Une vie entre deux océans

Margot L. Stedman

Trad. Anne Wicke

Éditions Stock, 2013, 446 p., 22,90 €

Lu dans le cadre « un livre contre une chronique » Libfly / Editions Stock

4e de couv. :

Ma Chronique :

Tout d’abord, bien que ce ne soit pas le premier roman de chez Stock que je lis, c’est  en tout cas la première fois que je vois un dessin en couverture. Je pensais qu’il s’agissait d’une jaquette, eh bien non, c’est un remarquable travail graphique qui relie le bleu nuit habituel à la représentation d’un phare qui est le symbole fort de ce roman. Le lien entre les deux est un effet papier déchiré qui représente l’écume des vagues… déchirés comme les cœurs des protagonistes.

Quand à l’histoire, elle m’a transportée à l’autre bout du monde. C’est un roman aux multiples rebondissements. Ce qui était prenant, c’est que l’on suivait un personnage dans ses réflexions et raisonnements et puis tout à coup on passait aux visions de l’autre et là nous n’avions pas du tout la même façon d’aborder le sujet, conclusion ce que l’autre déduit de nos actions n’est pas forcément ce que l’on ressent.

J’ai appris beaucoup de choses sur les phares et leurs habitants au temps où les phares n’étaient pas automatisés. Notamment l’utilisation du mercure et ses conséquences. Entre Paradis et enfer à la fois protégés et prisonniers.

On suit les personnages de 1918 à 1950 avec une grande partie consacrée à 1922-1930. On est à une autre époque ou la rectitude, la conscience professionnelle et l’honnêteté passaient en priorité. Les sentiments et le bien-être  personnels étaient étouffés.

On n’arrive pas à imaginer les ravages de la première guerre mondiale et ses conséquences à long terme, en particulier à l’autre bout du monde. Ceux qui sont revenus sont très tourmentés et influencent ceux qui n’y sont pas allés. Par exemple : le suicide des femmes qui ne supportent plus de s’occuper de leur maris estropiés, ou le manque d’hommes valides pour toutes les jeunes filles à marier…

Des êtres au bord de l’abîme, presque à la lisière de la folie … Tout tourne autour de la limite assez trouble que ce soit entre deux océans, entre le bien et le mal, entre la vie et la mort. Et une question récurrente jusqu’où sommes nous libres dans nos choix.

Je suis très sensible aux thèmes liés à la maternité /paternité et j’ai trouvé intéressant la façon de voir le sujet. C’est comme si on le voyait d’en haut du phare avec les 360 °c de vision. Les joies et les tristesses, ses drames,  sont décrites sans pathos, ce n’est pas du tout larmoyant.

Un autre thème qui m’est cher est celui de la lumière, qui est ici omniprésent. Nous avons la lumière émanent du phare qui par intermittence,  crée des zones d’ombre.

Le thème de l’eau est évidemment très présent de part la situation géographique.

C’est une lecture qui vous prend aux tripes et j’avoue que j’ai était souvent émue et en particulier à la fin.

Je remercie Libfly et les Editions Stock de m’avoir fait découvrir cette belle histoire.

Article précédemment publié sur Canalblog

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