Héritier d’une noble famille de la cour impériale, Kenji Takahashi a divorcé, au grand dam de ses parents qui ne songent qu’à le remarier à une femme de bonne lignée. Mais il est stérile et préférerait garder ce secret pour lui. Lorsqu’il tombe amoureux de Mariko, orpheline et mère célibataire, il sait que ses projets risquent de se heurter à la volonté parentale. Il puise son courage dans le souvenir de Sono, la nurse qui s’est occupée de lui et à laquelle il reste très attaché, mais qui s’est exilée en Mandchourie.
Mes impressions de lecture :
Je suis bien contente d’avoir découvert cette série une fois complètement publiée car elle est additive ! On se demande qu’elle nouvelle révélation l’autrice va nous asséner.
Dans la famille Takahashi, on demande le mari de Mariko et père adoptif de Yukio. C’est le personnage le plus intègre de cette histoire. Il n’a aucun secret et il a su défendre son couple face à sa famille. C’est un homme d’honneur, il n’a pas reculé lorsque sa patrie lui a demandé d’aller en Mandchourie, et ensuite il a assumé le fait d’avoir été prisonnier de guerre, ce qui semblait inconcevable à l’époque.
Avec Kenji, le narrateur, on a la thématique de l’héritier, de la lignée. Là encore la tradition familiale lui a imposé un comportement qu’il a rejeté. Dans un premier temps il s’est soumis aux désidératas de sa famille allant jusqu’à divorcer de sa première femme ce qui lui a permis de découvrir sa stérilité et de l’assumer. Il a choisi l’adoption plutôt que des arrangement plus cachés.
Lui aussi est une victime des secrets de famille et de l’hypocrisie de certains qui se cachent derrière les conventions sociales.
J’ai bien aimé retrouver le voisin M. Nakamura découvert dans le tome précédent et semble ressentir des choses et jouer malgré lui de passeur. Dans « Tsubame » c’est lui qui donne l’info sur la digue à Mariko, ici c’est lui qui indique une certaine tombe à Kenji.
On retrouve ici le « Wasurenagusa » ou « niezabudoka », myosotis qui est sa fleur préférée, on va découvrir sa symbolique avec son histoire.
J’ai bien aimé le rôle du rêve avec son aspect symbolique et « prémonitoire ».
Quand aux hamaguris, ils sont encore présentes.
A bientôt pour le cinquième et dernier volet de cette saga.
Deux petits enfants de Tokyo, Yukio et Yukiko, scellent un pacte de fidélité en inscrivant leurs noms à l’intérieur d’une palourde, comme un serment d’amour éternel. Devenus adolescents, ils se retrouvent à Nagasaki sans se reconnaître ; les sentiments qui les habitent désormais, qui les troublent profondément, leur seraient-ils interdits ? Aux dernières heures de sa vie, la mère de Yukio cherchera à ouvrir les yeux de son fils en lui remettant ce coquillage sorti du tiroir de l’oubli.
Mes impressions de lecture :
Vous savez (peut-être) que j’aime bien lire des romans avec une date qui correspondent au moment de lecture de manière volontaire ou fortuite. Nous avons ici l’explosion de la bombe atomique le 9 août sur Nagazaki.
Je ne voulais pas lire ce deuxième tome tout de suite, cependant ma curiosité était plus grande et une fois lu les première pages je ne l’ai plus lâché.
On revient plus ou moins sur les évènements racontés dans le tome 1 mais cette fois-ci le narrateur et Yukio. Le fils de Mariko. Lui a vécu le secret de famille d’une autre façon. Et il n’est pas encore au courant de l’autre secret.
Dans ce roman on voit comment un secret de famille peut perdurer, se transmettre. Un enchaînement de souffrances.
On découvre de nouvelles facettes, on retrouve certains évènements mais d’autres histoires.
J’ai bien aimé le jeu avec les « hamaguri » retrouver les paires de coquillages qui retrouvent leur unicité. Une jolie image pour parler des deux moitiés d’un couple. On fait plusieurs essais mais il n’y a que deux qui forment un tout.
Je ne connaissais pas la particularité de la ville de Nagazaki et de la forte présence de la communauté catholique.
Je n’avais pas non plus compris que l’autrice japonaise, vivant au Canada avait écrit en français, c’est en cherchant le nom du traducteur que je me suis rendu compte qu’il n’y en avait pas.
Dans une lettre laissée à sa fille après sa mort, Yukiko, une survivante de la bombe atomique, évoque les épisodes de son enfance et de son adolescence auprès de ses parents, d’abord à Tokyo puis à Nagasaki. Elle reconstitue le puzzle d’une vie familiale marquée par les mensonges d’un père qui l’ont poussée à commettre un meurtre. Obéissant à une mécanique implacable qui mêle vie et Histoire, ce court premier roman marie le lourd parfum des camélias (tsubaki) à celui du cyanure. Sans céder au cynisme et avec un soupçon de bouddhisme, il rappelle douloureusement que nul n’échappe à son destin.
Mes impressions de lecture :
Voilà quelques mois on m’a conseillé cette série mais je n’ai pas eu le temps de la lire jusqu’à maintenant.
C’est un roman bref qui fait partie d’une série de 5. Je trouve que c’est intéressant de publier des romans si cours séparément au lieu d’en faire un seul avec 5 parties.C’est très agréable à lire dans ce petit format. La brièveté du texte augmente la curiosité du lecteur à savoir la suite.
Ce premier roman de la série « le poids des secrets » est à la fois complet et en même temps la fin nous ouvre une porte sur un autre personnage et donc un autre témoignage, du moins ce je suppose.
Une vieille dame a vécu à Nagasaki et la bombe nucléaire. On a des considérations sur la seconde guerre mondiale du point de vue d’une japonaise. Elle est lucide, avec un esprit critique elle remet les choses à leur place.
La veille de sa mort Yukiko commence à parler de cette période avec son petit fils curieux, alors qu’elle n’a jamais voulu en parler à sa fille Namiko. On a la thématique de la transmission, on a souvent observé qu’après la seconde guerre mondiale la parole c’est libéré bien après, ont sauté une génération.
Namiko est la narratrice, l’observatrice cependant le roman se compose en partie de la « confession » de Yukiko. Ce qui donne la narration de faits du passé et du présent avec les réflexions de la fille lisant la confession de sa mère. Quel héritage ! Transmission de la mère à la fille.
On découvre le Japon d’avant guerre et pendant la seconde guerre mondiale, avec les conséquences des coutumes.
La grande Histoire va se mêler aux drames de la petite histoire familiale et de ce fameux secret de famille.
C’est avec curiosité que je vais lire les autres tomes.
NB : il n’y a pas longtemps j’ai lu « la librairie Tsubaki » (chronique en retard et je retrouve ce mot qui signifie camélia.
Notre héros vit, suite à la mort étrange de ses parents, avec son grand-père, dans une marginalité nimbée d’ennui, que vient un jour tromper l’arrivée d’un sabre japonais, commandé au Japon. Hélas, ledit sabre se brise sur l’étagère Ikea de notre héros, qui comprend qu’il s’est fait escroquer par des faussaires. Notre pauvre loser dépense ses dernières économies pour un aller simple à destination du soleil levant, avec l’idée folle d’aller se venger des yakuzas qui ont abusé de sa naïveté et de sa bêtise. Commence alors une western asiatique, violent et implacable, drôle aussi, où l’on trouvera tatoués, yokaïs, fantômes, duels, règlements de comptes, bains de sang.
Mes impressions de lecture :
Depuis 2015 je lis les romans de Romain Ternaux aux Forges de Vulcain et à chaque fois c’est une drôle de surprise qui m’attends. C’est un mélange trash et transgressif avec une dose de naïveté et de bon enfant. Il me fait rire avec ces scènes grotesques et ses personnages décalés.
Ce roman s’adresse à des lecteurs à l’esprit ouvert et qui ont baigné dans la culture japonaise des films de Bruce Lee et Jacky Chan. Qui n’a pas eu des affiches de films japonais sur le mur ou un nunchaku sous la main ? Il y a beaucoup de références plus pointues qui parlerons à certains.
Si l’abus d’alcool, les obsessions sexuelles et la violence vous rebutent ce n’est pas pour vous. Ce ne sont pas des sujets que j’affectionne mais chez Romain Ternaux c’est tellement délirant et dans la surenchère qu’on en rit.
Vous pouvez prévoir de la bière japonaise, du saké et autres délices culinaires … en cas un peu de whisky car cela boit plus que de raison ! Rien n’est dans la modération dans ce roman mais vous faites attention vous n’êtes pas un personnage de roman !
Ce nouveau personnage de Romain Ternaux est dans la lignée des précédents… Il est brut de décoffrage, pas méchant (au départ) mais il ne fait pas dans la dentelle. Il fait les choses comme elles lui passent par la tête, pas de filtre. Il est le narrateur et je crois qu’à aucun moment on ne sait son prénom comme pour lui donner une dimension plus universelle.
Si au début on se dit qu’il est un peu crétin avec son histoire de katana et de vengeance envers les yakuzas, on découvre qu’il ne l’ait pas tant que ça. On retrouve ici une thématique des romans de Romain Ternaux : le destin. On ne peut lutter contre son destin, cela dépasse le loser lambda. Il est le jouet de la destinée, il est souvent dépassé par les événements. Du coup on ne peut pas lui en vouloir.
Des multiples épreuves et rencontres il va devoir en tirer des leçons pour avancer et survivre. Il va devoir accepter sa vraie nature et apprendre ce qu’il est au fond de lui. Ce qu’il va découvrir va bouleverser sa vie.
Secret de famille…
Dans ce roman on a beaucoup de scènes d’action ça court, ça se bat. Le surnaturel vient pimenter les choses et augmenter les possibilités. Quand la mythologie japonaise s’invite à la fête cela donne des scènes extravagantes.
Ce personnage va nous faire voyager sur trois pays, trois continents, la France, le Japon et l’Amérique, les ramifications sont internationales dans cette affaire ! On va aller de Charibde en Scilla en même temps que le narrateur.
J’ai passé un bon moment délirant et une nouvelle fois j’ai suivi le personnage sans savoir où il voulait nous emmener, il a sa propre logique. Il nous sort des sentiers battus…
Je vous attendrai demain soir, entre six heures et six heures et demie, à la sortie de la gare Sendagaya. J’aurai dans les cheveux une fleur artificielle, une rose rouge… Joji, un célèbre artiste japonais, reçoit un matin ces quelques mots d’une inconnue. Il n’y prête d’abord pas attention, mais la même lettre insistante revient chaque jour. Vaguement intrigué et certainement flatté, Joji finit par se rendre au rendez-vous. Il y rencontre Takao, une jeune femme passionnée et déterminée à passer la nuit avec lui. D’abord effrayé par cette attitude, comparable selon lui à celle d’un homme, le peintre cède à Takao, qui finira par disparaître aussi mystérieusement qu’elle est apparue… Glissée dans la peau d’un homme, la romancière se joue de notre don Juan pour mieux en révéler les faiblesses et les travers. Publié pour la première fois dans les années trente, cette Confession amoureuse est un roman d’une indéniable modernité.
Ma chronique :
Pauvre homme ! Victime de son cœur d’artichaut !
Ce roman à la première personne m’a agréable surprise. Peut-être ai-je été influencée par la couverture ou le fait que ce soit une femme qui ait écrit cette histoire dans les années 30. Je m’attendais à une histoire et c’est une autre, parfois on à des a priori. Peut-être est-ce le fait que ces derniers temps on a une tendance à voir des hommes prédateurs, allez savoir… On pourrait croire qu’on a affaire à un Dom Juan mais pas du tout, il se définit comme un « coureur à l’occidental » cependant le comportement des jeunes japonaises a changé depuis sont départ.
J’ai parfois souri, car ce personnage à l’art de se mettre dans des situations où il joue le rôle du dindon de la farce. Il est plus souvent qu’à son tour agaçant, imbu de sa petite personne et on a envie de le secouer un peu. Il a un petit côté vaniteux, on lui fait facilement croire qu’il est irrésistible. Il n’a pas de chance en amour, on se joue de lui. Tel une allumette il s’enflamme rapidement et se consume d’un coup. Il y a des scènes assez rocambolesques où là j’ai vraiment rit. Le ton sarcastique donne à la narration un côté léger alors qu’elle aborde des sujets graves (mariages arrangés, honneur, et suicide).
Chiyo Uno s’est amusée à changer les rôles hommes/femmes habituellement employés. Ici ce n’est pas la demoiselle qui tombe en pâmoison. Quand l’intensité émotionnelle est à son paroxysme il perd conscience et laisse au destin ou aux autres régler les problèmes.
Ce qui a attiré aussi mon attention c’est son côté enfant prodigue. C’est un peintre qui revient d’Occident après des années, il est accueilli par la presse, il est reconnu comme artiste, ce qui vous le verrez lui jouera des tours ou le sauvera au choix. On découvre aussi par là que la presse écrite avait un certain poids. Son côté « étranger » va contribuer à son manque de connaissance des lieux, on a plusieurs scènes où on le sent perdu dans son propre pays et pas seulement dans les jeux amoureux.
Nous sommes dans l’entre deux guerre, mais en même temps il y a un côté intemporel. La place des transports nous montrent un pays avec des infrastructures ferroviaires, routière (voitures, bus et taxi) et maritime. C’est un pays en mouvement qui nous est proposé, un pays moderne avec des activités économiques importantes … et à travers ce personnage et ses aventures on est dans le monde de l’amour courtois et de l’honneur, les filles sont soumises aux diktats familiaux tout en ayant une certaine marge de manœuvre pour le faire tourner en rond.
Le thème de la mort est aussi présent que ce soit le suicide par dépit amoureux, l’accident de voiture ou autre, elle ponctue les événements et correspond souvent à la fin d’une histoire.
Je vous laisse donc découvrir les mésaventures de se séducteur du dimanche…
Depuis l’enfance, Keiko Furukura a toujours été en décalage par rapport à ses camarades. À trente-six ans, elle occupe un emploi de vendeuse dans un konbini, sorte de supérette japonaise ouverte 24h/24. En poste depuis dix-huit ans, elle n’a aucune intention de quitter sa petite boutique, au grand dam de son entourage qui s’inquiète de la voir toujours célibataire et précaire à un âge où ses amies de fac ont déjà toutes fondé une famille. En manque de main-d’œuvre, la supérette embauche un nouvel employé, Shiraha, trente-cinq ans, lui aussi célibataire. Mais lorsqu’il apparaît qu’il n’a postulé que pour traquer une jeune femme sur laquelle il a jeté son dévolu, il est aussitôt licencié. Ces deux êtres solitaires vont alors trouver un arrangement pour le moins saugrenu mais qui leur permettra d’éviter le jugement permanent de la société. Pour combien de temps…
Mon billet :
J’ai choisi ce livre car c’est un roman japonais contemporain et j’ai bien fait pour moi c’est une petite perle.
La couverture est juste magnifique avec ses gouttes d’eau qui empêchent de voir les choses telles quels sont. des gouttelettes qui sont comme mille prismes qui déforment les apparences. Un autre réalité.
Ce roman a pour narratrice une jeune femme particulière. Elle appréhende la réalité à sa façon, on pourrait dire au premier degré. Cela m’a fait penser à une forme d’autisme mais là je m’avance un peu car je ne maîtrise pas le sujet.
Ce roman tient d’un bout à l’autre son sujet et son « langage ». Comme son personnage, c’est un texte concis qui va à l’essentiel, ou ce qu’on considère comme des digressions sont juste des exemples pour essayer de cerner son comportement. Le langage est en adéquation avec ce qu’elle raconte. Le rythme en fait partie.
Je n’avais pas vu qu’il avait eu autant de prix dans son pays d’origine et c’est assez significatif. On a une image des japonais qui ne correspond pas tout à fait celle décrite dans se roman.
Ce que je note, c’est l’hypocrisie des gens « bien pensant » ce n’est pas digne de travailler dans un konbini et pourtant ils ne changent pas le fonctionnement. C’est comme s’ils avaient besoin d’avoir quelqu’un à mépriser pour se sentir mieux. Elle est entourée de gens ordinaires qui veulent que tout leur ressemble.
Ici pas de proverbe « il n’y a pas de sot métier ». Furukata est faite pour ça, c’est ce qui lui correspond, c’est là qu’elle s’épanouit. Il lui faudra connaître la perte, l’absence pour le revendiquer, car elle n’est pas du tout dans la confrontation elle a bien vu qu’il existe des règle. Elle ne les comprend pas toutes mais essais par mimétisme de donner une image d’elle qui correspond à ce qu’on demande à une jeune femme.
Je lisais ce roman et je m’interrogeais. Combien sommes nous à jouer un rôle pour qu’on nous fiche la paix ? Pourquoi ne peut-on pas être tel qu’on le souhaite dans une société évoluée ? J’ai dévoré ce roman avant de reprendre celui que j’avais en cours « A malin, malin et demi » de Richard Russo est là encore on a un personnage en marge qui fait tout pour être dans la norme, son degré de différence est moindre mais il existe.
On en vient à parler du handicap invisible, et mon esprit me renvoie à un livre lu il y a quelques mois « le funambule sur le sable » de Gilles Marchand qui met en scène deux enfants avec un handicap, l’un physique et l’autre invisible et le regard des autres va être différent.
Si je continue à réfléchir, je trouverai bien d’autres lectures qui abordent ce sujet. A croire que c’est une préoccupation du moment ou que j’ai une tendance à attirer ce type de lecture !
Ce qui est original dans ce roman c’est de voir cette jeune femme devenir le prolongement du konbini sans basculer dans du fantastique. Il est devenu un nouveau sens. Il est la vue avec les lumières et les couleurs, il est l’ouïe avec ses bruits, il est l’odorat avec ses odeurs particulières, il est le toucher car chaque matière représente quelque chose et il est un tout presque une âme sœur qui rythme la vie et les pensées en toute innocence et sincérité de Furukura. Quand à Shiraha, lui aussi est un inadapté de la société. Il rejette la vie qu’on lui propose mais pas de la même façon, puisque lui c’est volontaire, il pourrait faire autrement. Lui combat (à sa façon) le système en essayant de profiter des mécanismes mis en place par la société. Il a un côté calculateur. Du coup son langage est plus virulent et agressif. Il essaiera de manipuler Furukura mais il ne comprend pas qu’elle n’a pas de prise. Je me suis attachée à Furukura et je n’a i pas du tout aimé le comportement de Shiraha. Pourtant il dit des choses justes sur la société en général. Mais pour moi il ne faut pas toucher à Furukura c’est un cœur pur!
La scène finale est magnifique et montre la pureté de Furukura. Mais je ne vous en dis pas plus.
Je vous laisse aussi découvrir les autres personnages et leurs rôles dans la vie de Furukura. Il y a des scènes émouvantes mais beaucoup d’humour. Furukura est incapable de faire d’auto dérision mais justement son côté détaché donne lieu à des scènes assez cocasses. Elle souffre des blessures qu’on lui cause mais là encore elle ne les ressent pas autant la portée que nous. Ça la dépasse et donc certaines répliques tombent à l’eau.
Un roman touchant sans pathos. Un personnage attachant qui fait tout pour se façonner une apparence de normalité, juste pour se fondre dans le décor pour qu’on la laisse vivre sa vie. Et qui inconsciemment nous décrit une société hypocrite et conditionnée. Des marionnettes qui se croient libres et heureuses de jouer le rôle qu’on leur a assigné, elles en deviennent comiques et ridicules.
Je remercie les Éditions Denoël pour cette découverte qui est un coup de coeur.
Japon, 1857. Depuis des siècles, le Japon vit replié sur lui-même. Mais, bientôt, il sera contraint de s’ouvrir aux influences étrangères. Les Occidentaux forcent les portes de l’ancien monde. L’époque des samouraïs est désormais révolue. La maison de l’Arbre joueur, dans le domaine du Chôshû, où habitent Tsuru et sa famille, n’est pas épargnée par le vent du changement. La jeune femme rêve de s’affranchir des traditions ancestrales et de suivre les traces de son père en devenant médecin. Elle se trouve alors entraînée dans un monde de subversions, d’intrigues politiques et d’amours interdites. Autour d’elle agissent des hommes puissants et violents. Leur slogan est Sonnôjôi : «Vénérez l’Empereur, expulsez les étrangers».
À travers l’inoubliable destin de Tsuru, symbole de l’émancipation de son pays, l’auteur de la saga Le Clan des Otori nous offre une grande histoire d’amour et de guerre.
L’auteure :
Lian Hearn est le pseudonyme d’un auteur pour la jeunesse célèbre en Australie où elle vit avec son mari et leurs trois enfants. Elle est diplômée en littérature de l’université d’Oxford et a travaillé comme critique de cinéma et éditeur d’art à Londres, avant de s’installer en Australie. Son intérêt de toujours pour la civilisation et la poésie japonaises, pour le japonais qu’elle a appris, a trouvé son apogée dans l’écriture du Clan des Otori. Elle y dépeint un univers imaginaire nourri d’alliances secrètes, de guerres, de clans, d’honneur exacerbé, d’amour, de désir et de courage. Elle a choisi l’anonymat pour que le premier roman de sa saga, « Le Silence du Rossignol », soit jugé pour lui-même et non en fonction de ses précédentes œuvres pour la jeunesse dont le style était radicalement différent. Elle estime également que l’attention doit être portée sur le livre plutôt que sur l’auteur. La publicité l’a par ailleurs toujours mise mal à l’aise. En juin 2002, quelques temps après que les éditeurs de nombreux pays eurent accueilli à bras ouverts le livre et que les droits cinématographiques eurent été achetés, Gillian Rubinstein admit qu’elle en était l’auteur. Gillian Rubinstein a choisi son pseudonyme en combinant son surnom d’enfance (les dernières lettres de Gillian) et le nom de famille d’un auteur irlandais ayant vécu au Japon à la fin du XIXe siècle, Lafcadio Hearn.
Ma chronique :
La couverture de ce roman est très belle et la quatrième de couverture très explicite.
Je voulais lire ce roman. J’étais restée avec une telle bonne impression de « le clan des Otori » (série fantasy qui se déroule dans une sorte de japon imaginaire). Je savais que l’on partait sur autres choses, mais j’ai eu beaucoup de mal à entrer dans l’histoire. Le rythme est lent, il faut intégrer beaucoup de noms, de situations familiales ou politiques.
C’est un roman à lire avec patience et non pas comme les romans d’aventures qui vous emportent.
Ce qui m’a intéressé c’était que la narratrice est une femme qui décrit tout.
C’est un roman très intéressant qui devrait plaire à ceux qui aiment les mises en place posées et les romans historiques. C’est un un roman que je relirais un jour car ce n’était apparemment pas le bon moment pour moi. J’aime le Japon et son histoire, et cela m’agace d’être passé à côté de quelque chose.
C’est au fin fond de la contrée d’Atôra, au nord-est de l’île de Honshu, que Matabei se retire pour échapper à la fureur du monde. Dans cet endroit perdu entre montagnes et Pacifique se cache la paisible pension de Dame Hison dont Matabei apprend à connaître les habitués, tous personnages singuliers et fantasques. Attenant à l’auberge se déploie un jardin hors du temps. Insensiblement, Matabei s’attache au vieux jardinier et découvre en lui un extraordinaire peintre d’éventail. Il devient le disciple dévoué de maître Osaki. Fabuleux labyrinthe aux perspectives trompeuses, le jardin de maître Osaki est aussi le cadre de déchirements et de passions, bien loin de la voie du Zen, en attendant d’autres bouleversements… Avec Le peintre d’éventail, Hubert Haddad nous offre un roman d’initiation inoubliable, époustouflant de maîtrise et de grâce.
Ce roman a reçu le prix Louis Guilloux (2013)
Ma chronique :
J’avais lu il y a quelques années un roman de Hubert Haddad, j’étais donc préparée à son côté poétique et c’est sereinement que j’entrais dans ce jardin que la couverture nous laissait entrevoir.
C’est un roman qui traite de la transmission du maître au disciple. Le savoir qui ne passe pas toujours par des leçons formelles mais par des instants de partage, d’accompagnement et d’observation. Xu Hi-han va recevoir de Matabei des leçons de vie et Matabei lui les avaient reçu de Osaki.
Le jardin créé par Osaki, le peintre d’éventail est une œuvre vivante. Petit à petit, il va le créer en et entrer en osmose.
Touches de couleur, détails qui accrochent l’œil. On a l’impression d’entrer dans un tableau de faire partie intégrante de l’œuvre.
La pension de Dame Hison est un havre de paix où chacun vient soigner ses blessures. C’est un refuge pour les êtres qui ne peuvent vivre dans leur siècle. Les personnages cachent tant bien que mal les fêlures.
Le japon depuis Nagasaki et Hiroshima est un pays brisé.
C’est un roman sur le temps qui passe, à travers les changements dans le jardin les personnages prennent conscience que les saisons défilent.
On aborde le thème des cycles. L’éventail s’ouvre sur les souvenirs des instants passés.
L’entretien du jardin est fait d’efforts constants. Le maître peint sur les éventails le jardin ou les pensées qu’elles lui inspirent pour contrer peut-être le côté éphémère du passage de l’homme sur terre.
Il se dégage de l’écriture de Hubert Haddad une poésie et un apaisement. Les personnages se sont éloignés des passions de la jeunesse, ils sont à l’automne de leur vie.
« C’était une heure d’oubli plus que de sérénité, un lieu pour disparaître aux autres ou à soi. » (p.60)
Mais un jour la jeunesse et la beauté fera son entrée et tel un grain de sable elle va venir perturber l’harmonie précaire de ce petit paradis. S’en suivrait un déséquilibre de la nature. Ce fut le début de la fin…
J’ai beaucoup aimé ce qui touchait à l’acte de création.