Rustine inventeuse

Michaël Escoffier

ill. Ninie

Éditions Baliverne, Pilpoil, avril 2024, 36 p., 12,90 €

Lu dans le cadre de Masse Critique Babelio / Éditions Balivernes

Chronique jeunesse du mercredi

Rustine est une brillante inventeuse. Avec l’aide de son fidèle robot domestique MC2, et sous l’œil attentif de son chien Bitume, elle crée toutes sortes d’engins incroyables dans son atelier. Mais elle est aussi tête-en-l’air, farceuse et surtout incorrigiblement drôle !
Une bande dessinée de Michaël Escoffier et Ninie !

Mes impressions de lecture :

Je pensais qu’il s’agissait d’un album, mais en fait c’est une BD petit format, ce qui en soit n’est pas gênant juste différent. C’est annoncé comme un one shot mais j’espère qu’il y aura d’autres tomes avec ce trio Rustine, l’humaine et MC2, le robot et le petit chien Bitume, l’animal qui les suit partout.

C’est un objet livre de très bonne qualité, couverture rigide, on est sur des livrets cousus, des pages assez épaisses. Un livre qui durera. Le format (17×23) est facilement manipulable.

Ce qui m’a attiré dans ce livre c’est bien sûr les personnages mais surtout parce qu’on nous présente une « inventeuse ». J’aime beaucoup que mes lectures soient liées entre elles. Comme par exemple les filles scientifiques en littérature jeunesse, je suis deux séries de romans jeunesse « Les énigmes d’Hypathie » de Claudine Aubrun et « Lisa l’inventrice » Zanna Davidson et illustrations de Elissa Elwick.

La couverture du livre est très explicite avec un personnage comme les affectionne Ninie, avec de gros yeux blancs. L’univers d’une petite inventrice l’air décidé, entre un petit chien et un robot au même niveau encadrant la gamine. La coiffure chignon et tresses dénotent une certaine originalité.

Les histoires se déroulent sur deux pages qui se font face, de planches avec une idée d’invention, la conception, l’expérimentation et la conclusion. La chute est drôle.

L’humour est le ressort de chaque tentative de création. Rustine comme son nom l’indique ne va pas nous aboutir à un produit nickel chrome. Mais est-ce que les enfants savent ce qu’est une rustine sur un pneu de vélo ?

En une dizaine de cases, on voit comment l’ingénieuse Rustine à l’imagination bouillonnante passe de la pensée à la création sans trop se poser de questions sur les conséquences.Est-ce le côté enfantin ou utopiste de l’inventeur ? Et MC2 n’est pas plus avancée qu’elle, puisque c’est elle qui l’a conçu. Des formes simples mais avec des mimiques très expressives. Le chien ne parle pas contrairement au robot.

L’image et le texte se complètent bien pour qu’il ne s’agissent pas d’une suite de gags. Même si les inventions fonctionnent on fini sur un hic.

Cette bande dessinée plaira aux enfants que les grands texte peu rebuter. Texte en cursive sauf pour crier. Je précise car certains parents recherchent ce type d’écriture pour leurs enfants.

Une petite fille très dynamique et optimiste, des images et un texte à son image. Quel enfant ne rêve pas de bidouiller, bricoler, créer pour voir ses idées prendre forme ?

Je remercie Babelio et les Éditions Baliverne de leur confiance.

Site de l’auteur : ICI

J’aime mettre les liens vers les auteurs, illustrateurs et maisons d’édition quand c’est possible. J’ai été désagréablement surprise sur le site de l’éditeur on ne voit pas apparaître les noms des auteurs et illustrateurs.

Ayati. T1 La légende des cinq pétales

Fabien Fernandez & Sandra Violeau

Éditions Jungle, Miss Jungle, 48H BD 2023, 56 p., 3 €

Mes chroniques jeunesse du mercredi

4e de couv. :

Dans une Inde ancienne et fantastique, Ayati, 14 ans, élevée par son oncle et sa tante, vit une enfance difficile. Un jour, elle sauve la doyenne de son village, assaillie par des pirates. C’est alors qu’elle découvre son don.

Mes impressions de lecture :

Lors du dernier 48h Bd j’ai fait du rangement dans mes BD que je partage avec ma famille et je me suis rendu compte que je n’avais pas tout lu de l’édition 2023… Je vais essayer de me mettre à jour !

En cherchant des infos sur cette BD je me suis rendu compte que cette série à début en 2018 et qu’on en était au Ayati tome 5... Ma wish list s’est allongée… Oh joie infini ! j’ai réservé les quatre tomes à la médiathèque ça devrait plaire aux jeunes lecteurs / lectrices.

J’aime bien le graphisme, les personnages sont très expressifs et beaux même le méchant (après transformation moins, ahahah). Les décors sont variés. Les couleurs sont mates mais colorées, on identifie bien les lieux où se déroule l’histoire. Lorsqu’on nous raconte de « Histoire » la présentation est différente. On a différentes tailles de cases. Le texte il y a beaucoup de dialogues. Les animaux ne parlent pas.

Ayati a un caractère bien trempé. Elle croit être une orpheline quelconque, elle subit les exigences de ses oncles et tantes jusqu’au jour où le village est attaqué. Là elle découvre qu’elle a un pouvoir en voulant sauver une habitante.

Ce jour là tout bascule puisqu’elle est faite prisonnière et elle découvre qu’elle a un destin, que ses parents ne sont pas mort dans un accident…

Elle a la prétention de la jeunesse et se lance tête baissée dans un combat avec un démon. Elle bouscule l’ordre établie

Elle a de l’honneur et risque le tout pour le tout pour tenir sa promesse.

J’ai beaucoup aimé cette histoire car les éléments sont au cœur de cette magie. Elle ne maîtrise rien, lors de ses combats elle va instinctivement utiliser l’eau et l’air. Peut-être que dans le prochain tome elle va accepter d’être initiée et apprendre auprès de l’esprit de la forêt.

Une bande dessinée qui nous fait voyager dans une « Inde ancienne et légendaires ».

48 BD 2024

J’essaie de participer à ce rendez-vous qui a évolué depuis ses débuts. Cela c’est développé, aujourd’hui les livres sont vendus à 3 € et de nombreuses activités ont lieu autour de cet événement. Voir ici

Grâce à 48h BD je découvre des titres et les fait découvrir à mon entourage. La plupart du temps il s’agit du tome 1 d’une série et donc une ouverture vers d’autres lectures. je ne prend plus les mangas et les comics car il n’y a pas d’amateur.

Je trouve la sélection de cette année très jeunesse, c’est dommage les grands ados et les adultes n’y trouverons pas leur futures lectures.

Ma maisonnée a changé depuis la première édition, si dans un premier temps ces Bd a prix réduit (voir gratuites les premières années) me permettait de prêter des livres aux enfants de passages. Ils sont grandis ou disparu du paysage, maintenant ces lectures m’aident à choisir des livres pour l’accueil de classes.

Je ne connaissais pratiquement aucun dessinateur/scénariste. De belles découvertes.

Je ne vais mettre un bref avis à côté de chaque photo.

C’est devenu un exercice de style très courant d’imaginer les personnages lorsqu’ils étaient enfant. Nous découvrons ici Calamity Jane.

Elle est l’ainée d’une fratrie où la mère est décédée et le père se noie dans l’alcool. Ces enfants livrés à eux même vont devoir gérer la fièvre de la plus petite et le manque de nourriture.

En arrière plan on a la construction du chemin de fer, les indiens et cette gamine curieuse et aventurière.

C’est très touchant.

Les dessins et les couleurs douces contrastent avec la violence de cette vie.

Je ne connaissais pas cette série. Le personnage principal est cette petite fille à la langue bien pendue, fille des propriétaires de ce zoo très particulier.

Beaucoup d’humour et de douceur comme les dessins et les couleurs le reflètent. Il plaira aux plus jeunes.

Premières rencontres et installation dans un village. Nouvelles amitiés.

j’aime beaucoup cette maison d’édition « éditions de la Gouttière ». le format est agréable à tenir et joue un rôle important dans la narration.

On est dans la forêt, comme l’indique le titre on va voir la vie « sous les arbres ». il existe plusieurs titres. ici « l’automne de monsieur Grumpf on est à l’automne. le personnage principal ne parle pas ils l’appellent M. Grumpf seule onomatopée, un blaireau à l’air toujours grognon. rien ne se passe comme prévu, il essai de balayer les feuilles mortes devant sa porte et va être constamment dérangé. Mais il est loin d’être méchant.

J’aime le message de cette histoire, l’entraide entre membres de la communauté sans attendre rien en retour. Et pourtant les actions positives en engendrent d’autres.

Je connaissais Mistinguette très appréciée par les petites lectrices.

Nous avons ici le tome 1 d’une série avec Mistinguette & Cartoon le chat. Je sens que les gamines qui aiment le personnage et les chats vont se régaler.

C’est mignon !

Le petit format devient de plus en plus courant. Couverture souple

J’ai bien aimé l’humour et le côté décalé avec la vie de château. dans un monde entouré par les monstres et autres créatures étranges.
Plusieurs histoires brèves.
Pas très obéissants et les monstres ne leurs font pas peur.
C’est drôle !

Il existe au moins une quinzaine de tomes

Cette série comporte déjà 4 tomes. Il semblerait que ce soit cette série qui ai accroché mon ado.

Histoire touchante dans le milieu de la « glisse ». Faire sa place dans un groupe, dans sa propre famille. Vivre dans l’ombre d’une mère ou d’un frère ce n’est pas toujours facile. Trouver sa voie et pouvoir la suivre.
Drames familiaux et conséquences. On est sur du réel, du concret.

Le premier tome se termine sur un moment clé et on veut avoir la suite.

D’habitude c’est moi qui conseille mon entourage mais pas toujours… mon ado a fait son tri et il est revenu en me disant celui-là il est pour toi il va te plaire. Plonger dans un livre et dans la magie, voilà comment mon fils me voit ! Effectivement ça me plait bien ce mélange d’univers différents. ainsi que le grimoire de Zora en fin de volume.
Une jeune sorcière est envoyée au collège des humains à Paris. Pas facile de s’adapter lorsque ce n’est pas ce qu’on désire. Sa grand-mère qui s’occupe d’elle en l’absence de ses parents lui enlève temporairement ses pouvoir pour faire son éducation.
Elle n’a pas tous les codes sociaux du collège…

J’avoue que ce n’est pas le genre d’univers que j’affectionne, si ce n’est le côté délirant. il existe déjà 11 Tomes.

Pas facile la condition de gobelins ! Bon ça trucide à tout va. Niveau intelligence ils sont bas de plafond. Beaucoup de vert et d’hémoglobine. Un peu trop à mon goût.

On peut pas dire qu’ils réussissent beaucoup.

Chaque page c’est une histoire avec une chute.

Une belle année !

Et vous participez-vous à ce rendez-vous ?

Connaissiez-vous ces titres ?

Les vrais sages disent non !

Chiara Pastorini

Perceval Barrier

Éditions Nathan, 2023, 176 p., 18,90 €

Mes lectures Nathan

Chronique jeunesse du mercredi vendredi

45 nouveaux philosophes nous invitent à penser par nous-même

Sénèque, Machiavel, Pascal, Leibniz, Hegel, Tocqueville, Freud , Heidegger, Bergson, Popper, Simone Weil, Deleuze,  Derrida, Gandhi, Foucault, Judith Butler… et beaucoup d’autres !
45 philosophes, hommes et femmes, de l’Antiquité à aujourd’hui nous invitent à nous interroger sur notre place dans le monde, notre rôle, notre liberté de penser et d’agir.

Une plongée vivante et pleine d’humour à leurs côtés pour comprendre leurs questions, leurs réponses et comprendre comment chacune de ces pensées peut encore nous parler aujourd’hui.

Mes impressions de lecture :

Je n’ai pas lu la bd précédente « les vrais sages sont des rebelles », après lecture de celle-ci, j’ai envie de la découvrir. Voilà quelques semaines que je lis cette BD, ça se lit vite mais si on veut retenir les concepts il faut parfois revenir et se poser des questions. C’est donc une BD sur laquelle on revient plusieurs fois.

C’est une Bd a proposer à partir de 9 ans, à mon avis il faudrait la mettre entre les mains des adultes et leur rafraîchir la mémoire, dans mon cas c’est des pans complets de la philosophie que j’ai découvert. On a souvent tendance à nous présenter que toujours les mêmes philosophes dans les livres de vulgarisation ou autres émissions de philo. Ici on explore … Pour les plus expérimentés, c’est léger. Cependant tout est bon pour passer un bon moment.

Est-ce que vous avez lu « le monde de Sophie » de Jostein Gaardner ? Je l’ai lu au millénaire dernier et j’ai eu le même plaisir à découvrir des philosophes et leurs lignes directrices. Ici en plus il y a l’humour.

Petit voyage dans le temps assuré, un brin iconoclaste ce qui n’est pas pour me déplaire au contraire. On a des scènes qui se passent à l’époque du philosophe présenté et d’autres scènes du quotidien de l’enfant. On a des personnages de la vie actuelle qu’on va suivre dans leurs explorations. Ce qui est intéressant, c’est qu’on aborde des sujets actuels. Cette vue panoramique permet de voir que certaines théories se répondent, faire des liens.

On a une présentation géographique et historique du philosophe, quelques pages de BD où l’enfant/les enfants parlent avec le philosophe dans son époque, puis une scène actuelle avec les enfants et la famille, la rubrique « quelques règles pratiques » « quelques règles pragmatiques » etc qui donnent résument les théories dans des faits concrets.

On est dans une Bd documentaire, on a un mélange de mises en page. Des cases, les bulles et les cartouches de formes et de tailles différentes, pour stimuler l’intérêt des lecteurs et garder leur attention. Les couleurs aussi sont intéressantes, elles sont mates, parfois utilisées comme des marqueurs, parfois en fond, elles ne sont pas agressives.

Les jeux typographiques et graphiques donnent aux propos un rythme et une certaine dynamique.

J’ai bien aimé accompagner les deux enfants dans leurs aventures.

Je remercie les Éditions Nathan et mon ange gardien N. de leur confiance.

Les évaporés

Isao Moutte

d’après le Roman de Thomas B. Reverdy

Éditions Sarbacane, sept 2023, 160 p., 25 €

Masse critique Babelio / Sarbacane

Challenge Vleel d’hiver 2023 Catégorie BD jeunesse

La chronique jeunesse du mercredi jeudi

4e de couv. :
Au Japon, lorsque quelqu’un disparaît, on dit simplement qu’il s’est évaporé ; personne ne le recherche, ni la police parce qu’il n’y a pas de crime, ni la famille parce qu’elle est déshonorée. Partir sans donner d’explication, c’est précisément ce que Kaze a fait cette nuit-là, après avoir été licencié du jour au lendemain. Sa fille, Yukiko, qui vit à Paris depuis de nombreuses années, revient au Japon
pour tenter de retrouver sa trace et de découvrir les raisons de sa disparition. Elle mènera l’enquête dans un Japon parallèle, celui du quartier des travailleurs pauvres de San’ya, à Tokyo, et des camps de réfugiés de la catastrophe nucléaire de Fukushima, autour de Sendai.
Mais faut-il vraiment rechercher celui qui a voulu disparaître ?

Mes impressions de lecture :

Le libraire BD, nous avait parlait de cette BD et j’avais noté le titre, alors vous imaginez bien que j’ai vite coché la case lors du dernier masse critique.

Je n’ai pas lu le roman de Thomas B. Reverdy, je ne peux donc pas comparer les deux versions de cette histoire. Cependant, j’ai très envie de découvrir le roman maintenant pour y lire certaines subtilités que donne le texte écrit.

J’ai beaucoup aimé la structure narrative avec d’un côté on a l’adulte « évaporé », de l’autre sa fille, et en effet miroir un adolescent et les Yakuzas, le tout va s’imbriquer avec l’intervention d’autres protagonistes. Au début on a l’impression qu’on va tourner autour d’un disparu volontaire et puis petit à petit c’est le Japon qui apparaît. le fait de passer d’un angle de vue à un autre cela donne un rythme soutenu.

Je découvre le crayonné de Isao Moutte qui est très précis autant dans les vastes paysages publics que dans l’intime.

Visuellement on se repère entre un passage d’un point de vue. Au début pour bien situer les personnages, on a une page complète qui montre le lieu de vie, la maison hors ville, Tokyo, France… la double page sur Miyama détruite est impressionnante. On a des scènes qui répondent à d’autres comme des effets miroir. C’est très impressionnant les liens qui se créent entre certaines cases.

La couverture est en couleur, alors qu’à l’intérieur on a des dessins au crayon/pointe noir. Des détails dans les objets qui constituent notre quotidien. Cela donne à l’ensemble une grande force d’attraction d’autant qu’on n’a pas forcément de dialogues et ce sont les dessins qui sont parlants. Les visages sont très expressifs et très détaillés. On peut s’attarder un moment sur certaines cases.

C’est un one shot et pourtant on a envie de connaître la suite de la vie des personnages auxquels on s’est attaché.

Les sujets évoqués sont multiples. On part du couple aux familles disparues pour aboutir… je vous laisse découvrir comment la boucle est bouclée.

On a le questionnement sur la place du travail dans la vie quotidienne. On a le personnage principal qui est viré du jour au lendemain, on a le gamin qui survie de petits boulots, les pauvres qui acceptent d’aller sur les zones contaminées à qui ont ment, on a le journaliste qu’on fait taire, le restaurateur qui exige des excuses de la serveuse… et je vous laisse découvrir tous les autres corps de métier.

Le tsunami de Fukushima a laissé une zone sinistrée et des gens à la rue… On découvre l’exploitation du drame par les financiers, les politiques et la mafia.

Une histoire très prenante.

Je remercie Babelio et les Éditions Sarbacane.