Le mystère du tableau volé

Danielle Thiéry

Éditions Syros, Souris noire, 2018, 169 p., 7,95 €

Série Lily et Lucas

Chronique jeunesse du mercredi

4e de couv. :
Un voyage scolaire, la rencontre avec un tableau de maître, la question des origines… et un degré supplémentaire dans l’action pour la nouvelle enquête de Lily et Lucas !
En séjour à Bordeaux avec sa classe, Lucas explore le quartier de la place Saint-Michel où se rassemblent de nombreux antiquaires. Soudain, il tombe en arrêt devant la copie d’un tableau de Botticelli : la scène est classique, mais l’un des anges représentés lui ressemble trait pour trait. Comme si le peintre l’avait pris pour modèle ! Comment est-ce possible ? La journée passe et la seule occasion de montrer cette peinture à sa sœur Lily, c’est en pleine nuit. Lucas parvient à la convaincre de faire le mur…

Mes impressions de lecture :

L’autre jour je cherchais ma chronique de ce roman et j’ai réalisé que je ne l’avais pas et que je ne l’avais donc pas lu et chroniqué ! Du coup il fallait que je comble cette lacune. Alors aujourd’hui, j’ai 14 ans comme nos deux héros !

C’est le cinquième volet des (mé)aventures des jumeaux Lily et Lucas. Ils grandissent d’un tome à l’autre, là ils sont en seconde. Deux ados très différents de caractères et de physiquement. Elle est brune et mat de peau et veux devenir policière. Il est blond et rêveur. Les deux sont impulsifs mais pour des raisons différentes.

Dans chaque histoire de cette série on explore un lieu et un milieu. Ici on va être dans l’art. Lucas est parti pour cette classe découverte un peu perturbé par des histoires de filiation. Alors imaginez sa fascination lorsqu’il se voit son portrait dans un tableau en vitre chez un antiquaire. Son imagination débordante va prendre le relais.

Ce que j’aime c’est que lorsque l’un des deux jumeaux a un problème il va demander de l’aide à l’autre, comme ils sont complémentaires on a deux façons différentes de réagir.

Lily qui dans d’autres épisodes a fait un stage avec une commissaire qui l’a prise sous son aile car elle a des dispositions pour ce métier. Lorsque ce sera nécessaire l’adolescente va faire appel à ses souvenirs de ce qu’elle a retenu  de l’aspect de négociatrice  pour essayer de gérer une situation dramatique.

Les adultes ne sont pas loin pour leur porter secours, cependant Danielle Thiéry joue avec le suspens et les tensions dramatiques. Ils vont une fois être en danger mortel. J’ai bien aimé le rôle de Marguerite même si au début on pourrait croire que c’est une mégère, elle va se révéler très importante.

J’ai beaucoup aimé que l’histoire se déroule dans le vieux Bordeaux.

Une histoire en appelant une autre, j’ai pensé à « Enquête à Bordeaux, l’inconnu du parc » de Jeanne Faivre d’Arcier aussi chez Syros.

J’ai souris lorsque au début de l’histoire Lily va à l’ancien commissariat de la rue de Castéja, le fief de Anselme Viloc, commissaire de papier de Guy Rechenman série policière adulte qui se déroule fin des années 80 dont j’attends la prochaine enquête qui sort cette semaine !.

Qui en parle ?

Jangelis

La poupée qui fait oui

Agnès de Clairville

Éditions Harper Collins, Coll. Traversée, août 2022, 288 p., 18 €

Mes découvertes VLEEL

LIVRE LU EN 2022

4e de couv. :

Fin des années  1980. Une école d’ingénieurs bâtie dans une ville nouvelle à l’écart de tout. Un bizutage, des soirées, les premières fois. Arielle, seize ans, issue de la bonne société versaillaise, fantasme les garçons et l’amour physique. Alors qu’elle se laisse porter par cette vie loin des siens, Éric, un étudiant magnétique de six ans son aîné, va croiser son chemin.
Le départ de sa fille est l’occasion pour Inès de revivre sa propre histoire : la rupture avec un monde clos et pétri de traditions, la liberté d’une chambre seule, et puis, très vite, une grossesse, la solitude et le retour à la case départ.  
Alors qu’Arielle s’initie à l’amour et cherche son père biologique, les terreurs d’Inès se font de plus en plus prégnantes. Et si un pesant silence s’immisçait dans leur histoire de filles ? Et si la chair de sa chair entrait elle aussi en amour par sidération ?
 
Une violence qu’on ne nomme pas. Une réalité qui s’impose vingt ans après les faits. À partir d’une tragédie qui touche nombre de femmes, Agnès de Clairville a bâti un roman étincelant où se côtoient la stupeur, la colère, la tendresse et une implacable lucidité.

Mes impressions de lecture :

J’ai découvert ce roman à la rentrée littéraire,  grâce au groupe VLEEL. J’ai pu assister à  la rencontre sur zoom (replay sur Youtube). J’aime beaucoup la collection « Traversée » de chez Harper Collins qui publie des romans très contemporains.

J’ai un peu tardé à écrire cette chronique pour différentes raisons, et surtout parce que ce roman a eu un impact très personnel. Il m’a fallu le « digérer », laisser le temps au temps.

C’est un roman avec plusieurs entrées de lecture. Nous sommes fin des années des années 80. Mon adolescence, l’époque est importante en tant que fille, même si certaines choses n’ont pas tellement changées. Il est question de la découverte de la sexualité d’une jeune fille de 16 ans, ce qui implique des sujets comme le consentement et sur l’estime de soi, la volonté. Il est question de faire les bonnes ou mauvaises rencontres qui vont influencer votre avenir.

On peut aussi tirer un autre fil, celui de la famille avec ses secrets, ses non dits. Être une fille dans un milieu très codifié avec des règles sociales qui sont comme un carcan.

On va suivre la descente en enfer de cette gamine qui découvre sa féminité de façon assez frontalement. On n’est pas dans les clichés, on sent bien qu’il y a une base réelle.

Il est question aussi de réputation et de l’image de la jeune fille. On a aussi le regard sur les jeunes hommes.

Ce que j’ai aimé, c’est qu’on va suivre plusieurs voix qui ont des parcours intimes différents. Les personnages vont se raconter et raconter les rapports avec  Ariel notre héroïne. Ce que j’ai trouvé intéressant c’est que l’autrice n’a pas joué sur l’effet miroir entre l’histoire de la mère et de la fille. Ce sont vraiment deux histoires bien distinctes.

Agnès de Clairville dévoile petit à petit les événements qui ont forgé les vies de nos personnages.

C’est un roman sur les choix qui ne sont pas toujours les bons mais on n’est pas dans un récit manichéen, Agnès de Clairville joue avec les zones grises sans jouer sur le sensationnel ou le sordide bien au contraire il y a une certaine lucidité, un côté cash.

Les personnages sont bien différents et chaque lecteur va s’identifier à l’un ou à l’autre.

Ce qui est terrible, c’est que ce qui arrive à Ariel arrive fin des années 80 et arrive aujourd’hui à des jeunes filles. Avec les nouvelles technologies cela peut être encore plus terrible.

Un roman fort où Agnès de Clairville laisse le lecteur se poser des questions avec les différents points de vu sur le sujet.

Je vous laisse découvrir tous les questionnements que soulève ce roman.

Les héritiers de Brisaine. T4. La Sorcière des saisons

David Bry

Ill. Noémie Chevalier

Éditions Nathan, sept 2022, 163 p., 11,95 €

4e de couv. :

Pour sauver la magie et mettre toutes les chances de leur côté, les jeunes héros sont obligés de se séparer. Jehan reste à Trois-Dragons pour fouiller le château et enquêter sur l’archimage. Barse le Troll doit convaincre Mahaut de se rallier à eux. Quant à Grégoire, Enguerrand et Aliénor, ils se lancent à la recherche de la Sorcière des saisons.
Ils doivent absolument la trouver avant leur ennemi juré, Gauthier, et l’empêcher de déclencher le Grand Hiver, qui signerait la mort de toute la magie. Mais la Sorcière ne se laisse pas approcher facilement et de grandes épreuves attendent les trois amis !

Mes impressions de lecture :

Je vous ai parlé de cette série juste avant la sortie du tome 4… J’ai bien essayé de retarder le moment mais j’ai craqué… le prochain et dernier épisode c’est pour mars/avril.

Je vous conseille de lire la série dans l’ordre car c’est un enchainement d’événements qui on conduit nos jeunes héros à ce stade de l’histoire et de leur évolution.  Le volume commence un résumé des épisodes précédents… Et bien sûr l’histoire a une conclusion à la quête annoncée mais pour la conclusion de la quête il faut attendre le dernier épisode, le tome 5 !

J’ai beaucoup souffert avec les personnages qui vont devoir encore affronter des épreuves terribles et faire des choix tels qu’ils sont demandés aux héros. Chaque personnage a sa personnalité bien affirmée et c’est plaisant d’avoir ainsi plusieurs points de vue. Même les gentils peuvent avoir des mauvaises pensées envers les autres mais il ya toujours un qui a une autre perception des choses. Oui nos héros ont des faiblesses et des peurs mais ils forment une équipe bien soudée.

On va suivre trois groupes chacun avec un chemin différent à parcourir et ils vont avoir pour certains des révélations et devoir accepter la terrible réalité.

Réussiront-ils ? Rendez-vous au prochain épisode !

Encore une fois il y a beaucoup de mouvements puisque chaque groupe va devoir parcourir des chemins distincts.

Une nouvelle fois on va frissonner et ce n’est juste à cause du blizzard et de la neige et de la glace.

Un roman où l’amitié et la confiance en l’autre, la force de caractère et la volonté sont à l’honneur. Ils savent ce qu’ils veulent devenir et font tout pour suivre leur voie.

Et toujours un plaisir de retrouver Le Grimoire magique de Fabula enrichi de nouveaux personnages.

Une série fantasy jeunesse à faire découvrir aux 9 ans et plus… en fonction des enfants.

Pour la petite anecdote de lecture j’ai terminé une lecture dans la neige, ici on se retrouve aussi dans la neige et dans ma lecture suivante on est aussi dans la neige…

A voir aussi sur ce blog :

Lulu

Léna Paul-Le Garrec

Éditions Bûchet-Chastel, sept 2022, 175 p., 16,50 €

Mes Lectures de la Rentrées 2022

4e de couv. :

Enfant singulier et solitaire, élevé par une mère maladroite, étouffante, malmené par ses camarades de classe, Lulu trouve refuge sur le littoral. Tour à tour naturaliste, collectionneur, chercheur de bouteilles, ramasseur de déchets, il fera l’expérience de la nature jusqu’à faire corps avec elle.

Conte initiatique et poétique, Lulu, premier roman de Léna Paul-Le Garrec, interroge…

Mes impressions de lecture :

J’ai fait la découverte de ce premier roman de Léna Paul-Le Garec lors d’une soirée VLEEL sur le net. L’autrice nous en a parlé avec tant d’enthousiasme qu’elle a su me convaincre. Le fait que cela se passe sur les côtes bretonnes a aussi contribué à me tenter.

J’ai lu ce roman et lorsque je l’ai fini j’ai eu envie de relire le départ comme pour fermer une boucle.

D’entrée nous savons que le petit garçon a réussi une fois adulte. Je crois que cela m’a aidé émotionnellement car il était un enfant très particulier, en souffrance.

Lucien, est un enfant sans papa, avec une maman surprotectrice. On comprend petit à petit pourquoi ils ont cette relation. Et on a beau surprotéger son enfant arrive le moment ou l’enfant a besoin de déployer ses ailes.

Pour Lulu les relations avec ses congénères à l’école sont trop compliquées. Lulu n’est pas plus compris par les autres que lui ne les comprend. Et comme dans la vraie vie c’est la combinaison de rencontres et de découvertes de centres d’intérêt qui vont permettre des ouvertures. Lulu a commencé à ce construire une carapace de protection quand une institutrice a su s’intéresser à ce qui le passionnait.

L’enchaînement des passions est très logique, très bien trouvées. J’ai aimé cette recherche d’équilibre entre le monde intérieur de Lulu et celui de la société. Il y a mouvement entre intérieur et extérieur. Le flux et le reflux de la mer, marée basse et marée haute.

La place de la musique dans cette histoire, on en comprendra toute la portée vers la fin. Sa musique intérieure, sorte de vibration qui est le début de son langage. La musique c’est aussi les vinyles que sa mère écoute. On sent une certaine complicité entre ses deux personnages coupés du monde.

La construction du roman m’a tantôt fait penser à ces ronds dans l’eau qui se forment lorsqu’on lance un galet plat. Des petits rebonds qui donnent à chaque fois des cercle qui s’élargissent et tantôt j’avais l’impression d’un éventail qui s’ouvrait et se refermait et qui dévoilait dans ses plis des secrets et des mystères.

Si la mère parait hystérique et castratrice au début, on fini par comprendre son comportement et cet amour quelle ressent pour son enfant. On se rend compte qu’elle fait ce qu’elle peut avec sa propre histoire.

Ce que j’ai aimé c’est de voir que Lulu est considéré comme « étrange » parce qu’il n’est pas sur la même longueur d’onde que la société et puis on se rend compte chacun est porteur de singularité, la mère et cette fixette sur la musique, Félicie et son détecteur, Ferry et sa collection… Pas évident de ne pas rentrer dans le moule social et scolaire…

Nous avons donc un narrateur « je » qui va nous raconter son enfance et ce qui l’a amené à être qui il est. Les chapitres cours rappellent l’élocution de Lulu. Il est devenu un scientifique mais on réalise très vite que c’est sa nature profonde.

Je vous laisse découvrir ce beau roman dont la couverture est une belle entrée en matière. Je vous laisse découvrir, sur le replay Youtube de cette rencontre Vleel, la petite histoire derrière cette couverture.

Je remercie le groupe des VLEEL sans qui peut-être je n’aurais pas vu ce roman parmi la flopée de nouveautés. Il n’y a plus qu’à attendre le prochain…

Blackwater T2 La digue

Michaël McDowell

Trad. Yoko Lacour avec participation d’Hélène Charrier

Monsieur Toussaint Louverture, avril 2022, 260 p., 8,40 €

4e de couv. :

Tandis que la ville se remet à peine d’une crue dévastatrice, le chantier d’une digue censée la protéger charrie son lot de conséquences : main d’œuvre incontrôlable, courants capricieux, disparitions inquiétantes.
Pendant ce temps, dans le clan Caskey, Mary-Love, la matriarche, voit ses machinations se heurter à celles d’Elinor, son étrange belle-fille, mais la lutte ne fait que commencer.
Manigances, alliances contre-nature, sacrifices, tout est permis. À Perdido, les mutations seront profondes, et les conséquences,…

Mes impressions de lecture :

J’ai beaucoup aimé le premier tome et j’avais hâte de continuer cette série. Entre une lecture et une autre je n’ai pas eu le temps… et j’ai envie de continuer la série.

Pour ceux qui me suivent vous savez combien j’apprécie les romans avec la thématique aquatique. Cette petite particularité explique en partie mon engouement. Depuis quelques lectures j’ai l’impression que c’est la thématique de la terre revient, je me suis dis allez une petite « Blackwater » pour te ressourcer (oui Ramettes se parle dans la tête). Et c’était bien sauf que ce tome « la Digue » va prendre une tournure encore pleine de terre et de boue, d’ensevelissement et de sacrifice ! je suis poursuivie !!!! mais ça m’a fait du bien !

La couverture rajoute un touche un peu gore à cette série maintenant qu’on l’on connait certaines choses. Je vous laisse découvrir à quoi correspond ce cœur transpercé d’aiguilles métalliques.

Ce que j’aime dans cette série c’est tout ce qui touche à la famille avec cette matriarche qui a de la concurrence. Les stratégies qu’elle mets en place se retournent contre elle depuis l’arrivée de Elinor. La plupart du temps adversaires et rarement liées. Deux femmes à la forte personnalité.

Elinor à l’étrange personnalité va encore nous faire frissonner, on va même faire des cauchemars avec ses brumes mystérieuses.

Michaël McDowell semble jouer avec ces personnages. L’histoire semble avoir trouvé un certain équilibre, apaisement. Chacun chez soi. Et voilà qu’une nouvelles tuile tombe sur James. J’avoue j’ai rit dans la scène de l’arrivée de Queenie, tout en me disant « le pauvre James ». Il semble attirer les pire femmes !

L’arrivée de Queenie va faire bousculer les choses. et redonner une nouvelle dynamique à la narration. En effet miroir avec l’arrivée de Early Haskew, lui aussi va avoir un rôle moteur dans le nouveau mouvement.

J’aime beaucoup la structure des cette série avec ses rebondissement engendrés par l’arrivé de nouveaux personnages ou de la mise en avant d’autres. C’est certainement dû au fait qu’il s’agisse d’un feuilleton, les rebondissements viennent régulièrement maintenir l’attention du lecteur.

C’était intéressant tout ce qui concernait la digue de l’étude sur le terrain, sa conception à sa réalisation, avec les problèmes logistiques.

Je vous laisse découvrir…

A bientôt pour le troisième volet…

Voir sur ce blog :

Blackwater. T1. La crue

Cendres de Marbella

Hervé Mestron

Éditions Antidata, 2017, 78 p., 7 €

4e de couv. :

Écrit à la première personne dans une langue aussi incorrecte que truculente, Cendres de Marbella est le récit d’une trajectoire au ras du bitume, celle d’un petit gars qui voudrait bien s’extirper de sa banlieue en déliquescence autogérée, pour être quelqu’un d’autre du bon côté du périphérique. Une nouvelle drôle et noire.

Anecdote de lectrice :

Cet été j’ai participé Au Festival de la Cabrerisse et j’ai vu le spectacle de la Compagnie  Périphérique « Cendres de Marbella » mise en scène de Pascal Antonini avec Nicolas Charrier seul en scène.

Le jeu de l’acteur était très intéressant avec une énergie et un sens du rythme. Il intègre plusieurs personnages dans sa narration. J’étais intriguée par le texte à la base de cette pièce. Le comédien m’a indiqué la nouvelle d’Hervé Mestron et m’a recommandé tous ces écrits. Alors j’ai décidé de lire cette nouvelle. C’était impressionnant j’avais la sensation de voir et entendre Nicolas Charrier.

Mes impressions de lecture :

Je découvre la maison d’édition « Antidata » et l’auteur Hervé Mestron. Le petit format de cette nouvelle  avec une couverture très  en rouge et noir donne au texte un bel « emballage ».

Le sujet est très réaliste et actuel. Il n’est pas dénué d’humour malgré la noirceur du sujet avec un travail sur le langage qui donne au texte un aspect brut.

Hervé Mestron nous transporte de la région parisienne au cœur de Paris en passant par Marbella.

Il nous parle de drogue et d’argent, de désillusions, de quête de reconnaissance et de guerre de pouvoir. Le sexe et le m’as-tu vu…

Ces enfances sans naïveté, avec des rêves faits de violence et de mort. On joue avec la loyauté et la crainte.

Qu’est-ce qu’une vie au milieu ce système de gang. Un réseau avec toute une hiérarchie, ses codes et ses règles, qui  joue sur  les trahisons et les morts. Avant de s’attaquer à la tête  il faut passer des étapes.

Mais que ce passe t-il quand on oublie certaines règles de base ?

Sortir de ce milieu de sa zone de « confort » où cela peut conduite ?

Je vous laisse découvrir cette nouvelle avec une chute ironique.

Ps : J’avais choisi cette lecture pour le Challenge de l’été VLEEL pour « découverte d’une maison d’édition » mais ma chronique arrive après la clôture !

Qui en parle ?

Jangelis

Pas de femmes parfaites, s’il vous plaît

Lettres de profonde superficialités

Jane Austen

Trad des lettres Louise Boudonnat

Trad des apparats Delphine Ménage

Éditions L’Orma,  mars 2020, 64 p., 7,95 €

Challenge VLEEL

4e de couv. :

Jane Austen (1775-1817), la plume la plus mordante du XIXe siècle anglais, déploie dans sa correspondance intime ― notamment avec sa sœur et ses nièces ― son incomparable prose, ironique et élégante à la fois. Ce petit livre distille, lettre après lettre, un concentré d’intelligence pratique, sociale et littéraire, dessinant avec précision un parcours d’émancipation et de conscience artistique.

Mes impressions de lectrice :

Il y a quelques temps j’ai suivi une rencontre sur Zoom entre le groupe VLEEL et les deux éditeurs de la maison L’Orma. Je ne sais pas qui sont les pires tentateurs entre tous ces passionnés  !!! En plus je me suis embarquée dans un challenge VLEEL !

Les deux éditeurs nous ont parlé des « plis » cette collection qui est conçue pour pouvoir être envoyée comme une lettre…  vous voyez l’astuce des recueils de lettres qu’on envoie par la poste ! Le piège c’est que vous les gardez pour vous une fois que vous y jetez un œil !

J’ai choisi cet ouvrage parmi les titres qui étaient chez ma libraire parce que j’aime beaucoup cette écrivaine anglaise et que le titre ne ma pas laissée indifférente.  J’ai trouvé cocasse de mettre cet ouvrage à la consigne : « un livre choisi pour son physique ».  Lorsqu’on prend les livres de cette collection on découvre qu’il y a la couverture illustrée et la jaquette qui sert à envoyer le livre, c’est un peut comme si on effeuillait le livre !

L’édition italienne est de 2016 et la version française de 2020. C’est Eusebio Trabucchi qui a choisi les lettres, et écrit une introduction. On suit donc ses choix comme dans les sélections, cependant ici on sait qu’il y a une vraie réflexion et la volonté de mettre certains passages en lumière. Lors de cette rencontre les éditeurs on mis l’accent sur le travail éditorial qu’il y a derrière chaque titre de cette collection. Au milieu de l’ouvrage il y a des informations sur les correspondantes de Jane Austen.

J’ai lu petit à petit les lettres pour bien me délecter de l’écriture de Jane Austen. On l’accompagne dans ces rencontres, ses réflexions. Elle parle aussi de ses écrits. On se rend bien compte qu’au-delà de son travail d’écrivaine elle aime écrire et raconter ce qui se passe autour d’elle. Une vraie radiographie de cette époque. C’est un bon complément aux romans de Jane Austen.

J’aime beaucoup ce regard féminin qui scrute tous les détails de ces contemporaines. Parfois avant des lettres on a une petite explication qui remets en situation ce qui va suivre. C’est très intéressant.

La dernière lettre est émouvante car on sait qu’elle allait mourir quelques semaines plus tard. Jusqu’au bout elle a garder son humour.

Chaque lecteur sera réceptif à un sujet ou un autre. Je ne vais pas me lancer dans une étude de texte. C’est le genre d’ouvrage que l’on garde à portée de la main pour en relire des fragments.

Je remercie VLEEL d’avoir mis en lumière cette maison d’édition.

Bonne lecture à tous.

Loveday & Ryder Tome 5 Feu d’artifice mortel

Faith Martin

Trad. Benjamin Kuntzer

Éditions Harper Collins, fév. 2022, 285 p., 14,90 €

4e de couv. :

5 novembre 1961  : la famille Hughes se prépare à célébrer la nuit de Guy Fawkes avec pétards et feux d’artifice. Tous sont rassemblés dans le jardin, quand le cabanon dans lequel sont entreposées les fusées s’embrase, causant la mort du patriarche, Thomas Hughes, enfermé à l’intérieur.
L’autopsie conclut rapidement à la mort par asphyxie et le coroner, Clement Ryder, classe l’affaire sans suite.
Mais le lendemain, Duncan Gillingham, un journaliste ambitieux, publie dans l’Oxford Tribune un article accusateur : la justice aurait bâclé le dossier. Selon lui, la famille cacherait la vérité et le décès serait suspect.
Pour calmer l’opinion, l’inspecteur Jennings confie l’enquête à la jeune policière Trudy Loveday. Très vite, celle-ci se tourne vers Clement Ryder. Ils n’auront pas trop de leurs forces réunies pour tenter de percer les mystères du clan Hughes…

Mes impressions de lecture :

Connaissez-vous la série « enquêtes de Loveday & Ryder » ?  Non ? Je vous conseille de les lire dans l’ordre car bien que les enquêtes soient résolues à chaque fois, elles ont des effets sur notre duo. Cependant si c’est juste un cosy crime pour vous détendre chaque roman à son charme.

L’intrigue se déroule en novembre 1961, quelques mois après la précédente aventure qui a laissé des traumatismes sur notre jeune stagiaire de police. Cela a son importance puisqu’à l’époque policier était un métier d’homme et les jeunes femmes qui entraient dans la polices étaient plutôt cantonnées à des travaux de bureau et à des enquêtes de voisinage.

Trudy Loveday a vingt ans et termine son stage, elle a fait ses preuves malgré les barrières placées sur son chemin au commissariat. Le Coroner, le Dr Ryder, 58 ans, lui s’est rendu compte du potentiel de la jeune femme et prend plaisir à enquêter avec elle.

Dans notre duo pas d’enjeu sexuel ou professionnel, alors pour créer des petites tensions sexuelles Faith Martin place sur le chemin de la jeune fille des séducteurs. De quoi parasiter les perceptions de notre jeune policière. Ce laissera telle prendre dans les filets du beau brun aux yeux bleus ? Saura-t-elle garder son calme face à un gougeât sans foi ni loi ? Et qu’en est-il de ses collègues… Vous l’aurez compris elle va avoir des raisons de s’énerver… Et je ne parle pas des situations où elle va devoir garder son sang froid…

Trudy a quelque chose d’innocent qui fait son charme. Elle n’est pas prude et coincée mais elle représente la jeune fille bien sous tous rapports.

Un nouveau personnage a fait son entrée dans la série, je me demande s’il restera dans les prochaines aventures. Dans cette enquête le journaliste Duncan Gillingham avait des comptes à régler, mais il pourrait avoir sa place pour d’autres enquêtes.

J’aime beaucoup cette série parce qu’elle traite de la place de la femme à cet époque. Faith doit garder les façons de penser de l’époque et ne pas choquer les lectrices d’aujourd’hui. Elle s’en tire bien. Il y a les rapports de force entre les hommes et les femmes, ainsi que le rapport au corps. Elle aborde ici le thème de l’avortement entre autre sujet.

C’est une série qui parle de la société anglaise du début des années 60, et de la famille n’en ai que le reflet. Ce cosy mystery se déroule dans ce petit microcosme.

Une lettre pour Alessandro Giovaninetti

Jacques Issorel

Éditions Trabucaire , oct 21, 200 p., 15 €

4e de couv. :

Un soir d’automne, le narrateur rencontre Helena sur le quai Rive Gauche à Perpignan. Elle est russe, la soixantaine, et n’a pas toujours été la pauvre femme qu’elle est maintenant devenue. Sa jeunesse, dans les années 50, à l’époque où avec Kroutchev les relations entre la France et l’URSS commencent à peine à se dégeler, son début de carrière de danseuse au Bolchoï, sa découverte de l’amour à quinze ans, tout semble la conduire vers un avenir heureux. Mais ce serait sans compter sur la police politique soviétique qui ne lui pardonnera pas d’avoir commis un faux pas.

Le livre connaît un premier dénouement, mais c’est pour mieux rebondir dans la deuxième partie où le narrateur et son ami Mario partent imprudemment à la recherche du premier et grand amour d’Helena, le beau danseur italien Alessandro Giovaninetti dont la trace se perd à New York en 1960.

Mes impressions de lecture :

J’ai eu le plaisir de revoir M.  Jacques Issorel au salon du livre du Grand Narbonne en juin 2022 et de découvrir qu’il avait publié un roman. Je le connaissais plutôt versé dans la poésie et l’étude d’œuvres littéraires. C’est donc avec curiosité que j’ai eu envie de découvrir ce roman.

La couverture m’intriguait, mais il après une petite visite sur le site de la maison d’édition, il s’avère que ce soit un concept pour cette collection roman-poésie. Seule, elle ne me plait pas trop mais en tant que collection ça a une autre portée.

Dans un premier temps j’étais un peu déstabilisée par certains traits du personnage qui comme l’auteur était professeur d’université à Perpignan. Cela arrive parfois lorsqu’on connait certaines facettes de la vie des auteurs, on se dit qu’ils se sont inspirés de certains faits.

Le roman se divise en deux parties. La première partie est une mise en place des personnages et relate la vie d’Helena singulière. J’ai trouvé cette partie un peu classique, une rencontre et un témoignage direct.  Partie intéressante et nécessaire pour lancer l’intrigue mais j’ai préféré la deuxième partie.

Dans cette première partie on va découvrir petit à petit l’histoire de cette femme qui avant d’être vagabonde avait une vie sous les feux de la rampe. Dans ce roman les personnages avec des vies « publiques » on a envie d’aller vérifier s’ils ont vraiment existé. Il y a des données qui donnent une certaine crédibilité. Danseuse étoile au Bolchoï à Moscou, danseur à la Scala de Milan, actrice à Hollywood etc.

Dans la première partie on aborde la vie personnelle du narrateur avec l’impression de constat d’un jeune professeur retraité.  Il n’y a plus l’intensité de la recherche littéraire, les cours, les conférences, les articles. Une passion qui a dévoré le quotidien d’un couple. L’épouse a fait sa vie en parallèle de son mari, les enfants sont partis. Il a troqué sa passion avec d’autres occupations. Classique. Comme elle, on se demande ce qu’il cherche…  Certains lecteurs s’identifieront facilement avec un personnage ou un autre.

Chercheur un jour chercheur toujours…

On lui a donné une mission apporter une lettre a un disparu… et avec l’aide d’amis eux aussi professeurs il va se retrouver dans une d’autre d’aventure. Cela va permettre d’avoir trois couples de professeurs avec des situations différentes…

J’ai bien aimé le duo entre le narrateur et Mario qui se complètent. L’un ni connait rien à la technologie et fait ses recherches en bibliothèque et l’autre sur internet. Chacun va faire des découvertes différentes. C’est un aspect que j’aime bien retrouver dans la résolution de mystères. Deux façons d’aborder le sujet. Vient alors se greffer un troisième larron avec une façon encore différente d’aborder la situation. Chacun a une nationalité différente et un caractère différent.

Si L’histoire débute dans le centre-ville de Perpignan, elle nous entraine au fin fond de la Sibérie, en passant par l’Espagne, le continent américain et l’Italie. Des contrastes géographiques qui viennent alimenter les intrigues.

Au fur et à mesure des rencontres, notre narrateur, dont je n’ai pas trouvé le nom, va sortir de sa zone de confort et de sa vie bien réglée. Jusqu’où va-t-il aller ? D’autant que la gent féminine va venir perturber ce détective amateur.

Ce qui dans un premier temps est une simple recherche d’une personne qui a eu une vie publique par le passé, on se retrouve dans une enquête périlleuse.

Le narrateur érudit va aussi nous faire voyager dans le monde des arts et de la littérature. Son côté candide va le mettre face à des situations qui le dépassent et le rendent sympathique.

Certains personnages vont changer d’attitude entre le début et la fin de cette aventure et d’autres vont rester dans leur lancée.

En parlant des personnages j’ai bien aimé le choix des prénoms qui ne sont pas anodins… mais ce n’est peut-être que mon interprétation.

J’ai bien aimé les références surtout littéraires. Quelques souvenirs ont refait surface. J’ai résisté à faire une liste des livres à lire… ou vérifiés qu’ils étaient dans ma bibliothèque.

 Je vous laisse découvrir la résolution de l’énigme et les nombreux rebondissements. On va beaucoup voyager…        

 On a bien envie de découvrir ce que ce personnage va devenir maintenant que sa vie à pris un nouveau chemin pétillant.

NB : Petite coïncidence de lectrice : La thématique de la lettre donnée avant de mourir à remettre à un être de son passé, c’est aussi celui de la série « le poids des secrets » de Aki Shimanzaki.

Challenge de l’été VLEEL « Un livre réunissant dans son titre les lettres V.L.E.E.L »

Mississipi solo

Eddy L. Harris

Trad. : Pascale-Marie Deschamps

Éditions Liana Levi, coll. Piccolo, mai 2022, 12 €

Souvenir d’une rencontre à la Comédie du Livre de Montpellier mai 2022

4e de couv. :

Le Mississippi. Un fleuve mythique qui descend du lac Itasca dans le Minnesota jusqu’au golfe du Mexique, en passant par Saint-Louis et La Nouvelle-Orléans. Impétueux et dangereux, il charrie des poissons argentés, des branches d’arbre arrachées, des tonnes de boue, mais aussi l’histoire du pays et les rêves d’aventure de ses habitants. À l’âge de trente ans, Eddy décide de répondre à l’appel de l’Old Man River, de suivre en canoë son parcours fascinant pour sonder le cœur de l’Amérique et le sien, tout en prenant la mesure du racisme, lui qui ne s’est jamais vraiment vécu comme Noir. Au passage, il expérimentera la puissance des éléments, la camaraderie des bateliers, l’admiration des curieux ou l’animosité de chasseurs éméchés. Mais aussi la peur et le bonheur d’être seul. Il en sortira riche d’une force nouvelle et d’un livre fondateur.

Mes impressions de lecture :

J’ai assisté à une présentation de la maison d’édition par Liana Levi et l’éditrice a beaucoup parlé du travail de Eddy L. Harris. C’était la sortie en poche de ce roman et la suite de l’aventure était parue quelques mois au paravent « le Mississipi dans la peau ».

C’est un roman tiré d’une expérience très personnelle. Cette aventure l’a tellement marquée que plusieurs années après il récidivé. Maintenant que j’ai lu « Mississipi solo » je suis très curieuse de voir ce qui a changé dans cette partie de l’Amérique et comment il a abordé ce nouveau voyage, mais ceci est une autre lecture (à venir).

Dans «  Mississipi solo » à plusieurs reprises il se demande ce que les gens garderont de son bref  passage dans leur vie. Il fait référence entre autre au fait qu’il soit noir. Eh bien moi je ma brève rencontre au salon du livre de Montpellier c’est un homme grand qui dédicaçait debout et qui avait une jolie voix. Je n’avais encore rien lu de lui donc je n’avais pas grand-chose à dire.

J’ai choisi ce roman pour découvrir l’auteur à cause de les thématiques… l’eau, le fleuve, le voyage, la nature.

C’est un roman avec des chapitres courts qui mettent en avant un aspect du voyage. On a le pourquoi, le comment et avec qui… En fin de volume on a aussi une carte de l’itinéraire.

On pourrait croire avant de le lire que ça serait répétitif mais pas du tout. Chaque jour est une étape différente que ce soit au niveau de ce qu’il ressent, ce qu’il vit ou ce qu’il voit. Ce n’est pas non plus une accumulation de rencontres et d’anecdotes, il y a toute une réflexion sur la vie et sur son pays.

Il sait faire ressentir au lecteur les épreuves qu’il va vivre. Il n’est pas vraiment préparé pour ce périple, il a un côté naïf qui permet au lecteur de mieux s’identifier. On est loin du récit d’un sportif de haut niveau entrainé qui a l’habitude des voyages extrêmes. Il n’est pas dans la performance. Il est touchant et fait parfois sourire.

J’ai beaucoup aimé suivre ses aventures et ses rencontres. Comment en toute simplicité il nous raconte son parcours chaotique sur ce fleuve qui traverse plusieurs états d’Amérique. Il nous raconte une autre Amérique. Celle de gens pas sophistiqués et très attachés à leurs terres. On est loin du rêve américain et de la course à la réussite.

On va ressentir ses états d’âmes et ceux des gens qu’il a croisé.  Va-t-il réussir ? Dans quel état va –t-il terminer cette aventure.

C’est un cheminement personnel où les souvenirs se mêlent aux évènements présents et aux pensées de l’auteur.

C’est le style de livre où on a envie de souligner des phrases…

Je remercie Liana Lévi d’avoir su titiller ma curiosité. Ils sont terribles ces éditeurs passionnés !

Pour la petite anecdote je parlais avec une copine au téléphone et elle me dit je viens de lire un roman génial « Mississipi… » et moi de terminer « solo »… j’étais en train de le lire… j’adore ce genre de coïncidences.

Je vous laisse découvrir à votre façon ce roman.

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