L’été, tous les chats s’ennuient

Philippe Georget

Éditions du Cairn, Du Noir au Sud, avril 2024, 552 p., 14,50 €

Mes lectures Cairn

4e de couv. :
Une jeune touriste hollandaise est retrouvée morte sur une plage d’Argelès. Une autre disparaît mystérieusement et une troisième est agressée dans les rues de Perpignan. Ces trois affaires sont-elles liées ? Gilles Sebag, lieutenant de police, en doute, mais… L’été, tous les chats s’ennuient est la première aventure de Gilles Sebag, un flic intuitif, lassé cependant de la routine de son métier et qui n’hésite pas à s’échapper pour courir sur les sentiers du pays catalan ou pour rentrer chez lui s’occuper, en papa-poule, de ses enfants. Pour ce premier roman, Philippe Georget a obtenu en 2011 le prix SNCF du polar.

Mes impressions de lecture :

J’ai eu envie de lire ce roman car il se déroule en partie là où j’habitais en 2011, lors de la sortie du roman. À l’époque je n’ai pas remarqué ce roman qui pourtant a eu le prix du polar SNCF, puis il est sorti en poche l’année d’après sans que je le note. Ce qui est bien avec les rééditions dans des maisons d’éditions spécialisées et où le nombre de parution sont moins importantes c’est que cela donne plus de visibilité (si vous suivez c’est maison d’éditions indépendantes).

J’ai eu grand plaisir à me repérer dans les lieux indiqués, ça me change des romans qui se déroulent dans des villes que je ne connais pas. C’était drôle parce qu’à un moment ils sont pratiquement passé près de ma maison.

Pourquoi lire ce roman aujourd’hui ? Pour moi, c’est parce que je croyait rencontrer l’auteur au mois de juin au Festival Polar et Aventure de Barcarès et que j’aime avoir quelques repères avant d’aller dans un salon du livre. En ce qui concerne les lecteurs en général pourquoi lire un roman qui est paru il y a plus de dix ans ? Découvrir le premier roman d’un auteur, voir le chemin parcouru avant d’arriver aux dernières créations. Où comme moi lire un polar qui se passe dans un lieu particulier des PO.

C’est un roman qui plaira au lecteurs qui aime s’installer dans un roman pour un petit moment. Il fait 552 pages. On n’est pas dans l’esbroufe, le personnage principal est dans le questionnement, le doute. Et le rythme est plus dans la réalité, on n’est pas dans une enquête policière à la télé ou tout doit être réglé en une 1h30, 24 h chrono. Ici on voit les hauts et les bas sur la journée, les distances entres les lieux impliquent aussi du temps (même s’ils vont vite !).

C’est un roman à la troisième personne surtout centré sur le personnage de Gilles Sebag, ainsi lorsque d’autres personnages entre dans la danse le lecteur obtient plus d’informations que les policiers. Le narrateur nous fait trépigner lorsqu’on voit les policiers passer près du criminel sans le soupçonner. Bien sûr l’auteur ne donne pas tous les éléments pour qu’on trouve la solution.

Ce roman traite d’un jeu du chat et la souris entre un criminel et un policier. On n’est pas dans le grand banditisme, mais sur un être dérangé isolé. Pourquoi a-t-il choisi Gilles Sebag, un policier qui se met peu en avant, comme partenaire de ce jeu macabre ? Cela fait partie du mystère que je vous laisse découvrir.

On a une galerie de portrait de policiers bien différents, plus ou moins sympathiques. Gilles Sebag sort du lot notamment parce qu’il n’est pas carriériste, il a privilégié sa famille dans la mesure du possible. On le découvre à un moment charnière de sa vie. Au travail on lui propose un poste avec plus de responsabilités. À la maison les enfants sont adolescents, on sent que le temps approche où les parents ne sont plus le centre d’intérêt, le couple connais un moment de flottement… Ces éléments personnels viennent interférer dans l’enquête.

Les personnages nous entrainent dans la monde de la rue et le monde de la nuit. Changements d’ambiance tout en contrastes.

Au sein même du commissariat on a des jeux d’égo, où chaque personnage avec ses caractéristiques va donner un éclairage différents au monde des enquêtes.

C’est un roman avec des variations de rythme, on suit Gilles Sebag courant dans les collines mais pas derrière les malfrats. Des filatures mais pas de courses poursuites. On est plus dans l’humain et les questionnements.

On boit beaucoup de café du très bon et du très mauvais mais cela ponctue les journées.

Quand est-il de la géographie dans ce roman ? Comme je vous disais plus haut on va être plutôt dans la plaine autour de Perpignan. Mais Philippe Georget va aussi jouer avec les dénivelés. On a notamment « Força Real » (507) « San Marti de la Roca » (512 m) « la Tour de la Massane (800 m), Collioure (655 à 0) et les points les plus bas Argelès et Canet plage… On a les mêmes fluctuations avec les émotions.

L’auteur joue avec le lecteur en attirant son attention sur certains éléments et en proposant de fausses pistes, alors que le criminel joue avec Gilles Sebag. D’autres enquêtes vont venir interférer, sont-elles liées ?

Et qu’en est-il des chats ? je vous laisse le découvrir.

Je n’en dirais pas plus pour ne pas parler de l’enquête et des différents rebondissements.

Je pense que je lirai les autres enquêtes avec Gilles Sebag en personnage central.

Je remercie les éditions Cairn de leur confiance.

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