Paris-Berry

Frédéric Berthet

Éditions de la Table Ronde, Coll. Vermillon, avril 2023, 110 p., 6,60 €

Mes lectures de la Table Ronde

4e de couv. : Pourquoi s’installe-t-on à la campagne en hiver, dans une maison d’emprunt? «Pour écrire un roman, évidemment.» Hélas, le narrateur de Paris-Berry voit son attention sans cesse détournée de son objet. Chaque fois qu’il va se frotter à sa machine à écrire, un souvenir l’en éloigne – la vue sur le rocher de Vincennes depuis son balcon parisien –, ou une visite inopinée – la jeune héritière en route vers le Sud –, voire un accident domestique – la chambre bleue sous un torrent d’eau.
Puisque la voie du roman se dérobe devant lui, Frédéric Berthet se lance sur les chemins de traverse. Ses chroniques, d’une gravité enjouée ou d’une drôlerie éperdue, semblent en suspension.

Mes impressions de lecture :

Tout d’abord, je tiens à dire que j’adore cette couverture avec ses feuilles qui s’envolent au milieu des arbres dénudés.

J’avais déjà été sous le charme de « Simple journée d’été » de Frédéric Berthet et cet ouvrage confirme ce que j’ai ressenti à l’époque.

Cet ouvrage est une parenthèse dans nos vies à mille à l’heure, il change notre rythme de lecture. Cent pages c’est sensé être vite lu, si vous voulez vraiment vous laisser bercer par ces histoires du quotidien il faut le savourer, s’en délecter.

Ce n’est pas un journal, ce ne sont pas des nouvelles, c’est un entre deux ou tout autre chose. Cela m’a fait penser à des micro-nouvelles qui se dérouleraient dans un temps précis et un lieu précis dans la vie de Frédéric Berthet. On est parfois dans l’anecdotique, dans la réflexion et puis se dessine le portrait d’un homme avec toutes ses facettes. On aussi de belles description de personnes/personnages en quelques traits. il y a un côté croquis de paysage, d’instantanés de scènes de la vie quotidienne…

Des textes assez brefs qui peuvent parfois vous laissez songeur, vous amuser…. L’aspect nostalgique renvoie à vos propres souvenirs, ou sensations de déjà vu/ressenti mais dit avec des mots qui donnent un charme supplémentaire.

Certaines évocations sont plus touchantes comme le rêve de Michel Déon.

Le rêve tient une place importante. Et on a parfois l’impression que le narrateur-auteur est dans un état de rêve éveillé.

J’ai souri avec la scène de Barthes dans le restaurant. Cela m’a d’autant plus amusé que j’ai lu récemment une BD qui parlait de la mort de Roland Barthes et de la théorie du complot.

J’ai aussi beaucoup aimé la place du « mot » dans ses réflexions d’auteur. On sent que les mots et leurs significations ont une grande importance.

C’est un auteur qui doute de tout, alors il tâtonne, cherche la précision qui parfois semble lui échapper. Je n’ai pas eu la sensation qu’il affirme et impose bien au contraire il nous convainc par ses petites quêtes intimes.

Ces textes ont été écrits entre décembre 1991 et avril 1992 et nous renvoient parfois à des préoccupations de l’époque, mais il reste intemporel sur le fond.

Je remercie les Éditions de la Table ronde, La petite Vermillon de leur confiance.

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Jérome

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