Quand il fait nuit

Akiko Miyakoshi

Editions Syros, 13/10/2016, 14,50€

Mes lectures Syros

4e de couv :

« Je n’ai pas encore sommeil. Je me suis bien amusé aujourd’hui. Le restaurant ferme, la librairie aussi. La nuit tombe, tout est tranquille. Il n’y a plus personne dans les rues…» Sur le chemin du retour à la maison, un petit lapin, dans les bras de sa maman, observe sa ville. Il voit à travers les fenêtres des maisons que chacun s’affaire différemment. Et ensuite, quand il est couché, il s’interroge : Est-ce que tout le monde est maintenant dans sa maison et dans son lit ? Mais surtout, il imagine

Mon Billet :

C’est un album très poétique dont j’ai aimé le travail graphique tout dans les nuances de gris au noir. Les seules touches de couleurs viennent surtout du petit lapin.  Les lumières jaunes pâles donnent ne donnent un éclairage tamisé, rien de criard.

L’anthropomorphisme de cette famille lapin dégage une certaine douceur car on pense au pelage doux de cet animal. On ressent un calme reposant.

J’ai été touchée par ce petit lapin dans les bras de sa maman, je me suis certainement  identifié à cette maman car je portais mes enfants de cette façon.

J’aime beaucoup l’idée des fenêtres éclairées à travers des quelles on voit la vie quotidienne de chacun est visible. L’enfant est aux aguets il voit la vie, il entend les sons blotti contre sa maman.  Dans son lit petit lapin imagine des vies.

Ce qui m’a impressionné ce sont les doubles pages qui montrent les façades des immeubles ou les toits. Le côté sombre de la nuit efface les limites cela devient un vaste monde, comme doit le paraître aux enfants.

Il n’y a pas de nom tout le monde peut se projeté dans cette histoire.

C’est un bel objet artistique.

Autant il est facile d’apprécier un album autant il peut  être difficile d’en parler. Alors j’ai demandé autour de moi ce que les gens ressentaient.

Mon fils a aimé car cet album montre une douce nuit, une intimité, d’abord seul avec sa maman, ils vont chercher le papa. Ensuite la maman et le papa  l’entourent. Pas de monstres, ni de frayeurs, même pas dans les ombres.

Pour certains c’est la grande solitude citadine qui ressort de la vue d’ensemble. Du repli sur soi, d’où le petit lapereau collé à sa mère.

Pour ma fille, « lorsque les images parlent du monde en général, des autres, les pages sont entièrement imprimées, une vision panoramique en quelque sorte, parfois accentué avec des doubles pages. Lorsque cela se rapporte directement à l’enfant, au personnage principal, identifié comme soi, car c’est écrit à la première personne, alors le dessin est une bulle centrée sur la page, comme une bulle centrée sur soi.
 Le crayonné du dessin fait ressortir la trame de la surface -du papier épais voir cartonné-  qui donne un corps, une épaisseur au dessin.
Le texte  qui commence dès la page de titre fait entrer le lecteur in media res, le plongeant dans cet album comme dans une pièce de théâtre, les phrases courtes comme des répliques, qui associées a l’image forment une sensation de déjà vu, comme un haïku dont chaque mot a une place et une valeur, pour que ce soit notre ressenti qui nous conte l’histoire et non pas l’histoire qui impose un ressenti, ce qui explique la sensibilité de chacun. »

Je remercie les Editions Syros pour leur confiance et ce moment de douceur.

Auteure :

 Akiko Miyakoshi

Née en 1982 à Saitama, Akiko Miyakoshi a étudié la communication visuelle et le design à l’Université de Musashino. Elle a commencé à concevoir des livres pendant ses études, mais ce ne sera qu’en 2009, une fois installée à Berlin, qu’elle publiera son premier livre Typhoon Comes, qui lui a valu deux prix. Akiko Miyakoshi travaille actuellement à Tokyo. Un goûter en forêt est son premier album publié en français.

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Article précédemment publié sur Canalblog

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