Une saison à Hydra

 Elisabeth Jane Howard

Trad . Cécile Arnaud

Intro : Sybille Bedford

Editions de la Table Ronde, La Petite Vermillon, 2020, 544 p., 8,90 €

Existe aussi au Quai Voltaire pour ce qui aime le grand Format.

Mes lectures de la Table Ronde

4e de couv. :

À soixante et un ans, Emmanuel Joyce est un dramaturge à succès. Accompagné de sa femme Lillian et de son manager dévoué Jimmy Sullivan, qui partage leur vie nomade, il s’apprête à quitter Londres le temps de repérer une comédienne pour la production de sa dernière pièce à Broadway. Alors qu’aucune candidate ne fait l’affaire, surgit l’idée de confier le rôle à Alberta, sa secrétaire de dix-neuf ans, tout droit sortie du presbytère de son père dans le Dorset. Seulement, il faudra lui apprendre le métier. Ils embarquent pour l’île grecque d’Hydra où Jimmy aura six semaines pour faire répéter l’ingénue, tandis qu’Emmanuel tâchera de renouer avec l’écriture. Lillian, fragilisée par sa maladie de cœur et dévastée par la mort de leur fille survenue plusieurs années auparavant, profitera de cette parenthèse loin des mondanités du théâtre pour tenter d’exorciser ses démons. Pourtant, elle ne sait se défaire de certains tourments : et si Emmanuel s’éprenait de la délicieuse Alberta? Le temps d’un été brûlant, la dynamique qui lie les quatre exilés prend une tournure inattendue, et la vie de chacun change de cap.

MES IMPRESSIONS DE LECTURE :

 Ce roman est une belle surprise pour moi. Je vous avais parlé de la saga des Cazalet lors de la sortie du premier tome, je vais bientôt vous parler du deuxième tome et du plaisir que j’avais eu. Mon expérience est différente ici, comme le roman aussi me direz-vous.

J’avais lu les deux premiers chapitres il y a un an… je suis contente de ma découverte aujourd’hui. Il faut savoir que c’est un roman qui se déroule en 1958 et surtout qu’il a été publié en anglais en 1959. C’est un roman qui a passé la barrière des années, peut-être est-ce dû à la traduction de 2019 de Cécile Arnaud. Je vous laisse découvrir aussi l’introduction de Sybille Bedford.

Nous avons quatre personnages d’âge différents un couple  Emmanuel (61 ans) et Lillian (44 ans) puis Jimmy la trentaine et Alberta 19 ans qui gravitent autour de ses deux planètes.

Chacun a son passé assez chargé, il y est beaucoup question de perte de repères parentaux. Ils ont tous au moins perdu un de leur parent jeune et cela a eu des conséquences dans leur développement.

L’histoire débute sur la dernière frasque d’ Emmanuel, il aime sa femme mais ne peut s’empêcher de se laisser tenter par les starlettes et les jeunes secrétaires… Lillian s’inflige ses souffrances car elle l’aime… et comme pour enfoncer un peu plus le clou, Lillian a le cœur fragile au sens premier du terme.

On sent dès le début du roman qu’on est sur un point de bascule. Il ne manque qu’une goutte pour faire déborder le vase, on imagine alors toutes les conséquences dramatiques. D’autant qu’on est dans le milieu du théâtre, de la représentation…

Arrive alors dans leur vie un être pur « Alberta », Lillian lui propose de devenir la secrétaire de son mari. Est-ce que Emmanuel va la séduire, la pervertir ou est-ce elle qui va le faire succomber ? L’arroseur arrosé ?

Emmanuel incarne un rôle du génie à qui ont passe tout les excès. On le trouve presque antipathique, on l’étiquèterait presque de « salop » de l’histoire. L’ogre dévoreur. D’ailleurs certains des chapitres qui lui sont dédiés sont à la troisième personne, alors que les chapitres avec le point de vue des autres personnes sont à la première personne.

On va découvrir les personnages en profondeur au fur et à mesure que l’intrigue progresse. On va mieux les comprendre, les cerner.

Alberta va servir de déclencheur de par son honnêteté, son bon sens et sa fraîcheur elle va provoquer des bouleversements profonds. Elle va réaligner les planètes…

Le séjour à Hydra, est une parenthèse qui va se révéler décisive…

J’ai beaucoup aimé la thématique du masque (rien à voir avec ce que l’on vit). Les conventions sociales et le personnage qu’on attend que vous incarniez, du masque que vous portez dans la sphère plus intime pour vous protéger et aussi pour répondre à une attente… Ceci est encore plus « naturel » qu’on est dans le milieu de la comédie et du drame.

La thématique de la fuite en avant, ne jamais se poser, rester nomade, ne pas avoir d’attache pour rester libre etc. Le choix d’une vie de Saltimbanque pour sans cesse se renouveler, rebondir ne vous en dirais plus pour vous laisser profiter des émotions de la découverte. Le mouvement et la vitesse se retrouve aussi dans les moyens de locomotion Train, avion, bateau, voiture, âne et marche… la vie qui va avec change de rythme en même temps.

On passe de l’Angleterre et les racines familiales, à la légèreté de New-York pour finir avec la Grèce berceau des tragédies antiques…

J’ai retrouvé des thématiques que j’affectionne celle de la famille et des éléments naturels…

Je vous laisse découvrir vos propres centres d’intérêt et votre émotion face à l’écriture.

Je remercie les Éditions de la Table Ronde, La Petite Vermillon de leur confiance.

Bonne lecture.

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Qui en parle ?

Jangelis

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