Tonnerre après les ruines

Floriane Soulas

Éditions Argyll, oct 2023, 528p., 25,90 €

Mes lectures Argyll

4e de couv. :

Dans un monde en déliquescence rongé par les difformités et les maladies, Férale est un monstre – du moins, les autres l’ont toujours traitée comme tel. Tous, sauf Lottie, qui l’a sauvée et lui a appris à survivre à travers les plaines de cendre. Ensemble, elles protègent les quelques caravanes qui rallient encore les derniers bastions de l’humanité.
Jusqu’au jour où Férale entend parler de Tonnerre, une cité close où des chercheurs travailleraient à comprendre les mutations génétiques, et mieux, à les guérir. Là-bas, il y aurait aussi des gens comme elle, dotés d’yeux jaunes et poussés par une faim… insatiable. Et si dans un premier temps Lottie refuse de gagner la ville qui l’a vu naître, fuyant un passé qu’elle préfèrerait oublier, les événements vont en décider autrement.
Des ruelles poisseuses d’un gigantesque bidonville aux entrailles froides d’un complexe scientifique, les deux femmes vont croiser les différentes factions en place, autant de visages d’une humanité qui, au milieu des décombres, aspire plus que jamais à trouver sa place…

Mes impressions de lecture :

J’ai rencontré l’autrice dans un salon avant alors qu’elle écrivait son premier roman. J’avais été impressionnée par la conviction et la volonté qu’elle avait d’écrire pour être publiée. J’ai suivi sa carrière de loin.

J’ai été enchantée lorsque j’ai reçu ce roman publié chez Argyll. C’est un beau gros bébé qui se dévore mais qui pour tortue comme moi demande un certain temps. Ah Ah Ah !

Ce que j’ai aimé dans ce roman c’est la présence des héroïnes féminines, elles ne font pas de la figuration loin de là. Elle mènent tambour battant l’intrigue. Quel rythme dans la narration !

C’est un univers assez sombre et délétère et pourtant on retour de belles valeurs comme l’entraide dans cette terre dévastée. Pluie acide et cendres viennent arroser et corroder tout.

On a une belle galerie de portraits tous plus ou moins déformés soit par les conditions de vie soit par les manipulations génétiques et autres expériences. Les maladies sont pour la plupart mortelles que ce soit la rage jaune, la sandre ou autres, elles dégradent toutes les êtres. Le bidonville et les alentours du lac sont de vraies cours des miracles.

C’est un roman où le mouvement est très présent et vital, c’est une question de survie mais cela donne à la narration une grande vivacité. On commence par découvrir des contrées désertiques et désolées avant d’arriver à la terrible Cité de Tonnerre. On débute avec une géographie assez horizontale pour bientôt passer à une verticalité de la tour de la cité de tonnerre à souterrains (parkings, cryptes). On aussi un regard qui va des éclairs dans le ciel au marécages près du lac.

La première scène avec Lottie est forte et on la voit quitter Tonnerre pour survivre. Pendant quinze ans elle va tour faire pour en rester éloignée. Cependant les circonstances vont faire qu’inéluctablement elle va revenir au point de départ. Elle est rattrapée par son passé. Cette partie où elle résiste au destin était très prenante.

Le lecteur est au cœur de l’action et des émotions des personnages. On est emporté par ce qu’elles vivent. On a parfois le souffle coupé.

Il y a une grande variété de sujets et de questionnement moraux et philosophiques.Jusqu’où aller pour survivre. La part d’animalité que ces changements physiques et psychologiques. Destruction de l’environnement, eugénisme, mutation, croyances, pauvreté… on n’est plus vraiment à  l’ère du transhumanisme…

Monde en ruine où chacun se raccroche à ce qu’il peu à toutes sortes de croyances. Les familles sont éclatés, les communautés sont disparates dans se monde en décomposition. Et tout à coup on a un regard on a une main qui approche pour aider de façons toutes différentes.

Il y a toute une thématique sur ce qui caché,  secret et non-dit. Que ce soit ce qui se passe dans la cité ou dans les lieux sombres, sous une capuche …

Coup de cœur pour cet impressionnant roman de science fiction qui donne des frissons dans le dos.

Autrice à suivre que je vous recommande chaleureusement.

Je remercie les Éditions Argyll de leur confiance.

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