Stöld

Ann-Helén Laestadius

Trad. Anna Postel

Éditions Robert Laffont, Pavillons, 25 août 2022, 446 p., 21,50 €

Mes Lectures Robert Laffont

Rentrée littéraire automne 2022

4e de couv. :

C’est l’hiver au nord du cercle polaire arctique. Elsa, neuf ans, est la fille d’éleveurs de rennes samis. Un jour, alors qu’elle se rend seule à skis à l’enclos, elle est témoin du meurtre brutal de son faon, Nástegallu. Elle reconnaît le criminel : Robert, un Suédois du village voisin qui harcèle sa famille et sa communauté depuis des années.
Mais celui-ci la menace de mort et la petite fille, terrorisée, garde le silence. Dix ans ont passé. Face à l’indifférence des autorités et de la police, la haine et les menaces à l’encontre du peuple sami n’ont cessé de s’intensifier. Et lorsque Elsa se retrouve à son tour prise pour cible, quelque chose en elle se brise : le poids du secret, le traumatisme et la peur qu’elle porte depuis son enfance refont surface, libérant une rage nouvelle, celle de vaincre et de vivre.
Stöld retrace la lutte d’une jeune femme pour défendre son héritage et sa place dans une société où la xénophobie fait loi, et dans laquelle les idées modernes se heurtent à une culture façonnée par les traditions et la peur.

Mes impressions de lecture :

Il y a quelques années j’ai lu un roman policier « la loi des same » de Lars Petterson qui se déroulait dans la communauté sami et j’avais été impressionnée par les règles qui régissent la vie dans cette communauté et l’extérieur.

J’ai eu envie de lire ce roman pour avoir un autre regard sur la Suède dont on nous vante la qualité de vie. La société suédoise en prend pour son grade dans cette partie du pays.

La moitié de l’histoire se déroule lorsque Elsa est petite. Elle est témoin direct d’un acte criminel sur son faon, elle découvre son jeune renne et son « assassin » qui la menace. On va suivre cette petite fille traumatisée et découvre que la police ne fait rien depuis des années. Les rennes on un statut particulier, ils sont assimilés à des animaux domestiques. Et les tuer est considéré comme un vol et non du braconnage.

En commençant cette histoire par une gamine qui ne comprend rien à ce qui ce passe, à toute cette injustice qu’elle ressent que ce soit les non-dits dans sa communauté, à l’école ou autour de la police, cela permet au lecteur qui ne connais pas le sujet d’apprendre en même temps qu’elle. On a heureusement quelques moments plus innocents qui font du bien.

Ann-Helén Laestadius a su recréer un climat oppressant et anxiogène, avec toutes les tensions que ce soit du côté des samis ou des braconniers et anti lapons. Chacun ressent une injustice.

Elle n’idéalise pas les lapons, elle met bien en avant leurs défauts de cette société avec des codes stricts. Nous avons la grand-mère mémoire ancestrale qui a intégré la religion chrétienne aux cultes ancestraux ce cumul «d’interdits» et de règles créent un carcan assez fermé. Nous avons le fils qui a hérité de la charge d’éleveur de renne. Il a épousée une femme hors du cercle. On va voir que pour Marika ça n’a pas été facile d’être intégrée et il lui ait encore reproché de ne pas être samie. Elle a pourtant appris la langue, les us et coutumes… On a la jeune génération qui est encore plus révolté par ce subit leur peuple.

On a la thématique du mal-être qui peut aboutir au suicide. C’est un peuple assez taciturne, des taiseux avec des rythmes de vie particuliers et des relations familiales très codifiées.

Le fait que ce soit une voix féminine qui prend la parole montre aussi l’évolution des comportements. Elsa est allée à l’école en ville.

On a de nombreuses scènes qui nous montrent le quotidien des ces communautés. On voit aussi les problèmes liés aux changements climatiques et les changements dans les modes de vie.

Le texte est émaillé de vocables samies avec un glossaire en fin de volume, cela donne encore plus à cette ambiance singulière.

On  n’est pas dans de l’exotisme, on au cœur même des conflits. On a de nombreux aspects de la vie quotidienne qui sont expliqués. C’est très intéressant.

Je vous laisse découvrir ce roman aux tensions dramatiques très fortes.

Je remercie les Éditions Robert Laffont de leur confiance.

Challenge VLEEL « un auteur traduit »

Challenge 15 k #7 Juliette je t’aime « un personnage féminin en héroïne »

Une réflexion au sujet de « Stöld »

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