François Szabowski
Aux Forges de Vulcain, 2011, 267 p., 16€90
LU DANS LE CADRE DE
L’OPERATION UN EDITEUR SE LIVRE / LIBFLY/ AUX FORGES DE VULCAIN

4 e de couv :
Benoît Bonvin, jeune cadre dynamique (ou à peu près tout le contraire), quitte Paris, encore imbibé des alcools de la veille, pour se rendre à un repas de famille dans la paisible commune de Grandville. La grande fête, minutieusement organisée par sa mère, est mise en péril quand la sœur de Benoît, Nathalie, décide à la suite d’une dispute de s’enfermer dans sa chambre, et déclare ne jamais vouloir en sortir. L’évènement fait resurgir des histoires qu’on avait voulu oublier, les nerfs se tendent, les verres et les plats défilent (les verres surtout), et la situation devient rapidement ingérable. Au fil des pages se dévoilent l’hypocrisie, les vices, les difficultés à dire, et à se mouvoir au sein d’un groupe qui réunit des étrangers, et que l’on nomme par convention une famille.
Ma chronique :
Première question lorsque l’on prend un livre de François Szabowski dans les mains c’est de se demander dans quelles aventures rocambolesques de l’âme humaine il va nous entraîner, car les titres ne nous avancent pas beaucoup…
Un repas de famille à Grandville, le fils prodigue en est l’invité d’honneur. Et c’est toute une famille qui est décortiquée.
Nous traversons la plupart de ses vies comme dans un état d’ébriété, une sorte de brouillard envahi l’esprit des participants.
On a plusieurs facettes de l’alcoolisme et la dégénérescence, l’alcoolisme et ses hallucinations, l’alcoolisme et son rapport à l’autre (liens sociaux), l’alcoolisme et la violence…
Les protagonistes sont préoccupés par leurs drames intimes. Il y a comme une dichotomie entre le physique et le psychisme.
Il y a toute une réflexion sur les mots, les non-dits et les mot dits, et ceux qui sont maudits.
On peut lire ce roman comme une vision cynique et/ou ironique des relations au sein de la famille mais aussi une vision assez touchante des souffrances des gens qui essaient de vivre après des drames.
Des monologues intérieurs nous apprennent plus sur les sentiments des personnages.
Des dialogues entrecoupés de silences, les personnages semblent distraits, perdus dans leurs pensées.
Il y a des collisions entre les pensées. Le passé et le présent se percutent. Le texte se fait de plus en plus sombre au fur et à mesure que les personnages se plongent dans les méandres de leurs réflexions, malgré le côté grotesque des situations (ex : Benoît et son expédition, le dessert dans le jardin etc.). Parfois on est dans une ambiance glauque, voir malsaine. Puis les voix s’éteignent comme si un rideau tombait sur une scène… on voit presque la lumière baisser…
La mort rode, c’est un des fils rouge de cette histoire… mais qui est réellement en vie ?
Des questions restent sans réponse… L’auteur nous laisse imaginer des choses relatives aux fait divers de Grandville.
C’est un roman au bord de l’abîme à la frontière de la folie…
C’est un roman qui entre en résonance avec d’autres lectures :
« Mme Bovary » de Gustave Flaubert entre autre à cause de Bonvin qui fait penser à Bovin et donc Bovary.
« Et si je me suis caché » de Geoffroy Lassachagne, surtout à cause de se grand frère qui revient et qui bouleverse tout ce qui est enfoui, sans parler des thèmes de l’adolescence et de l’alcoolisme.
« Les impliqués » de Zygmunt Miloszewki qui traite des relations familiales et d’une théorie qui explique que nous émettons une sorte de champs magnétique qui influencerait ceux qui pénètrent dans cette zone.
NB : Je me suis demandé dans quelle mesure ce repas de famille était celui dont François Chabeuf se souvenait pour écrire son roman.
NB : « Majorettes » une référence au surnom des bouteilles de vin (oui ça date !) ????
Article précédemment posté sur Canalblog
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