Comment je suis devenue UN ROBOT

Nadia Coste

Editions Syros, mars 2019, 209 p, 6,95 €

Mes lectures Syros

4e de couv. :

Pourquoi ne pourrait-on pas s’aimer, quel que soit son corps ? Défi relevé avec franc-parler et bonne humeur par Nadia Coste !  

Quand on grandit, notre corps change, parfois plus vite qu’on ne le voudrait… Pour Margot, c’est encore plus compliqué. Victime d’un accident alors qu’elle traversait la rue, elle se retrouve avec une main et un pied artificiels qu’elle a du mal à accepter. Mais sa meilleure amie Ambre, toujours impertinente et combative, refuse de la laisser s’apitoyer sur son sort. Personne n’a un corps parfait, chacun a le droit de s’aimer comme il est !

Ma chronique :

Le titre de ce roman est à double sens. Je suis partie sur une interprétation et l’autrice sur une autre. Elle a su jouer avec l’ambigüité. Vous ne comprenez pas de quoi je parle, ce n’est pas grave,  je ne veux pas dévoiler certaines choses alors il faut le lire !

Ne vous laissez pas abuser par cette couverture rose, la vie n’est pas toute rose, la douceur qu’elle suggère est vraiment en arrière plan. On s’en prend plein le cœur dès le départ. Les scènes et les phrases sont percutantes.

C’est un roman à deux voix. Deux narratrices avec une alternance dans les chapitres. Dans un premier temps on se dit qu’on va avoir deux points de vue sur le même problème. Mais heureusement cela va plus loin et chacune va dériver sur son problème personnel, ses interrogations et la recherche de solution, car la réponse est en soi. J’ai dit heureusement car c’est plus original et plus ouvert.

C’est un roman qui a été écrit dans le cadre du feuilleton des incorruptibles en 2016 avec des classes de 4e. L’autrice nous explique cela en fin de volume.

Je ne sais pas dans quelle mesure la collaboration avec les ados a permis à Nadia Coste de bien mettre en exergues les différents problèmes qui les touchent au quotidien, avoir une ado à la maison doit aussi aider ! Je trouve que ça rend bien compte des questionnements actuels, tout en montrant qu’il y a un côté déjà vu.

Si la trame nous montre comment Margot va surmonter cette épreuve, on découvre aussi l’étendu des dommages collatéraux,  et c’est toute la thématique autour de la différence et du rejet que l’on voit se dessiner.

J’ai beaucoup aimé le personnage d’Ambre. Peut-être parce qu’il est plus facile de s’identifier à elle et à son problème. Ce roman montre aussi que tous les soucis des adolescents, notamment ceux liés au corps, sont une source d’angoisse et même si on ne vit pas quelque chose d’aussi radical que Margot, on peut souffrir.

Lorsqu’on se met au niveau des mères, on voit comment les problèmes de leurs filles ont des répercussions psychologiques. Et comment leur propre adolescence peut refaire surface.  Quant aux pères, c’est encore une autre histoire !

Il n’y a pas une bonne histoire d’adolescence sans la présence de l’amitié et tout ce que cela comporte. Je devrais dire « amitiés » au pluriel car il y a différentes sortes de relations. Je disais plus haut que le fait qu’il y ait deux narratrices enrichissait l’histoire puisque les problématiques se multipliaient. En fait il y a une autre « histoire d’adolescent » qui vient s’immiscer de manière indirecte, il y a Jordan le fils de celui qui a causé l’accident. Lui aussi doit se reconstruire et aider son père. C’est l’ado qui va payer à sa place, c’est lui aussi qui va jouer l’intermédiaire.

Une fois que la bulle éclate, il y a une ouverture vers l’extérieur et vers d’autres vies, vers un futur,  une belle ouverture, une bouffée d’oxygène.

Comme vous le voyez c’est un roman avec des sujets lourds, cependant Nadia Coste a tout fait pour introduire l’humour pour dédramatiser. L’utilisation des jeux de mots et des expressions toutes faites permettent d’évacuer les blocages face aux situations embarrassantes. Pas facile de  réagir et rester soit même lorsqu’on rencontre quelqu’un qui a vécu un tel drame. Nadia Coste joue avec ses personnages à tester diverses approches.

Encore une histoire de Nadia Coste qui restera gravée dans ma tête.

Je remercie les éditions Syros pour leur confiance.

kokeshi coup de coeur

Qui en parle ?

Jangelis

Article précédemment publié sur canalblog

voir Ici sur ce blog :

Ascenseur pour le futur

Papa de papier

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