La disparition de Chandra Levy

Hélène Coutard

Éditions 10/18, juin 2024, 222 p., 8€

Lu dans le cadre de la rencontre Vleel / Hélène Coutard

Challenge Club de lecture en eau douce défis de la mare catégorie « sans bouée »

4e de couv. : Une stagiaire volatilisée, un élu démocrate impliqué, une enquête bâclée.

Washington DC. 1er mai 2001.Chandra Levy, jeune stagiaire au Federal Bureau of Prisons disparaît.
La police ne semble pas particulièrement concernée, des disparitions d’adultes dans la capitale, il y en a tous les jours. Mais Chandra Levy n’est pas une femme comme les autres. Elle est l’amante du député phare du Parti démocrate, Gary Condit. L’Amérique crie au scandale ; les journalistes se ruent sur l’histoire. Les pistes sont multiples, mais l’enquête est bâclée, la police commet de nombreuses loupés et erreurs, comme si quelqu’un tentait d’étouffer l’affaire.
La disparition de Chandra Lévy a tout pour emballer le grand public : l’exposition des vies intimes d’hommes publics, une jeune victime, jolie, blanche et bourgeoise. L’enquête est la porte ouverte à toutes les théories les plus folles. Est-ce que le gouvernement est impliqué ? De quoi cette évaporation est-elle le nom ?
La journaliste Hélène Coutard s’est rendue à Washington, naviguant parmi les incohérences des rapports de police et les pistes aussi nombreuses qu’hétéroclites. Une affaire invraisemblable aux accents de série télévisée, qui n’a pas fini de révéler ses secrets.

Mes impressions de lecture :

J’avais découvert cette collection chez 10/18 lors d’une soirée rencontre vleel et l’auteur m’avais donné envie de lire son ouvrage sans que j’ai sauté le pas.

Lorsqu’on m’a proposé la lecture de « La disparition de Chandra Levy » je ne savais pas trop à quoi m’attendre. Je sortais de ma zone de confort puisque je préfère la fiction. J’ai pourtant été happée par cette intrigante affaire.

C’est un ouvrage bien structuré comme on peut le voir en parcourant la table des matières. De plus on a dans les annexes avec un Qrcode pour prolonger l’enquête en découvrant des documents inédits, ainsi qu’une carte et les références des sources et une chronologie pas de doute c’est un travail d’investigation.

Lorsque je suis arrivée à la fin de la première partie j’avais l’impression d’avoir les éléments sur l’affaire. Je me suis demandais ce qui allait suivre. En fait, je me suis rendu compte que cette première partie est une présentation, une vue d’ensemble, puis ensuite on va avoir des développements ainsi que différents angles de vue. C’est comme si on suivait comment Hélène Coutard progressait dans ce Cold Case. On n’est pas dans les rapports de témoignages, c’est bien raconté comment chacun détient une part de l’histoire.

Ce que j’ai aimé dans ce documentaire c’est la mise en contexte à chaque fois qu’un nouvel élément ou protagoniste entre à la lumière.

Ce qui m’a aussi intéressait dans l’enquête d’Hélène Coutard c’est sa synthèse de l’époque et de certains faits historiques. Par exemple dans le rôle des médias elle donne des précisions sur la création des chaînes d’infos 24/24 pour les lecteurs d’aujourd’hui, abreuvés d’infos en continue sur internet ou autre médias c’est évident mais à l’époque l’information circulait autrement. À contrario lorsqu’elle parle avec un regard d’aujourd’hui, elle dit aussi que ce n’était pas perçu comme ça à l’époque, par exemple lorsqu’elle emploi le terme « féminicide » elle précise bien que ce terme n’existait pas.

C’était très étrange de retrouver ses éléments « historiques » mis en relation avec l’affaire, cela a rafraîchi ma mémoire et on a l’impression de mieux visualiser. On voit aussi l’influence qu’ils ont eut sur l’enquête et les réactions des médias.

Triste histoire de cette disparition de Chandra Levy, elle met en évidence certains comportements masculins. Toute une époque. Par moment, on serre les dents devant certains situations inadmissibles. grrr.

Ce que je retiendrais de cette lecture outre la tragédie de cette jeune femme, et de sa famille, c’est le travail de recherche des différentes possibilités, ainsi que le jeu sur la temporalité qu’a su faire Hélène Coutard. Ces allées et venues entre différents temps d’enquête. C’est la que la construction devient importante pour ne pas perdre le lecteurs entre les hypothèses, les demi vérités et les effets du temps et de la mémoire.

En fin de compte moi qui ne suis pas lectrice de faits divers et de « true crime » j’ai était prise pas la façon dont Hélène nous emmène au plus près de l’enquête et de son enquête. Une fin intéressante.

Je remercie Vleel et les Éditions 10/18 de leur confiance et la belle soirée rencontre sur Zoom.

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