Les Pantoufles

Luc-Michel Fouassier

L’arbre Vengeur , 2020, 120 p., 13 €

Folio, 2022, 125 p., 7,40 €

Challenge d’Hiver VLEEL  » catégorie : « histoire qui se déroule en moins de 8 jours »

4e de couv. :

Un homme sort de chez lui en pantoufles en oubliant les clés à l’intérieur de son appartement. Contraint d’affronter une journée sans chaussures, il s’engage dans cette aventure à pas feutrés. Mais face à ses collègues de travail, à sa famille et même aux forces de l’ordre, chaussé de ses confortables charentaises, il provoque de surprenantes réactions d’hostilité ou d’engouement.
Et le voilà lancé dans un combat contre la tyrannie du conformisme. Dans un monde trop pressé, il impose doucement sa si tranquille façon de marcher.

Mes impressions de lecture :

Ce livre à sa petite histoire. Je devais le recevoir à sa sortie chez folio mais il s’est perdu dans les méandres des envois. L’autre jour un copine me la mis dans les mains pour que je le lise, et elle a bien fait car je me suis régalée.

Depuis, j’ai découvert qu’il avait été publié chez « L’arbre vengeur » ce qui explique le côté un peu décalé. Cela tombe bien puisque le challenge est aussi une façon de parler des maisons d’éditions indépendantes.

C’est un roman à la première personne, on ne connaît pas son nom. Il semble plus important pour lui que l’on sache qu’Astrée l’a quitté.

On va donc suivre le parcours de cet homme qui se retrouve par inadvertance hors de chez lui en pantoufles, pas n’importe lesquelles des charentaises. Celles qui vont incarner l’esprit français (du moins pour les japonnais qui vont le photographier).

On va le voir faire un pas de côté et se permettre des libertés qu’il ne se serait pas autorisé sans ces pantoufles. À plusieurs moments il nous dit bien qu’il aurait pu changer le cours des choses en s’achetant des chaussures, des tennis, mais non il décide que non.

Il va faire des rencontres surprenantes grâce à elles. Tantôt salué voire encensé, tantôt mis plus bas que terre et moqué. Il va être pris pour un artiste génial et subversif, ou un sdf au bout du rouleau, voire un pauvre d’esprit.

Ce qu j’ai apprécié c’est que chaque scène ou aventure à un lien avec la chaussure, ce ne sont pas juste des situations gag.

Très rapidement, il va prendre confiance en lui, sous couvert d’humour, on peu y voir une satire de la société.

On le refuse dans les cafés parisiens où pourtant on rivalise d’originalité vestimentaires ou capillaire, et il sera accepté et félicité dans un simple Kebab, où on sait apprécier les gens en babouche.

De par les choix qu’il va faire ce premier jour, il va même rencontrer quelqu’un qui va lui raconter l’histoire des charentaises.

On découvre le regard des autres puis le regard sur soi. Car cela va déclencher une introspection sur ses choix de vie.

Avec ce roman on commence à porter un regard différent sur ce que signifie porter telle ou telle chaussure au pied. Sur les effets de mode, sur le comportement de celui qui porte et du regard de l’autre.

C’est une très belle lecture où l’humour et la réflexion nous interrogent sur nos comportements. On aborde aussi le lâcher prise, le renouveau, être prêt à envisager une autre vie, la libération des contraintes ou création d’autres contraintes. Conformisme anti-conformisme.

Roman bref et intense.

Bonne lecture.

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