Celle qui s’aime enfin

Dominique Lagrou Sampere

Éditions  Flammarion, mars 2023, 222 p, 20 €

Mes lectures Flammarion

4e de couv. :

Toscane, la quarantaine, est une violoniste virtuose. Elle est brillante, lumineuse. Mais elle ne le sait pas et doute en permanence. C’est l’histoire de sa vie. Toscane a toujours eu le sentiment d’avancer comme une imposture. Et puis un jour, il y a Victor. L’ami qui traverse son existence depuis vingt ans va devenir, après le décès accidentel de son mari, l’amant bouleversant. Chacun traîne son lourd baluchon à ses pieds. Chacun va permettre à l’autre de retrouver le chemin de soi et le transformer en aventure prodigieuse.Celle qui s’aime enfin est l’histoire d’une femme qui comprend que pour embrasser la vie, parfaitement imparfaite, il faut d’abord apprendre à s’aimer. Elle chemine de rencontres en révélations, transforme les maux en mots pour enfin dépasser ses souffrances et se libérer de ses fantômes. Bouleversante et contemporaine, elle est à la fois soumise et rebelle, sensible et forte, insupportable et merveilleuse, désordonnée et déterminée à vivre, celle qui s’aime enfin.

Mes impressions de lecture :

Je ne connaissais cette journaliste, ou alors sans le savoir, mais j’étais curieuse de lire son premier roman, j’aimais l’idée changement de type d’écriture. Le titre est très explicite et on les retrouvera dans la narration. La femme est au cœur de cette histoire.

J’ai eu envie de lire ce roman car il parle de mots.  Il se trouve qu’il y a quelques semaines on m’a fait connaître le travail de Jacques Perry-Salkow et qu’elle surprise de le voir jouer son propre rôle dans cette fiction. Tout le long on a la présence des mots, des jeux avec les sonorités, les définitions les anagrammes. Derrière ses jeux de l’esprit, on découvre les failles de la protagoniste et une sorte de pensée magique. On a parfois tendance ( je généralise un peut-être trop) à chercher des signes autour de nous. Selon notre humeur on va les interpréter de façon positive ou au contraire négative. Toscane va jouer avec les mots pour trouver un sens à ce qu’elle vit. Alors qu’il faut qu’elle aille chercher plus profondément.

Ce livre aborde des sujets qui touchent à la famille et à la transmission de traumatismes. Les ruptures, les abandons et les décès mal expliqués peuvent conduire à des drames. Il n’y a pas que toscane qui a un parcours de vie émotionnellement compliqué.

On va donc découvrir cette jeune femme à un moment critique de sa vie. La scène inaugurale est forte. Va-t-elle passer à l’acte ? Comment va-t-elle s’en sortir ?

Ce roman raconte une histoire de femme qui sa se réaliser et s’affranchir du passé. Il y est question de frontières et d’identité. Cette histoire montre comment le travail de deuil et résilience sont importants pour pouvoir avancer dans la vie.

J’ai bien aimé la place de la musique dans cette narration cela entre en résonance avec tout le travail de la langue.

À la fin du volume Dominique Lagrou Sempere nous parle de son travail d’écriture, c’est toujours intéressant de découvrir l’expérience de l’auteur de la conception d’un projet au résultat final et toutes les interrogations qui ont fait leur chemin à travers le travail d’écriture. Je suis curieuse de lire les prochains romans et l’évolution de cette autrice en fiction.

Je remercie l’attachée de presse de Flammarion qui m’a fait découvrir ce roman.

Pour celles qui participeraient à un challenge en mars sur le thème de la femme c’est une lecture qui aborde plusieurs sujets lié à la féminité dans la société.

La vie indocile d’Achille Le Guennec

Isabelle Renaud et André Mora

Éditions Syros, 12 janv 23, 265 p., 17,95 €

Mes lectures Syros

Chronique jeunesse du mercredi

4e de couv. :

Un roman aussi drôle que brillant porté par un anti-héros irrésistible ! 

Dans la famille Le Guennec, on aime les bonnes notes et l’équitation. Lorsque Achille écope d’un avis de redoublement (avec 3 de moyenne en anglais), c’est un peu l’apocalypse ! Les vacances s’annoncent mal : il va devoir réviser et monter à cheval, lui qui ne rêve que d’air guitar et de festival de metal. Sans compter que toute la famille est en ébullition en prévision de l’arrivée d’Alice, la très distinguée correspondante anglaise de sa frangine…

Mes impressions de lecture :

Je découvre avec cette nouvelle année deux auteurs jeunesse. Ils ont su marier deux univers celui de la guitare et celui des chevaux.

Juste une petite remarque, on ne sait pas quand se déroule cette histoire, mais si c’est aujourd’hui la 3ème est jalonnée d’un tas de rencontres entre le prof principal et les parents, surtout quand ça ne va pas bien, plus les vœux pour l’année suivante… ça c’est juste la maman traumatisée qui a vécu ça en 2022 qui refait surface. AhAhAh !

Revenons à cette histoire…

C’est l’histoire d’un père qui est licencié par qu’il n’a pas su s’adapter à notre époque et ne parle pas anglais. La vie de famille va changer mais pas comme on pourrait le croire… je vous laisse découvrir.

Décidément les éditions Syros aiment les romans qui introduisent l’anglais dans le texte, il y a bien sûr la collection Tip Tongue mais  aussi « Love Song » de Fred Dupouy…

Achille est un ado de presque 15 ans très touchant car il développé une attitude suite à d’événements. Il paraît nonchalant et désinvolte, cependant on va se rendre compte face à certaines situations que cela remonte à plus longtemps et plus profondément que l’on croit. Très vite on nous oriente sur une chute de cheval qui a changé sa vie suite à des conséquences mentales. Quant en fait ce n’est que la partie visible de l’iceberg.

Eloïse la petite sœur est agaçante comme doivent l’être les petites sœurs ! On se rend compte qu’elle aussi  a des fêlures et qu’elle n’est pas aussi sûre d’elle qu’on puisse le croire.

Alice, elle semble entrer de l’autre côté du miroir en débarquant dans cette famille bretonne qui vit dans le Val d’Oise. Cette jeune anglaise a aussi fait une chute de cheval avec des conséquences physiques. Elle a une autre réaction face à l’accident parce qu’au départ elle avait un rapport différent au monde équin.

On va donc avoir ces quatre lignes principales. Le père et les trois adolescents vont faire des choix pour avancer. Chacun porté par se obsessions : être un leader et savoir parler anglais, être fan de Métal et obnubilé par Corinne, être populaire et être la meilleure, vivre dans le monde équin. Sauront-ils évoluer et résoudre leurs problèmes ?

Ce que j’ai aimé dans ce roman c’est l’humour pour mieux faire passer les souffrances et autres embûches du quotidien. On va bien rire lors de certaines scènes, notamment avec le père qui va parler un anglais mâtiné d’anglais et un savant sabir franco-anglo-chinois.

C’était une bonne idée de faire entrer quelqu’un d’étranger à la famille et au pays pour résoudre des problèmes qui étaient masqués. C’est vraiment une autre façon d’appréhender les choses et rompre la dynamique familiale.

Ce roman aborde aussi un thème que je ne vois pas souvent, celui de la masculinité, qu’est-ce qu’être un homme aujourd’hui, en dehors de l’aspect sexuel. On a le père qui se retrouve à la maison et on a le fils qui ne veut pas remonter en selle… avec ces deux exemples on se rend compte des injonctions de la société face à ce qui peut passer pour des échecs mais en sont-ils ?

On a la tante avec ses méthodes frontales avec la cravache et ces idées de dresser les chevaux, qui fait écho a la façon d’élever les enfants à dure, pour qu’on ne parle pas faiblesse. Elle aussi va recevoir une leçon de la vie et voir une autre façon d’aborder les choses.

Ce que j’ai beaucoup apprécié ce sont les choix des prénoms entre Achille l’anti-héros, Alice la petite anglaise et son univers particulier et Eloïse (une réf aux histoires de Hillary Knight ?) un prénom très classique qui va avec cette bonne élève et cavalière émérite. Sans parler des parents qui s’appellent Camille et Camille ! l’oncle Maurice le métalleux (pas métallo) …

De nombreux rebondissements, des prises de bec, de l’amour et des « dramas » vont tenir le lecteur en haleine. On va aussi avoir des scènes touchantes, pleines d’émotions lorsque les personnages vont ouvrir les yeux.

Ce que je retiendrais de ce roman c’est qu’avec beaucoup de bienveillances ont peu résoudre bien des problèmes existentiels et aller au bout de ses rêves.

Si vous aimé le cheval, l’ air guitar, le métal  et les histoires de familles et de fratrie vous allez vous régaler, amour et amitié.

Je remercie les Édition Syros de leur confiance renouvelée.

Qui en parle ?

Mylène

On n’empêche pas une étoile de briller

Tonie Behar

Éditions Charleston, avril 2022, 342 p., 19,90 €

Mes lectures Charleston

4e de couv. :

Une femme mystérieuse et charismatique, coiffée d’un large chapeau, son regard clair caché par de grandes lunettes de soleil, sonne chez Max Dahan au 19 bis, boulevard Montmartre.
Cette inconnue, c’est Sacha Volcan, que Max a passionnément aimée. Ils se sont connus dans les années 1960, au temps du Golf Drouot et du rock’n’roll. Elle était dactylo, lui garçon de courses, et tous deux rêvaient d’Amérique et de musique. Complices, amants ou ennemis, leur histoire a traversé le temps et les continents. Chacun a fait des choix pour rester fidèle à lui-même. Alors pourquoi Sacha est-elle revenue en ce beau matin de juillet ?
Des grands boulevards parisiens à Hollywood Boulevard, des pavés de Mai 68 aux plages de Malibu, des hippies de San Francisco aux branchés des Bains-Douches, l’histoire émouvante et mouvementée d’un couple qui a fait le pari d’écrire ses propres règles du jeu… mais jusqu’où ?

Mes impressions de lecture :

Lorsqu’on m’a proposé ce roman je me suis dit que c’était une bonne idée de découvrir une nouvelle autrice. En plus la couverture avec ce ciel bleu et les palmiers évoquait l’été, ce qui était une bonne idée pour un livre à emporter en vacances (ou pour avoir l’impression de partir en vacances !).

C’est le premier roman de Tonie Behar que je lis, en fin de volume elle explique qu’il fait partie de romans, indépendants, se déroulant à cette même adresse. Je trouve cela très intéressant…

De plus je participe à un challenge lecture cet été proposé par M. Cabrick et il me fallait un roman qui soit en lien avec la musique… C’était le roman qu’il me fallait.

Ce roman se déroule entre deux époques l’une va des années 60 aux années 90 et l’autre ce déroule aujourd’hui. J’ai apprécié que ce ne soit pas un système binaire hier/aujourd’hui. 2021 la narratrice amorce une conversation et on bascule dans une narration assez longue à la troisième personne qui développe une période ou une aventure de vie, un procédé très agréable. J’ai trouvé amusant que Max se défausse et retarde le moment d’affronter le passer et laisse sa fille découvrir son passé.

C’est une des thématiques de ce roman le passé, voire les « fantômes du passé » qui refont surface. À l’automne de leur vie Max et Sacha vont voir ressurgir leur printemps.

Ce roman permet d’avoir une vision panoramique des 60 dernières années. Nos personnages ont traversé ces décennies où l’on a vu la société changer. À travers leur parcours on voit aussi changer les modes de vies et les mœurs. Depuis l’école de dactylo à celui de Star hollywoodienne en passant par l’univers de la musique, de jeune immigré à négociant en objets d’art. Chacun a suivi sa voie avec ses aspirations personnelles sur deux continents.

Deux âmes sœurs avec toutes les tourmentes de la vie. Il est beaucoup question de famille de filiation. Chacun a une histoire familiale assez dure qui a forgé leur caractère en laissant parfois des séquelles et des fêlures.

L’amitié et les liens tissés dès l’adolescence vont aussi avoir leur importance dans les parcours de vie.

J’ai bien aimé leurs vies chaotiques et hors norme. Le côté bohème, leur côté slave pour l’un et oriental pour l’autre se retrouve bien dans leur caractère et dans leur façon de vivre. Des êtres passionnés et excessifs, ils ne sont pas dans la demi mesure.

Je vous laisse découvrir leurs différents choix qui vont dessiner leurs vies.

Un livre qui vous fera voyager au bord de la piscine sous un parasol ou dans un parc ombragé… un cocktail à la main !

Je remercie les Éditions Charleston de leur confiance

Challenge 15k #Hélène et les garçons

#payetonslip

Hôtel Costes 11

Stéphane Pompougnac

Pschent

MUSIQUE

Dans ma médiathèque il y a…

Résumé :

Tout en restant dans la pure tradition de la série Hôtel Costes, Stéphane Pompougnac nous offre pour ce onzième volume une sélection florale. Acoustique et international, ce mix nous entraîne de l’Italie au Brésil sans négliger les sonorités anglo-saxonnes…

Je n’ai pas l’habitude de commenter les musiques que j’écoute mais j’avais envie de partager ma découverte du jour.

Je vais être honnête avec vous j’ai choisi cet album pour son coffret et cette belle photo, un joli objet. Je l’ai pris en sachant juste qu’il était dans le rayon électro. Après quelques recherches je me suis rendu compte que je connaissais d’autres musiques de Stéphane Pompougnac.

La médiathèque où je sévis a un rayon musique qui est fourni par la bibliothèque départementale où des spécialistes sont à l’affut de jolies trouvailles. J’avoue qu’en dehors de ce qu’on entend sur les radio ou certaines chaînes de TV ma culture musicale est fait de « rencontres » inattendues.

Cet album me correspond puisqu’il y a un mix de plusieurs influences. Comme en littérature mes choix musicaux sont hétéroclites donc j’ai pris plaisir à me laisser emporter par ces remix.

Il y a des rythmes qui donnent envie de bouger.

Comme il y a des sample, je reconnaissais certains des anciens morceaux, par exemple « Porque te vas » j’avais les paroles de la chanson d’origine qui refaisaient surface dans mon cerveau mais la variation crée par Stéphane Pompougnac, Marc Ricci, David de Barce nous emporte ailleurs.

J’espère que ce bref retour d’expérience musicale vous aura intéressé.

Vous connaissez cet album ou l’un de la collection ? Vous aimez ?

Bonne écoute…

La musique des âmes

Sylvie Allouche

Éditions Syros, coll. Tempo, janv 2021, 99 p., 6,95 €

Mes Lectures Syros

4e de couv. :

Avant, le père de Simon était un luthier renommé, son atelier ne désemplissait pas. Puis il y a eu la guerre, l’occupation et le mot juif placardé en travers de sa vitrine. Alors Simon s’est fait une promesse : il composera une œuvre avec le violon que son père lui fabrique, pour lui dire tout son amour et son admiration. Un après-midi, Matthias, son meilleur ami, trouve l’atelier vide : la famille de Simon a disparu.

Mes impressions de lecture :

Il se trouve qu’en décembre deux copines sont venues me voir pour me demander des livres sur la seconde guerre mondiale pour des ados. Qu’elle coïncidence !  

C’est le premier roman pour les 10 ans que je lis de Sylvie Allouche. Elle aborde toujours des sujets forts et la famille est au centre.

Le titre est très beau, il joue sur le double sens du mot « âme »… La musique du cœur.

Ce que j’ai beaucoup aimé dans ce roman, c’est qu’en peu de pages et s’adressant à des enfants de  fin de primaire, il aborde plusieurs sujets touchant à la Shoah.

Sylvie Allouche met en avant des situations que les enfants peuvent visualiser. Tout d’abord l’amitié entre deux garçons qui partagent tout. Deux familles avec leur univers propre avec des gestes du quotidien. Deux milieux celui de la musique et celui du journalisme. Chaque garçon est influencé par les parents. Je vous laisse découvrir les autres différences ou points communs.

Cela débute par de la musique et une certaine douceur. On ressent bien l’incompréhension des garçons et de certains voisins face à ce qui se met en place.

Les allemands sont dans Paris, on découvre les lois antisémites,  le couvre-feu, le rationnement, la faim, le manque, la souffrance, la collaboration, la résistance… Une tension palpable monte petit à petit. On la ressent fortement, cela va crescendo jusqu’à la rafle du Vel d’hiv. C’est expliqué simplement sans s’éterniser. Sylvie Allouche joue avec le suspens, pour accrocher le lecteur.

Je ne vais pas vous dévoiler ce qui va se passer, car il y a une belle intrigue. Dans ce roman, il est beaucoup question de choix, de décisions, de risques, ainsi que de rencontres décisives.

Au niveau émotionnel, Sylvie Allouche n’édulcore pas. Elle n’occulte pas la violence verbale ou physique mais c’est fait de manière brève, sans s’étaler, parfois juste suggérée.

C’est un roman qui est une première lecture, pour jeune lecteurs, qui préparera à des lectures plus « réelles » comme le journal d’Anne Frank.

Je remercie les Éditions Syros de leur confiance.

Un funambule sur le sable

Gilles Marchand

Éditions Aux Forges de Vulcain, Août 2017,356 p., 19,50 €

Mes lectures Aux Forges de Vulcain

Rentrée littéraire 2017

4e de couv. :

Naître, grandir, aimer, enfanter : rencontrez Stradi, un jeune homme qui, malgré son handicap de naissance, mène sa vie avec un optimisme invincible. École, études, emploi, amours : Gilles Marchand nous propose un grand et beau roman d’éducation, un manifeste pour les pouvoirs de l’imagination et de la fantaisie. Le handicap de son héros ? Il est né avec un violon dans le crâne. Un vrai violon…

Mon Billet :

S’il y avait un seul livre de la rentrée littéraire 2017 que je voulais absolument lire, c’était celui-là. Pourquoi ? Parce que  c’est le second roman solo de  Gilles Marchand. Son précédent roman « Une bouche sans personne » est sorti l’année dernière et il m’avait touché dans la façon dont il avait abordé le problème de son héros.  Depuis quelques mois son éditeur joue avec nos nerfs… j’arrive après la bataille on dit déjà partout qu’il est excellent … alors je confirme et me voilà maintenant impatience de lire le prochain…

Lorsque j’ai commencé à lire les romans des Forges de Vulcain j’ai eu l’impression qu’ils avaient quelque chose en commun tout en étant différents. J’avais même trouvé des points communs que je cherchais ensuite dans les autres romans des Forges.

Voici les grandes lignes ou comment parler d’un livre sans spoiler :

Il y est question de relations familiales difficiles ou très complexes.

Il y est question d’enfances avec des problèmes

Puis vient l’adolescence et l’amitié. A la vie à la mort ! Période où tout est possible.

La solution est dans l’eau

Un petit grain de folie chez certains personnages

Un humour particulier

Une belle écriture avec ses codes particuliers, pas de pathos ni mièvrerie.

L’amour qui bouleverse tout.

Notion de temps et de progrès technologiques

L’idée de boucle. Le héros découvre qui il est et ce qu’il doit faire. La révélation.

Je vous vois sourire parce que vous allez trouver d’autres romans publiés hors les forges qui correspondent…  mais essayez de revoir les romans des Forges… faites le fameux pas en arrière très présent aux Forges avant d’aller vers le futur… Avez-vous vous aussi trouver des points communs ?

Les personnages de ce roman sont touchants. On est au plus près de ce qu’ils vivent.

Le handicap est présenté sous diverses formes et sans hiérarchisation.  Que ce soit un handicap visible ou invisible, qu’il soit physique ou psychique. Tous sont porteurs de souffrance. Il y a Stradi et Max, mais quand est-il du père de Stradi ? C’est un inadapté social qui a su faire son chemin, là on ne nous parle pas de handicap, et pourtant…

Le handicap Gilles Marchand nous en parlait aussi dans « la bouche sans personne », sur la nécessité de s’exprimer et de voir les belles choses de la vie.

Les personnages féminins sont forts. Que ce soit la mère de Stradi, Lélie ou la mère de Lélie, même la dame du premier… toutes sont des piliers qui les soutiennent les autres.

Gilles Marchand a une façon de raconter qui enlève aux sujets douloureux traités ce qui pourrait nous faire basculer dans le négatif, au contraire il y a une quête de bonheur même dans les petits détails. Prenons par exemple la souffrance mensuelle qu’on lui impose ainsi qu’à toute la famille, il y le petit cadeau (le bon point) que l’infirmière a besoin d’offrir.  L’histoire est très aboutie. On sait que le roman est fini au moment où notre héros est arrivé à la fin de son expérience. Il y a par moment des montées d’intensités très fortes  et la présence de l’océan renforce avec l’idée des vagues qui viennent se fracasser sur les rochers, et les rouleaux qui emportent sous l’eau.

La fin est sublime. Je ne dirais rien de plus !

La présence de la musique s’insère dans l’idée de temps et de tempo. On voit le temps passer au fur et à mesure que Max découvre les morceaux de musique. On voit aussi les rythmes changer.  Parfois lorsqu’il reste bloqué sur un morceau on a l’impression que le temps se fige pour lui. Cela fait aussi penser à l’adolescent qui ne veut pas grandir.

Ce que j’ai aimé c’est la pleine conscience de Stradi sur ce qu’il vit et sur la vie des autres.

Je remercie les Éditions des Forges de Vulcain pour leur confiance.

kokeshi coup de coeur
RL 2017
bouche sans personne

Article précédemment publié sur Canalblog

La sonate oubliée

Christiana Moreau

Éditions Préludes, janv. 2017, 256 p., 15,90 €

Mes Lectures Préludes

sonate oubliée

4 e de couv. :

À 17 ans, Lionella, d’origine italienne, ne vit que pour le violoncelle, ce qui la distingue des autres adolescents de Seraing, la ville où elle habite en Belgique. Elle peine toutefois à trouver le morceau qui la démarquerait au prochain grand concours Arpèges. Jusqu’au jour où son meilleur ami lui apporte un coffret en métal, déniché dans une brocante. Lionella y découvre un journal intime, une médaille coupée et… une partition pour violoncelle qui ressemble étrangement à une sonate de Vivaldi. Elle plonge alors dans le destin d’Ada, jeune orpheline du XVIIIe siècle, pensionnaire de l’Ospedale della Pietà, à Venise, dans lequel « le prêtre roux », Antonio Vivaldi, enseignait la musique à des âmes dévouées.

Mon billet :

J’avais très envie de lire ce roman après avoir vu la jolie couverture avec ces couleurs de ville dans la brume, avec cette jeune fille au bout d’un ponton comme arrivée au bout du monde. Ce n’est pas un pont. Est-ce qu’elle va s’arrêter  ou trouver moyen d’aller plus loin ? Est-ce une fin ou un commencement ?

Nous avons un roman qui fait une passerelle entre le présent et le passé. Deux jeunes filles qui vivent dans des villes d’eau. Il  y est question de ponts dans les deux villes, des ponts qui relient et séparent à la fois.

J’ai bien aimé les liens qui se tissent entre Lionella, la fille d’immigré italiens en Belgique, et la vie d’Ada cette jeune orpheline vénitienne. La thématique des racines n’est pas trop développée, je pensais qu’elle serait plus présente. Les deux jeunes filles ont deux langues communes celle de la musique et l’italien.

Les deux jeunes filles sont à l’âge des premiers émois amoureux et malgré les trois siècles qui les séparent, elles ont de nombreux communs. C’est ce qui permettra à Lionella d’être en empathie avec ce qu’elle lit de la vie d’Ada.

Il y a un effet de miroir Ada est pauvre et celui qu’elle aime est riche et cultivé, Lionella est beaucoup plus cultivée et  elle vit dans un milieu plutôt aisé alors que Kevin est pauvre et peu cultivé et il a quitté l’école tôt. Le personnage de Kevin est très intéressant  car il est dans l’ombre de Lionella et il la soutien à sa façon. Et inversement au contact de Lionella il fait tout pour s’en sortir. On ne peut s’empêcher de faire un parallèle entre Ada et Kevin sur certains points et pour d’autres on associe Ada et Lionella. Effet de miroir entre la Belgique et Venise… je vous laisse les découvrir !

C’est un roman tendre même si des sujets graves sont abordés, car les bons sentiments et la droiture morale ont une part privilégiée.

L’alternance (pas systématique) de la vie actuelle de Lionella et/ou Kévin et le cahier intime d’Ada font qu’on est autant pris par une intrigue et une autre. On attend le moment où ces vies se croiseront  même si c’est de façon virtuelle.

J’ai découvert  des choses sur la Venise du XVII e siècle, sur Vivaldi et sur la musique. Ce fut l’occasion aussi de ressortir les cd pour écouter quelques morceaux de cette œuvre immense.

J’ai passé un agréable moment de lecture à me demander si Lionella allait réussir son concours, si elle allait trouver l’amour, si Kévin avait un avenir, si Ada allait sortir de son orphelinat, retrouver sa mère, connaître l’amour….

On est sur la thématique du voyage initiatique et des choix que l’on doit faire… tous ces jeunes gens devront choisir leur avenir…

NB : En parallèle de ce roman je lisais un autre roman « les larmes noires de la terre » de Sandrine Collette et je n’ai pu m’empêcher de faire des connexions entre les deux. Dans les deux cas il y a un personnage qui s’appelle Ada avec des vies bien difficiles, de plus elles partagent  ce côté travailler pour payer une dette.

Je remercie les Éditions Préludes pour ce petit moment de dépaysement.

Article précédemment publié sur Canalblog