U4 Contagion #U4

Yves Grevet, Florence Hinckel, Carole Trébor, Villeminot etc…

Éditions Syros, nov 2016, 455 p., 16,95 €

Blog des Editions Syros

 Mes Lectures Syros

4e de couv. :

Le virus U4 a décimé 90% de la population mondiale, n’épargnant que les adolescents entre 15 et 18 ans et de rares adultes. Jules, Koridwen, Stéphane et Yannis font partie des survivants. Mais ils ne sont pas les seuls…« Je m’appelle Séverine, le monde est ravagé et je crois que je suis enceinte. Je m’appelle Philippe, moi, président de la République française, je n’ai pas pu sauver ma propre famille. Je m’appelle Nicolas, je suis bloqué en Espagne avec mes potes : tout le pays est mort sauf nous, touristes français. Je m’appelle François, c’est de la folie mais par amour, je suis prêt à redevenir un hors-la-loi. Je m’appelle Koridwen, j’ai l’impression d’avoir déjà vécu ça… »

Anecdote  de lectrice :

Je venais à peine de sortir de  .U4 lorsque j’ai reçu « contagion ». Je me suis dit « chouette je vais le lire dans la foulée », finalement ça n’a pas eu le résultat escompté. Je me suis essoufflée avant la fin et j’ai compris pourquoi.  Le rythme, la forme et le fond sont très différents des quatre romans. Je ne voulais pas passer à côté alors j’ai préféré le poser. Voilà pourquoi je n’ai pas fait partie de ceux qui en ont parlé avant le Salon du Livre Jeunesse et de l’euphorie de la sortie.

J’ai repris ma lecture à tête reposée et là je n’ai pas eu la même vision des choses. Et j’ai pu apprécier l’ampleur du  travail de tous les auteurs.

Ma chronique :

A la question : Puis-je lire ce livre avant les romans ? Je dis pourquoi pas les nouvelles qui spoilent sont signalées.  Cependant en lisant ma chronique vous verrez que ce serait dommage de ne pas avoir lu les romans d’abord. Après si vous aimez les nouvelles vous y trouverez votre plaisir. Je dis ça aussi pour ceux qui n’ont pas accroché à la structure des quatre romans.

Ce recueil de nouvelles des quatre auteurs, plus d’autres plumes professionnelles pour ce qui est des romans graphiques et illustrations, ajoutez à cela des fan fictions cela donne une somme de travail artistique très variée et importante. Je suis très impressionnée par le travail de composition d’un ensemble cohérent et hétérogène, un beau travail de coordination.

Je ne vais pas vous parler de chaque histoire pour vous les laisser découvrir et pour ne pas faire une chronique sans fin…  je m’attarde juste sur la première, celle qui va marquer les esprits.

On début le recueil avec une nouvelle de Vincent Villeminot qui donne le ton. On a un effet de propagation des ondes. L’aéroport, la gare, les hôpitaux, la rue, les individus dans leur famille, les écoles. Et en même temps on a la réaction des services médicaux, de la préfecture, de la mairie, la mise en place de l’armée etc. Hypothèses, suppositions selon qui pose la question. On sent la tension monter au fur et à mesure de l’étendue des dégâts. La parole est donnée à d’autres personnages nouveaux, mais ici nous retrouvons le docteur Certaldo/ Marco/ Philo/ Julien etc. Dans les quatre tomes de .U4, on voit moins le moment de la mort. Les membres d’une famille qu’on sépare sans pouvoir dire au revoir où se toucher. Les survivants  ont de quoi perdre la raison avec de telles douleurs psychologiques. On a une autre facette de cette tragédie.

Ce que j’ai retenu de toutes ses histoires, c’est que les auteurs ont exploré le début de l’épidémie et le post 24 décembre. Ils ont mis en avant des personnages secondaires  que l’on a plus ou moins croisés dans les romans. Ils ont joué avec les personnages et les décors des uns et des autres. Ce n’est pas évident de prendre le personnage d’un autre, ils l’avaient un peu fait lorsqu’ils intégraient les autres personnages dans les romans mais là il y a la ville aussi, je ne sais pas c’était différent, plus poussé comme travail d’écriture. Cela fait plaisir lorsqu’on a aimé des personnages de les voir encore alors qu’on a fermé le roman.

Les fan fictions donnent une touche supplémentaire et j’espère qu’on verra d’autre écrits de ses écrivains prometteurs.

Dans  les .U4, on avait ce délai d’à peu près un mois avant la date butoir annoncée par Khronos. On était dans une sorte de fuite en avant avec au premier plan un personnage, puis deux, puis quatre ou trois. Et comme à un moment les quatre romans se recoupaient on avait juste des points de vue différents d’une même situation. Cela ressemblait à un arbre avec des ramifications. C’était bien on avait atteint le but, mais une fois lu « contagion » on se rend compte que c’était un arbre avec des bourgeons. Ce dernier volume à ouvert les bourgeons et on a des feuilles qui sont venues développer l’arbre.  Et le lecteur a eu vue d’ensemble très étoffée,  en se mettant au pied de l’arbre il peut tourner son regard à 360° il y aura toujours quelque chose à observer.

Maintenant que j’ai terminé la lecture je peux dire que ce recueil de nouvelles n’est pas juste un coup marketing qui  surfe sur le succès de .U4.  Les quatre romans à eux seuls forment un tout, mais là c’est beaucoup plus complet.

Pour une fois je vous parle de la couverture à la fin… Pourtant c’est la première chose qui vous saute aux yeux ces quatre visages rassemblés qui rappellent toutes les facettes de cette histoire. Elle est magnifique !

Je remercie les Éditions Syros pour leur confiance.

Article précédemment publié sur Canalblog

U4 .Stephane

Vincent Villeminot

Éditions Syros, Éditions Nathan, août 2015, 432 p., 17,95 €

Mes lectures  Syros

stephane

4e de couv. :

Stéphane vit à Lyon avec son père, un éminent épidémiologiste. Si des adultes ont survécu, son père en fait partie, elle en est convaincue. Alors elle refuse de rejoindre le R-Point, ce lieu où des ados commencent à s’organiser pour survivre. Elle préfère attendre seule, chez elle, que son père vienne la chercher. Et s’il ne le fait pas ? Et si les pillards qui contrôlent déjà le quartier débarquent avant lui ?  Tout espoir s’écroulera, à l’exception d’un seul : un rendez-vous fixé à Paris…

Mon billet :

J’avais craqué pour le personnage de « Yannis », son histoire et son parcours au sein de cette aventure. Si je vous parle de ce personnage, c’est qu’il est très lié à celui de Stéphane. Il me fallait donc lire l’histoire de ce personnage pour avoir son point de vue que cette aventure et sur son ressenti par rapport aux événements et à Yannis avec qui elle va partager un mois de mésaventures.

Stéphane est un personnage ambigu lorsqu’on le perçoit  à travers les yeux de Yannis ou Koridwen (je viens juste de commencer « Jules »). Yannis est le premier à la croiser lors de son passage à Lyon, il va donc vivre plus longtemps avec elle que les deux autres personnages. Ils vont faire un bout de route ensemble. Jules et Koridwen vont vivre à Paris avec elle, ce n’est pas la même façon d’engager son amitié et sa vie.

Pourquoi ce personnage  est ambigu ?

Parce que c’est une fille avec un prénom de garçon ? non.

Son apparence froide et son côté scientifique qui lui fait analyser les choses de manière plus « raisonnable », contribuent à créer une distance.

Parce que son père est vivant et collabore avec le gouvernement ? (dès le début son père est parti se mettre à l’abri). C’est quelque chose qu’elle va avouer à certain et taire à d’autres.

Comme Yannis lui dit sans savoir cela : « C’est peut-être idiot, ce que je vais dire, mais ça me réconforte qu’on ait tous la même blessure. Qu’on soit tous orphelins. Ça nous fait une raison de survivre ensemble » (p. 185)  Oui mais voilà sa mère et son frère sont loin, son père aussi et elle a l’espoir qu’ils soient à l’abri, mais pas Yannis…

Ces adolescents voient leurs proches mourir et chacun réagit à sa façon. Car il n’y a personne à blâmer puis que ce n’est pas la conséquence d’une guerre bactériologique. Par contre,  quand ils tuent pour leur survie, ils deviennent des criminels, c’est un autre rapport à la mort. Suspicion, méfiance, peur, paranoïa, folie criminelle tout est possible.

Chaque personnage à une histoire touchante. Stéphane va avoir un choix douloureux à faire que les autres n’auront pas, les désillusions ne sont pas au début pour elle. Elle va les subir au fur et à mesure. C’est aussi le seul personnage qui va être seule. Yannis a son chien, Koridwen son cousin, Jules sa sœur d’adoption, chacun doit protéger un être cher… Stéphane va avoir du monde autour d’elle notamment Alex et Marco mais c’est très différent car elle n’a pas de responsabilité morale et affective.

Je suis de nouveau agréablement surprise de la réussite de cette expérience artistique. Et que dire des couvertures ? Je les trouve très impressionnants avec ses regards plus grands que nature, ils en ont trop vu pour des adolescents.

J’ai découvert la plume de Vincent Villeminot et j’espère lire d’autres romans très prochainement…

Je remercie les Éditions Syros de leur confiance.

Article précédemment publié sur Canalblog

U4 .Jules

Carole Trebor

Éditions Syros, Éditions Nathan,  août 2015, 401 p., 17,95 €

Mes lectures Syros

4e de couv. :

Jules vit reclus dans son appartement du boulevard Saint-Michel, à Paris. Il n’a pas de nouvelles de ses parents, en voyage à Hong Kong lorsque l’épidémie a commencé de se propager. Le spectacle qu’il devine par la fenêtre est effroyable, la rue jonchée de cadavres. Mais il sait qu’il ne pourra pas tenir longtemps en autarcie. Pour affronter l’extérieur, Jules redevient le guerrier impavide qu’il était dans le jeu. Il va alors retrouver son frère aîné, qui se drogue et dont il ne peut rien attendre, puis secourir une petite fille qui a mystérieusement échappé au virus et qu’il décide de prendre sous son aile. Son seul espoir : le rendez-vous fixé par Warriors of Times.

Ma Chronique :

Après avoir lu Yannis, Koridwen en 2015, j’ai lu Stephan et  Jules avant la sortie « Contagion » dont je vous parlerais dès demain… je connaissais donc les grandes lignes communes mais aujourd’hui c’est à travers le regard, le corps et les sentiments de Jules que je vais assister aux événements tragiques.

Jules c’est le parisien, sa particularité c’est qu’il ne va pas voyager, il est au cœur de la capitale, il est déjà tout près du lieu de rendez-vous des Experts Warriors of Times . Il a la géographie des lieux en tête et navigue d’un quartier à l’autre.

Jules est plus jeune, il a quinze ans et il est encore au collège, c’est un geek qui vivait beaucoup avec / à travers le jeu WOT. Il y croit vraiment au message de Khronos, c’est sa raison de vivre, son espoir.

Tous les personnages de la série vivent des choses extrêmement dures. Mais je trouve que Jules est un cran au-dessus. Son histoire avec Pierre est extrêmement violente. Est-il mort ?… Est-il vivant ? il est en sursis, Va-t-il devoir le tuer ?… Le rejet, l’abandon, le possible retour… je n’en dis pas plus mais ce chaud-froid permanent est du. C’est un traumatisme psychologique et physique.

Heureusement il va croiser la route de minuscule et des autres et sortir de son isolement. Sans parler que les autres experts vont converger vers lui.

Il y a dans l’écriture et la présentation des faits par Carole Trebor un réalisme et une violence sans filtre qui donne au début du texte un coup de poing dans l’estomac. On se croirait sur un ring, elle assène un coup après l’autre. De part le sujet, les quatre auteurs doivent décrire des scènes d’horreur, mais chacun y va à sa façon.

Jules a du mal à se faire entendre. Il est un élément de cette communauté très organisée. Il n’a pas trop son mot à dire, il est peu consulté. Jules n’est pas dans l’ultra violence ambiante. Dans Paris s’installe un climat de guerre de territoire et de guerre civile mais ce n’est pas dans son caractère. Il a un physique de « plaqueur » alors on sollicité surtout son physique. Il a une force d’inertie qui fait qu’il a un temps de retard, il y a va à l’instinct sans calcul.

Les informations ne circulent pas à la même vitesse pour les quatre personnages. Jules par exemple comprendra pourquoi il n’est pas mort, que le 15 décembre soit presque deux mois après le début des décès (22 octobre) Psychologiquement cela modifie l’état d’esprit.

J’ai noté un point commun entre les deux garçons Yannis et Jules  ont eu besoin de rester dans leur personnage virtuel avant de supporter la réalité. Koridwen et Stephan, elles se sont jetées dans le réel immédiatement. Les deux filles ont fait appel au savoir familial. Koridwen la guérisseuse bretonne et Stephane la chirurgienne toutes les deux sont  dans les soins. Dans le même ordre d’idée Jules et Yannis sont ceux qui vont mal vivre toutes les révélations autour de Khronos.

Jules est un personnage qui intériorise dans sa chair les douleurs, qu’elles soient dues aux tortures ou autres injections. Il va lui falloir une intervention extérieure pour extraire « le mal » qu’on lui a implanté. Il parle peu et absorbe les informations. Pour renforcer cette sensation on a le personnage qui est d’abord cloîtré dans sa chambre au 5 ième étage de son immeuble, puis il séjournera dans les égouts, la sacristie (crypte), cave et fosse…

Je remercie les Editions Syros qui m’ont permis de lire la série U4 qui continue avec « Contagion » qui sera  en librairie le 3 novembre. A bientôt donc pour « Contagion » que je vais lire dès demain !

yannis
koridwen
stephane

   

contagion

Article précédemment publié sur Canalblog

U4 .Koridwen

Yves Grevet

Éditions Syros / Nathan, Août 2015, 400 p., 17,95 €

Mes découvertes Syros

Événement de la rentrée littéraire 2015 une coédition Syros /Nathan

4e de couv. :

Cela fait dix jours que le virus U4 accomplit ses ravages.
Plus de 90% de la population mondiale ont été décimés.
Les seuls survivants sont des adolescents.
L’électricité et l’eau potable commencent à manquer.
Tous les réseaux de communication s’éteignent.
Dans ce monde dévasté, Koridwen, Yannis, Jules et Stéphane se rendent, sans se connaître, à un même rendez-vous. Parviendront-ils à survivre, et pourront-ils changer le cours des choses ?

Ma chronique :

Me voici plongé dans le regard de Koridwen. Yves Grevet a choisi de nous emporter dans les terres celtiques. Son personnage est une fille, elle est bretonne et vit dans une ferme. Après la lecture de Yannis on a déjà une vision de la demoiselle, celle de ce garçon qui la croise à Paris. Est-elle vraiment comme il nous la présente ? Bien sûr que non, est-on conforme à ce que les gens perçoivent de nous ou croient percevoir ?

Dans ce projet littéraire au-delà de l’intrigue on peut ainsi se poser des questions que l’on ne se poserait pas forcément.  Sans parler que la lecture d’une autre facette de l’histoire nous renvoi forcément aux autres livres déjà lus… Sans vouloir comparer on a tout de même des liens qui vont se former, les auteurs ont-ils sciemment mis des éléments qui font des effets miroirs ?

Ce roman est un roman indépendant et à part entière mais il me révèle des choses sur le livre de Florence Hinckel #U4 Yannis alors j’y ferais référence… si j’avais lu les livres dans un ordre différent peut-être aurais-je fait autrement.

Koridwen est bretonne, c’est une fille de la campagne, ses racines profondes sont ancrées dans cette terre et c’est certainement ce qui fait que c’est l’élément terre qui ressort dans son caractère et dans ses actes. Yannis dont les racines sont algériennes vient de Marseille ville portuaire et cela se ressent (je vous laisse découvrir ce que je pense du personnage dans « .Yannis ». Les deux auteurs sont donc cohérents entre les lieux et l’essence.

Koridwen tire sa force de la terre, elle est enracinée dans la réalité, elle est pragmatique. Nous aurons donc une autre vision des événements. La terre c’est la seule chose que nous aurons dans son voyage entre sa maison et Paris. Elle va d’ailleurs voyager avec une partie de ses biens tel la tortue avec sa maison sur le dos. Qui dit maison dit famille, elle va aller chercher son cousin qu’elle va protéger et l’emmener avec elle. Cet être lunaire qui ne peut vivre qu’en compagnie de quelqu’un est très attachant. Max est autiste mais très attaché à Koridwen, ils vont se réconforter l’un l’autre et se protéger aussi. Il est pour elle se que Happy le chien de Yannis. Cet être qu’il faut protéger et qui parfois protège sans regarder s’il met sa vie en danger pour autant, ce compagnon fidèle mais qui parfois devra s’éloigner pour laisser les mains libres au héros. Ils sont les acolytes qui font passer les sentiments et l’instinct plutôt que la pensée et la parole.

J’ai aussi remarqué la présence de « la lettre » une sorte de testament moral que ce soit celle du père au fils ou de la grand-mère à sa petite fille. Dans la construction mentale du personnage je pense que c’est important cette filiation singulière. Le contenu du coup est très différent. On retrouve l’idée de valeurs morales pour bien leur rappeler qu’ils doivent rester des humains intègres.

L’amitié est un thème important dans ses quatre romans. Il y a des liens qui vont se tisser. En chemin Kori va trouver Anna et Marek qui  ne font pas partie du WOT, on est dans une incertitude faut-il leur accorder confiance ou vont-ils causer sa perte.

Koridwen part à la recherche de Spider Snake, alors qu’Adrial allait chercher Lady Rotweiller, ce n’est pas n’importe quel joueur du jeu…

Ce qui m’a plu dans cette histoire c’est cette comptine Celte qui va être le fil conducteur et qui va être le contrepoint. Cette incantation empreinte de magie qui va permettre à Kori de rester sur le droit chemin dans sa quête, sa mission, sa destinée.

On aborde la partie politique différemment, il y a des positionnements du personnage différent par rapport à la trame plus générale. On change vraiment de focale et de genre.

La fin que bien sûr je ne vous dévoilerai pas est dans la lignée de ce qui est proposé pour ce personnage… mouah ahh !   Je vous laisse découvrir ce que l’auteur nous a concocté !!!

Je remercie les Éditions Syros de leur confiance et de m’avoir permis de lire ces deux romans en avant-première.

Article précédemment publié sur Canalblog

Voir aussi #U4 .Yannis