C’est pas sorcier

Guy Rechenmann

Éditions Cairn, janv. 2023, 327 p., 11,50 €

Mes lectures Cairn

4e de couv. :

La chaleur accablante qui enveloppe Castéja, le commissariat de Bordeaux, en cette paisible journée de juillet, semble donner le ton à l’enquête à la fois atypique et exotique dont Anselme Viloc, le flic de papier, va hériter. Entre une histoire inconnue de son Bassin profond, une échappée dans les souvenirs savoyards de sa ville d’adoption, Chambéry, et une plongée dans une forêt primaire gabonaise parsemée de chausse-trappes, toutes aussi imprévues les unes que les autres, Anselme Viloc va devoir faire preuve de sang-froid et même d’une certaine audace.

Pour, au final, une résolution magistrale de l’affaire, à la Hercule Poirot serait-on tenté de dire !

Mes impressions de lecture :

Quel plaisir de retrouver une enquête d’Anselme Viloc.

Ce que j’aime des séries avec des personnages récurrents c’est qu’on a l’impression de les côtoyer depuis longtemps. On connaît les petits travers de chacun, on anticipe certaines réactions. Selon les séries les lieux peuvent être assez centrés sur un lieu en particulier. Avec Viloc cela tourne autour du bassin d’Arcachon et Cap Ferret. Il peut lui arrivé de faire ses petites sorties hors du secteur Girondin mais là il va nous faire voyager au-delà des frontières européennes !

Une des particularités de ce personnage ce besoin d’ancrage. Cette quête des racines, des ancêtres et de la famille, les siennes ou celles des autres personnages. Cette énergie qui circule, vient rejoindre d’autres veines.

Je parlais d’ancrage plus haut, mais il a besoin d’encrage aussi. Les traces écrites viennent compléter les traces orales, d’où son surnom de « Flic de Papier » dont les rapports prennent des dimensions singulières. Son patron s’y est fait, Le commissaire Plaziat est un « fan » de Victor Hugo et on a droit régulièrement  à des citations. Contrairement à son adjoint qui lui est plus  « réglementaire ». Et je ne vous parle pas des autres voix qui jouent un rôle dans les enquêtes. C’est un roman à la première personne et c’est Viloc le chef d’orchestre.  Toutes ces particularités ont leur charme ou sont surabondante pour certains lecteurs. Pour moi cela donne une impression théâtrale comme si une poursuite mettait en avant tel ou tel personnage, l’oralité vient rejoindre l’image.

Dans les enquêtes de Viloc, l’Histoire rejoint toujours l’histoire des protagonistes. Ici on va remonter jusqu’aux années 1920 et les relations entre la France et le Gabon. Guy Rechenmann est toujours très documenté et on apprend beaucoup de choses. Généralement on fait les découvertes au détour des conversations. Parfois, c’est quand il écrit ses rapports de police où il reprend les interrogatoires. Dans ce roman, il y a eu un moment de flottement où j’ai dû faire une pause pour bien assimilé, l’Histoire et les différentes générations de la famille de Jacqueline. J’avais brouillé les pistes toute seule ! J’ai fait un mélange entre la génération de Jacqueline et celle de Jeanne avec les liens avec l’Afrique. Une fois que j’ai intégré ces informations, je n’ai plus lâché le fil de la narration et l’intrigue policière.

L’intrigue se déroule en 1992, on a des références à cette période là ce qui n’empêche pas l’auteur à glisser des réflexions qui ne sont pas sans rappeler notre époque actuelle. J’ai souri à certaines évocations de ce début des années 90. On a aussi tendance à chercher la faille dans les références.

J’ai bien aimé les références littéraires et les clins d’œil entre autre à Tintin ou Poirot, deux grands voyageurs amateurs de mystères.

La couverture de ce livre est magnifique, le jeu de lumière et des couleurs sur ce visage est superbe, il nous plonge dans l’aspect un peu mystérieux et magique.

J’ai bien aimé les mises en parallèles des histoires qui se déroulent en France  ou au Gabon qui vont lui permettre la résolution de certaines énigmes. Chaque personnage va apporter son petit grain de sable en fonction de ces affinités et sensibilités.

Le côté culinaire a toujours sa place comme dans la vie de tous les jours.

La conclusion est bien menée avec le côté théâtral  à la manière de Poirot.

Où ne mènera la prochaine enquête d’Anselme Viloc ?

En attendant je vous laisse embarquer pour cette mystérieuse destination…

Je remercie les Éditions Cairn de leur confiance.

Vous pouvez retrouver mes chroniques sur :

Le flic de papier

Fausse note

À la place de l’autre

Même le scorpion pleure

Une étoile en enfer

L’extravagante histoire de Lucia Fancini

2 réflexions au sujet de « C’est pas sorcier »

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