Une Partie de chasse

Agnès Desarthe

Éditions de l’Olivier, 2012, 156 p., 16,50 €

Existe chez points

Cercle Littéraire de la médiathèque

4e de couv. :
Au cours d’une partie de chasse, un homme tombe dans une galerie souterraine. Tristan est désigné pour rester sur les lieux tandis que les autres iront chercher du renfort. Mais les secours n’arrivent pas et la tempête se lève. Une longue attente commence. Tout en essayant de soutenir moralement celui qui s’est blessé en tombant (et dont il se sent si loin), Tristan se remémore la suite des événements. Il revit sa rencontre avec sa femme Emma, l’évolution de leur relation. C’est elle qui l’a convaincu de partir chasser, pour que les autres l’acceptent dans le cercle des hommes. Il repense aussi à sa mère malade dont l’image le hante encore aujourd’hui, au petit garçon docile qu’il était alors à son chevet. Et lui, qui a toujours plié sous la volonté des femmes, interroge enfin la place de son propre désir.

Anecdote de lecture :

Depuis des années j’achète des romans de cette autrice. Lorsqu’elle est venue près de chez moi je suis allée la rencontrer et je lui ai dit, ce qui l’a bien fait rire. Ce jour-là j’ai acheté et lu un de ses romans jeunesses « Frrrintek ». Il était temps que je livre un de ces romans adultes.

Je devais lire un roman pour le cercle littéraire de la médiathèque et j’ai oublié d’en emprunter un. Il me fallait donc trouver un roman qui soit chez moi et à la médiathèque.

Mes impressions de lecture :

Le roman débute par une scène surprenante qui peut déstabiliser le lecteur, mais on découvre que selon la focale les mots veulent dire une chose ou une autre.

On découvre ensuite un jeune homme qui  fait sa première partie de chasse avec trois voisins. Il n’est vraiment pas dans son élément. C’est sa femme qui désire qu’il s’intègre à la gente masculine du village. Son couple semble avoir perdu la passion et il veut tout faire pour reconquérir sa femme.

On sent la tension et la violence qui règne, l’appel du sang, j’avoue avoir pensé au film « délivrance » à ce moment là !  Il faudra attendre les trois quart du roman pour que le personnage principal comprenne. On sent que cela va mal finir.

Agnès Desarthe à tendu plusieurs fils de chaîne et en tissant la trame on aura une image plus claire de qui sont les personnages et ce qui est en jeu. Ainsi nous avons le présent avec cette partie de chasse, le passé avec les souvenirs des personnages et surtout ceux de Tristan, tantôt en monologue intérieur tantôt en racontant à l’autre, puis il y a un dialogue intérieur entre Tristan et le lapin de garenne. Et les trois fils se lient et se délient, parfois il  y a des nœuds.

Ces différentes trames narratives jouent une partition avec des contrepoints.

Ce que j’ai aimé ce sont les mots ou idées qui lient les différentes conversations. Par exemple il est question de boue dans le présent et bien lorsque cela renvoi aux souvenirs on parlera de boue au sens figuré. Ou encore il pleut et cela renvoi à un souvenir de pluie. Il ya ainsi des passerelles qui se créent entre toutes ces histoires.

Les dialogues intérieurs entre le lapin et Tristan traitent entre autre de vie et de mort, de sexualité et de reproduction, de sentiments et de consciences, animalité et d’humanité chacun a son ressenti et son point de vue en fonction de qui il est.

Un accident va se produire et faire basculer l’histoire. Les cartes vont être rebattues, le groupe va se scinder. Au niveau de l’espace on a un jeu entre intérieur et extérieur entre le lapin et Tristan, puis Tristan et un des personnages et les deux autres aussi intérieur et extérieur. L’intérieur/extérieur c’est aussi au niveau des conversations, tout n’est pas dit verbalement. Cela crée une certaine dynamique.

Un nouvel événement vient compliquer les choses. L’extérieur c’est aussi ce qui se déroule dans le village. Là aussi il y a une partie intérieure et une partie extérieure.

J’ai bien aimé le personnage de Tristan, il a un côté « lunaire » et naïf, avec ses pensées magiques « s’il vit tout va s’arranger »…

De nombreux rebondissements vont avoir lieu l’espace d’une journée. Et on a des surprises jusqu’à la fin.

Un roman que j’ai lu dans la même journée car je voulais savoir le fin mot de l’histoire.

Il me reste encore des romans à lire !

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