La sorcière Rature 2. Folles bévues et nouvelles contrariétés

Tatiana Théron

Ill. Anne-Sophie Doucet

Éditions du Retour, 18 avril 2024, 105 p., 15€

Mes lectures éditions du Retour

Chroniques jeunesse du mercredi

4e de couv. :

Rature a enfin un beau château où peuvent vivre ses créatures, des amies sorcières et un copain loup. Cela pourrait lui suffire mais à la lecture d’un mystérieux parchemin abandonné, elle est séduite par les mots d’un poète. Bien décidée à le découvrir, les gaffes et les ennuis vont commencer… mais dans l’autre monde celui où rien n’est magique, la vie n’est pas plus simple, hélas !

Mes impression de lecture :

Vous vous rappelez peut-être que j’avais gagné le premier tome de cette série il y a quelques mois. J’avais adoré les aventures de la jeune sorcière Rature, alors imaginez ma joie lorsqu’on m’a proposé lire le deuxième volume pour vous en parler !

Recevoir ce deuxième volet a été l’occasion de relire le tome 1. Les deux peuvent se lire indépendamment, cependant les lire dans l’ordre de parution nous permet de voir grandir la petite sorcière et de comprendre dans quel univers se déroule les mésaventures de notre jeune héroïne.

Ce livre se compose de trois aventures qui s’enchaînent et s’entremêlent.

On retrouve ici sorcière ado qui va vivre ses premiers émois amoureux qui vont donner lieux à des quiproquos et des situations délicates. Souvent on a l’action avant la réflexion sur les conséquences de ses actes. Elle a un fond bon et elle est fidèle en amitié. Son amie « Pourriture » rencontrée à l’école vit toujours avec elle. Rature et son petit monde vit paisiblement. quand tout à coup…

Elle découvre un parchemin et elle va chercher à remonter jusqu’à l’auteur du poème. Elle va faire des déductions … La curiosité va la faire sortir de son château et de son environnement. Des vies vont être bouleversées, mais chut je vous laisse découvrir comment. Avant de découvrir l’auteur de ses vers. D’autres personnages vont ainsi entrer dans la vie de notre jeune héroïne.

Dans une seconde aventure qui suis une nouvelle amitié va venir enrichir la vie de Rature et pourriture. L’introduction d’une « non-sorcière » va aussi permettre de créer un lien avec le monde non magique. Et cela lui permettra aussi d’apprendre les us et coutumes des adolescentes. Une bonne action en entrainant une autre, elle va grandir et apprendre. Rature n’a pas de mère et la seule figure féminine qu’elle a c’est celle de Mixture, sa voisine éloignée qui le nez dans ses recettes ne lui apprend rien de la vie de jeune fille.

La troisième histoire permet de clore la première et d’aller vers une conclusion.

Une lecture avec des rebondissements et des questionnements sur ce que l’on croit comprendre, sur les apparences. Faire des erreurs et essayer de les réparer ou d’arranger les choses c’est

Les illustrations d’Anne-Sophie Doucet sont toujours aussi expressifs, ils accompagnent et ajoutent l’image à la parole.

Maintenant il ne reste plus qu’à attendre les prochaines aventures.

Je remercie les Éditions du Retour de leur confiance.

Ne vois-tu rien venir ?

Amélie Antoine

Éditions Syros, fév 2024, 301 p, 15,95 €

Mes lectures Syros

Mes chroniques jeunesse du mercredi

4e de couv. :

Un roman puissant et engagé contre le harcèlement scolaire. Avec une postface d’Emmanuelle Piquet, psychopraticienne spécialiste du sujet. 

Une rentrée scolaire semblable à tant d’autres. Un collège ordinaire.
Deux adolescentes dans la même classe de troisième. D’un côté, Sarah, élève populaire et charismatique. De l’autre, Orlane, la nouvelle.
Elles auraient pu devenir amies.
Mais Sarah décide de cristalliser les regards et la haine sur Orlane. Et de transformer sa vie en un véritable enfer.

Mes impressions de lecture :

C’est le premier roman d’Amélie Antoine que je lis et c’est une belle découverte.

Avec ce roman je retrouve l’esprit engagé des éditions Syros autour des problèmes de l’adolescence. C’est un roman qui mérite une discussion après lecture, « un débriefing », une belle amorce pour libérer la parole et qu’on arrête de minimiser l’impact du harcèlement sur la vie future de tous. En tant que lecteur on a un peu l’impression de subir puisqu’on ne peut agir, comme parfois dans la vraie vie. Peut-être que plus on en parlera plus on avancera.

La couverture de ce roman annonce clairement le sujet et le bandeau n’est pas un simple effet marketing.

« Bouleversant et nécessaire » dit Emmanuelle Piquet et je vous confirme.

C’est un livre que je ne voulais pas lire car le sujet me touche de trop près et qu’il aurait un impact sur moi. Car il ravive trop de questions et de mauvaises expérience. Mais on me l’a mis entre les mains et je me suis dit que je devais en parler.

J’ai eu du mal à lâcher le roman, je voulais connaître l’issue qu’avait choisi l’autrice. Et malgré cela j’ai ensuite eu des nuits agitées.

En fin de volume il y a des informations pratiques. Il n’est pas fait mention de quelque chose qui avait été mis en place vers 2018-2019 dans le collège près de chez moi et que je croyais que c’était national, ou est-ce que c’est fini ce programme que je trouvais très pertinent ? Il s’agissait de la création de « veille » constitué d’adultes et d’élèves qui suivaient une formation pour repérer des harcèlements et qui agissaient. Ils devaient faire remonter les informations et signaler ce qui était caché aux adultes. Je ne sais pas si ça a eu un impact. Après il faut voir quel est le champs d’action lorsqu’un harcèlement est mis à jour.

J’ai beaucoup aimé la construction du roman. Mois après mois depuis la rentrée scolaire, on voit le point de vue d’Orlane, celui de Sarah alternativement et un témoignage qui aura lieu en juin. On sait donc qu’il va se passer quelque chose d’encore plus grave à ce moment-là. On comprend que le calvaire va durer une année scolaire, c’est horrible !

Amélie Antoine montre comment méthodiquement on peut détruire une vie et que ça deviennent un jeu banal pour tous. Parce que s’il y a un instigateur il va avoir l’appui du groupe. L’isolement, la stigmatisation et la cible de toutes les blagues et autres jeux pervers dont ils ne perçoivent pas la violence et la portée, tout cela est amplifié par le groupe.

Ce que j’ai apprécié dans les choix de l’autrice c’est qu’elle montre qu’on n’a pas besoin d’une raison particulière pour choisir sa cible. Sarah n’est pas identifiable comme un monstre, elle est même populaire. Et Orlane n’a pas un profil d’enfant à problème, avant de croiser la route d’Orlane elle était bien dans sa peau elle avait des amis etc.

On pourrait croire que Sarah a reporté son problème personnel en attaquant Orlane, cependant il semblerait qu’il y ai eu un antécédent l’année d’avant mais qu’elle a su rester sous les radars et ne pas avoir été sanctionnée.

Mois après mois, on voit se tisser une toile constituée de petits « riens » et où tous les protagonistes engluent et jouent inlassablement avec Orlane.

À plusieurs moments on se dit que ça pourrait cesser, mais au contraire on passe à une étape supplémentaire.

Mais que font les adultes dans tout ça ? Vous allez voir différentes positions que ce soit dans les récit des adolescentes qu’à travers les témoignages d’audition.

Je vous laisse découvrir ce roman très bien écrit qui décrit le mécanisme implacable d’un harcèlement.

Je remercie les Éditions Syros de leur confiance.

Voir aussi sur ce blog  » Gros sur le cœur » De Carène Ponte