POSE L’OEIL SUR CE KALÉIDOSCOPE. VAS-Y, N’AIE PAS PEUR. Tu y apercevras peut-être un garçon. Il s’appelle James. Les gens pensent que James a disparu. Mais ils se trompent. Si tu regardes dans ces fragments d’images, tu constateras qu’il est bien là. C’est un géant. C’est un chevalier. C’est un camarade de classe. C’est James, bien vivant dans chacune de ses aventures. Est-ce que tu le vois, toi aussi ?
Mes impressions de lecture :
J’avais adoré « Black out / le musée des merveilles », « Hugo Cabret » et « Houdini » alors quand on m’a proposé de découvrir ce nouvel opus de Brian Selznick je ne pouvais pas refuser.
Ce roman est plus complexe que les précédents. Comme le titre l’indique l’auteur joue avec l’idée de fragments. Tantôt des souvenirs, tantôt des songes, tantôt des histoires viennent former la vie du narrateur. Il est questions de deuil, comment un enfant peu survivre au décès de son meilleur ami. Brian Selznick propose que le survivant se réfugie dans l’imaginaire.
Le lecteur a parfois du mal à garder les idées claires d’un chapitre à l’autre on passe d’une narration à une autre. Cependant, j’ai beaucoup aimé l’exercice de style pour chaque parties de cette narration. Il faut se laisser aller avant de bien comprendre à la fin du roman.
Le narrateur joue avec le prénom du disparu, James sera un ami imaginaire, un copain d’école, un ami qui partage le monde des rêves. Brian Selznick aime jouer avec les apparences et les illusions.
J’ai beaucoup aimé la structure de cet ouvrage. en début de chapitre on a un dessin en double page qui ressemble à une vision d’un kaléidoscope, puis une double page avec une illustration qui se rapporte au chapitre que l’on va lire, puis vient le texte.
La couverture de se livre combine le dessin et le kaléidoscope. Les illustrations sont de beaux crayonnés.
Ce roman dresse le portrait intimiste d’une famille ordinaire à travers les souvenirs d’enfance et d’adolescence de deux sœurs. Par la description analytique de ce corps domestique – un père, une mère et deux filles – est mis à jour le jeu des forces, des tensions et des résistances qui les agrègent, dans le quotidien partagé au fil du passage des années, de l’enfance à l’âge adulte. Alice Ceresa scrute les mécanismes de cette famille patriarcale et l’aliénation qui découle inexorablement de l’assignation des rôles. Ce regard désenchanté sur la famille nourrit un récit d’une précision chirurgicale et d’une ironie savamment dissimulée. Bambine (Einaudi, 1990, Prix Schiller) est présenté par Alice Ceresa comme le deuxième opus de sa trilogie consacrée à «la vie féminine», entre La fille prodigue (1967) et La mort du père (1979). Traduction révisée par Renato Weber
Mes impressions de lecture :
J’ai choisi ce roman parmi les romans proposés pour Masse Critique Babelio pour son titre, souvenir de ma grand-mère maternelle, et pour la maison d’édition suisse qui a permis sa réédition. Je découvre à chaque fois des voix différentes qui me surprennent.
Je ne connaissais pas du tout Alice Ceresa, ni son nom, ni son écriture. Les différents articles insérés dans ce volume permettent d’aller plus loin dans la compréhension de l’œuvre d’Alice Ceresa et de la place de ce roman dans l’ensemble.
J’ai été surprise par la mise à distance que produit l’écriture de cette écrivaine. Des chapitres courts qui ressemblent presque à des analyses. On a une maison, dans cette maison la mère, le père, les fillettes, qui forment une famille et elle va nous raconter une histoire avec un regard qui s’attache plus à la fonction qu’à une intrigue. On voit les interactions et l’influence de l’éducation sur les filles. Les différentes étapes de la vie d’une famille.
La façon de procéder par touches m’a fait penser à ces tableaux comme « la Meninas » de Velázquez, où petit à petit le regard s’enfonce dans les différents plans, avec un miroir qui donne une autre dimension ainsi de suite. Tiens c’est étrange que cette image me vienne alors qu’un des sujets touche les petites filles.
Cette façon de raconter influe le lecteur, on se sent observateur d’une observation et on n’arrive pas à s’attacher aux personnages. J’ai eu tendance en le lisant à faire des comparaisons avec des situations vécues, à me souvenir comment je percevais les familles autour de moi à différents stades de ma vie.
Chaque lecteur arrive avec ses bagages, cette lecture a fait écho à « du côté des petites filles » de Elena Gianini Belotti, un essai sociologique que j’ai lu alors que paraissait en Italie « Bambine ».
« Bambine » nous renvoi à une époque pas si éloignée et on se rend compte de l’évolution ou pas de certaines choses au sein de la cellule familiale. Ce n’est pas d’aujourd’hui que les femmes s’interrogent.
Ce roman semble faire des ricochets et donne envie d’aller plus loin sur le sujet de la féminité et du féminisme dans la littérature. Le lecteur, du moins c’est ce que j’ai ressenti, s’interroge sur l’évolution de la fonction de la femme dans la famille et la société.
Je remercie Babelio et les Éditions de la Baconnière de leur confiance.
À Orange (Vaucluse), le 6 octobre 105 av. J.-C., une armée germano-celtique venue des confins de l’Europe anéantit deux armées romaines de huit légions, que Rome a dépêchées dans le bas Rhône pour lui barrer la route de la Méditerranée. Les Romains perdent au combat 100 000 hommes, 20 000 sont faits prisonniers et un nombre incalculable sont blessés. Leurs camps sont détruits. Le butin, voué par les vainqueurs aux divinités de la guerre, est mis en pièces et jeté dans des gouffres ou tourbillons du Rhône et ses affluents. Les prisonniers sont torturés, exécutés, leurs cadavres jetés dans des fosses. Les chevaux subissent un sort similaire. Les généraux Mallius Maximus et Quintus Servilius Caepio, s’enfuient pendant la bataille et rejoignent Rome, où ils sont traduits devant le Sénat pour répondre de leurs actes. Cette bataille d’anéantissement est une des plus grandes défaites qu’ait connues la République romaine.
Mes impressions de lecture :
Je commente assez peu de documentaires sur ce blog car ce n’est pas mon genre littéraire de prédilection et donc pas un exercice facile. Je sors de ma zone de confort pour vous parler de cet ouvrage que j’ai reçu grâce à masse critique Babelio et les éditions Faton. Je n’en avais pas entendu parler avant de le voir dans les livres sélectionnés.
Pourquoi avais-je envie de découvrir cet ouvrage ?
Il faut remonter à l’adolescence… et même avant… je suis arrivée à Orange à l’âge de 3 ans et je suis passé je ne sais combien de fois sous les arches de l’Arc de Triomphe ou autour. Mon collège-lycée c’était le lycée de l’Arc juste à côté… Régulièrement on nous parlait de ce qui était représenté sur les différentes vous vous doutez bien que je n’ai pas tout retenu, mais je me souviens des gaulois représentés sur différents panneaux (p.93, 95, 96) et des batailles. Cependant, en ce qui concerne cette bataille je n’ai aucun souvenir.
J’ai compris dès la préface pourquoi je n’avais pas entendu parler des recherches archéologiques… celles dont il est question dans cet ouvrage des décennies à être mises en œuvre. J’avais quitté la région entre temps.
Cet ouvrage est passionnant et très instructif que ce soit au niveau des tenants et des aboutissants de cette bataille. On y découvre différents aspects des batailles, qui étaient les combattants et pourquoi cette bataille a eu lieu et les conséquences. Alain Deyer a su allier connaissances très précises sur cette époque et ces événements et rendre abordable pour un lecteur non initié.
Ce que j’ai aimé c’est que l’auteur donne ses sources et lorsqu’il émet des hypothèses c’est signalé. Ce n’est pas romancé mais bien raconté.
Le format 16×24 est agréable à tenir, les photos de très bonne qualité permettent de compléter le texte. Il y a des photos de certains lieux de Rome, d’Orange, des équipements militaires, artefacts, pièces de monnaie etc. des reconstitutions de camps, des schémas…
Cet ouvrage parle de cette fameuse bataille mais aussi des recherches archéologiques. C’est très intéressant de voir les différentes facettes du travail d’historien et d’archéologue.
Ce documentaire a des annexes très fournis : une table chronologique assez synthétique, un index et surtout les sources et bibliographie qui on servit à écrire cet ouvrage.
J’ai trouvé le glossaire très intéressant (pour les amoureux des mots) l’auteur explique l’emploi de certains termes avec la définition concernant des points particuliers.
C’est ouvrage très structuré avec des chapitres avec différentes parties, des textes assez brefs pour chaque thématique qui nous permet d’avoir une vue d’ensemble.
Un mystérieux trou de trente-cinq centimètres de diamètre et cent sept mètres de profondeur creusé dans la montagne, à l’orée de la forêt, devient du jour au lendemain l’unique préoccupation d’une petite ville, le réceptacle des espérances, des colères et des secrets inavouables.
Mes impressions de lecture :
Tout d’abord un petit mot sur la couverture qui est très intéressante, tout part en effet d’une fleur…
Dans ce roman on est dans la thématique nul n’est innocent, on a tous des secrets plus ou moins inavouables qui nous rongent de l’intérieur.
Ce roman est très prenant avec ses chapitres courts et ses secrets qui n’en finissent pas de refaire surface. C’est très intéressant cet effet miroir avec ce trou dans lequel la petite Alice est tombée. Il y a des secrets dont le lecteur à en connaître les racines. Ce que j’ai trouvé cruel, c’est qu’un secret mortel va être transmis à une personne qui n’en comprend pas la portée…
Ce qui m’a beaucoup plus ce sont les fausses pistes et les interprétations erronées justement à cause de tous ces secrets. Du coup tout le monde est suspects puisqu’ils ne se comportent pas avec la conscience tranquille. On dirait qu’on ouvre des boîtes de pandore, la vanité, la jalousie, la vengeance, la cruauté, la cupidité, la recherche de mise en lumière… Ce qui est bien c’est qu’on ne sait jamais ce qu’on va découvrir.
Dans « l’Éternelle chute d’Alice » il y a bien sûr des références à la fameuse Alice, mais on est loin du pays des merveilles. J’ai surtout vu le thème de la forêt qui est très présent, à commencer par le nom du village « Renard-les-bains », le trou est à l’orée de la forêt, il y a la végétation qui occulte des personnages dangereux. Sans parler du trou et de l’enfouissement dans la terre, comme tous les secrets enfouis…. La fameuse doudoune rouge on s’attend presque à voir sortir le loup et le petit chaperon rouge, ou un ogre… On a tout un imaginaire personnel qui vient nourrir l’histoire.
Il y a du suspens et du mystère, on pourrait facilement glisser vers un roman plus noir, plus sordide, qu’il ne l’est, je pense notamment au père d’Alice. C’est justement parce qu’on ne bascule pas que ce roman m’a plu. Il y a un côté grotesque et facétieux à nous montrer ce que les plus bas instincts de l’être humain est capable. Je vous laisse découvrir cette fin !!!
J’ai ressenti une certaine critique de la société en quête de reconnaissance. On a tout le cirque médiatique qui se met en branle dès qu’on annonce c’est chute dans un trou d’une petite de 4 ans. On a la régie publicitaire d’une chaine de TV qui voit grimper ses tarifs pour les publicités, on y voit tout le cynisme de ceux qui profitent du malheur des autres. Nous sommes en 2001 donc tout ce qui est réseaux sociaux n’est pas encore en place sinon imaginez ! On a des gens qui vont se faire de l’argent en vendant des produits. Il y en a qui veulent leur petit quart d’heure de célébrité comme disait Andie Warhol.
J’y ai vu aussi la culpabilité, expiation et la rédemption selon le cas avec toutes ces confessions. On a pratiquement tous les péchés…
Le thème de la famille et de la filiation ont une place importante dans cette histoire.
J’ai bien aimé aussi que l’on passe de personnage à l’autre tout en étant à la troisième personne, le titre du chapitre indique sur qui est dirigé le projecteur. Il y a un côté très visuel.
J’ai passé un bon moment de lecture. J’ai même parfois rit car bien que le sujet soit grave, il y a des personnages et des situations drôles (dans tous les sens du terme). Les amateurs de cosy mystery devraient aimer.
Je remercie Babelio et les Éditions Les presses de la Cité.
Se rebeller face à la puissance de l’hiver : une fable gothique, poétique et moderne. Au cœur d’un petit village, l’hiver s’installe et ne veut plus partir. La lumière baisse, les enfants disparaissent, la morosité gagne les cœurs. Désespérés, les habitants décident alors de se rebeller et de faire revenir la vie, par tous les moyens. A la manière des livres de Tim Burton et d’Edward Carey, L’histoire de l’hiver qui ne voulait jamais finir modernise avec une touche gothique et graphique le conte hivernal. Ce court roman devenu culte, tout d’abord publie chez un petit éditeur, a été réédite avec succès par Penguin avant de séduire l’Europe entière. Ce conte onirique pour adultes, illustre par la dessinatrice russe Anastasia Kardachova, nous emporte dans une histoire poétique et envoûtante.
Mes impressions de lecture :
J’ai eu envie de lire ce roman dès que j’ai vu la présentation de l’éditeur et la magnifique couverture.
J’ai découvert cette maison d’édition que je ne connaissais pas et c’est une belle découverte. J’ai bien aimé ce conte pour adulte.
Cet un bel objet livre. Ce petit format « édition illustrée, 14 x 16, impression couleur, couverture cartonnée, fer à dorer » précise l’éditeur. Les illustrations à l’intérieur donnent un relief supplémentaire au texte.
Lorsque j’ai ouvert le livre la première fois la composition avec titre et texte bref d’une page j’ai cru qu’on pouvait le lire comme de petits « tableaux », ce n’est pas du tout le cas. La parole est donnée à plusieurs personnages ainsi on a plusieurs focales ce qui permet une immersion encore plus complète puisqu’on a l’impression d’être au milieu de tous ses gens. Le titre prend alors toute son importance puisqu’il permet de se repérer. Le changement de focale donne des changements de rythme qui peuvent surprendre.
Le conte va nous emporter dans un lieu, dont on ne connait ni le nom ni l’époque, où les montgolfières jouent un rôle important. L’aspect aérien complète conte onirique. Très vite cela va partir en vrille lorsqu’un dictateur nommé Février va interdire tout ce qui vole et prolonger l’hiver. Au début c’est un peu perturbant cette histoire de nom puis on est tellement pris dans histoire qu’on l’intègre rapidement.
On passe très vite aux thématiques de la forêt (arbres, hiboux , mystère…) et la terre ce qui augmente le côté sombre et mortifère, ajouter à cela les disparitions… On associe souvent la forêt à des couleurs sombres, pourtant ici la neige persistante donne un blanc angoissant.
L’eau est ici sous forme de neige persistance qu’ils veulent fondre, l’eau est aussi cause de noyade…
On suit en particulier la famille de Taddeus, Selah et leur fille Bianca. Leur vie bouleversée par cette nouvelle façon de vivre, la résistance qui s’installe. Puis, cela vire au drame…
Shane Jones va monter graduellement jusqu’à ce que la résistance se transforme en guerre.
On retrouve la thématique de la guerre et ses exactions causés par ce régime dictatorial. Cela fait écho à certaines de mes lectures récentes.
Une jeune femme fuit l’Argentine et sa dictature. C’est la France qui va l’accueillir, où, réfugiée politique, elle goûte peu à peu au bonheur avec Arnaud dans le Sud. Mais est-ce le fil de sa vie qu’elle poursuit là ? Pourquoi Malena ne parle-t-elle jamais de son passé ? Quels tourments a-t-elle traversés ? Arnaud tente de percer le mystère de celle qu’il aime. De l’emprise politique à celle de l’intime, il n’y a parfois qu’un pas. Dans ce texte d’une grande force romanesque balayé par le souffle de l’océan Atlantique, Anne-Christine Tinel compose avec brio le portrait d’une femme qui se libère, une héroïne en devenir pour qui l’exil est un chemin vers elle-même, de l’ombre à la lumière.
Mes impressions de lecture :
J’ai découvert ce roman lors de la présentation de la rentrée littéraire par la maison d’édition sur VLEEL. Quel plaisir de le recevoir pour masse critique Babelio.
Chaque lecteur arrive avec son vécu et ces connaissances. Je fais partie de la génération qui a beaucoup entendu parler dans les années 80 de cette période sombre de l’Histoire de l’Argentine, dans les livres de Langue vivante « Espagnol » dès la 6ième on avait des auteurs et des références à cette période. Je partais donc avec des idées préconçues. Le lecteur qui n’en a jamais entendu parler va avoir un autre regard et faire d’autres découvertes que celles que j’ai faites.
C’est un roman sur l’identité. Qui sommes-nous vraiment ? Sommes-nous celui que l’autre forge ? Celui dont on donne une image ? De la naissance à la mort on peut avoir plusieurs vies, plusieurs identités… On vit avec des non-dits. On laisse passer suffisamment d’informations pour qu’on ne nous pose pas trop de questions sur notre jardin secret, ou ce qu’on a refoulé.
La couverture m’avait intriguée, ce tableau célèbre destructuré, reconstruit comme s’il y avait plusieurs arrières plans derrière le premier plan. On retrouve cela dans le texte. Puisque le lecteur va découvrir l’histoire par fragment en essayant de se faire une idée globale de ces vies. L’art jouera un petit rôle dans ce roman…
Dans un premier temps nous assistons au sauvetage d’une femme, cette scène inaugurale interpelle le lecteur, qui se demande qui est cette femme, que lui est-il arrivé, où sommes nous et quand. Nous sommes en 1982 en Italie, puis en France où Malena un argentine a émigré à cause de la dictature en Argentine. L’autrice a choisi d’utiliser le « tu ». Cela continue d’interpeller le lecteur. Ce « tu » est insistant, lancinant, presque accusateur parfois. Ce « tu » dureras sur plusieurs époques tant qu’on est avec le personnage de Malena.
Milena a cloisonné son esprit et refoulé certaines choses, on retrouve cela dans la composition du roman. Lorsque les vannes vont s’ouvrir c’est un véritable raz de marais psychologique.
Lorsqu’on a fini cette longue partie nous avons l’impression d’avoir compris qui était Malena et ce qui lui était arrivé. Mais c’est sans compter sur l’imagination de l’autrice qui a un projet plus complexe.
Nous allons avoir une autre focale et le « tu » disparait pour un il, et découvrir un homme qui n’avait jamais vraiment chercher à savoir qui était sa femme.
Dans une troisième partie un « elle » va apparaitre avec un autre personnage… la clé de l’énigme. Nous allons avoir de nombreuses réponses mais l’autrice a laissé assez de part d’ombre pour que le lecteur comble avec ses connaissances sur cette époque. L’histoire est relancée avec un autre regard. Ce fut une bonne surprise car l’autrice reprend la main. Mais chut !
Chaque lecteur réagira différemment aux différents rebondissements. Certains comprendront plus ou moins rapidement certaines choses.
C’est un roman poignant sur plusieurs sujets, les sujets qui touchent à la femme sont peut-être plus présents puisque nos personnage principal est une femme.
L’horreur est présente mais c’est parfois plus suggéré qu’explicite c’est donc le lecteur qui va y coller des images et des ressentis. Il y a beaucoup de pudeur, pas de voyeurisme. Par moment on ressent un certain malaise car on nous parle de sujets durs.
Je vous laisse découvrir ce beau roman. J’ai découvert une écriture qui m’a beaucoup plus, j’ai bien envie de découvrir ses autres romans.
En refermant ce livre, je n’ai pu m’empêcher de penser que le « plus jamais ça » n’est qu’une utopie au regard de l’actualité.
Réunis pour une nuit par trois femmes génies, Mamé, prince d’Occident, et Zina, princesse de Botan, s’éprennent d’un amour fou. Ils échangent bagues et serments avant d’être séparés. Commence alors une folle quête d’amour, presque mystique, où chacun vit l’absence de l’autre comme un manque qui l’empêche de vivre. Le jeune roi quitte alors son royaume, traverse monts et déserts et affronte mille dangers pour retrouver Zina Zidâne, sa bien-aimée qu’il avait seulement aperçue un soir.
Mes impressions de lecture :
Je ne connaissais pas cette maison d’édition de livre audio. Leur catalogue est spécialisé dans les contes et légendes « Oui’dire, le Label des conteurs ». Merci à Masse Critique et les Oui’dire éditions de cette découverte.
La voix et le phrasé de Jihad Darwiche et la musiques donnent au conte kurde une tonalité supplémentaire à la narration… une authenticité.
J’avais découvert ce conteur Libanais lors du « mois du Liban » initié par Maeve. J’ai lu et écouter des contes pour enfants. Celui-ci est plutôt pour les plus grands car il est plus long
il faut bien rester concentré car c’est une belle épopée assez longue. De belles images vont nous faire voyages dans d’autres temps et d’autres lieux.
On retrouve la structure du conte avec les thématiques du conte oriental avec princes et princesses avec les valeurs qui vont avec. La quête, l’amour et les épreuves à surmonter.
Je l’ai écouté deux fois et à chaque fois des scènes différentes m’ont interpellé. J’ai aimé l’oralité du conte.
Les enquêtes de Gojin, avocat de l’ombre Deux morts dans un appartement au premier étage d’un immeuble paisible de Séoul. La femme qui y habitait – un coup de couteau pour elle – et un voisin – un coup de poinçon pour lui -, un type détestable qui lui tournait autour ces derniers temps. Mais puisque le principal suspect gît à côté de la victime, il faut chercher ailleurs. Le concierge pourrait faire un coupable correct, le commissaire Lee Yuhyeon boucle son enquête et l’envoie en procès. Mais rien ne se passe comme prévu. L’innocence du vieux bougre s’impose, le procès est un fiasco. C’est alors que dans son téléphone, Lee Yuhyeon entend un rire familier et moqueur, celui de l’avocat Gojin, l’avocat de l’ombre. Oui, il faudra tout recommencer, tout reprendre depuis le début. Car chacun dans cet immeuble pourrait avoir quelque raison d’avoir commis ce double meurtre.
Mes impressions de lecture :
Je ne sais pas si vous connaissez cette jeune maison d’édition spécialisée dans le polar coréen qui a vu le jour en 2020. J’ai déjà lu deux titres de chez eux dans les catégories différentes d’abord une comédie policière « Carnets d’enquête d’un beau gosse nécromant » très intéressante et un cosy mystery « les 4 enquêtrices de la supérette Gangseon ». Cette fois-ci j’explore un roman policier à énigme. Vous aurez remarqué je n’ai pas encore tenté les thrillers psychologiques et autres romans plus effrayants. Qui sait un jour peut-être. Il est temps de vous parler de ce « portrait de la Traviata ».
J’ai choisi ce roman non seulement parce qu’il s’agissait d’un roman policier à énigme mais aussi parce que je trouvais le titre très évocateur. Je me suis rendu compte après que je ne connaissais de la Traviata que le nom de l’opéra et son compositeur mais pas le sujet traité. Maintenant que j’ai lu ce roman et le sujet de Verdi je vois le lien. C’est presque spoliant.
Ce que j’ai aimé dans ce roman c’est la forte présence de dialogues. La résolution du crime se fait en grande partie grâce à des conversations entre deux amis un policier honnête et consciencieux et un avocat assez singulier. Le policier explore ces propres pistes et celles issues des hypothèses du presque avocat. On passe de la théorie à la pratique.
On a bien entendu de nombreuses fausses routes qui donnent lieu à des scènes cocasses. Il y a une grande part d’humour. On se demande parfois si l’avocat ne prend pas plaisir à proposer des solutions erronées, qui une fois vérifiées éliminent des possibilités, pour voir le policier se démener dans des interrogatoires farfelus. Il laisse faire le sale boulot aux policiers alors qu’il sait que ce n’est pas possible que ce soit le coupable.
J’ai apprécié ce duo entre un officiel pro des enquêtes et l’autre amateur averti qui travaille dans l’ombre. Le policier est dans l’affirmative : c’est lui le coupable et il insiste tant qu’il y a des hypothèses possibles, c’est à la limite du harcèlement policier. Coup de théâtre à la fin comme il se doit !
Un petit détail m’a aussi plu, il y a le plan des deux lieux des crimes. C’est tout bête mais on a l’impression de voir le policier entrain de dessiner les deux scènes des crimes, cela crée une proximité.
Dans ce roman, on explore le monde interlope de la nuit à Séoul, je ne connais pratiquement rien de ce pays cependant on comprend bien ce qui se joue dans les différents lieux grâce aux petites explications glissées par l’auteur.
En guise de conclusion je tiens à rappeler qu’il s’agit de roman à énigme alors le rythme est assez lent et oubliez les scènes d’action et les courses poursuites. Par contre on y boit et on y mange souvent.
Un bon moment de lecture qui nous laisse le temps d’apprécier certains personnages et d’autres beaucoup moins.
J’ai pris plaisir aussi à retrouver les thématiques qui tournent autour de la « maison » et de « de l’apparence » et d’autres.
Quel sera mon prochain Matin Calme ? Je ne sais pas encore… mais c’est avec plaisir que j’aimerai retrouver ce duo.
De la création de l’archipel par le couple incestueux Izanaki et Izanami à la descente sur terre de l’ancêtre de la lignée impériale, en passant par l’origine de la mort et de la végétation, la querelle entre la déesse du soleil et le trublion cosmique Susanowo, les légendes japonaises, loin d’être un fossile culturel, sont le témoignage d’une pensée mythique restée bien vivante. Compilée dans le Kojiki et le Nihon shoki sur ordre impérial au seuil du VIIIe siècle, la mythologie japonaise préserve la mémoire de la culture archaïque du Japon tout en constituant un véritable conservatoire de presque toutes les mythologies de l’Asie de l’Est et du Nord-Est. En 100 légendes, Alain Rocher dresse un éventail de la richesse et de l’originalité de cette mythologie, qui n’a rien à envier à ses homologues gréco-romain, nordique ou hindou.
Mes impressions de lecture :
Une lecture surprise. J’ai choisi cet ouvrage dans les propositions Masse Critique Babelio, pour son titre et son sujet. J’aime les contes, les légendes et ce qui touche à la mythologie. La couverture aussi était tentante mais je n’avais pas fait attention à la maison d’édition. Pour moi « Que sais-je ? » n’avais pas d’illustration. Et donc les légendes de la mythologie japonaises ne se présentent pas comme des contes.
Les textes ne trainement pas en longueur c’est un concentré de savoir. C’est d’une grande érudition et une mine d’information très variées. Le titre pour chacune porte le nom de la divinité ou de l’événement et en sous-titre un complément exemple : « Izaki et Izami / les parents du monde » ou encore « Descente du ciel / Prose de possession et renaissance ». C’est par ordre alphabétique. On peut soit lire en suivant soit piocher en fonction du titre, attention cependant certains se suivent pour comprendre les différentes étapes de la légende.
Dans chaque article on a différents types d’information selon le sujet. On peut avoir des informations linguistiques sur la construction d’un nom, soit avoir des fait historiques du Japon au du Sud Est asiatique. Ce qui est intéressant dans les « Que sais-je ? » ce sont toutes les références et sources des informations. Parfois il y a des références aux autres mythologies du monde ce qui permet de rattacher peut-être à des choses plus connues comme la mythologie grecque ou indienne. Il y a aussi des aspects linguistiques ou mathématiques qui sont très intéressants.
J’ai remarqué l’aspect très guerrier, avec les guerres fratricides, les vendettas, et tout ce qui touche aux armes.
Les figures féminines ne sont pas en reste dans les légendes présentées.
Une seule lecture ne me suffira pas à tout retenir mais c’est un bon ouvrage de références auquel je pourrais me reporter dans mes futures lectures. Il sera très utile pour les étudiants en japonais. Ou pour des études comparées avec d’autres mythologies.
Je pensais mieux connaître la mythologie japonaise, cet ouvrage m’a fiat prendre conscience que non. Je suis donc très contente de ce que j’ai appris.
4e de couv. : Un professeur de littérature à la retraite achète dans l’Aveyron un presbytère du dix-huitième siècle, accolé à une église désaffectée et donnant sur un cimetière de campagne. Une fois installé, il découvre que ce presbytère est hanté par un esprit frappeur. Loin d’être effrayé, il s’y intéresse de très près en qualité de spécialiste de la pneumatologie, la science des fantômes. En cherchant à se renseigner sur cet esprit, il exhume un Journal, dont les larges extraits reproduits donnent à lire une subtile parodie de textes du XIXe siècle. Comprenant à travers ces documents les raisons de la présence de cette âme en peine à sortir du purgatoire. Un roman alerte, érudit, qui sous le couvert du fantastique et de l’humour aborde des questions intimes et essentielles autour de la spiritualité.
Mes impressions de lecture :
Lorsque j’ai vu que ce roman était dans la sélection de Masse Critique, je n’ai pas hésité. Jusqu’à présent les ouvrages de cette maison d’édition m’ont transporté dans des univers littéraires très singuliers. J’ai aussi choisi ce roman car il se déroulait en Aveyron et j’avais donc des images qui collaient à la réalité même si le lieu même est imaginaire. Par exemple il y a Espalion et tout ce secteur que j’aime beaucoup. De plus, le pseudo de l’auteur m’a fait sourire « Daniel Sangsue » et j’ai vu qu’une partie des ses œuvres tournent autour de vampirisme et des fantômes. J’ai vu cela comme un bon présage.
L’idée de base des nouveaux arrivants de la région qui ont une attirance pour une maison adossée à une église avec une vieux cimetière comme panorama et à qui l’on ne dit pas sa spécificité, c’est propice à de drôles d’aventures, d’autant plus que le nouveau propriétaire s’intéresse aux fantômes. On n’est pas dans un roman d’horreur ou angoissant.
Ne connaissant pas grand-chose aux fantômes j’ai appris des choses. La mise en place du décor est assez lente. On a toute la période d’installation du couple, les premières manifestations jusqu’à la découverte de ce fantôme est assez lente. Cela devient intéressant lorsqu’ils découvrent ce personnage bruyant. On va découvrir son histoire grâce à son journal intime. Jusqu’au dénouement final.
J’ai bien aimé la façon dont l’auteur a joué avec ce double texte. On a le narrateur « je » qui retranscrit des passages de ce fameux journal et ces commentaires. Commentaires très instructif pour ma part puisqu’il va déceler dans ce fameux journal des références ou « à la façon de » d’autres auteurs. Daniel Sangsue prend le lecteur par la main et lui dit « tient là il se prend pour… ». Cela pourrait exaspérer certains lecteurs quand à moi j’ai trouvé une connivence narrateur/lecteur. On va donc avoir des textes classiques qui sont cités ou des personnages emblématiques.
Dans le journal on va découvrir un autre personnage, une femme. Eh oui il faut bien un élément perturbateur, le déclencheur du drame et quoi de mieux que la passion. J’ai été un peu agacé par le personnage du journal (mais il faut se remettre dans son époque !) qui va initier cette femme à la littérature. Cela m’a fait penser à une notion plus récente de « bibliothérapie ». C’est le moment ou le lecteur prend son carnet pour noter les références aux livres, la plupart des classiques qu’on connait plus ou moins.
J’ai trouvé drôles les raisons pour lesquelles notre personnage du journal se lance dans cette éducation.
Ce roman n’est pas dénuée d’une certaine ironie. J’ai souris parfois à l’humour de Daniel Sangsue. Il faudra que je tente d’autres lectures de cet auteur.