Un goûter en forêt

Akiko Miyakoshi

Trad. Nadia Porcar

Éditions Syros, 2012, 32 p., 5.50 €

Dans la médiathèque il y a…

Chronique jeunesse du mercredi

4e de couv. :

Un merveilleux album d’hiver, qui nous transporte au pays des contes, là où tout est possible !

Quand Kikko se réveille ce matin-là, tout est blanc dehors. Son papa part à l’autre bout de la forêt pour aider Grand-mère à déblayer son toit. Mais il oublie d’emporter avec lui le gâteau spécialement préparé pour elle ! La petite Kikko décide alors de l’apporter elle-même à Grand-mère… Et la voilà qui suit les traces de son papa dans la neige, se hâtant derrière la grande silhouette au manteau noir qui s’enfonce dans le bois.

Mes impressions de lecture :

J’avais beaucoup aimé le crayonné et l’histoire de « quand il fait nuit » et j’ai eu plaisir à retrouver ses ambiances de clair obscur avec les dégradés de gris et juste une touche ou deux de couleur.

L’histoire dans un premier temps fait penser au petit chaperon rouge… Kikko par à travers la forêt apporter un gâteau à sa grand-mère. Elle croit suivre son père, il y a la silhouette au loin. On retrouve la thématique de la forêt. Elle a les cheveux « jaunes », une jupe, un bonnet et des moufles rouges … on est dans la neige et les arbres ne sont que des troncs dénudés et sombres… Qui va-t-elle croiser ?

L’histoire bascule lorsqu’elle sort de la forêt mais pas du tout chez sa grand-mère… là cela m’a fait penser à l’histoire de « boucle d’or et les 3 ours », revisitée… la curiosité et l’intrusion dans une maison inconnue…

Elle va faire une drôle de rencontre… Là j’ai pensé aux « musiciens de Brême ». Il ya tout un jeu avec les couleurs de ses cheveux et ses vêtements rouges dans le dessin en noir (dégradés) et blanc. On voit le grain du papier sous le crayonné, c’est du plus bel effet. Ces couleurs vives vont se propager lorsque tout le monde va repartir dans la forêt… Cela a du sens…

La fin est douce et belle. On a presque l’impression avec le côté fantastique qu’elle a rêvé mais non puisqu’il reste des éléments.

L’autrice est japonaise et on sait combien la forêt et ses créatures font partie de l’imagerie collective.

Une nouvelle fois Akiko Miyakoshi a su insuffler de la poésie dans une histoire touchant  l’enfance. La famille semble aussi être un sujet qu’elle aime traiter.

Les références sont peut-être autres que celles que j’ai perçues…

Je vous souhaite une belle lecture.

Quand il fait nuit

Akiko Miyakoshi

Editions Syros, 13/10/2016, 14,50€

Mes lectures Syros

4e de couv :

« Je n’ai pas encore sommeil. Je me suis bien amusé aujourd’hui. Le restaurant ferme, la librairie aussi. La nuit tombe, tout est tranquille. Il n’y a plus personne dans les rues…» Sur le chemin du retour à la maison, un petit lapin, dans les bras de sa maman, observe sa ville. Il voit à travers les fenêtres des maisons que chacun s’affaire différemment. Et ensuite, quand il est couché, il s’interroge : Est-ce que tout le monde est maintenant dans sa maison et dans son lit ? Mais surtout, il imagine

Mon Billet :

C’est un album très poétique dont j’ai aimé le travail graphique tout dans les nuances de gris au noir. Les seules touches de couleurs viennent surtout du petit lapin.  Les lumières jaunes pâles donnent ne donnent un éclairage tamisé, rien de criard.

L’anthropomorphisme de cette famille lapin dégage une certaine douceur car on pense au pelage doux de cet animal. On ressent un calme reposant.

J’ai été touchée par ce petit lapin dans les bras de sa maman, je me suis certainement  identifié à cette maman car je portais mes enfants de cette façon.

J’aime beaucoup l’idée des fenêtres éclairées à travers des quelles on voit la vie quotidienne de chacun est visible. L’enfant est aux aguets il voit la vie, il entend les sons blotti contre sa maman.  Dans son lit petit lapin imagine des vies.

Ce qui m’a impressionné ce sont les doubles pages qui montrent les façades des immeubles ou les toits. Le côté sombre de la nuit efface les limites cela devient un vaste monde, comme doit le paraître aux enfants.

Il n’y a pas de nom tout le monde peut se projeté dans cette histoire.

C’est un bel objet artistique.

Autant il est facile d’apprécier un album autant il peut  être difficile d’en parler. Alors j’ai demandé autour de moi ce que les gens ressentaient.

Mon fils a aimé car cet album montre une douce nuit, une intimité, d’abord seul avec sa maman, ils vont chercher le papa. Ensuite la maman et le papa  l’entourent. Pas de monstres, ni de frayeurs, même pas dans les ombres.

Pour certains c’est la grande solitude citadine qui ressort de la vue d’ensemble. Du repli sur soi, d’où le petit lapereau collé à sa mère.

Pour ma fille, « lorsque les images parlent du monde en général, des autres, les pages sont entièrement imprimées, une vision panoramique en quelque sorte, parfois accentué avec des doubles pages. Lorsque cela se rapporte directement à l’enfant, au personnage principal, identifié comme soi, car c’est écrit à la première personne, alors le dessin est une bulle centrée sur la page, comme une bulle centrée sur soi.
 Le crayonné du dessin fait ressortir la trame de la surface -du papier épais voir cartonné-  qui donne un corps, une épaisseur au dessin.
Le texte  qui commence dès la page de titre fait entrer le lecteur in media res, le plongeant dans cet album comme dans une pièce de théâtre, les phrases courtes comme des répliques, qui associées a l’image forment une sensation de déjà vu, comme un haïku dont chaque mot a une place et une valeur, pour que ce soit notre ressenti qui nous conte l’histoire et non pas l’histoire qui impose un ressenti, ce qui explique la sensibilité de chacun. »

Je remercie les Editions Syros pour leur confiance et ce moment de douceur.

Auteure :

 Akiko Miyakoshi

Née en 1982 à Saitama, Akiko Miyakoshi a étudié la communication visuelle et le design à l’Université de Musashino. Elle a commencé à concevoir des livres pendant ses études, mais ce ne sera qu’en 2009, une fois installée à Berlin, qu’elle publiera son premier livre Typhoon Comes, qui lui a valu deux prix. Akiko Miyakoshi travaille actuellement à Tokyo. Un goûter en forêt est son premier album publié en français.

quand il fait nuit lapin
Capturer% rentrée 2016

Article précédemment publié sur Canalblog