Mary Toft ou La reine des lapins

Dexter Palmer

Trad. Anne- Sylvie Homassel

Éditions de la Table Ronde, 6 janv 2022, 448 p., 24 €

Mes lectures de la Table Ronde

Rentrée Hiver 2022

1726, Godalming. John Howard, médecin et chirurgien, enseigne les vertus de la rationalité à son apprenti Zachary Walsh, le fils du pasteur. Son savoir est toutefois mis à rude épreuve le jour où la femme d’un paysan des environs donne naissance à un lapin, mort et démembré. Faut-il y voir une volonté divine ?
Quand cet événement isolé devient chronique, John comprend que rien dans son expérience de médecin de campagne ne l’a préparé à résoudre une telle énigme. Il s’en remet aux meilleurs chirurgiens londoniens et, l’affaire étant parvenue aux oreilles du roi George, Mary est transportée à la capitale.
Miracle, monstruosité, punition divine, malformation rarissime… ou supercherie ? Tout l’art de Dexter Palmer est de faire douter le lecteur du XXIe siècle, qui finit par attendre, lui aussi, un nouveau
miracle.

Mes impressions de lecture :

Mes impressions de lecture :

Ce début de roman m’a fait penser que je dois lire « souviens-toi des Monstres » de Jean-Luc A d’Asciano et « Lilliputia » de Xavier Meauméjean… avec ces « freaks » qui sont exposés qui fascinent et font peur, pulsion et répulsion.

J’ai vu que Mary Toft  a existé, son histoire est connue, j’ai découvert.

J’ai bien aimé comment le rationnel s’oppose à l’irrationnel jusqu’à un certain point. On a le docteur  et son épouse qui sont des personnes qui se basent sur la science et ce qui est avéré, de l’autre le pasteur qui est dans les mystères de la religion, jusqu’au cas Mary Toft.

On a avec Zachary un regard moins formaté (même s’il est le fils du pasteur et l’apprenti du docteur).  Il est témoin privilégié. C’est un personnage de roman de formation. On va avoir les interrogations d’un novice.

Ce roman montre la place de la femme dans la médecine, et dans la société de son époque. Les manuels médicaux qui sont commentés mettent en exergue les idées de l’époque. Le rôle de l’épouse, de la mère. L’enfantement est au cœur du problème. Mary Toft qui a perdu des enfants de maladie, ce besoin d’enfanter pour avoir une place dans la vie. On a la femme du médecin qui n’a pas d’enfant, alors que la femme du pasteur en a, Zachary qui va passer de l’une à l’autre. On a celle qui s’épanouie en s’occupant des bonnes œuvres sous la tutelle de son époux… la galerie de portrait est vaste.

Ce qui m’a intéressé c’est le rôle de  l’écrit, des livres. On voir d’un côté le pasteur se référer à la bible et de l’autre le médecin qui lit Locke ou d’autres penseurs ou médecin.

Je me suis laissée emporter par la narration de Dexter Palmer, auteur que je ne connaissais pas. Il y a des crescendo dans ce qu’il raconte. Cela monte en intensité et en horreur. Un roman très prenant  qui fait sourire et grincer des dents à la fois.

Je remercie les Éditions de la Table Ronde de leur confiance.

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