Son espionne royale (9) et les conspirations du palais

Rhys Bowen

Trad. Blandine Longre

Éditions Robert Laffont, La bête noire, avril  2022, 369 p., 14,90 €

Mes lectures Robert Laffont

4e de couv. :

Londres, 1934.
La ville est en ébullition. Le prince George, duc de Kent et fils du roi, doit épouser la princesse Marina de Grèce. Or il est connu pour ses nombreuses frasques. La reine confie donc à Georgie une mission de la plus haute importance : introduire Marina dans la jeune élite dorée londonienne et, surtout, empêcher que les rumeurs concernant son fiancé ne parviennent jusqu’à ses oreilles.
Mais le soir de l’arrivée de Marina, Georgie découvre un cadavre dans la cour de Kensington Palace. La victime n’est autre qu’une ancienne maîtresse du prince George. De toute évidence, quelqu’un cherche à gâcher la noce…

Mes Impressions de lecture :

OMG la fin de cet épisode !!!! La suite vite….

Je sais une chronique ne doit pas commencer comme cela, mais quand vous lirez la dernière ligne de ce roman vous direz comme moi, lecteurs/lectrices qui suivaient les aventures de Georgie…

Bon allez on rembobine le film… non elle ne veut toujours pas devenir actrice comme sa mère !

On retrouve dans cet épisode les petits ingrédients habituels mais avec la petite épice supplémentaire qui donne du piquant à chaque nouvelle aventure de notre Lady préférée. Je vous conseille de lire les aventures dans l’ordre pour être dans l’ambiance de cette série. Évidemment l’autrice a mis toutes les infos nécessaires pour qu’un lecteur qui tomberait sur cet épisode puisse suivre cependant il y a des subtilités qu’on ne s’explique pas.

Nous sommes en novembre 1934 quelques temps après le retour du voyage à Hollywood. Lady Georgina essai de retomber sur ses pattes. Elle pense avoir réglé son problème de logement pour quelques temps quand tout à coup sa situation change. Et là on se demande quel lieu va-t-elle nous faire découvrir ?  Dans quelle galère va-t-elle se fourrer ?

On a situations amusantes et on se dit tiens on va être dans du léger. La voilà à nouveau en charge d’une princesse qui vient épouser son royal cousin, mais rien à voir avec « le mystère bavarois ».

On découvre avec le palais de Kensington un nouveau lieu et de nouveaux personnages, même pour Georgie… tout en ayant le noyau dur sur qui elle peut compter ou pas ! On explore un peu plus les dessous de cette société.

Lady de Ranoch a grandit depuis la première mésaventure, elle a pris de l’assurance bien sûr il lui arrive encore de faire des gaffes, des maladresses… et ne parlons pas de Queenie…

Dans ce roman il est beaucoup question d’expressions et de phrases à double sens dont un personnage étranger a du mal à comprendre les subtilités ce qui donne lieu à malentendus et de la mauvaise humeur, je voulais saluer le travail de la traductrice qui a su retranscrire ces jeux de mots.

Sous des dehors de cosy mystery, voire de comédie Rhys Bowen aborde des sujets de société, on a le fond historique et politique, la place des femmes, ainsi que la sexualité et tout ce qui en découle. Argent, drogue et pouvoir…

C’est série c’est ma petite récréation, ma série « doudou », on aime bien en parler entre lectrices.   

Vous l’avez peut-être déjà lu… j’ai  vu qu’il était sorti fin avril… le prochain épisode cet automne ?

Je remercie les Éditions Robert Laffont, La Bête Noire de leur confiance.

Challenge 15K #11.Au pays de Candy : un livre, un auteur, une saga doudou

Challenge #payetonslip

Sur ce blog vous pourrez trouver les tomes précédents !

Son Espionne Royale mène l’enquête (1)

Son Espionne Royale et le mystère Bavarois (2)

Son Espionne Royale et la partie de chasse (3)

Son Espionne Royale et la fiancée de Transylvanie (4)

Son Espionne Royale et le collier de la Reine (5)

Son Espionne Royale et les douze crimes de Noël (6)

Son Espionne Royale et l’Héritier Australien (7)

Son Espionne Royale et la reine des cœurs (8)

Mary Toft ou La reine des lapins

Dexter Palmer

Trad. Anne- Sylvie Homassel

Éditions de la Table Ronde, 6 janv 2022, 448 p., 24 €

Mes lectures de la Table Ronde

Rentrée Hiver 2022

1726, Godalming. John Howard, médecin et chirurgien, enseigne les vertus de la rationalité à son apprenti Zachary Walsh, le fils du pasteur. Son savoir est toutefois mis à rude épreuve le jour où la femme d’un paysan des environs donne naissance à un lapin, mort et démembré. Faut-il y voir une volonté divine ?
Quand cet événement isolé devient chronique, John comprend que rien dans son expérience de médecin de campagne ne l’a préparé à résoudre une telle énigme. Il s’en remet aux meilleurs chirurgiens londoniens et, l’affaire étant parvenue aux oreilles du roi George, Mary est transportée à la capitale.
Miracle, monstruosité, punition divine, malformation rarissime… ou supercherie ? Tout l’art de Dexter Palmer est de faire douter le lecteur du XXIe siècle, qui finit par attendre, lui aussi, un nouveau
miracle.

Mes impressions de lecture :

Mes impressions de lecture :

Ce début de roman m’a fait penser que je dois lire « souviens-toi des Monstres » de Jean-Luc A d’Asciano et « Lilliputia » de Xavier Meauméjean… avec ces « freaks » qui sont exposés qui fascinent et font peur, pulsion et répulsion.

J’ai vu que Mary Toft  a existé, son histoire est connue, j’ai découvert.

J’ai bien aimé comment le rationnel s’oppose à l’irrationnel jusqu’à un certain point. On a le docteur  et son épouse qui sont des personnes qui se basent sur la science et ce qui est avéré, de l’autre le pasteur qui est dans les mystères de la religion, jusqu’au cas Mary Toft.

On a avec Zachary un regard moins formaté (même s’il est le fils du pasteur et l’apprenti du docteur).  Il est témoin privilégié. C’est un personnage de roman de formation. On va avoir les interrogations d’un novice.

Ce roman montre la place de la femme dans la médecine, et dans la société de son époque. Les manuels médicaux qui sont commentés mettent en exergue les idées de l’époque. Le rôle de l’épouse, de la mère. L’enfantement est au cœur du problème. Mary Toft qui a perdu des enfants de maladie, ce besoin d’enfanter pour avoir une place dans la vie. On a la femme du médecin qui n’a pas d’enfant, alors que la femme du pasteur en a, Zachary qui va passer de l’une à l’autre. On a celle qui s’épanouie en s’occupant des bonnes œuvres sous la tutelle de son époux… la galerie de portrait est vaste.

Ce qui m’a intéressé c’est le rôle de  l’écrit, des livres. On voir d’un côté le pasteur se référer à la bible et de l’autre le médecin qui lit Locke ou d’autres penseurs ou médecin.

Je me suis laissée emporter par la narration de Dexter Palmer, auteur que je ne connaissais pas. Il y a des crescendo dans ce qu’il raconte. Cela monte en intensité et en horreur. Un roman très prenant  qui fait sourire et grincer des dents à la fois.

Je remercie les Éditions de la Table Ronde de leur confiance.

Les détectives du Yorkshire. T7. Rendez-vous avec la menace

Julia Chapman

Trad. Dominique Haas et Stéphanie Leignel

Éditions Robert Laffont, 25 nov 2021, 354 p., 14,90 €

Mes lectures Robert Laffont

4e de couv. :

Après un enlèvement qui l’a terrifiée, Delilah Metcalfe tente de retrouver ses esprits. Or les ennuis ne font que commencer : elle a découvert qu’une menace pesait aussi sur son coéquipier et prétendant Samson O’Brien. Pour le protéger d’une mort certaine, elle va devoir prendre ses distances avec lui alors même qu’elle vient de propulser les émotions de son partenaire à des sommets étourdissants… Et convaincre les habitants de Bruncliffe de l’aider ! Hélas, nombreux sont celles et ceux qui ont des griefs envers Samson. Car qui fait du tort à un seul en menace beaucoup…

Mes impressions de lecture :

Julia Chapman nous a fait patienter l’année dernière avec le premier tome d’une nouvelle série qui se déroule en Ariège, voir « L’auberge ». Donc les fans de Samson et Delilah, dont je fais partie, trépignaient d’impatience.

Je trouve ce septième tome un peu différent des précédents ce qui redonne une nouvelle impulsion à l’histoire. Dans ce tome c’est la trame secondaire qui devient principale. Les petites enquêtes locales vont passer  au second plan (vols et affaires Procter Immobilier).

Cette fois-ci on se focalise sur l’affaire « Samson » et ses accusations de trafiques de drogue et flic ripoux. Julia Chapman avait placé quelques pièces du puzzle dans les tomes précédents nous laissant dans l’expectative. Plusieurs pistes, le doute, qui est pourri ? Delilah va devoir prendre des décisions et décider en qui elle peut avoir confiance. Fera -t-elle le bon choix ?

Ce nouvel opus va aussi jouer sur les apparences trompeuses, qui est qui ? Physiquement ou moralement.

Dans ce tome il est beaucoup question de choix, de chaque décision il en découlera des conséquences plus ou moins dramatiques que ce soit  Delilah, Troy, etc… et Samson…

Mon personnage préféré « Ida » va jouer  un rôle décisif, elle va se surpasser !

On va retrouver dans cet épisode tous les personnages du village que nous avons croisé lors des enquêtes précédentes dans des rôles inattendus ! On est toujours avec l’idée de « clan » Delilah va-t-elle arriver à fédérer tout ce petit monde ?

Julia Chapman va mettre en place dès le chapitre 12 une notion de temps qui va accélérer l’intensité des événements on n’est pas minute par minute mais presque. La mise en place d’un plan chronométré qui va mettre le lecteur dans l’action même s’il ne sait pas ce qui va se passer. Mais comme tout plan minuté tout ne va pas se dérouler comme prévu !

On va avoir la focale qui va changer selon le moment on aura même le sentiment de « Calimero » dans ce maelström.

Le rôle des animaux est très important que ce soit Calimero, Tigger, Thor ou Cupidon chacun va avoir à  participer à sa manière…

J’ai beaucoup rit car certaines scènes sont assez surréalistes, ces héros ordinaires vont lutter avec leurs armes…  Je pense notamment au doux Barry qui va se surpasser… d’ailleurs je me demande si dans le prochain épisode il n’y aurait pas un petit quelques chose le concernant…  il faut attendre la fin de l’aventure pour se poser la question.

Je me suis régalée à suivre les multiples rebondissements et les scènes d’action (de poursuite  avec véhicules locaux).

Comme d’habitude Julia Chapman garde quelques fils à rembobiner avec une fin nous laisse entrevoir de nouveaux dangers et mystères…

Je remercie mes éditions Robert Laffont de leur confiance.

Voir sur ce blog : Julia Chapman

Son espionne royale (7) et l’héritier Australien

Rhys Bowen

La Bête Noire, Éditions Robert Laffont, mai 2021, 363 p., 14,90 €

Mes lectures La bête Noire

Série : Son Espionne Royale

4e de couv. :

Comté du Kent, Angleterre, 1934.
Passer un smoking pour le dîner, utiliser une fourchette pour la viande, une autre pour le poisson… Franchement, quel intérêt à toutes ces simagrées ? C’est pourtant bien ce à quoi va devoir se plier Jack Altringham, héritier du duc d’Eynsford fraîchement débarqué d’Australie.
Pour l’aider, une seule candidate, la charmante Georgie. Mais, dès son arrivée à Kingsdowne Place, dans le Kent, elle découvre que certains membres de la famille d’Eynsford se donnent beaucoup de mal pour mener la vie dure à son élève. Et quelques jours plus tard, le duc meurt poignardé.
Aux yeux de tous, Jack est le suspect parfait. Sauf pour Georgie qui va tout faire pour démêler le faux du vrai entre petits secrets, rancune de classe et vengeance à froid…

Mes impressions de lecture :

Lorsqu’on suit une série on fini par prendre des habitudes, par exemple visuelles. Pendant 6 épisodes nous avions une couverture avec une charte graphique très identifiable, des couleurs vives, le personnage principal mis en avant et un bandeau avec le titre (je fais court, je ne suis pas spécialiste) et voilà que le tome 7 a une couverture différente. J’ai failli passer à côté en croyant que la série passait en petit format ce qui entraine généralement un changement. C’est un détail me direz-vous mais cela surprend. J’avais besoin de le dire. « Ah c’est lectrices qui aiment que les séries soient bien identifiables sur leur étagère ! ».

La question suivante est : « est-ce que le contenu à changé », car c’est là le plus important !  J’ai découvert une légère modification… rien un détail. Cette série fonctionne comme si la narratrice (et personnage principal) écrivait son journal intime. Ici point de date, l’indication de lieu  a été gardé. Il s’agit toujours du journal intime. Parfois dans sa façon de s’adresser à on journal on a l’impression qu’elle parle au lecteur.

Dans le tome précédent nous avons eu une hécatombe, des meurtres parfois déguisés en accident mais une série de meurtres. Point d’escalade ici, on se demande à quel moment le crime va avoir lieu. Rhys Bowen joue ici avec nos nerfs et ceux de ses personnages. On sent la montée en tension. Jusqu’au moment fatidique. Et l’enquête commence. Comme on est dans un cosy mystery ce qui compte c’est l’atmosphère et la mise en situation qui est importante, ainsi que l’humour. Tout y est !

Nous avons un nouveau lieu, une nouvelle famille aristocratique et donc une nouvelle galerie de portraits savoureux parfois à la limite de la caricature. Rhys Bowen force le trait sur les défauts de certains, ce qui contribue à rendre amusante la série. On retrouve quelques personnages emblématiques et surtout Lady Georgiana et Darcy. D’ailleurs leur couple a un peu évolué. Georgie va sur ses 24 ans… elle a mûrie depuis le premier épisode, un peu moins gaffeuse, mais elle a l’art de se mettre dans des situations difficiles !

Ce roman met en face à face l’aristocratie anglaise des années trente et le reste de la population. La domesticité  est en train d’évoluer mais dans ces grandes familles il y a encore des liens particuliers liés à la loyauté et à la tradition. Il y a des questionnement sur la place et le rôle des femmes, est abordé le thème de l’héritage…

Nous avons donc le monde de l’aristocratie, le monde artistique, le monde des domestiques et le monde des enfants, leurs relations sont parfois bien compliquées…

Arrive dans cette aventure un éleveur de mouton australien, qu’on a propulsé héritier du duché, pas du tout au fait des règles de conduites, cela donne lieu à des scènes cocasses et des incompréhensions entre ces deux continents.

La partie sexualité est menée par la mère de Georgie, son amie Belinda et un nouveau personnage Lady Virginia la vieille dame n’en rate pas eu pour parler de ses anciennes expériences amoureuses/sexuelles. Nous avons aussi le duc Cédric qui a un faible pour les jeunes hommes qui l’entourent.

Bien sûr lorsque le drame à lieu c’est un policier assez bourru qui vient enquêter Lady Georgiana va le seconder tant sur l’enquête que sur la diplomatie dont il faut faire preuve  avec la duchesse. Là aussi on frôle la caricature à effet comique.

Côté enquête les fausses pistes et les indices multiples ne laissent pas prévoir la solution. Que de rebondissements !

J’ai bien aimé cette aventure, j’ai appris des choses et j’ai passé un bon moment distrayant et c’est avec impatience que j’attends les prochaines mésaventures de Georgie.

Je remercie les Éditions Robert Laffont, La bête noire de leur confiance.

Sur ce blog :

Tome 1 Son Espionne Royale mène l’enquête
Tome 2 Son Espionne Royale et le mystère Bavarois
Tome 3 Son Espionne Royale et la partie de chasse
Tome 4 Son Espionne Royale et la fiancée de Transylvanie
Tome 5 Son Espionne Royale mène l’enquête et le collier de la Reine
Tome 6 Son Espionne Royale et les douze crimes de minuit

La saga Cazalet. T3 Confusion

Elisabeth Jane Howard

Trad. Anouk Neuhoff

Éditions de la Table Ronde, mars 2021, 512 p, 23 €

Mes lectures de la Table Ronde

4e de couv :

Mars 1942. Polly et Clary, les deux cousines encore enfants dans Étés anglais et qui, adolescentes, avaient la part belle dans À rude épreuve, ont aujourd’hui dix-sept ans et n’aspirent qu’à une chose: échapper à l’étau familial en quittant Home Place pour Londres.
Polly est encore sous le choc du décès de sa mère, Sybil, qui a succombé au cancer qui la rongeait. Clary, dont le père Rupert n’a plus donné signe de vie depuis le mot apporté par un soldat français, est sur le point de perdre espoir. Au chagrin des deux héroïnes s’ajoute la frustration face au silence borné du clan Cazalet: les adultes se refusent à parler des choses graves, et continuent de les considérer comme des enfants.
À quel modèle les deux jeunes filles peuvent-elles bien s’identifier ? Leur cousine Louise abandonne sa carrière d’actrice pour devenir mère de famille. Leur tante Rachel est à ce point dévouée à ses parents qu’elle laisse s’éloigner sa précieuse amie Sid. Et pendant que Zoë, la belle-mère de Clary, s’éprend d’un Américain, les in délités d’Oncle Edward à l’égard de Tante Villy menacent de tout faire voler en éclats.
Malgré les sirènes et les bombardements, Londres est toujours plus attirante que Home Place, où règnent un froid glacial et une atmosphère de plomb.

Mes impressions de lecture :

Ce troisième tome débute vraiment à la suite du tome 2. On retrouve les personnages chacun avec ses préoccupations, ses questionnements et ses doutes.

Ce qui me surprend c’est que tome après tome c’est de découvrir à chaque fois un pan supplémentaire de l’intimité des protagonistes. Que cela concerne la vie des personnages avec leurs projets ou leur passé, leurs expériences heureuses ou malheureuses, tout ce qui est des pensées et des actes. Mais cela peut aussi aller dans la découverte de leur corps. Cela peut partir d’un vêtement ou d’un aspect physique pour aller vers les pulsions sexuelles ou la maladie. De la joie à la souffrance.

J’ai remarqué dans ce nouveau tome l’importance du corps et des effets miroir. On a de plus en plus, me semble t-il, d’écho entre la jeunesse et la vieillesse. Les personnages âges semblent décliner rapidement comme si l’usure de la guerre se faisait plus sentir que j’ai les jeunes. Est-ce le fait de commencer par le décès de Sybil qui a marqué mon esprit ? Ou est-ce voir Miss Millicent si démunie ?

On retrouve bien sûr le thème de l’adultère, avec la différence entre les hommes et les femmes qui ne voient pas les choses de la même façon. Nous sommes en 1942.

J’aime toujours autant Polly et Carry et leurs questionnements quand à leur avenir. La mort de Sybil et le poids de la guerre jouent un rôle aussi dans leur réflexion.

On sait combien cette période est une époque de changements sociaux déjà amorcés lors de la précédente guerre.

La vie quotidienne avec les rationnements et les coupons complique bien des choses. Être à la campagne et presque en huis clos pour une partie de la famille cela donne à la vie de tous les jours un autre rythme. Je ne sais pas dans quelle mesure la période que nous vivons ne rentre pas en résonance avec ce qu’on lit et donne au texte une autre saveur.

J’ai aussi trouvé très intéressant les différents types de logements décrits car ils révèlent des éléments de la vie des personnages. Prenons le premier chapitre (pour ne pas trop dévoiler) on a la grande maison et les autres autour, mais très vite on est dans la chambre de Sybil, avec son mobilier et ses effets personnels. Et Polly repart avec un carton… on découvrira d’autres chambres au cours de ce roman, on va du général au particulier à un détail.

C’est une série où le moindre détail semble avoir son importance.

Et dire qu’il faudra attendre encore quelques mois pour avoir la suite de cette saga.

Je remercie les Éditions de la Table Ronde de leur confiance.

Loveday & Ryder. T3 Meurtre en coulisse

Faith Martin

Trad. Alexandra Herscovici-Schiller

Éditions Harper Collins, nov 2020, 285 p., 14,90 €

série « Loveday & Ryder » Tome 3

4e de couv. :

1960. Alors que la ville d’Oxford se prépare pour le premier concours de beauté Miss Miel au Old Swan Theatre, une des principales candidates est retrouvée morte. Un suicide ou l’élimination d’une concurrente gênante ?
Dans cette atmosphère de compétition féroce, la liste des suspects est interminable. Pour mener l’enquête, pas le choix : il faut se fondre dans la masse. Et quand, à son grand embarras, la jeune policière Trudy Loveday se retrouve à intégrer les rangs des prétendantes à la couronne, elle découvre un monde où, en coulisse, tous les coups bas sont permis.
Entre mauvais tours, chantages et duperies, elle et le Dr Clement Ryder doivent rapidement repérer le coupable, avant que l’événement devienne une course mortelle pour remporter le prix…

Mes impressions de lecture :

Pour la petite histoire, j’ai découvert cette série lorsque j’avais un partenariat avec les éditions Harper Collins. Et puis, il y a eu le confinement II et un changement dans les services et puis adieu partenariat. C’est la vie ! Maintenant je suis accro à cette série et il me fallait ce nouvel épisode des enquêtes de Loveday et Ryder. Ce cosy mystery a fait mon bonheur ce week-end avec un temps un peu mitigé !

J’aime beaucoup cette série qui se déroule en 1960 à Oxford, car c’est une période assez peu visitée. Le personnage principal est une jeune femme de 19 ans qui est policière stagiaire. Elle est consciente de sa place dans la société et dans ce corps de métier qui s’ouvre à peine aux femmes. Fille d’un conducteur de bus et d’une mère au foyer, chez qui bien sûr elle vit encore. Ces perspectives d’avenir son se marier et tenir sa maison. Cependant ce n’est pas ce qu’elle envisage. Elle est sage, disciplinée et droite elle veut devenir une policière à part entière, ce qui n’est pas encore envisageable. Son chef hiérarchique est contre l’ouverture du métier aux femmes. Cantonnée à des tâches assez restreinte elle a eu la chance de se faire remarquer par le coroner le Dr Clément Ryder avec qui elle a déjà mené deux enquêtes «  le corbeau d’oxford » et « un pique-nique presque parfait ».

Cette fois-ci c’est une amie à elle qui lui « apporte cette nouvelle affaire » et c’est elle qui va la transmettre au Dr Clément Ryder qui l’écoute et la conseille.

Voilà donc Clément Ryder et Trudy Loveday partis dans une nouvelle aventure très féminine.

On découvre le monde très particulier d’un concours de beauté « amateur ». Cette enquête va surtout mettre en scène des femmes. Il est question de jalousie,  de rivalité, de chantage, de vengeance, de séduction et de compétition. La naïve Trudy se laissera t-elle berner par tous les faux-semblants et les coups bas ?

Ce concours met en évidence le peu de perspectives des jeunes femmes. Devenir miss Miel c’est la possibilité d’un ailleurs possible.

A plusieurs reprise la parole est donnée au criminel qui rode dans les coulisses, le lecteur en sait donc un peu plus.

Trudy Loveday va prendre des décisions qui « égratignent » ses convictions personnelles autour de la loi. Elle grandit.

J’aime l’enthousiasme de Trudy et son besoin de faire le bien. Elle apprend à contourner son chef pour pouvoir mener des enquêtes avec Ryder. La complicité de la stagiaire et du coroner donne lieu à des scènes amusantes. Ce que j’aime ans cette comédie policière c’est l’humour et les réparties de Trudy Loveday car elle est très spontanée et respectueuse.

Les différences sociales son une thématique de cette série, que ce soit homme/femme ou riche/pauvre.

Je me demande quand sortira la prochaine enquête de ce duo, car la fin amorce un changement…

Elmet

Fiona Mozley

Trad. Laetitia Devaux

Folio, 8 avril 2021, 320 p, 8,10€

Mes lectures Folio

4e de couv. :

« Le sol regorgeait d’histoires brisées qui tombaient en cascade, pourrissaient puis se reformaient dans les sous-bois de façon à mieux resurgir dans nos vies. »
John est venu s’installer avec ses enfants, Cathy et Daniel, dans le Yorkshire rural où était née leur mère. Ils y construisent une petite maison, bordée par la forêt et la voie ferrée. Dans ces paysages tour à tour désolés et enchanteurs, les deux enfants grandissent en marge des hommes, chassant pour se nourrir et recevant, pour toute éducation, quelques leçons d’une voisine. Mais un gros propriétaire terrien, Mr Price, menace de les expulser si John refuse de passer à son service. Ravivant un passé trouble, ce chantage déclenche dans la région un crescendo de violence. Jusqu’où John ira-t-il pour protéger les siens ?

Mes impressions de lecture :

C’est un roman où les personnages sont étranges. Cette famille qui se coupe du monde et non pas au fin fond de l’Amérique, non une forêt anglaise, cette proximité géographique donne l’impression que c’est à côté de chez nous. On nous explique bien l’origine de cette mise à l’écart du reste du monde, on peut comprendre le père. L’autre fait troublant c’est la proximité temporelle c’est aujourd’hui.

On est loin de l’image de l’Angleterre touristique. C’est l’Angleterre des laissés pour compte.

C’est un roman à la première personne, c’est Daniel, 13 ans, qui raconte. Mais il y a souvent le « Cathy et moi », Cathy a 15 ans et c’est sa sœur. Il y a la présence imposante du père et l’absence totale de figure maternelle. Sauf si on considère Vivien comme la figure féminine.

Il y a  à la fois la quête de sécurité et le danger sous-jacent. Cette forêt joue presque le rôle de l’île celle qui protège en les coupants du monde ou qui devient le piège, une prison.

Le contraste aussi réside dans ce père qui par ses activités met en danger ses enfants alors qu’il veut les préserver.

On va découvrir en même temps que Daniel des personnages singuliers, inquiétants, des histoires entourées de violence. Cela crée une certaine ambiance étrange. Une histoire qui tient en haleine le lecteur.

Il est question de corps et de terre. C’est bien plus que le thème des racines. Le père est tout en muscle, Cathy devient femme, Vivien à des problèmes de hanches…

La thématique de la forêt est très importante non seulement comme environnement mais aussi comme symbole. D’autres éléments symboliques sont présents qui ajoutent à l’atmosphère de cette narration.

C’est un roman qu’on a du mal à poser. J’ai lu les 80 pages sans m’en rendre compte en me disant « waouh ». Après lecture il faut laisser décanter les idées de Fiona Mozley. Cela m’a rappelé ce que j’avais ressenti en lisant « Les enfants de l’eau noire » de Joe Lansdale ou « Mortes-Eaux » d’Andrew Michaël Hurley.

Je remercie Folio de leur confiance.

Bonne lecture !

Qui en parle ?

Maeve

À rude épreuve

La saga des Cazalet. Tome 2
Elisabeth Jane Howard
Trad. Cécile Arnaud
Editions de la Table Ronde, 8 octobre 2020, 571 + 37 p., 24 €

Mes Lectures de la Table Ronde

cazalet 2

4e couv. :
Septembre 1939. La famille Cazalet, réunie à Home Place, apprend l’entrée en guerre de l’Angleterre à la suite de l’invasion de la Pologne. On ferme les demeures londoniennes les unes après les autres pour se mettre à l’abri dans le Sussex, où les préoccupations de chacun – parent, enfant ou domestique – sont régulièrement interrompues par les raids allemands.

Deuxième tome de la saga des Cazalet, À rude épreuve reprend le fil de l’existence de personnages dont Elizabeth Jane Howard continue d’explorer les secrets les plus enfouis, alors que l’Angleterre subit de plein fouet le conflit mondial tant redouté.

Mes impressions de lecture :

Elisabeth Jane Howard (1923-2014) a publié ce deuxième tome de la Saga Cazalet en 1991 mais la traduction française date de 2020.

Dans la continuité du tome 1 nous retrouvons des personnages déjà rencontrés et d’autres qui vont venir apporter leur histoire.

Cette partie de l’histoire débute en septembre 1939 et se termine en hiver 1941.

En début de volume on retrouve l’arbre généalogique et les domestiques de la maison Cazalet. Cela peut rassurer les lecteurs. Ayant lu le tome 1 il y a déjà plusieurs mois j’ai bien aimé commencer par cette vision panoramique des personnages.

La thématique principale liée à l’époque est bien entendu celle de la guerre et des implications politiques. On va aussi voir comment les civils vont se préparer. Première réaction faire sortir le plus de personne de Londres. La famille Cazalet se retrouve dans le même village où ils passent une partie de l’année à la belle saison. Ce sont des privilégiés économiques mais aussi parce qu’ils s’exilent volontairement sur leurs propriété. Mais à côté d’eux on va découvrir les « évacués » avec toutes les différences culturelles. On va rencontrer les premiers grâce aux enfants ce qui donne une version particulière. Richesse et pauvreté, campagne et ville, famille et isolement. Puis, en temps de guerre il va y avoir différentes étapes…

Ce roman fait la part belle aux relations hommes / femmes, toute une époque. Epoque de changements. La place des femmes dans la famille, dans la société, les études et dans les préparatifs de la guerre. On sent les tensions et les envies qui bouillonnent surtout dans la jeune génération, surtout lorsqu’elle réalise que les parents ne sont pas tel qu’ils sont en société.

On va découvrir la femme en tant qu’épouse, mère, puis maîtresse… les imbroglios de l’adultère avec les secrets, la culpabilité surtout chez la femme, les grossesses non désirées. Le deuil et la perte de l’enfant. L’homosexualité féminine…

La place dans la société, les études et les rôles dans cette deuxième guerre mondiale. L’expérience de la première guerre mondiale a mis en évidence leur importance même si on les cantonne à l’intendance et aux soins…

Les interactions au sein des différentes familles et les enjeux selon les origines.  La place de la culture diffère d’une éducation à l’autre. La jeunesse est portée vers la musique, la peinture, l’écriture, la comédie… (Tiens encore une jeune fille voulant devenir comédienne… ça me rappelle quelque chose !).

De la vie quotidienne au destin de la nation on va suivre les petits et grands drames qui vont jalonner le destin de ces personnages.

La découverte de l' »autre » à travers d’autres familles et des ressortissants juifs  allemands ou autres étrangers. C’est aussi l’Europe que les jeunes vont découvrir à travers les informations.

Ce que j’aime bien dans les sagas familiales c’est m’attacher à certains personnages et les voir évoluer dans l’existence. Elisabeth Jane Howard explore ici les couples, comme ans d’autres textes mais aussi l’apprentissage des jeunes filles…

La thématique de la mémoire est très présente, entre les souvenir de la première guerre mondiale, le souvenir de personnes décédées ou la perte de mémoire de certaines personnes ont a toute la panoplie.

Si les 571 pages vous inquiètent je vous assure qu’il ne faut pas. La succession de scènes qui durent à chaque fois quelques pages à peine entrainent les lecteurs  dans l’intimité des personnages. On dirait qu’un faisceau de lumière éclaire un décor et qu’on voit vivre les gens le temps d’une scène. Il y a beaucoup de mouvements, c’est très vivant. On n’a pas le temps de s’ennuyer. On court avec les enfants, on les voit évoluer. On voit aussi le temps de l’attente… de la guerre…

Elisabeth Jane Howard manie les dialogues avec brio pour nous faire découvrir les personnages et faire avancer les l’intrigue. Elle utilise aussi la correspondance et les journaux intimes. toutes c’est divers types d’écritures permettent au lecteur de ne pas se lasser.

J’ai pris encore fois grand plaisir à me laisser emporter par ses chroniques familiales. Plus que quelques mois pour attendre le tome 3… dont on peut lire les trente premières pages pour patienter !

Je remercie les éditions de la Table ronde de leur confiance.

table ronde
étés anglais
saison Hydra quai volt

Loveday & Ryder. T2 Un pique-nique presque parfait

Faith Martin

Trad. Alexandra Herscovici-Schiller

Éditions Harper Collins, juin 2020, 281 p, 14,90€

En librairie le 17 juin 2020

Babelio / Editions Harper

pique-nique

4e de couv. :

Été 1960. Après une fête de fin d’année organisée par les étudiants de St Bede’s College sur les berges d’une rivière, le corps d’un certain Derek Chadworth est retrouvé flottant dans les eaux de Port Meadow. Et si tous les jeunes gens présents sur les lieux affirment que la mort de Derek est accidentelle, aucun d’entre eux ne peut attester avoir bel et bien aperçu l’étudiant à la fête. Confronté à des témoignages vagues qu’il juge peu crédibles, le Dr Clement Ryder décide d’ouvrir une enquête, assisté de la jeune policière Trudy Loveday, qui entreprend de se faire passer pour une étudiante de St Bede’s College. Trudy arrivera-t-elle à gagner la confiance des élèves et percer le mystère qui entoure la mort du jeune homme le plus populaire de l’université ? Car une chose est sûre : Derek Chadworth n’était pas un étudiant comme les autres…

Ma chronique :

J’avais adoré le premier tome « Le corbeau d’oxford » et c’est avec plaisir que j’ai retrouvé ce duo improbable. Cette deuxième enquête est encore meilleure que la première puisqu’il y a moins de « présentation ». On peut la lire indépendamment mais bien entendu vous perdriez un petit quelque chose sur la partie qui touche aux personnages récurrents.

Quand je dis improbable c’est parce qu’on a d’une part une jeune femme policière stagiaire, issue de la classe ouvrière, elle a 19 ans elle est inexpérimentée car cantonné aux tâches subalternes par son supérieur. En 1960 les femmes dans la police ne sont pas bien vues/ venues. D’autre part on a un Coroner ancien chirurgien réputé avec un bon carnet d’adresse et porte feuille bien rempli, mais avec un gros problème qu’il essai de cacher, il a la maladie de Parkinson.

Nous sommes à Oxford été 1960. L’enquête va se dérouler dans le milieu estudiantin et l’aristocratie. Il ne faut pas faire de vague et n’égratigner personne. Pas facile lorsqu’on est en quête de vérité.

Ce qui aurait pu passer pour un accident va se compliquer au fur et à mesure que Ryder gratte le verni accompagné par la jeune et perspicace Trudy. Ils ne s’en laisseront pas compter. Qui était réellement la victime ?

Les sujets de réflexion ne manquent pas dans ce roman policier plutôt cosy mystery. La place de la femme est au cœur de l’histoire. Jusqu’où doivent aller les jeunes filles pour sortir de leur milieu et du carcan de la société britannique des années 60.

La société anglaise est aussi passée au peigne fin avec les classes sociales et l’écho de la deuxième guerre mondiale. Ex : ce n’est pas à portée de toutes les femmes de passer son permis de conduire alors que leurs mère ou tantes on conduit des ambulances pendant la deuxième guerre mondiale.

En fait chaque lecteur va trouver son angle de vue.

Faith Martin glisse quelques éléments comme une chanson, une publicité,  un événement public pour bien ancrer son  histoire dans cet été 1960.

C’est un roman à la troisième personne. Le lecteur en sait donc plus que les protagonistes. Ce qui m’a plus c’est qu’on est dans « la tête » de personnage que l’on suit, du coup c’est presque un « je » qu’on entend

Dès le début tout le monde se focalise (même le lecteur) sur un personnage antipathique, arrogant et imbu de sa personne, ce qui va le pousser à agir… avec lui c’est une autre facette d’Oxford qu’on va découvrir.

Les touches d’humour et les situations incongrues permettent de dédramatiser certaines situations graves. Je pense notamment à un certain coup de pied bien senti en réaction face à un comportement pour le moins déplacé.

J’aime beaucoup les prises d’initiatives de Trudy qui la mettent souvent en danger ou en porte à faux, mais ce qui lui permet de réagir et d’apprendre sur le terrain car c’est ce qui lui plaît.

Si avec Ryder elle apprend son métier et les coulisses des affaires j’aime qu’elle garde sa fraîcheur et la naïveté de la jeunesse, tout en étant consciente de la noirceur de la société.

Je remercie Babelio et les Éditions Harper Collins pour cette agréable lecture que j’attendais avec curiosité. Le troisième tome devrait sortir en fin d’année, croisons les doigts.

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harper collins

Sur ce blog :

corbeau oxford

Article précédemment posté sur Canalblog

Étés anglais

La saga des Cazalet. Tome1

Elisabeth Jane Howard

Trad. Anouk Neuhoff

Éditions de la Table Ronde, 12 mars 2020,576 p.,  24 €

Mes Lectures de la Table Ronde

En librairie le 12 mars 2020

étés anglais

4e de couv. :

Juillet 1937. À Home Place, au cœur du Sussex, jardiniers, femmes de chambre et cuisinière sont sur le pont. La Duche orchestre le ballet des domestiques avant l’arrivée de ses trois fils, Hugh, Edward et Rupert Cazalet, en chemin depuis Londres avec épouses, enfants et gouvernantes. Où dormira Clary, adolescente mal dans sa peau en plein conflit avec sa belle-mère? Quelle robe portera Villy, ancienne ballerine désormais mère au foyer? Polly, terrorisée à l’idée qu’une guerre éclate, s’entendra-t-elle avec sa cousine Louise qui rêve de devenir actrice? Rachel, la seule fille de la Duche, trouvera-t-elle un moment pour ouvrir la précieuse lettre de son amie Sid?
Non-dits, chamailleries, profonds chagrins… Aux préoccupations des adultes font écho les inquiétudes des enfants, et à la résilience des femmes, qu’elles soient épouses, fillettes ou domestiques, répond la toute-puissance – ou l’impuissance – des hommes. L’été regorge d’incertitudes mais, sans l’ombre d’un doute, une nouvelle guerre approche : entre pique-niques sur la plage et soirées auprès du gramophone, il faudra inventorier lits de camp et masques à gaz.

Ma chronique :

J’aime beaucoup l’écriture de Elisabeth Jane Howard et l’acuité de son regard sur ses contemporains. En 1937, elle avait à peut près le même âge que les deux gamines qu’on voit évoluer dans se monde qui change. Bien qu’elle n’est commencé à écrire cette saga en 1983 ont ne peut s’empêcher d’imaginer l’écrivaine se plonger dans ses souvenirs.

Lorsque j’ai vu la couverture de ce premier tome j’ai trouvé qu’elle représentait bien cette société de nantis anglais. Je dirais même que le mot vert anglais m’est venu à l’esprit quoiqu’ici il tirerait presque sur le kaki foncé. Vous allez dire que c’est superflu mais avouez que tenir entre les mains un livre agréable à lire c’est un petit instant de plaisir. En effet le livre est souple et malgré le nombre de page il s’ouvre bien.

Elisabeth Jane Howard décrit les couples de la haute société britannique dans le moindre détail.

Dans étés anglais » on découvre cette famille dans l’intimité. Chaque scène ressemble à un tableau qui nous révèle les personnages de l’intérieur de leur tête, de leur demeure (ou entreprise), puis en société. L’idée de ses différents angles de vue donne une certaine richesse au texte.

On retrouve parfois des effets de miroir (image inversée). Par exemple Mrs Cazalet va s’acheter deux robes et repart avec trois car la couturière est bonne commerçante. Et elle a besoin de réconfort, de penser un peu à elle. Une autre scène nous montre Phyllis la femme de chambre qui voulait s’acheter une robe d’été soldée et finit par acheter un coup de tissus, car elle doit faire attention à son maigre budget. On va ainsi avoir le montant annuel de ses gages et le prix des robes que sa maîtresse va s’acheter en une seule fois.

Un autre effet miroir avec les mêmes personnages. Madame en couple qui subit les relations sexuelles de son mari ; Alors que Phyllis 24 ans ne voit son fiancé que quatre fois par an. Ils n’ont pas les moyens de se marier et elle émue lorsqu’il lui passe le bras sur ses épaules au cinéma.

Côté homme on voit le fiancé de Phyllis courtois et droit, alors que le mari de Mrs Cazalet la trompe allègrement.

On retrouve cette dualité dans le récit assez souvent cela crée des comparaisons sur le plan moral et économique.

Polly et Louise sont cousines germaines d’à peu près le même âge à un ou deux ans près. Mais elles ont un vécu différent. Le père de Polly est revenu de la première guerre mondiale blessé et son frère le père de Louise est revenu indemne. Polly elle va acheter des objets pour se constituer une sorte de trousseau petit à petit, alors qu’on va voir Louise s’acheter un poisson rouge… elles n’ont pas la même maturité.

Une fiche détachée reprend tous les personnages, ce qui peut à l’occasion nous remettre les personnages à leur place. Dans l’ensemble il n’y a pas de soucis pour enregistrer chaque personnage car l’écrivaine à su mettre la lumière sur chacun. Cependant c’est un livre qu’il ne faut pas poser trop longtemps.

C’est un roman parfait pour les lecteurs de longues sagas. L’écrivaine va nous raconter dans le détail des scènes qui mettent en avant toute la palette des sentiments humains pas toujours reluisant. On va découvrir qu’à chaque âge il y a des préoccupations différentes, on va suivre les personnages dans leurs petites cachotteries, leurs dénis ou leurs émois.

On va découvrir cette Angleterre qui a encore des stigmates de la première guerre mondiale au sein de ses familles qui essai de ne pas voir arriver la catastrophe… ce premier tome se termine avec la fin de la paix. On vit bien les moments clés de l’Histoire mais vu depuis la sphère familiale.

J’ai pris grand plaisir à me plonger dans ce monde protégé. Je n’en avais jamais entendu parler. Il faut dire que je ne lis pas en VO et comme il n’existait pas de traduction c’était donc difficile, je ne connais pas n’ont plus la série. Parfois dans d’autres histoires on peut avoir une référence à tel ou tel roman, mais là rien.

J’ai bien entendu aimé tout ce qui concernait la condition féminine. Elisabeth Jane Howard n’hésite pas à jouer avec l’ironie sur certains sujets.

J’espère lire le tome 2 cet automne.

Je remercie les Éditions de la Table Ronde de leur confiance.

table ronde

NB : je lis depuis quelques mois une série plus légère « son espionne royale » qui se déroule en Angleterre en 1932, et c’est drôle d’entrecroiser certaines informations.

Article précédemment publié sur canalblog