Le vieil incendie

Elisa Shua Dusapin

Éditions Zoé, août 2023, 140 p., 16,50 €

Rentrée automne 2023

Dans ma médiathèque il y a…

Cercle de lecture

4e de couv :

Après quinze ans d’éloignement, Agathe, scénariste à New York, retrouve Véra, sa cadette aphasique, dans la bâtisse du Périgord où elles ont grandi. Elles ont neuf jours pour la vider. Les pierres des murs anciens serviront à restaurer le pigeonnier voisin, ravagé par un incendie vieux d’un siècle. Véra a changé, Agathe découvre une femme qui cuisine avec agilité, a pris soin de leur père jusqu’à son décès, et communique avec sa sœur en lui tendant l’écran de son smartphone.

C’est dans une campagne minérale qu’Elisa Shua Dusapin installe son quatrième roman, peut-être le plus personnel à ce jour. À travers un regard précis et affirmé, empreint de douceur, elle confronte la violence des sentiments entre deux sœurs que le silence a séparées.

Mes impressions de lecture :

Ce que j’ai aimé dans ce court roman, c’est rien n’est vraiment résolu à la fin et tout n’est pas dit, un peu comme dans la vraie vie. Elisa Shua Dusapin nous laisse avec des questions et des doutes. Une écriture où la concision laisse au lecteur la possibilité de se glisser.

C’est un roman a la première personne, on n’a donc pas accès à ce que pense Véra, juste ce qu’elle écrit ou fait.

Quand je lis des romans sur ce thème de la famille, ici la sororité : Est-on obligé d’aimer et avoir d’avoir de l’intimité avec les membres de notre famille ?

On découvre deux sœurs avec des séquelles des non-dits ou des mal dits. Pourquoi la plus jeune est devenue aphasique ? Pourquoi l’ainée est partie à l’adolescence aux États-Unis ? Et est-elle devenue dialoguiste ? cependant on se demande qui a le plus envie de s’exprimer.

Le sujet « l’une est restée avec le père et l’autre est partie » me touche beaucoup. Cela soulève des questionnements. Le personnage d’Octave le voisin lui a su partir pour les études et débuter sa vie d’adulte et revenir et envisager un avenir. Octave et le père des sœurs a tissé de liens avec son voisin.

Elles vont devoir vider la maison de leur enfance en quelques jours, 9 jours c’est tout à la fois court pour renouer avec son passé et son avenir et très long quand on ne peut pas se laisser aller.

On va évidement voir resurgir des bribes du passé que la maison, les objets et le voisinage et la nature. Cela permet de comprendre certaines choses et parfois avoir des regards différents entre les deux sœurs.

On a le père mais qu’en est-il de la mère ? je vous laisse découvrir la place qu’elle tiens dans cette dynamique familliale. Il est aussi question de maternité et non maternité.

J’ai attendu l’élément déclencheur qui leur permettrait de s’ouvrir l’une à l’autre, mais Elisa Shua Dusapin n’a fait qu’entrouvrir des fenêtres. À nous d’imaginer un avenir.

Le lieu est très particulier c’est maison qui est comme un terriers, une tanière au milieu de la forêt. Ce cocon qui va être démonté pour devenir autre chose. Est-ce que cette relation entre sœur va aussi devenir autre chose ?

J’ai beaucoup aimé cet environnement dans la forêt et la présence de ce lac dans l’ombre. L’ombre joue un grand rôle, on a l’ombre du château, l’ombre du passé…

Un autre sujet va venir croiser d’autres lectures que j’ai en ce moment. Les grottes, les souterrains qui permettent de faire passer des messages au lecteur.

La saison où se déroule cette cette histoire n’est pas anodine. On est en novembre entre le 6 novembre et le 14 novembre !

Il faut que je lise les autres romans qui sont dans ma PAL.

Et vous connaissez-vous cette autrice et ses romans ?

NB : il y a dans ce roman plusieurs scènes où notre narratrice se retrouve au milieu d’un partie de chasse. Et c’est une chose qu’on doit surveiller (mercredi, samedi et dimanche » par chez moi lorsqu’on va se balader dans les collines. Dernièrement, on a dû faire demi tour…