Vincent Villeminot
Éditions Syros, Éditions Nathan, août 2015, 432 p., 17,95 €
Mes lectures Syros

4e de couv. :
Stéphane vit à Lyon avec son père, un éminent épidémiologiste. Si des adultes ont survécu, son père en fait partie, elle en est convaincue. Alors elle refuse de rejoindre le R-Point, ce lieu où des ados commencent à s’organiser pour survivre. Elle préfère attendre seule, chez elle, que son père vienne la chercher. Et s’il ne le fait pas ? Et si les pillards qui contrôlent déjà le quartier débarquent avant lui ? Tout espoir s’écroulera, à l’exception d’un seul : un rendez-vous fixé à Paris…
Mon billet :
J’avais craqué pour le personnage de « Yannis », son histoire et son parcours au sein de cette aventure. Si je vous parle de ce personnage, c’est qu’il est très lié à celui de Stéphane. Il me fallait donc lire l’histoire de ce personnage pour avoir son point de vue que cette aventure et sur son ressenti par rapport aux événements et à Yannis avec qui elle va partager un mois de mésaventures.
Stéphane est un personnage ambigu lorsqu’on le perçoit à travers les yeux de Yannis ou Koridwen (je viens juste de commencer « Jules »). Yannis est le premier à la croiser lors de son passage à Lyon, il va donc vivre plus longtemps avec elle que les deux autres personnages. Ils vont faire un bout de route ensemble. Jules et Koridwen vont vivre à Paris avec elle, ce n’est pas la même façon d’engager son amitié et sa vie.
Pourquoi ce personnage est ambigu ?
Parce que c’est une fille avec un prénom de garçon ? non.
Son apparence froide et son côté scientifique qui lui fait analyser les choses de manière plus « raisonnable », contribuent à créer une distance.
Parce que son père est vivant et collabore avec le gouvernement ? (dès le début son père est parti se mettre à l’abri). C’est quelque chose qu’elle va avouer à certain et taire à d’autres.
Comme Yannis lui dit sans savoir cela : « C’est peut-être idiot, ce que je vais dire, mais ça me réconforte qu’on ait tous la même blessure. Qu’on soit tous orphelins. Ça nous fait une raison de survivre ensemble » (p. 185) Oui mais voilà sa mère et son frère sont loin, son père aussi et elle a l’espoir qu’ils soient à l’abri, mais pas Yannis…
Ces adolescents voient leurs proches mourir et chacun réagit à sa façon. Car il n’y a personne à blâmer puis que ce n’est pas la conséquence d’une guerre bactériologique. Par contre, quand ils tuent pour leur survie, ils deviennent des criminels, c’est un autre rapport à la mort. Suspicion, méfiance, peur, paranoïa, folie criminelle tout est possible.
Chaque personnage à une histoire touchante. Stéphane va avoir un choix douloureux à faire que les autres n’auront pas, les désillusions ne sont pas au début pour elle. Elle va les subir au fur et à mesure. C’est aussi le seul personnage qui va être seule. Yannis a son chien, Koridwen son cousin, Jules sa sœur d’adoption, chacun doit protéger un être cher… Stéphane va avoir du monde autour d’elle notamment Alex et Marco mais c’est très différent car elle n’a pas de responsabilité morale et affective.
Je suis de nouveau agréablement surprise de la réussite de cette expérience artistique. Et que dire des couvertures ? Je les trouve très impressionnants avec ses regards plus grands que nature, ils en ont trop vu pour des adolescents.
J’ai découvert la plume de Vincent Villeminot et j’espère lire d’autres romans très prochainement…
Je remercie les Éditions Syros de leur confiance.

Article précédemment publié sur Canalblog