu quarante ans auparavant, lapse de temps pendant lequel des « vies » on été suspendues ou traumatisées. Autant on ressent l’urgence de Louis à cesser d’être un fantôme au début autant quand le moment supposé approche l’envie est différente. On voudrait presque retenir le temps où le rattraper…

J’ai bien aimé l’état d’esprit des deux copines qui partent à l’aventure. Bon en tant que maman c’est autre chose !

Un mélange de préparation et d’improvisation. C’est tellement plus gratifiant de faire sans les adultes. Le fait qu’elles n’aient plus leur portable fonctionnel va ajouter à l’idée de couper le cordon avec les mères. L’introduction des aspects pratiques de la vie quotidienne permet de bien ancrer l’histoire dans le réel, comme pour mieux accepter l’aspect « fantastique ».

On va donc voir évoluer nos deux adolescentes au fur et à mesure qu’elles tracent leur route. au point de changer de pays. Mathilde Payen va jouer avec différentes émotions pour bien créer le lien avec ses lecteurs.

La rencontre avec Louis va donner donner un autre sens à leur voyage. Au fur et à mesure il va les faire se dépasser. On va voir qu’il n’est pas le personnage romantique qu’elles croient. Il va leur permettre de faire des choses qu’elles ne se seraient pas permises autrement. J’aime bien comment l’autrice fait entrer ce personnage dans la vie de ce duo. On avait un trio au début puis un duo pour finir par un trio différent. Cela crée des dynamiques intéressantes entre les protagonistes. Le trio Ninon, June et Louis est comme un reflet de Meg, Louis et Diana.

Les personnages sont très attachants chacun à sa façon. J’ai beaucoup aimé comment Mathilde Payen joue avec le rôle du fantôme. Il est différent des clichés habituels. Elle s’est vraiment approprier ce stéréotype. L’utilisation de la caméra ou de l’appareil photo m’a plu avec c’est idée de révéler ce qui n’est pas visible.

Les illustrations viennent compléter le texte. Elles ponctuent l’histoire des pleines pages et noir et blanc et pour le début des chapitres un petit dessin accrocheur.

Divisé en trois parties on va donc suivre nos protagonistes en solex, à pied, en bateau, en train.. Ce « road trip » va les emmener plus loin qu’elles ne pouvaient l’imaginer. Le mouvement est bien entendu de la partie.

Comme dans tout voyage les personnages vont évoluer et changer, ils ne sont plus tout à fait les mêmes qu’au départ, même Louis qui pourtant était resté figé dans le temps.

Je vous laisse découvrir comment ils vont gérer ensemble tout ce qui va se passer.

Ce roman aborde le thème de la mort dune façon différente. Ainsi que le deuil. Le fait quil soit mort quarante avant permet de ne pas être dans la douleur et du choc.

NB. : J’ai bien entendu fait un parallèle avec « les sœurs Lakotas » de Benoît Séverac autrement plus dramatique. Ces sœurs qui filent sur les routes pour ne pas êtres séparées. La tension émotionnelle est tellement différente que les aléas de la route française que vont vivre nos Ninon et Jude sont moins terribles. Deux propos et buts différents.

Je remercie les Éditions Syros de leur confiance.

Ikiro

Benoît Marie Lecoin

Éditions Aux Forges de Vulcain, mai 2023, 173 p., 20 €

Mes lectures Aux Forges de Vulcain

4e de couv. :

Ikiro, jeune étudiant en architecture de l’université de Tokyo tombe follement amoureux de Midori, une jeune femme dont il sera passionnément épris, par-delà le temps et l’espace. Débute alors un voyage à la lisière entre deux mondes, guidé par le chat Pumpkin. Quotidien et merveilleux se mêleront dans cette histoire d’amour vertigineuse. Un hommage à un Japon magique, peuplé de yokaïs et d’animaux bavards. Est-ce que la passion des deux amoureux triomphera de la frontière entre le réel et le rêve ?

4e de couv. :

D’entrée je vous le dit c’est un coup de cœur !

C’est un peu court … Je suis entrée en résonance avec l’ambiance, les références littéraires et les aventures … mais encore ?

On passe par plusieurs stades pendant notre lecture, un peu comme le personnage principal « Ikiro ». On se croirait vraiment au Japon entre ce mélange de tradition et de modernité. J’ai eu comme des échos de mes lectures récentes Aki Shimazaki et Ito Ogawa ( La Papeterie Tsubaki). Cela se passe à notre époque mais il y a une grand-mère qui elle est garante des traditions. la famille en général est très importante.

J’étais bien avec Ikito pour la fête des sakuras. Benoît Marie Lecoin dans ce roman à la troisième personne, nous dépeint ce jeune homme sans histoire qui va quitter son village, sa grand-mère et ses amis pour aller faire ses études. Tout en insérant des petits dialogues en italique avec Midori l’amour de sa vie qu’il va rencontrer à l’université. Ces petits intermèdes titillent la curiosité du lecteur.

Ikiro essai de lire « La danseuse d’Izu » de Kawabata mais de nombreuses interruptions l’empêchent de terminer la lecture, c’était drôle de voir se livre tomber, être lu par Soke etc. Tout lecteur qui traine son livre un peu partout se reconnaîtra. J’ai eu ma période Kawabata alors cela à ajouter une petite touche affective à ma lecture. J’ai cru au tout début que les petites phrases en italiques pouvaient être des extraits de ce roman, mais on comprendra après le point de bascule de quoi il s’agit…

Dès le début on sent que le monde onirique à une grande importance pour Ikiro alors on n’est pas étonné de la tournure surprenante que l’histoire va prendre. Le personnage presque trop lisse qu’on nous dépeint au début va devenir plus complexe. Il va découvrir une part de lui même qu’il ne connaissait pas. Son obsession va lui faire franchir des barrières, mais heureusement il a encore la notion du bien et du mal qui ne le font pas totalement basculer. J’ai apprécié que les questions éthiques de ce que fait Ikiro soient abordées.

J’ai aimé la touche fantastique qui fait références à des « mythes » japonais ainsi que tout ce qui se rapporte à la « magie » et à l’onirisme. Le petit « tamago » m’a fait penser à une créature sortie des dessins animés des studios Ghibli.

Nous ressentons les différentes émotions d’Aïkido, de la plus tendre à la plus violente… mais l’humour est là aussi pour contre balancer l’aspect dramatique de cette passion dévorante.

Certains aspects de ce roman m’ont fait penser aux « embrouillaminis » de Pierre Raufast avec toutes ces vies possibles… je n’en dit pas plus…

Dans la série les livres en appelle d’autres… J’ai trouvé drôle de lire la scène de la mine alors que je venais de lire la BD sur les mineurs espagnols. « Le chant des asturies »

J’ai beaucoup aimé la façon dont Benoît Marie Lecoin raconte les aventures de Ikiro, en insérant quelques termes japonais qui ancre encore plus l’histoire au japon, les définitions sont subtilement données. Nul besoin d’un dictionnaire.

Ce roman est une jolie parenthèse dans notre vie cartésienne qui met en action l’imagination du lecteur. Laissez-vous emporter par cette grande histoire d’amour.

Je remercie les Éditions Aux Forges de Vulcain de leur confiance.

« Le chant des Asturies. Tome 1. La balade del norte»

Alfonso Zapico

Trad. Charlotte Le Guen

Éditions Futuropolis, mai 2023, 224 p., 25 €

Masse Critique Babelio/ Éditions Futuropolis

4e de couv.

Madrid, 1933. Tristán Valdivia, journaliste sans journal, rédacteur en chef raté et amant sans espoir, qui la capitale pour retourner dans le nord de l’Espagne. Là, son père, le marquis de Montecorvo, l’attend.

Ce sont des temps difficiles pour le pays, plongé dans les soubresauts de la Seconde République, et le vieil aristocrate doit rester à la tête de sa compagnie minière.

Mes impressions de lecture :

Dès que j’ai vu la magnifique couverture j’ai eu envie de découvrir cet ouvrage. Les nombreux détails sur cette illustration nous donnent une idée de ce qu’on va retrouver à l’intérieur. En écrivant cette chronique j’ai vu que cette série est encensée sur les sites spécialisée.

Il s’agit d’un premier tome d’une fresque prévue en 4 volumes. La tétralogie est terminée en Espagnol. L’Histoire de l’Espagne est un sujet qui m’intéresse et j’ai aimé me replonger dans cette période qui fait écho à certains éléments de notre époque.

Je ne sais pas si on pourrait dire qu’il s’agit d’une Docu-BD ou une BD avec un sujet social et historique, Il est présenté comme un roman graphique. En tout cas cela rend compte d’une époque dans un lieu donné. On a l’aspect privé avec Tristan malade et Tristan dans sa famille. Tristan est le reflet d’une certaine jeunesse qui est en opposition avec son milieu social. Son père est un exploiteur, un noble qui vit sur la misère des ouvriers, alors que Tristan est du côté des contestataires… En même temps il a vécu avec l’argent de son père mais il publiait des poètes russes et aide ses amis journalistes qui dénoncent les conditions de vie des ouvriers. Il n’est pas très constant, un peu dilettante, va-t-il prendre les bonnes décisions ?

On retrouve bien les différentes facettes  de cette situation politique avec les différentes classes sociales et leurs buts. On voit les personnages pivots qui font le lien entre un groupe et un autre. Il est beaucoup de choix, choisir son camp, choisir sa lutte…

L’histoire est divisée en 11 chapitres. On a ainsi des pauses et une construction qui permet au lecteur d’avancer sans être noyé par trop d’information. Il y a une véritable histoire dans la grande Histoire. Le dessin est réaliste et on voit bien où se situent les scènes. On a même la une d’un journal.

Le fait que ce soit une bande dessinée en noir et blanc cela donne une certaine force et nous renvoi au passé. Il accentue le côté sombre de cette partie de l’Histoire espagnole. Il y a des pages plus claires et lumineuses

Les scènes qui ont lieu autour ou ans la mine sont entourées d’un fond noir. Mais lorsqu’un enterrement a lieu on est sur une pleine page. Le format des cases est variable. Il y a aussi des citations d’auteurs russes. Alfonso Zapico n’hésite pas à ne pas mettre de texte à certains moments où l’image se suffit à elle-même.

Tristan se sait condamné par la maladie et il brûle ses dernières cartouches en vivant une histoire d’amour hors de sa condition sociale.

Je remercie les éditions Futuropolis et Babelio de leur confiance.

Les héritiers de Brisaine. T5. le cœur de toutes les légendes

David Bry

Ill. Noémie Chevalier

Éditions Nathan, avril 2023, 176 p., 11,95 €

Mes lectures Nathan

Mes Chroniques jeunesse du mercredi

4 e de couv.:

L’heure de la dernière bataille a sonné. Pour sauver la magie de Fabula, les héritiers de Brisaine doivent absolument retrouver le Cœur de toutes les légendes. D’après la Sorcière des saisons, il serait caché au sein même du château de Trois-Dragons ! Mais, de son côté, le maître du Clair-Obscur a lui aussi rassemblé toutes ses forces. Dans le plus grand secret, il a élaboré un plan terrible !
Les cinq amis réussiront-ils à déjouer les pièges de l’archimage et la menace des dragons ?

Mes impressions de lecture :

Depuis bientôt un an, je lis cette série qui se termine avec ce cinquième tome. j’ai rencontré l’illustratrice au salon du livre du Grand Narbonne en 2022… et j’espère rencontrer l’auteur en juin au  » festival méditerranée polar et aventure du Barcarès ». La boucle est bouclée ! Quelle joie d’avoir reçu ce service presse dès sa sortie.

En parlant d’illustratrice j’ai adoré toutes les couvertures de ces cinq tomes qui regorge de détails, mais aussi les illustrations pleine page en noir et blanc qui ponctuent les chapitres, ainsi que les petites illustrations.

Mais voyons ce que David Bry nous a concocté pour finir cette série. Nous avions laissé nos jeunes héros en fâcheuse posture. Ils avaient découvert les plans de l’archimage et le froid commençait à faire son effet sur les créatures magiques.

Ils vont devoir continuer à lutter pour sauver la magie et leur vie. Arriveront-ils à convaincre Gauthier, Hector et Astrid que l’Archimage les a trompés ? Mahaut restera t-elle du bon côté de la magie ? David Bry ne va pas ménager ses personnages et ses lecteurs avec ce final explosif.

L’amitié est une puissance forte qui fera que les personnages se dépasseront et entraineront derrière eux les gens de bonne volonté. les personnages sont très fédérateurs.

Ce roman joue sur l’entraide qui multiplie la force. Les chacun dépend du comportement de l’autre. Ne pas abandonner l’autre. Ils vont même essayer de faire changer d’avis les trois jeunes qui ont choisi le camp du père de Gauthier. Ils leurs donnent plusieurs chances d’affronter la vérité.

L’un des thèmes forts de cette série c’est la « rêve », rêver sa vie future, rêver un autre monde, et que chacun puisse devenir ce qu’il rêve d’être. Ne pas lâcher avant d’avoir atteins son but.

Dans cet ultime épisode chaque personnage va révéler son potentiel et la part intime qui fera de lui on être bon ou mauvais. Il est question de choix qui auront des conséquences sur le futur.

Ce que j’ai noté dans cet épisode c’est comment l’auteur a géré la confrontation des enfants pendant les luttes. Je me suis fait la réflexion que ça ne devait pas être facile pour les auteurs jeunesse, car une chose c’est dire il faut éliminer les méchants une autre c’est de voir un enfant donner la mort. Je trouve que David Bry a su déjouer la difficulté de l’exercice.

C’est avec tristesse que je laisse ses personnages attachants et leurs palpitantes aventures. Il y a notre trio puis deux autres personnages qui sont venus se greffer dans l’épisode précédent et les créatures magiques.

Hâte de découvrir la prochaine série jeunesse de cet auteur.

Je remercie les Éditions Nathan de leur confiance.

La  maison des sables

Christian Artigau

Éditions Cairn, coll. Du noir au sud, avril 2023, 262 p., 11 €

Mes lectures Cairn

4e de couv. :

Alba Motril, jeune ornithologue née à Biarritz, attire les emmerdes comme le miel attire les frelons.
De Skellig Island, île sinistre perdue en mer d’Irlande, à la Maison des Sables sur la Côte basque en passant par le vertigineux sanctuaire de Gaztelugatxe sur la mer Cantabrique, Alba Motril est devenue la cible d’une traque menée par un Roumain, ancien commando des chiens de guerre de Bob Denard.
À ses trousses, les frelons sont d’intraitables trafiquants de cocaïne sans scrupules et sans état d’âme.
Dans l’ambiance si bucolique du Pays basque, l’auteur nous entraîne inexorablement vers la Maison des Sables, théâtre fantomatique d’un dénouement hallucinant.

Mes impressions de lecture :

Un roman où la nature sauvage sera un écho plus faible que la violence des hommes.

Avec la « maison de sable » je m’attendais à quelques chose de « fixe », « d’ancré » et en fait on va voyager avec Alba qui observe les oiseaux migrateurs. On va aller du pays basque français/espagnol à l’Irlande encore plus abrupte, poursuivie par un roumain. On bouge beaucoup et ça déménage !

La géographie dans ce roman tient un rôle important. On va découvrir ainsi des lieux culturels ou naturels emblématiques. On a la notion de sanctuaire et de profanation, de lieux de légendes qui influent sur l’intrigue et les personnages.

L’océan est très présent et il représente le mouvement ce qui contraste avec la « maison des sable » lieu fixe qui va être mis en avant de façon inattendue.

Certains personnages ne sont pas aussi lisses qu’on pourrait le croire, de mauvais réflexes vont faire surgir de nombreux problèmes. Le passé leur colle à la peau.

Des choix de chaque personnages vont découler une série d’agressions et de poursuites de la part des criminels.

Les morts violentes semblent jalonner les chemins qu’emprunte Alba.

Les oiseaux sont omniprésents du fait que le personnage principal soit ornithologue mais c’est aussi ce lien avec les hauteurs des lieux d’observation et le raz du sol ou de la mer. Cela donne un mouvement vertical qui rappelle les ascenseurs émotionnels que vivent les personnages.

C’est un roman noir, il n’y a pas d’enquête mais une « chasse » et Alba est la proie.

Christian Artigau nous réserve quelques rebondissements surprenants qui relancent l’intrigue.

Je remercie les éditions Cairn de leur confiance.

Paris-Berry

Frédéric Berthet

Éditions de la Table Ronde, Coll. Vermillon, avril 2023, 110 p., 6,60 €

Mes lectures de la Table Ronde

4e de couv. : Pourquoi s’installe-t-on à la campagne en hiver, dans une maison d’emprunt? «Pour écrire un roman, évidemment.» Hélas, le narrateur de Paris-Berry voit son attention sans cesse détournée de son objet. Chaque fois qu’il va se frotter à sa machine à écrire, un souvenir l’en éloigne – la vue sur le rocher de Vincennes depuis son balcon parisien –, ou une visite inopinée – la jeune héritière en route vers le Sud –, voire un accident domestique – la chambre bleue sous un torrent d’eau.
Puisque la voie du roman se dérobe devant lui, Frédéric Berthet se lance sur les chemins de traverse. Ses chroniques, d’une gravité enjouée ou d’une drôlerie éperdue, semblent en suspension.

Mes impressions de lecture :

Tout d’abord, je tiens à dire que j’adore cette couverture avec ses feuilles qui s’envolent au milieu des arbres dénudés.

J’avais déjà été sous le charme de « Simple journée d’été » de Frédéric Berthet et cet ouvrage confirme ce que j’ai ressenti à l’époque.

Cet ouvrage est une parenthèse dans nos vies à mille à l’heure, il change notre rythme de lecture. Cent pages c’est sensé être vite lu, si vous voulez vraiment vous laisser bercer par ces histoires du quotidien il faut le savourer, s’en délecter.

Ce n’est pas un journal, ce ne sont pas des nouvelles, c’est un entre deux ou tout autre chose. Cela m’a fait penser à des micro-nouvelles qui se dérouleraient dans un temps précis et un lieu précis dans la vie de Frédéric Berthet. On est parfois dans l’anecdotique, dans la réflexion et puis se dessine le portrait d’un homme avec toutes ses facettes. On aussi de belles description de personnes/personnages en quelques traits. il y a un côté croquis de paysage, d’instantanés de scènes de la vie quotidienne…

Des textes assez brefs qui peuvent parfois vous laissez songeur, vous amuser…. L’aspect nostalgique renvoie à vos propres souvenirs, ou sensations de déjà vu/ressenti mais dit avec des mots qui donnent un charme supplémentaire.

Certaines évocations sont plus touchantes comme le rêve de Michel Déon.

Le rêve tient une place importante. Et on a parfois l’impression que le narrateur-auteur est dans un état de rêve éveillé.

J’ai souri avec la scène de Barthes dans le restaurant. Cela m’a d’autant plus amusé que j’ai lu récemment une BD qui parlait de la mort de Roland Barthes et de la théorie du complot.

J’ai aussi beaucoup aimé la place du « mot » dans ses réflexions d’auteur. On sent que les mots et leurs significations ont une grande importance.

C’est un auteur qui doute de tout, alors il tâtonne, cherche la précision qui parfois semble lui échapper. Je n’ai pas eu la sensation qu’il affirme et impose bien au contraire il nous convainc par ses petites quêtes intimes.

Ces textes ont été écrits entre décembre 1991 et avril 1992 et nous renvoient parfois à des préoccupations de l’époque, mais il reste intemporel sur le fond.

Je remercie les Éditions de la Table ronde, La petite Vermillon de leur confiance.

qui en parle ?

Jérome

Le livre du microscope

Alice James

Ill. Jean Claude

Éditions Usborne, mars 2023, 64 p., 11,95 €

mes lectures Usborne

Mes chroniques jeunesse du mercredi

4e de couv. :

Pénètre dans l’univers des très petits détails et des minuscules organismes grâce à la puissance du microscope. Ce livre te fera découvrir des faits passionnants et des photographies étonnantes. Tout en te proposant des expériences pratiques à réaliser avec un microscope ou une loupe.

Mes impressions de lecture :

Vous pouvez voir un aperçu du livre ICI.

Lorsque ma fille était petite elle voulait un microscope j’étais toute contente de lui offrir et j’imaginais tous les moments à partager ensemble, mais voilà c’est au-dessus de mes forces lorsque je regarde dedans ça me fait une drôle de sensation à la limite de la nausée ! Donc je ne testerais que le livre sans le microscope. Je me dis que tout le monde n’en a pas un sous la main donc ça ne vous manquera pas mes photos ratées de mes tests ! Ah Ah ah !

Les enfants sont souvent attiré par l’infiniment grand ou l’infiniment petit.

Une livre très coloré avec des illustrations et des photos prises par un microscope électronique. C’est très impressionnant ! La couverture rigide résistera aux différentes manipulations, papier glacé. Le format 28×22 est agréable à regarder. Les

J’aime beaucoup le fait qu’un sujet est traité sur une page, c’est concentré avec des petits paragraphes, des commentaires sur les photos ou illustrations. Il y a aussi la partie pratique avec des expériences à réaliser.

Des conseils « Et en cas de problème ? », une page info « d’autres façons de voir de près », un glossaire et un index viennent compléter l’ouvrage

Je remercie les éditions Usborne de leur confiance.

Tableaux célèbres à colorier

Susan Meredith

Illustrations : illustrateurs variés

Traduction : Virginie Clauzel

Éditions Usborne, 27 avril 2023, 32 p., 7,95 €

Mes lectures Usborne

Mes Chroniques jeunesses du mercredi

4e de couv. :

Colorie et réalise tes propres versions d’œuvres d’art célèbres. Tu peux choisir parmi quinze tableaux et styles différents

Mes impressions d’utilisation :

Aujourd’hui je vous parle d’un livre d’activité qui peut plaire aux enfants ou aux adultes. Le coloriage est devenue une activité pour tous. Pour un moment de détente, de concentration, ou de papotage… J’aime bien écouter des podcasts ou livre audios en coloriant. Cela oblige à se poser pour faire une pause ! Pour les enfants c’est pareil …

Chaque tableau est accompagné de sa fiche d’identification (titre, artiste etc) et d’une info qui permet d’en savoir un peu.

Ce que j’ai aimé dans cet ouvrage c’est qu’on a des tableaux de plusieurs époques et de style différents.

Nous avons utilisé toute sorte de crayons… les puristes prendront des crayons d’une même boîte… moi je collecte tous les fonds de boîte à la fin de l’année scolaire alors j’ai toutes sortes de textures et de teintes.

Ce tableau on avait l’impression qu’il serait simple à faire et puis on remarque que l’artiste lui a utilisé plusieurs teintes et que cela crée des nuances et des ombres… bon avec les crayons ça ne donnera pas la même chose, mais c’est l’occasion de montrer aux enfants qu’on n’est pas obligé de faire des rectangles unis.

Dans ce tableau j’ai testé les craies grasses, les feutres « scolaires », des surligneurs, je voulais voir la réaction du papier. Il est assez épais pour que ça ne traverse pas et que ça ne bave pas. Je voulais aussi essayer de retrouver la vivacité de la peinture. J’ai testé des water inked, feutres à l’eau et le résultat est bien mais Attention !!!! les feutres à alcool traversent … donc cela voua abîme de tableau qui est de l’autre côté de la feuille. Sur la première page vous avez un paragraphe avec quelques conseils et astuces.

Les tableaux en grand format permettent de bien voir les détails. La version dessin est une inspiration alors on peut se laisser aller à mettre nos envies de couleur. Par exemple pour le tableau « nature morte » on a des fruits à colorier.

J’ai beaucoup aimé voyager dans le temps avec les tableaux de différentes époques et styles picturaux. Une belle façon de faire découvrir la peinture aux enfants.

Attention si vous avez plusieurs enfants ce n’est pas un livre qu’on peut découper, cependant il pourra servir à plusieurs enfants à tout de rôle selon la sensibilité artistique.

Cette publication a été réalisée en association avec la National Gallery. Quinze tableaux dans lesquels plonger dans des œuvres mondialement connues de 1370 à 1938.

« Château et soleil » Paul Klee 1928 ,
« Nature morte avec des fleurs et des fruits » Jan van Os 1777-1778,
« Champs de blé avec cyprès » Vincent Van Gogh 1889,
« La desserte rouge » Henri Matisse 1908,
« Portrait de Jean-Frédéric 1er de Saxe » Lucas Cranach l’Ancien 1509,
« Sans titre (Personnages, Étoile) » Joan Miró 1953,
« Tobie et l’Ange » il Verrochio et son Atelier 1470-1475,
« la yole » Pierre-Auguste Renoir 1875,
« Automne en Bavière » Vassily Kandinsky, photo,
« Autoportrait au chapeau de paille » Elisabeth Vigée Le Brun 1872,
« Vase de fleurs » Paul Gauguin1896,
« Séraphins, chérubins et anges en adoration Jacopo di Cione 1370-1371,
« La dame à l’éventail » Gustav Klimt 1917-1918,
 » la cour d’une maison à Delft 1658 Pieter de Hooch,
« Rythme n°1 décoration pour le salon des tuileries » Robert Delaunay 1938

Je vous fait grâce des dessins finis… parfois ça pique les yeux ! AHAHAH! on sait fait plaisir !

Je remercie les Éditions Usborne de leur confiance. Et toutes mes excuses aux ayants droit des œuvres !

Les mercredis de Léo

 Yaël Hassan

Éditions Syros, Coll. Tempo, avril 2023, 205 p., 7,95 €

Mes lectures Syros

Mes chroniques jeunesse du mercredi

4e de couv. :

Une grand-mère pincée, une grand-mère farfelue. Les mercredis de Léo ne sont pas de tout repos ! 

Léonore passe ses mercredis après-midi chez ses grands-mères. Les mercredis impairs chez Mamie-Do, sa grand-mère si sérieuse et attachée aux bonnes manières, chez qui on fait de la broderie et qu’il faut vouvoyer. Les mercredis pairs chez Mamie-Mi, sa grand-mère si fantasque et si drôle, qui habite dans une roulotte et jure comme un charretier. Mais ce jour-là, un mercredi pair, c’est le chauffeur de Mamie-Do qui vient chercher Léo…

Mes impressions de lecture :

J’ai réalisé que cela faisait un petit moment que je n’avais pas lu un roman de Yaël Hassan alors je n’ai pas hésité quand j’ai vu ce titre et cette couverture !

Un roman pour les enfants qui aiment les histoires de la vie de tous les jours avec des personnages qui leur ressemble (ou à leurs copains), des histoires de famille et d’amitié, avec un petit côté romanesque qui les emportera. Les chapitres assez courts (- de 10 p.) permettent des pauses aux lecteurs.

On découvre la/les familles de Léonore dite Léo. L’histoire débute a un moment crucial de sa vie. Sa Mamie-Mi, la maman de sa maman, est hospitalisée. Et tout à coup sa vie bien réglée va basculer.

Léo va découvrir une pièce spéciale dans la maison de sa Mamie-Do, sa grand-mère paternelle, à savoir la bibliothèque de feu Papi-Do. Elle va découvrir « Zazie dans le métro » de Queneau, une véritable découverte littéraire.

En fait Léo pendant ces vacances de printemps va voir des nouveautés dans les quatre foyers qui constituent sa vie et ses repères.

Léo faire de nouvelles rencontres dont le fils de la nouvelle compagne de son père qui vient passer des vacances chez sa mère.

Puis d’autres changements que je vous laisse découvrir…

J’ai beaucoup aimé les personnages, chacun avec ses qualités et ses défauts… Bien sûr Léo est la plus touchante, elle est si à fleur de peau et si positive. Elle voit au-delà des apparences.

Un roman sur la famille décomposée, recomposée, réinventée… Du passé à l’avenir avec ce bel épilogue.

Après avoir fermé le livre je me suis replongée dans « Zazie dans le métro » la bd et puis le roman lu il y a fort longtemps.

Comme dit Zazie à la fin du roman, Léo pourrait le dire « j’ai vieilli » !

Je remercie les Éditions Syros de leur confiance