Les Chevalier du Tintamarre

Raphaël Bardas

Éditions Mnémos, 2020, 265 p., 19 €

Le mois de Raphaël Bardas sur Booken Stock

4e de couv. :

Avant d’être héros, chevalier ou prince, il faut savoir lever le coude !

Silas, Morue et Rossignol rêvent d’aventures et de grands faits d’armes tout en vidant chope de bière sur chope de bière à la taverne du Grand Tintamarre, qu’ils peuvent à peine se payer.

Lorsque la fantasque et très inégalitaire cité de Morguepierre, entassée sur les pentes d’un volcan, devient le théâtre d’enlèvements de jeunes orphelines et voit des marie-morganes s’échouer sur ses plages, les trois compères se retrouvent adoubés par un vieux baron défroqué et chargés de mener l’enquête. Les voilà lancés sur les traces d’un étrange spadassinge, d’un nain bossu et d’un terrible gargueulard, bien décidés à leur mettre des bâtons dans les roues… et des pains dans la tronche.

Mes impressions de lecture :

Je participe ce mois-ci au mois de Raphaël Bardas sur Book en Stock. Je vous invite à découvrir son travail grâce à ces interviews participatives.

J’ai démarré ce roman avec un peu de retard… rien que l’arrivée du roman est rocambolesque alors quand je l’ai commencé je me suis dit que je n’étais pas au bout de surprises.

J’avais été attiré par le fait que les personnages soient un peu « branques » et je n’ai pas été déçue. En effet les personnages créés par Raphaël Bardas ne sont pas des héros lisses et vertueux, bien au contraire. Ajoutez à cela une langue assez cru et vous avez des personnages de la rade de Morguepierre.

L’autre particularité de ce roman, qui n’est pas étrangère aux personnages principaux, c’est leur quête. Ils se retrouvent à enquêter dans un premier temps pour leur compte juste parce que l’un d’entre eux a assisté à un enlèvement. C’est très noble me direz-vous mais ils ne sont pas préparés à cela et donc partent un peu de travers.

Il est beaucoup question de sexe, débauche et alcool, bagarres… Morguepierre est un lieu où vivent les rebuts de la société, des marins recrachés par la mer… une sorte de purgatoire, c’est sale et ça pue. Les hauteurs ne valent guère mieux. Mais de toute cette déliquescence, il en ressort le pire et le meilleur de chacun, des rires et des larmes. Ils ont leur propre code de l’honneur.

On va les suivre dans leurs aventures (mésaventures) tantôt rocambolesques, tantôt plus profondes. Il y a un côté roman de Cape et d’épée pour certaines scènes, avec une touche de Don Quichotte dans leur quête et en même temps il y a comme des airs de héros antiques. C’est une combinaison très particulière.

Ce qui m’a aussi plu c’est cette construction qui va de l’eau à l’air. On est dans une certaine verticalité qui n’a rien de l’élévation des âmes, avec tout des passages dans des zones souterraines. C’était très intéressant de suivre les personnages dans cet univers aux multiples facettes.

En ce qui concerne la langue, c’est vrai que « gouaille » est un terme très approprié pour la définir. Il y a aussi des aspects très théâtraux dans la langue et les situations, avec des dialogues savoureux. Le roman débute par un texte dans une autre tonalité extrait « des Tergiversations » d’un aventurier des faubourgs, maître Rossignol (qui est le personnage musicien de l’équipe). Il y a aussi deux lettres. Je signale la présence de ces textes car cela donne l’occasion de voir un autre travail d’écriture.

Je remercie Dup et Phooka de m’avoir fait découvrir ce jeune auteur français.

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