La vie indocile d’Achille Le Guennec

Isabelle Renaud et André Mora

Éditions Syros, 12 janv 23, 265 p., 17,95 €

Mes lectures Syros

Chronique jeunesse du mercredi

4e de couv. :

Un roman aussi drôle que brillant porté par un anti-héros irrésistible ! 

Dans la famille Le Guennec, on aime les bonnes notes et l’équitation. Lorsque Achille écope d’un avis de redoublement (avec 3 de moyenne en anglais), c’est un peu l’apocalypse ! Les vacances s’annoncent mal : il va devoir réviser et monter à cheval, lui qui ne rêve que d’air guitar et de festival de metal. Sans compter que toute la famille est en ébullition en prévision de l’arrivée d’Alice, la très distinguée correspondante anglaise de sa frangine…

Mes impressions de lecture :

Je découvre avec cette nouvelle année deux auteurs jeunesse. Ils ont su marier deux univers celui de la guitare et celui des chevaux.

Juste une petite remarque, on ne sait pas quand se déroule cette histoire, mais si c’est aujourd’hui la 3ème est jalonnée d’un tas de rencontres entre le prof principal et les parents, surtout quand ça ne va pas bien, plus les vœux pour l’année suivante… ça c’est juste la maman traumatisée qui a vécu ça en 2022 qui refait surface. AhAhAh !

Revenons à cette histoire…

C’est l’histoire d’un père qui est licencié par qu’il n’a pas su s’adapter à notre époque et ne parle pas anglais. La vie de famille va changer mais pas comme on pourrait le croire… je vous laisse découvrir.

Décidément les éditions Syros aiment les romans qui introduisent l’anglais dans le texte, il y a bien sûr la collection Tip Tongue mais  aussi « Love Song » de Fred Dupouy…

Achille est un ado de presque 15 ans très touchant car il développé une attitude suite à d’événements. Il paraît nonchalant et désinvolte, cependant on va se rendre compte face à certaines situations que cela remonte à plus longtemps et plus profondément que l’on croit. Très vite on nous oriente sur une chute de cheval qui a changé sa vie suite à des conséquences mentales. Quant en fait ce n’est que la partie visible de l’iceberg.

Eloïse la petite sœur est agaçante comme doivent l’être les petites sœurs ! On se rend compte qu’elle aussi  a des fêlures et qu’elle n’est pas aussi sûre d’elle qu’on puisse le croire.

Alice, elle semble entrer de l’autre côté du miroir en débarquant dans cette famille bretonne qui vit dans le Val d’Oise. Cette jeune anglaise a aussi fait une chute de cheval avec des conséquences physiques. Elle a une autre réaction face à l’accident parce qu’au départ elle avait un rapport différent au monde équin.

On va donc avoir ces quatre lignes principales. Le père et les trois adolescents vont faire des choix pour avancer. Chacun porté par se obsessions : être un leader et savoir parler anglais, être fan de Métal et obnubilé par Corinne, être populaire et être la meilleure, vivre dans le monde équin. Sauront-ils évoluer et résoudre leurs problèmes ?

Ce que j’ai aimé dans ce roman c’est l’humour pour mieux faire passer les souffrances et autres embûches du quotidien. On va bien rire lors de certaines scènes, notamment avec le père qui va parler un anglais mâtiné d’anglais et un savant sabir franco-anglo-chinois.

C’était une bonne idée de faire entrer quelqu’un d’étranger à la famille et au pays pour résoudre des problèmes qui étaient masqués. C’est vraiment une autre façon d’appréhender les choses et rompre la dynamique familiale.

Ce roman aborde aussi un thème que je ne vois pas souvent, celui de la masculinité, qu’est-ce qu’être un homme aujourd’hui, en dehors de l’aspect sexuel. On a le père qui se retrouve à la maison et on a le fils qui ne veut pas remonter en selle… avec ces deux exemples on se rend compte des injonctions de la société face à ce qui peut passer pour des échecs mais en sont-ils ?

On a la tante avec ses méthodes frontales avec la cravache et ces idées de dresser les chevaux, qui fait écho a la façon d’élever les enfants à dure, pour qu’on ne parle pas faiblesse. Elle aussi va recevoir une leçon de la vie et voir une autre façon d’aborder les choses.

Ce que j’ai beaucoup apprécié ce sont les choix des prénoms entre Achille l’anti-héros, Alice la petite anglaise et son univers particulier et Eloïse (une réf aux histoires de Hillary Knight ?) un prénom très classique qui va avec cette bonne élève et cavalière émérite. Sans parler des parents qui s’appellent Camille et Camille ! l’oncle Maurice le métalleux (pas métallo) …

De nombreux rebondissements, des prises de bec, de l’amour et des « dramas » vont tenir le lecteur en haleine. On va aussi avoir des scènes touchantes, pleines d’émotions lorsque les personnages vont ouvrir les yeux.

Ce que je retiendrais de ce roman c’est qu’avec beaucoup de bienveillances ont peu résoudre bien des problèmes existentiels et aller au bout de ses rêves.

Si vous aimé le cheval, l’ air guitar, le métal  et les histoires de familles et de fratrie vous allez vous régaler, amour et amitié.

Je remercie les Édition Syros de leur confiance renouvelée.

Qui en parle ?

Mylène

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