Back to Japan

Melusine Mallender

Laure Garancher

Clémentine Fourcade

Éditions Nathan, oct 2022, 168 p., 22 €

Dans ma médiathèque il y a…

Challenge d’hiver Vleel « lire un roman graphique ou une BD » (sur Instagram)

4e couv. :

Un road-movie graphique et initiatique sur le dépassement de soi et l’exploration au féminin. Back to Japan raconte l’exploit inédit de Mélusine Mallender, la seule aventurière à avoir parcouru en solo et à moto 22 500 km jusqu’au pays du Soleil-Levant. 
Un trio féminin épatant, donne vie à une héroïne hors du commun, déterminée et indépendante ! 
Une bande dessinée à découvrir dès 14 ans.

Mes impressions de lecture :

Cela faisait un petit moment que je n’avais pas lu de BD, mais lorsqu’on m’a parler de celle-ci j’ai eu très envie de la découvrir.  Je n’ai pas tous les codes pour parler de ce genre littéraire.

Elle est assez claire et lumineuse dans les coloris. Le dessin n’est pas surchargé. Il se dégage quelque chose de positifs avant même d’avoir lu l’histoire. Pour moi c’est à mi-chemin entre un carnet de voyage, récit de voyage et un roman graphique. On voit bien la grande variété de paysages et de lieux de vie.

J’ai beaucoup aimé la composition. Dans un premier temps, on a le projet de Melusine et les avis assez négatif de son entourage, sauf celui de son compagnon lui-même aventurier, Christian qui l’encourage à aller au bout de son projet.

On a peu d’éléments sur la préparation, car c’est le voyage en lui-même qui importe. Nous allons donc suivre les principales étapes. On a des informations sur le lieu, le nombre de jours passés, le nombre de kilomètres etc. On découvre une aventure, une rencontre des faits marquants, des questionnements. On a même parfois un petite note pour expliquer par exemple la langue parlée.

Puis on a par moment une page « thématique » avec un dessin plus naïf qui résume des conseils souvent tirés des mésaventures, de découvertes.

Il y a des pages qui nous résument le parcours sur une carte schématique qui nous permet de nous situer et pointer les lieux avec des accidents, les rencontres.

J’ai été très touchée par les pages consacrées à l’Ukraine. L’histoire se déroule en 2010, loin du drame actuel.

J’ai beaucoup aimé la retranscription des rencontres. La découverte d’autres façons de vivre, des mœurs et des cultures différentes. Elle respecte ces différences. Elle n’est pas dans le jugement même lorsqu’on ressent que cela va à l’encontre de ses valeurs.

Parmi les thématiques de cette histoire c’est le rapport à la Terre. Devant l’immensité l’Homme est si petit. Seule sur sa moto elle a le temps d’observer, de réfléchir de voir le monde avec un autre regard.

J’ai aimé retrouver des choses que j’ai eu le plaisir de vivre il y a fort longtemps. J’ai fait un long voyage en moto (une Honda aussi) mais en tant que passagère et certaines scènes ont fait écho à des choses vécues.

À la fin de volume, Mélusine donne quelques précisions très intéressantes.

J’ai très envie de lire d’autres BD de Clémentine Fourcade car j’ai bien apprécié sont trait et l’équilibre entre l’image et le texte. Elle a su transmettre la large palette d’émotions des situations vécues par Mélusine et les gens qu’elle a rencontré.

Le ressenti sur la « luminosité » s’est bien confirmé. C’est une histoire très touchante. Les grands espaces et l’esprit de liberté qui est en partie lié au voyage en moto est très bien mis en valeur.

Je vous conseille cette bande dessinée quelque soit votre âge (+14 ans) car il y a de nombreuses pistes de réflexions.

Bonne lecture.

Carnets du Nil Blanc

John Hopkins

Trad. Jean Esch

Éditions de la Table Ronde, La Petite Vermillon, 3 juin 2021, 250 p., 8,20 €

Mes Lectures de la Table Ronde

4e de couv. :

Tous deux fraîchement diplômés de Princeton, John et Joe sont davantage affamés de littérature que de nourritures terrestres, et ils ont la ferme intention de tourner le dos à tout ce qu’on attend d’eux aux États-Unis : un mariage, un bon job, une visite hebdomadaire aux parents. Ainsi s’embarquent- ils pour un long voyage qui les mènera de Munich à Nairobi sur une moto BMW immaculée, baptisée en l’honneur du périple : le Nil Blanc.
Objet littéraire singulier, ces carnets de voyage constituent un roman de formation itinérant. En même temps qu’ils arpentent champs de ruines gréco-romaines, villages de Bédouins ou capitales du tiers-monde, les deux amis font l’apprentissage de l’altérité, de la solitude, et, aussi, des inévitables désillusions au détour du chemin. L’opulente nature africaine est ici magnifiée sous une plume d’une fougue et d’une franchise irrésistibles qui ont le charme de ses vingt ans.

Mes impressions de lecture :

Être en train de lire avec plaisir un livre  qui reprend les souvenirs de l’auteur en 1961, lorsqu’il avait 23 ans et apprendre son décès à 82 ans cela fait bizarre. John Hopkins est mort en avril mais je ne l’ai réalisé que maintenant.

Ce livre est un piège à lecteur. Et c’est une des choses qui me plaisent dans ce type d’ouvrages. C’est un mélange de journal et de carnet de voyage. L’auteur raconte les fait marquants de ces journées et il note tous les livres lus ou dont on lui a parlé pendant des conversations. Alors si vous voulez des titres cultes d’avant 1961 vous aller être gâtés. J’avais l’impression de voir ma Pal qui prend la poussière … « la Montagne magique » Thomas Mann, « Lord Jim » Joseph Conrad etc.

J’avais beaucoup aimé son « Carnet d’Amérique du Sud (1972-1973) » Les sujets sont plus adultes que dans « Carnets du Nil Blanc ». Ici nous découvrons John Hopkins au début de son parcours d’écrivain voyageur. Déjà les femmes et l’amour, la création et sa soif de voyage.

On découvre au début du livre une photo de Joe et John et la fameuse moto. On va partir avec eux dans ce périple qui va les faire grandir. Ces jeunes gens, leurs idéaux et leur parcours. Les choix tant au point de vu du cheminement sur terre que mental.

À travers leurs itinéraires et leurs questionnements on découvre une époque et des faits historiques.

Il y a des lettres, petites annonces, et une carte pour bien visualiser… et Loustal à fait la couverture et un dessin.

Nous avons donc une variété de textes. Les souvenirs du jeune homme, ses réflexions la famille, sur ce qu’il a déjà vécu et ce qu’il vit. Ainsi que les réflexions plus existentielles sur les projets de vie et sur son développement émotionnel, spirituel et intellectuel.

Je le demande dans quelle mesure l’auteur a retravaillé ses carnets avant de les publier la première fois en 2012. Ce  carnet se lit comme un roman, avec les dates en plus … le journal permet d’insérer des digressions et une chronologie plus précise qui rythme le texte.

Ce qui m’a beaucoup intéressé c’est tout ce qui concerne la création littéraire et l’influence du vécu comme base de travail.

A travers ce « road movie » avec les aventures et mésaventures on découvre une époque et une certaine vision de la vie et du monde. Il y a des choses que l’on n’écrirait plus de nos jours.

Je vous souhaite un bon voyage.

Je remercie les Éditions de la Table Ronde de leur confiance.

Un long voyage

Claire Duvivier

Aux Forges de Vulcain, mai 2020, 314 p., 19 €

Cadeau d’anniversaire

long voyage

4e de couv. :

Issu d’une famille de pêcheurs, Liesse doit quitter son village natal à la mort de son père. Fruste mais malin, il parvient à faire son chemin dans le comptoir commercial où il a été placé. Au point d’être pris comme secrétaire par Malvine Zélina de Félarasie, ambassadrice impériale dans l’Archipel, aristocrate promise aux plus grandes destinées politiques. Dans le sillage de la jeune femme, Liesse va s’embarquer pour un grand voyage loin de ses îles et devenir, au fil des ans, le témoin privilégié de la fin d’un Empire.
Dans ce conte merveilleux, relatant une vie entière avec un art consommé du suspense, et un talent inouï pour mêler humour et lyrisme, naît une nouvelle voix majeure de la fantasy.

Ma chronique : Coup de cœur

Dans un premier temps on va suivre l’ascension de jeunes gens chacun d’un groupe « ethnique » différent et de milieu diamétralement opposé. Le tout dans le milieu des fonctionnaires.
Puis, un grand bouleversement positif aura lieu pour chacun, adultes ils vont repartir pour certains de zéro. Fin d’un temps début d’un autre. Le temps de l’amour.
Ce qu’on pourrait considérer comme la troisième partie correspond à la maturité pour certains.
En même temps que les personnages vivent des expériences, des drames, naissances et morts, la société en vit aussi dans sa structure.
C’est un roman à la première personne Liesse raconte à Gémétous sa hiératique. Je n’ai compris qui elle était qu’à la fin donc je n’en dirais pas plus.
On a des thématiques sociales et politiques tout au long de l’évolution. Selon qui parle les points de vue vont changer. Il y est question de classes ou de castes, de différences,  que l’on soit riche ou pas que l’on soit l’occupant ou l’occupé la vie sera différente… sujets éternels. Exil volontaire ou subit…
Entre le début et la fin on voit réapparaître un statut qui n’est sensé plus exister. Abus de la faiblesse et de la détresse. On se dit qu’on finit un cycle et qu’il des dirigeants vigilants pour ne pas retomber dans de vieux travers. Frontière fragile…
Il y a aussi un fil rouge, celui de la langue, celle du dominé et celle du dominant, celle de l’oral et celle de l’écrit.
L’histoire, les légendes et la mémoire. En parlant de mémoire, j’ai beaucoup aimé que Liesse (le narrateur) rappelle à son interlocutrice qu’il lui racontant les faits en essayant de se mettre dans la position qu’il avait à l’époque, enfant, adolescent, garçon de course, secrétaire, homme amoureux…
On ne peut pas dire que Liesse  ait eu une vie facile et qu’il soit sorti « d’affaire ». Question de Karma ?
Ce roman nous parle du temps, là non plus je ne peux développer sans dévoiler car c’est une des clés de lecture. Ce que je peux dire c’est que ces « variations temporelles » on les retrouve dans la narration et l’écriture. On découvre certaines « histoires » mais pas forcément au moment où on les attend. Liesse joue avec des confidences pour ménager un certain suspens et pour intégrer d’autres réflexions. On a ainsi une impression de chronologie en temps réel.
La thématique de l’eau (ma petite passion) est très présente puisqu’il est question de mers, de fleuves etc… je me suis régalée !
Quand à la place des femmes elle est bien mise en valeur.
J’ai retrouvé dans ce roman des thématiques que j’ai appréciées  récemment dans deux romans fantasy d’Emmanuel Chastellière : « L’empire du Léopard » et « Piste des Cendres », ce qui a accru mon plaisir de lecture.
« Un long voyage » est un roman que j’ai dévoré, un coup de cœur, car on est vite pris dans le tourbillon des différentes destinées. Sous couvert de fantasy il y a beaucoup d’échos avec la réalité.
« Un long Voyage » c’est ce que va faire mon exemplaire entre de bonnes mains.

Il ne me reste plus qu’à attendre le prochain roman de Claire Duvivier… en 2021

kokeshi coup de coeur

empire leopard
piste cendres

Le voyage de nos vies Ou quand la réalité rejoint la fan fiction.

Chris Colfer

Trad. : Cyril Laumonier

Éditions Michel Lafon, avril 2019, 303 p., 16,95 €

Mes lectures Michel Lafon

chronique jeunesse du mercredi

4e de couv. :

Cash Carter est une star internationale. Aussi, lorsque quatre de ses plus grands fans l’invitent à se joindre à eux pour un road trip à travers les États-Unis, ils n’imaginent pas une seconde qu’il puisse accepter. Sauf que Cash est présent le jour du rendez-vous. D’abord pétrifiés par leur idole, les adolescents réalisent bientôt que leur star est avant tout un être humain comme les autres avec ses forces, ses faiblesses… et ses secrets. 
Pourchassés par les reporters et traqués par les paparazzis, ils découvriront, au rythme de ce voyage mouvementé, la vérité sur Cash Carter. Et sur eux-mêmes.

Ma chronique :

Je ne connaissais de Chris Colfer que son monde imaginaire de « Le pays des contes » préconisé pour les 9 ans et plus. Ici les personnages on 18-22 ans, on s’adresse plus aux 15 ans et plus, on est plus dans « glee » la série. Ce roman n’a vraiment rien à voir avec le monde onirique de la série des pays du conte, on est dans la réalité même si c’est traité sous forme de fiction.

On est dans le monde de l’image et des apparences. Les réseaux sociaux, les séries tv, les vidéos et autres porteurs d’image. Des réputations qui se font et se défont d’un seul coup de clic. On en oublie l’être humain derrière le personnage en représentation. Un monde bien cruel.

On va découvrir quatre amis qui terminent le lycée, c’est l’été avant leur entrée à l’Université. Ils ont 18 ans et déjà un lourd passif émotionnel. Chacun élevé dans des milieux familiaux différents et des projets d’avenir tout tracé par les parents. Leur point commun ? Ils sont fan de la série tv «Wiz Kids ».

La veille de partir Christopher envoi un message à leur « idole » Cash Carter, le personnage principal de la série, pour l’inviter à les rejoindre pour ce road trip qui clôturera leur vie de lycéens. Et à son grand étonnement la star accepte. Mais est-ce une bonne idée ?

Chaque personnage est bien campé sur ces positions, chacun a sa problématique propre, un secret, ainsi qu’une décision à prendre pour son avenir. C’est un roman à la 3e personne et le  lecteur en sait plus que certains protagonistes… mais on ne lui dit pas tout, Chis Colfer joue avec un certain suspens et nous ménage des rebondissements. On a les voit se démener avec toutes leurs émotions. Heureusement il y a l’humour et l’auto dérision pour dédramatiser tout ça.

Rien ne va se passé comme prévu. Les masques vont tomber mais pas forcément comme on l’imaginerait. Je vous laisse découvrir. Des désillusions, des déconvenues… que ce soit en ce qui concerne les relations que des visites.

C’est une vraie perte de l’innocence de l’enfance. Ils vont devenir adulte le temps d’un été. Cash Carter va jouer au diable tentateur ou révélateur au choix, véritable accoucheur.

On va vivre ce road trip comme un vrai chemin de vie, on a bien l’image du voyage intérieur en parallèle du voyage concret.

Il faudra attendre la fin pour que les voiles se lèvent et que la vérité nue apparaisse et on n’est pas au bout de nos surprises. Attendez-vous à du très touchant, sans mièvrerie. Les cinq voyageurs vont faire un bond en avant.

Je voulais partager cette citation (ci-dessous) car elle m’a évidemment renvoyé au « pays des contes », une sorte de clin d’œil. Il y en a peut-être d’autres que je n’ai pas relevés.

« Le miroir  était bien plus qu’une couche de verre qui renvoyait son reflet ; c’était une fenêtre sur un monde dans lequel vivait son double. A ce jour, si Mo passait devant un miroir sans se regarder dans les yeux ou sans dire « salut, belle gosse », elle avait le sentiment de négliger une vieille amie » p. 71

C’est un roman qui va « parler » à beaucoup d’adolescents.

Je remercie les Editions Michel Lafon de leur confiance.

Qui en parle ?

Jangelis

Ce que j’ai lu de Chris Colfer : (prochainement)

Le pays des contes 1 le sortilège perdu

Le pays des contes 2 le retour de l’enchanteresse

Le pays des contes 3 L’éveil du drafon

Le pays des contes 4 Au-delà des royaumes

La pays des contes 5

La pays des contes 6

Article précédemment publié sur Canalblog

Cachemire rouge

Christiana Moreau

Éditions Préludes, avril 2019, 263 p., 16,90 €

Mes lectures Préludes

ca

4e de couv.

Trois destins liés par un fil rouge, celui d’un précieux cachemire tissé de manière ancestrale. Toscane. De l’Asie à l’Europe, du Transsibérien jusqu’en Italie, elles braveront tous les dangers pour prendre leur destinée en main et tenter de réaliser leur rêve.
Avec humanité et un grand sens du romanesque, Christiana Moreau compose une histoire vibrante, véritable ode à l’amitié et au courage.

Ma chronique :

Je vous ai parlé du précédent roman de Christiana Moreau l’année dernière, il s’agissait de « La sonate oubliée » qui se déroulé sur deux périodes à Venise, un roman autour des femmes « exploitées », je suis allais de découverte en découverte.

J’étais donc curieuse de voir où nous entraînerait cette autrice, et quelle période elle explorerait.

Dans cette nouvelle histoire l’autrice nous fait voyager sur deux continents l’Europe avec l’Italie (en Toscane) et en Mongolie intérieure à notre époque.

Les éditions préludes on une particularité, c’est que pour chaque roman ils créent des passerelles avec d’autres histoires. Ici sur le trois proposées j’en ai lu deux qui m’ont touché et la troisième est dans ma wish list… donc il y avait de grandes chances que ce roman me corresponde !

« La tresse » Laetitia Colombani

« No et moi » Delphine De Vigan

« La saga des immigrants. T1  Au pays » Vilhelm Moberg

J’ai découvert bien des choses que ce soit autour du cachemire que de l’implantation de la communauté chinoise en Italie.

Nous avons donc la rencontre entre une italienne et une mongole sur un Marché du bout du monde. Tout les sépare : deux milieux culturels, deux milieux financiers, deux continents… Elles ont pourtant des choses en commun. Les deux principales : une amitié indéfectibles avec une autre femme, une passion pour le cachemire … Alessandra a Giulia et Bolormaa a Xiaoli, chacune à son alter ego qui la complète, quelqu’un sur qui s’appuyer pour avancer sur le chemin de la vie.

Ces jeunes femmes volontaires doivent faire des choix pour gagner leur vie. Toutes deux sont victimes de la main mise des chinois sur le cachemire. On retrouve l’idée de l’effet papillon puisque l’effondrement des petits producteurs entraine une hausse des prix pour ceux qui achetaient directement. L’effondrement est dû en partie à la forte demande de produits de luxe des nouveaux riches chinois.

La famille de Bolormaa se voit contrainte à vendre le troupeau de chèvres qui fournissait l’argent de la famille, en partie à cause des changements climatiques et d’autre part de cette main mise des chinois dur le marché du cachemire.

Bolormaa va faire deux rencontres décisives celle d’Alessandra l’italienne qui lui donne sa carte de visite et celle de Xiaoli grâce à son courage et à ces deux rencontres elle va changer sa vie.

Il est aussi question de voyage et d’aventures. D’épreuves et de rencontres. Il y a l’idée de vases communicants. Chaque personnage à besoin d’aide à un moment donné et c’est grâce à l’autre que les choses avancent.

Il y a des passages révoltants et touchants, d’autres plus drôles. Beaucoup d’émotions.

La couverture du livre  et le titre font référence au rouge… rien de politique… on va avoir la thématique de la couleur qui va être très importante.

On retrouve l’idée que certaines femmes sont victimes de leur condition économique et culturelle, mais qu’elles sont capable de soulever des montagnes pour s’en sortir ou au moins essayer de s’en sortir.

Je ne voudrais pas trop vous en dire alors je m’arrêterai là…

Ah si encore une chose… J’ai beaucoup aimé les quatrains qui débutent les chapitres ainsi que les « dictons » que Xiaoli et Bolormaa utilisent pour se donner du courage ou pour expliquer leur vie. On dirait des incantations, des formules magiques.

Je remercie les éditions Préludes pour leur confiance. Il ne me reste plus qu’à attendre le prochain roman de Christiana Moreau !

De la même autrice :

La sonate oubliée

Article précédemment publié sur Canalblog

Le goût du large

Nicolas Delesalle

Éditions Préludes, 2017, 319 p, 14,20 €

Mes lectures Préludes

goût du large

4e de couv. :

«  Le temps : tout était là, dans ces cinq lettres, cette simple syllabe. J’allais soudain en être riche, ne plus courir après, le nez rivé sur l’ordinateur, le téléphone. Pendant neuf jours, j’allais devenir un milliardaire du temps, plonger les mains dans des coffres bourrés de secondes, me parer de bijoux ciselés dans des minutes pures, vierges de tout objectif, de toute attente, de toute angoisse. J’allais me gaver d’heures vides, creuses, la grande bouffe, la vacance, entre ciel et mer.  »
 
De l’inaccessible Tombouctou à la mélancolique Tallinn, entre une partie d’échecs fatale dans un hôtel russe et un barbecue incongru à Kaboul, des clameurs de la place Tahrir au fin fond d’un trou, dans l’Aveyron… c’est le roman d’une vie et de notre monde que raconte Nicolas Delesalle, le temps d’une croisière en cargo.

Anecdote :

J’ai l’impression que mes lectures depuis quelques temps m’emmènent vers l’autre !

Mon billet :

On m’avait dit du bien de son premier roman «Un parfum d’herbe coupé » que je n’ai pas encore eu l’occasion de lire. Lorsque j’ai l’opportunité de lire celui-ci j’avais donc un à priori positif.

Je suis tout de suite monté sur le cargo avec le narrateur. Ce roman se compose de plusieurs récits, le passé se mêle au présent. Au fil de l’eau le narrateur déroule sa mémoire. Voilà deux thèmes qui me sont chers l’eau et la mémoire.

Ce voyage en cargo avec tous ces containers mystérieux peuvent être vus comme une métaphore de l’esprit. C’est comme si le narrateur ouvrait des boîtes de souvenirs rangés dans sa mémoire. C’est comme s’il avait besoin d’ouvrir quelques boîtes à souvenirs pour mieux en engranger d’autres.  Ce sentiment m’est venu en cours de lecture et j’en ai eu confirmation vers la fin de son voyage… j’étais contente d’avoir saisi  cette idée.

On pourrait presque lire les histoires séparément. Je dis presque car il y a des liens qui se tissent entre ces contrées plus ou moins lointaines, ce qu’il y a vécu (dans l’espace et le temps) et ce voyage qu’il est en train de faire. Une image en appelle une autre. Les évènements  de la vie sur le bateau  sont des déclencheurs qui ouvrent les tiroirs émotionnels. C’est comme si le narrateur avait un trop plein d’images et d’émotions qu’il a besoin d’extérioriser. Son métier de reporter l’a mené sur divers lieux de la planète ou la paix et la tranquillité n’existe pas.

De magnifiques portraits de parfaits inconnus qui ont croisé sa route et qui l’on accompagné pendant ce voyage en cargo. Plus qu’une succession de rencontres, ce roman est pour le narrateur (auteur) comme un besoin impérieux de mettre en lumière ses êtres dont personne ne parle une fois le reportage terminé. Peut-être sont-ils morts d’ailleurs !

Ce roman fait appel à nos sens à travers ceux du narrateur. Les souvenirs sont aussi composés d’odeurs agréables ou nauséabondes, de goût (tiens on retrouve le titre), on en prend plein les mirettes (avec une aventure faite d’obscurité et une de cécité), le touché est moins évident à mettre en relief… quand à l’ouïe, on en prend plein les oreilles, que ce soit des cris, des explosions ou des rires… mais c’est la play list musicale que je veux retenir. En effet le narrateur se crée une bulle avec ses écouteurs et les chansons qu’il écoute, des chansons à texte et des chansons qui entrent en résonance avec ses souvenir. J’en ai écouté certaines que je ne connaissais pas. Dommage je n’ai pas pensé à les noter…

J’ai noté une récurrence dans presque tous les récits sont liés à des véhicules et surtout des 4×4, il y a aussi une prédominance de Toyota… quelle conclusion tirer de cette remarque ? C’est devenu un véhicule emblématique des pays aux nombreuses pistes ?

Les sujets sont assez lourds, cependant parfois les rires viennent ponctuer les récits… parfois doux et parfois pour ne pas pleurer.

Un roman très riche en sujets de réflexion mais qu’on peut simplement lire comme un carnet de voyage physique et intérieur.

Je remercie les Éditions Préludes pour leur confiance.

Article précédemment publié sur Canalblog

la plaine étincelante

William Morris

Éditions Aux Forges de Vulcain, nov. 2017, 209 p., 19 €

Mes lectures Aux Forges de Vulcain

4e de couv. :

La fiancée de Gìtallègre est kidnappée. Le jeune homme s’élance à la poursuite des ravisseurs et pénètre alors dans la plaine étincelante, un royaume étrange, utopique, qui va être l’occasion pour William Morris, inventeur de la fantasy, de mêler ses trois passions, le moyen-âge, la magie et la politique, ce voyage se révélant être, à la fois, une aventure épique et une réflexion sur l’égalité et la liberté.

Mon billet :

Je continue mon exploration de l’univers de William Morris grâce aux nouvelles traductions publiées aux Forges de Vulcain.

Ce fut un nouveau plaisir de partir dans ces contrées lointaines ou l’imaginaire et la magie vous propulsent hors du temps historique.

J’ai tout d’abord apprécié la longueur du texte qui reste assez concis tout en ayant le temps de nous faire voyager avec son héros plus d’un an, de découvrir le monde…

Ce roman est une succession de péripéties qui mettent notre héros face à ces interrogations et aux épreuves de ce voyage initiatique. Avec beaucoup de scènes dignes des tableaux préraphaélites (voir la couverture du roman). Tout est beau, paradisiaque et dans la scène étincelante on atteint le summum. Il y a bien sûr son opposé avec le mal, les plaines désertiques, les côtes aux falaises escarpées et inhospitalières, vrai barrières à surmonter.

Les peuples sont organisés en maisons avec leurs spécificités, leur code de l’honneur. Échanges et alliances ou haines ancestrales. Soit vous êtes amis soit vous êtes ennemis, rien entre les deux.

La maison des Corbeaux (Gîtallegre) est liée à la maison des Roses (La Belle Otage). Cela permet des mariages et des échanges commerciaux.

La belle de Gîtallegre est enlevée avant son mariage. Pour quelles raisons ? La déshonorer ? contre rançon ? Une Vengeance ? ou pour d’autres épousailles ?  Créer des conflits politiques entre certaines maisons ? Nous découvrirons en même temps que notre héros.

Que fait le malheureux fiancé ? Il part sans réfléchir poursuivre le navire des ravisseurs. Sans aide, sans plan préétabli, sans moyen de communication…  Seul son amour et son honneur le guident et lui donnent les forces d’aller vers l’inconnu.

Et c’est là que débute son voyage initiatique. Lui dont l’avenir était tout tracé au sein de sa maison, le voilà  face à son destin.

Il va rencontrer des gens qui vont le tromper. Qu’elle leçon en tirera t-il ?

Il va voyager dans des contrées lointaines, chez ses ennemis. Il découvrira l’île de Rançon et ses étranges coutumes.  Comment s’en sortira t-il ?

Il rencontrera des gens qui lui veulent du bien et il accompagnera un vieillard dans la fabuleuse plaine étincelante dont il n’avait jamais entendu parler. Il va faire l’expérience de l’amitié à la vie à la mort. Et découvrir la magie.

Il va devoir faire des choix qui changeront sa vie. Choisir la facilité ou choisir l’affrontement.

Gîtallegre va faire l’expérience de « la mort » et pas qu’au sens symbolique. Et de la renaissance. Il va subir des tentations, de la chair ou de l’abandon de la vie, qui risquent de l’éloigner de sa grande Quête : « retrouver sa belle ». Est-il digne de cette quête ?

Il va à son tour jouer le rôle de passeur et sauver des vies et des âmes. En tendant la main il va  faire un choix.

Il va au cours de ses déplacements faire des rêves prémonitoires, des rêves qui ressemblent à des messages télépathiques ou des transes. Leur interprétation  dépend de ce qu’il a veut vraiment. Il en tirera une nouvelle  force.

Dans ce genre de voyage, il y a le risque de se perdre, de perdre ses valeurs, perdre courage, perdre son innocence… Choisir la facilité et profiter de la nouvelle vie qui se présente à lui ou continuer à lutter quitte à ne jamais atteindre son but.

Les Héros de William Morris sont des modèles de droiture, ils ne peuvent renoncer à leur quête première, leur cœur pur ne peut que faire changer les autres et les rendre meilleurs. Les ennemis valeureux ne peuvent que devenir des frères de sang.

Il serait intéressant de creuser la thématique du temps car elle est omniprésente.

J’ai adoré tout ce qui touche au monde onirique et à toute la symbolique autour des noms et des lieux.                                                                                                            

L’honneur, le courage et l’amour triompheront.

Je remercie les Éditions Aux Forges de Vulcain.

RL 2017

Ne ramenez JAMAIS une Fille du Futur chez vous (1)

Nathalie Stagier

Editions Syros, février 2016, 429 p., 16,90 €

 Mes lectures Syros

fille du futur

4e de couv. :

Ne ramenez jamais une fille du futur chez vous…
…  Parce que pour elle, votre monde ressemble au Moyen Âge
…  Parce qu’elle sera envahissante, agaçante, imprévisible
…  Mais surtout, parce qu’elle détient un secret terrible. Et c’est à vous qu’elle va le confier.

Ma chronique :

Ce roman fait partie des livres qui ont une histoire particulière dans ma vie de lectrice. J’aurais dû le lire à sa sortie mais il y a eu un petit souci de transport… donc après un voyage dans le temps il m’ai parvenu (deuxième envoi) et j’ai pu le lire.

Entrons dans le vif du sujet ce livre est présenté comme « une comédie à suspens », un petit voyage dans le temps, de la SF jeunesse… Des lectrices me l’avait chaudement recommandé j’étais donc dans de bonnes dispositions pour découvrir cette aventure. Une belle surprise ! Oups ! Je vais trop vite !

Dans une première partie Nathalie Stragier joue avec tous les codes des ados. On est bien dans tout ce qui les intéresse ou les préoccupe. La famille, un  sujet sensible à cette période de la vie. Le besoin de s’émanciper, de s’affirmer, de sortir du cadre familial, de voyager et tous les conflits qui en découlent.

L’adolescence et son monde des apparences où l’image que l’on renvoi influence les relations, codes vestimentaires et comportementaux, l’importance de la beauté, les signes extérieur de popularité. L’auteure va jusqu’à intégrer l’élément fondamental de ce monde lycéen : « le sèche-cheveux ». J’exagère, d’accord elle ne parle pas du lisseur… Tout ce qui touche à la pilosité est un sujet sensible pour les jeunes générations !

Ce roman parle des relations entre les deux sexes que ce soit l’attirance ou les inégalités, mais bien d’autres sujets.

La confrontation avec cette fille du futur donne lieu à des scènes cocasses et d’autres qui font réfléchir, mais le ton reste celui de la comédie.

Si l’histoire avait continué sur cette trajectoire, je vous aurez dit que c’est un roman jeunesse plaisant. Mais l’histoire va prendre un virage plus complexe. On va aborder des sujets assez graves et amener des questionnements qui demande réflexion.

C’est un roman qui aurait sa place dans un cours de philo, car Nathalie Stragier soulève des sujets classiques de la SF et sur les voyages dans le temps mais aussi des sujets plus centrés sur les choix et leurs conséquences. Je pense qu’il pourrait faire l’objet de discussions philosophiques. C’est un roman qui peut faire réfléchir sous couvert de légèreté.

Les tournures prises par cette histoire m’ont surprise et on donné au roman une autre dimension, un autre intérêt.

Les personnages sont bien campés sur leurs certitudes, c’est donc la confrontation avec l’autre et une façon différente de penser la société qu’ils vont devoir appréhender. C’est très intéressant et Nathalie Stragier a bien mis en place ses balises. Évidemment on attend de voir les modifications dans les modes de pensée des personnages. Ce qui tient en haleine, qui va changer ? Andrea et Pénélope qui n’arrêtent pas de se répéter qu’elles n’ont que seize ans et que les événements les dépassent. Elles sont un peu démunies face aux événements.

Au fait, la couverture ne correspond pas vraiment au personnage de Pénelope, grande blonde et frisée !

Par contre, j’attendais certains développements sur un autre sujet (dont je ne peux parler) qui n’a pas été exploré… Il le sera peut-être dans le prochain roman. Le lecteur prend parfois un brin de fil et essai de rembobiner en se créant son propre scénario… Je verrai bien si cette intrigue secondaire va être traitée ou abandonnée. D’où mon impatience de lire le prochain épisode.

Lorsque l’histoire se termine on reste dans une attente… Les personnages sont attachants et il reste des choses en suspens même si l’aventure semble achevée… presque frustrée…

C’est un roman qui est bien dans la ligne éditoriale des Éditions Syros, l’adolescence et la société.

Je remercie les Editions Syros pour leur confiance.

Article précédemment publié sur Canalblog