Trackés

Christophe Nicolas

Éditions Argyll, 8 avril 2021, 378 p., 19,90 €

Mes lectures Argyll

4e de couv. :

France, pays des droits de l’homme et du citoyen. Dans un climat de tensions sociales, un célèbre journaliste et lanceur d’alerte est froidement exécuté dans son appartement parisien.
Sur les lieux du crime, alors que certains concluent déjà à un acte terroriste, la capitaine de police Florence Roche exige d’être chargée de l’enquête. Placardisée pour raisons politiques, elle est déterminée à découvrir la vérité, quitte à ce que celle-ci déplaise à sa hiérarchie.
La policière trouve une alliée naturelle en Julia, fille du journaliste, mêlée malgré elle à l’affaire lorsqu’une des sources de son père la contacte, et la pousse dans les rouages d’une machination qui pourrait ébranler jusqu’aux fondations de notre démocratie.

Mes impressions de lecture :

Trackés est un roman troublant car certaines données sont très proches de la réalité ou avec un petit décalage pour coller à la fiction (je ne chercherai pas à vérifier). On retrouve des événements d’un passé très proche.

J’étais très curieuse de découvrir cette histoire d’une part car c’est le premier thriller (papier) des éditions Argyll et d’autre part par ce que Ladrian avait commenté avec deux des fondateurs de Argyll lors d’une interview en ligne à savoir que « Trackés » serait dans la lignée de « person of interest » une série que j’ai adoré il y a quelques années. Après lecture, il y a un petit quelque chose mais il traite de bien d’autres sujets.

Lors de diverses interviews Xavier Dollo et Simon Pinel ont expliqué qu’une partie de leur ligne éditoriale tournerait auteurs de sujets sociaux. Et en lisant c’est ce que j’ai ressenti.

On voit la société qui se révolte, qui explore d’autres chemins alors que les instances dirigeantes (politiques, technologiques et financières) vont dans le sens opposé. On sent toutes les tensions sociales face aux démonstrations de force.

Il est fait référence à plusieurs reprises de l’affaire « Projet Hamonie » précédent roman de Christophe  Nicolas qui est ressorti en numérique chez Argyll. Comme je ne lis pas en numérique je ne l’ai pas lu. Il existe une vieille édition papier chez Riez, je me laisserais peut-être tenter !

C’est un roman où l’action nous entraine dans des situations très tendues avec parfois la mort au bout. On suit les personnages dans leur quête et leurs mésaventures On voit la nasse se refermer avec parfois un compte à rebours.

On est sur le thème de la traque que ce soit sur la toile virtuelle ou dans la vie réelle.

En parallèle avec l’action on a la réflexion, les questions éthiques, morales, philosophiques etc, et sur la place de l’humain au milieu de tout cela.

Thématique de la manipulation, mais qui manipule qui ? J’ai découvert certaines références sociologiques, psychologiques… que je ne connaissais pas.

J’ai beaucoup aimé la construction du roman. Le temps est très important.

On a différentes lignes temporelles et différents pôles géographiques Au début on est à Toulouse en 2015 et Paris 2016. Mais très vite on a le passé plus lointain qui vient interférer dans le présent. Sans que les « prédictions de la Pythie » qui donne le tournis à nos héros sur l’avenir.

J’ai beaucoup aimé le côté toile d’araignée. Certains personnages se retrouvent englués dans ce piège et du coup le lecteur est captivé.

On a un duo de personnes jeunes qui m’a plu. Ils ne sont pas encore corrompus par le système, ils ont eu deux éducations et des parcours différents

Rythme intense !

Les chapitres courts qu’on enchaîne pour découvrir les différents pièces du puzzle dont on aura une vue d’ensemble à la fin du roman.

La couverture de roman est très visuelle chaque détail à son importance, j’adore.

Ce deuxième roman que je lis des Éditions Argyll me fait  me poser plus de questions personnelles qu’il ne me donne des réponses !

Je remercie les Éditions Argyll de leur confiance.

NB : Toulouse semble devenir une ville très présente dans ma vie actuelle.

Une nouvelle fois le roman « 1984 » de George Orwell est toujours d’actualité et il est souvent cité. Il faudrait vraiment que je le lise un jour !

Je vous disais plus haut que je ne voulais pas faire de recherches sur des dates, des faits… je vous conseille de lire l’interview de Christophe Nicolas : Argyll

Jardin des papillons

Dot Hutchison, Trad Nordine Haddad
Éditions City, sept 2020, 352 p., 19 €

Mes Lectures City

jardin des papillons

4e de couv. :
Un immense jardin luxuriant, débordant de fleurs et de plantes rares. Cet endroit pourrait être un véritable paradis s’il n’y avait ces dizaines de cadavres découverts par le FBI. Des jeunes femmes dont le dos a été tatoué pour ressembler à des ailes de papillons. Celui qui règne sur ce monde fascinant et effrayant est un homme aussi cruel que délicat que ses victimes ont baptisé « Le Jardinier ». Son obsession : capturer, apprivoiser et immortaliser les plus beaux spécimens avant que leur beauté se fane. Parmi les rares survivantes, il y a Maya, une étrange jeune femme. Plus l’enquête avance, plus elle se révèle être une énigme. Quels secrets dissimule-t-elle ? Au fur et à mesure que la jeune femme se confie, les enquêteurs sont emmenés loin, très loin, aux confins de la noirceur de l’âme humaine…

Mes Impressions de Lecture :

Après quelques recherches j’ai découvert qu’en VO « le jardin des Papillons » est le premier tome de la trilogie du collectionneur. J’espère que les deux autres volumes seront traduits et publiés chez City.

C’est un thriller psychologie très particulier. On va vivre les événements après les faits à travers le récit d’une survivante. Les criminels sont arrêtés. On ne saura pas tout de suite le comment de leur chute.

Maya est un témoin est très particulier. Je n’ai pas réussi à avoir de l’empathie pour elle, elle ne cherche pas a être appréciée par les enquêteurs et cela se répercute sur le lecteur.

Maya a un rôle ambigu et face à elle on a deux enquêteurs du FBI. Aucun des trois n’est dupe, elle cache quelque chose. Elle va déclencher deux réactions différentes. Eddison plus à l’aise avec les suspects a une tendance à la considérer comme complice, donc bourreau. Victor Hanoverian essai de rester impartial il est  conscient du jeu qu’elle a mis en place.

Ce roman c’est un long interrogatoire. Il n’y a pas de chapitres, juste des petites séparations qui correspondent à des pauses, à des avancées dans les investigations etc.

Maya semble très bavarde mais elle ne dit que ce qu’elle veut et c’est elle qui essai de diriger son témoignage là où elle veut. Ce qui donne ce côté malsain de la manipulatrice. Il faudra attendre la fin pour avoir une idée d’ensemble et avoir « une vérité » supplémentaire.

Maya raconte un événement, puis lâche un nom et attend que ses interlocuteurs réagissent. Eddison est très impulsif, il réagit au car de tour à chaque « provocation », il renvoie la balle. Victor joue en fond de court. Il prend le temps d’observer et ne va pas toujours dans le sens qu’elle voudrait. Elle joue aussi avec le temps, elle parle tantôt de son enfance, de la période avant le jardin et le jardin… On ne se perd pas, on voit se tisser une toile complexe.

Maya joue aussi avec les noms pour mieux les balader. Le « jardinier » leur changeait le nom de ces victimes. Il faut attendre un bon moment avant de mettre ces pièces de puzzle.

Le corps est une thématique très importante. Autant par le nombre de victimes que ce qu’elles ont subit.

Pendant cet interrogatoire le travail de fond se fait pour venir renforcer la conviction de nos deux enquêteurs. Et on a la confirmation de toutes les horreurs vécues dans ce fameux jardin.

Il y a une forte présence de la thématique familiale. Le plus souvent Dot Hutchison met l’accent sur les défaillances et des dysfonctionnements.

C’est un page turner en partie grâce à sa composition et les différentes histoires individuelles que Maya révèle. Dot Hutchison tient en haleine ses lecteurs avec ce jeu, je lâche un peu de lest pour mieux ferrer le lecteur et le maintenir accroché.

Je vous laisse découvrir cette mécanique que Dot Hutchison a mis en place et tous les rebondissements.

Je remercie City Éditions de leur confiance.

city éd

Repost depuis mon premier blog : L’atelier de Ramettes

La nuit des flammes

Grégoire Godinaud

City Editions, mars 2020, 398 p., 19,50 €

Mes lectures City

nuit des flammes

4e de couv. :

Le « Pack de six » était un groupe d’amis qui ont fait les quatre-cents coups quand ils étaient adolescents. Une bande qui a éclaté lorsque l’une d’entre eux, la belle et mystérieuse Lucie, a disparu dans un terrible feu de forêt. Son corps n’a jamais été retrouvé.
Connaissez-vous vraiment vos amis ?

Ma chronique :

Ce roman m’a attiré pour son histoire mais la couverture à joué aussi un rôle, ce regard fixe tourné vers le haut. Ces flammes dans l’œil laissent présager des visions qui restent fixées à la rétine….

Il est beaucoup question d’absence, de disparitions dans tous les sens, de la perte de contact à la mort.

La scène inaugurale laisse présager quelque chose de terrible au cours de l’histoire… Ce genre de chapitre à le don de m’énerver car il est généralement très intense, mais pas question de s’en passer ! Cela crée aussi une rupture dans la chronologie.

On sent très vite qu’il y a des ombres qui voilent une partie du passé. Cela exacerbe la curiosité.

Le deuil du décès de la mère va perturber le quotidien de Chloé d’autant qu’elle lui laisse un message posthume qu’elle est plus ou moins la seule à comprendre. Car d’autres deuils n’ont pas été faits.

Le rapport à la mère est très important. Et à la filiation en général.

Les personnages sont assez ambigus pour créer des ambiances étranges et anxiogènes. Ajoutez à cela les non-dits et les secrets du passé et on a un bon thriller psychologique.

Le passé ce n’est pas une page qu’on tourne, les séquelles des traumatismes passés a affecté tous les protagonistes qui semblent avoir continué à avancer mais une étincelle et le feu peut reprendre. Le texte alterne des scènes du présent et du passé et d’autres souvenirs, on a donc plusieurs « niveaux » de passé.

Ce roman privilégie beaucoup le mouvement. Les protagonistes ne peuvent se fixer longtemps en un lieu. France, Corse, Angleterre, Italie… et j’en passe. Ces mouvements incessants montrent des personnages sur le qui-vive. J’ai adoré les descriptions de Sienne et Florence entre autre.

Un thriller qui balle le lecteur d’une question à une autre, d’une quête à une autre… créant un suspens qui ne laisse pas le lecteur indifférent.

Je remercie  City Editions de leur confiance.

city éd

Le complot des philosophes

Philippe Raxhon

City Editions, 19 mars 2020, 351 p., 19 €

Mes lectures City

4e de couv. :
En l’an 65 à Rome, le philosophe Sénèque écrit une dernière lettre avant de se suicider. Quand près de 2000 ans plus tard, la jeune chercheuse italienne Laura Zante découvre cette lettre, elle fait appel à François Lapierre, historien à la Sorbonne pour l’authentifier. Mais ce qui semble n’être qu’un simple travail archéologique va déclencher un engrenage sanglant qu’ils n’auraient jamais pu imaginer. Les deux historiens deviennent des cibles à abattre et tous ceux qu’ils impliquent dans leurs recherches sont froidement éliminés. Pourquoi les services secrets et une mystérieuse organisation occulte sont-ils prêts à tout pour mettre la main sur cette découverte ? Lapierre et Zante se lancent dans un aventure qui va les conduire de Paris à Rome, entre intrigues politiques et superstitions religieuses. La clé de l’énigme est un incroyable secret, un effrayant complot dissimulé depuis des millénaires…

Et si tout n’était qu’un mensonge ?

Anecdote de lectrice :

Chers lecteurs, ce blog me servant aussi d’aide mémoire je vais commencer par des digressions.

J’ai reçu ce livre il y a quelques jours à peine et je l’ai lu sans attendre pour publier ma chronique le jour de sa sortie. Aujourd’hui ! Je me suis demandé si sa sortie ne serait pas reportée à cause du confinement dû au Covid-19, mais j’ai vu l’auteur annoncer la sortie de son travail. Alors je ne pouvais pas le laisser tout seul ! Malgré mon manque de concentration j’espère que je vous donnerai envie de le lire …

Le confinement a commencé pendant que les personnages passaient d’un avion à l’autre, d’un pays à l’autre … Cela m’a fait sourire car les informations nous parlaient de frontières qui allaient fermer… et m’a réaction a été « ce n’est pas en ce moment qu’ils pourraient le faire ! ».

Ma chronique :

Lorsque City Éditions m’ont proposé de lire  ce roman je n’ai pas hésité. Cela faisait un moment que je n’avais pas lu de « thriller ésotérique » alors je me suis laissée tentée et j’ai bien fait.  Si je précise cela, car je ne suis pas une spécialiste. Après lecture je ne parlerai plus de « thriller ésotérique » mais je reprendrai les termes employés par l’auteur à la fin du volume c’est un « roman d’historien » et c’est cela qui fait l’attrait et le charme de ce roman.

Ce roman commence par une scène du passé, qui marque les esprits, lieu et date précisés. Puis on passe à un passé plus récent et enfin le présent. Les deux protagonistes entrent en scène l’un après l’autre. C’est un roman à la troisième personne on va donc suivre plusieurs scènes, mais on aurait majoritairement des scènes où ils sont ensemble.

Elle arrive donc avec la copie d’une lettre extraordinaire. Lorsque j’ai vu la lettre j’avoue que mon réflexe a été, « non, encore ! » mais je me suis ravisée au fur et à mesure qu’avançait la narration. Et en fait c’est dans le traitement du sujet que réside l’intérêt de ce roman. Le duo est composé de deux historiens chercheurs et c’est donc leur cheminement intellectuel qui rend intéressante l’histoire. Comment authentifier le document, la source, trouver le cheminement du document… Ce n’est qu’après qu’ils vont s’intéresser au texte lui-même.

Nous avons le professeur parisien, la quarantaine et l’étudiante italienne. Les deux personnages nous sont présentés comme des êtres très attractifs. Il va donc d’entrée y avoir des tensions sexuelles mais l’intellectuelle prend le dessus (du moins au début !). Ce qui prime ce sont les échanges entre le maître et l’élève. Elle est intelligente, elle a déjà commencé à étudier le texte, mais elle a besoin de lui, elle va donc le laisser développer certains sujets, puis petit à petit on va avoir des dialogues pour faire avancer le sujet et ils vont être sur un pied d’égalité. Cela m’a beaucoup plus. On n’est pas dans le thriller à sensation. Ils vont faire appel à leurs différents réseaux de spécialistes qui opèrent en Europe : France, Italie, Irlande, Belgique… Ils vont rencontrer des passionnés tous intéressants à écouter.

Cela occupe le premier quart du roman mais au fur et à mesure qu’ils avancent dans leurs recherches. On va découvrir que des ombres les surveillent, tout à leur champs d’investigations ils ne vont se rendre compte de rien jusqu’au premier crime…

Ils sont conscients des enjeux du contenu du texte mais tout à l’intérêt historique ils ne réalisent pas qu’ils mettent des gens et eux même en danger de mort. On va donc voir entrer en scènes plusieurs groupes intéressés par cette fameuse lettre pour des raisons différentes.

Il se trouve qu’en même temps que je lisais ce roman, je lisais un livre technique sur les utilisateurs UX (informatique) et ces deux ouvrages traitent d’un sujet commun celui de la mémoire cognitive, ils se faisaient écho alors qu’à première vue on n’aurait pas imaginé de lien.

Je voulais aussi dire un petit mot sur la couverture, je la trouve très appropriée et contribue à donner envie de lire ce roman.

C’est un roman où la gastronomie tient une place importante. Vous allez saliver !

L’auteur a écrit une lettre au lecteur à la fin du roman afin de démêler le vrai de la fiction.

Je me demande si le duo va reprendre du service dans quelques temps pour nous emporter dans ce monde particulier des historiens.

Je remercie City Editions de leur confiance.

Article précédemment publié sur Canalblog

Pour le bien de tous

Laurent Scalese

Éditions Belfond, mars 2019, 320 p., 20 €

4e de couv. :

Sur une route de campagne, un homme est percuté par une voiture. Mort sur le coup, ce n’est pourtant pas la collision qui l’a tué mais les balles qu’il a reçues dans le dos. Si la victime n’a pas de nom ni de papiers, son identité semble précieuse, puisque le véhicule des pompes funèbres qui le transporte est braqué, et le corps enlevé… Les deux flics chargés de l’enquête forment le tandem le plus mal assorti de l’histoire de la police.
Mélanie Legac est jeune, brillante, nerveuse. Le commandant Joseph Schneider a la soixantaine bien tapée, il ne peut plus courir après personne, et ce  » croulant « , comme elle l’a baptisé, pourrait être son père. C’est la première fois qu’ils travaillent ensemble et ils vont vivre la pire affaire de leurs carrières.

Ma chronique :

J’avais bien aimé « Je l’ai fait pour toi » sorti il y a trois ans. Je voulais lire d’autres romans de Laurent Scalèse, et je réalise que je ne l’ai pas fait !

J’attendais une autre enquête avec le personnage de  Samuel Moss  mais il en a décidé autrement, il a créé un duo assez spécial.

Les duos dans les romans policiers sont une donnée importante qui  rée une dynamique dans l’intrigue.

Nous avons ici un duo improbable, deux opposés. Elle est plutôt jeune et lui plutôt en fin de carrière. On n’a pas vraiment de tension sexuelle entre eux, quoique…  Ils ont les même grades dont il n’y pas de relation chef subordonnée. Ils font connaissance au début de l’affaire et bien sûr ça commence mal avec des quiproquos et de la provoc, se qui fait sourire le lecteur. De cette relation bancale vont naître des situations périlleuses tant pour l’un que pour l’autre. Le danger est tout près. La mort à ses pourvoyeurs.

La touche sexuelle de tout bon roman policier/polar est ici présente derrière une façade de respectabilité.

La situation géographique on est dans un milieu plutôt pavillonnaire, voire campagnard et paisible. La forêt joue ici le rôle de lieu mortel, ce n’est pas là qu’on ira se ressourcer… elle étouffe les cris et s’abreuve de sang. Il n’y a pas de « fantastique », ce sont bien des humains pas très humains qui massacrent.

Le titre du roman et la couverture viennent jouer avec les contradictions, et les justifications d’actes de barbarie… c’est bien trouvé !

Ce roman nous parle de manipulation idéologique. On retrouve des sujets qui sont notre quotidien au JT surtout en ce moment dans le contexte politique…  Après chacun ces opinions politiques… on va avoir ici deux façons de penser bien différentes qui vont s’affronter. Je ne m’étendrais pas… Ce roman par certaines facettes est très représentatif de notre époque.

Un des thèmes que j’affectionne est très présent, c’est celui de la famille ont à là quelques relations familiales parfois assez dysfonctionnelles. Je vous laisse les découvrir.

Nous avons les réponses à nos questions sur le pourquoi, du comment. D’autant qu’on a des chapitres qui se déroulent du côté des « méchants ». Quand à la fin … je ne vous laisse découvrir, elle est surprenante !

Une nouvelle fois j’ai dévoré un roman de Laurent Scalèse… Il faut vraiment que je lise ces autres romans et ne pas attendre son prochain !

Je remercie les Éditions Belfond pour leur confiance.

Qui en parle ?

Litote

Sur ce blog :

fait pour toi

Article précédemment publié sur Canalblog

Le Cercle de Caïn

Sophia Raymond

Éditions Michel Lafon, 2018, 351 p., 17, 95 €

Mes lectures Michel Lafon

4e de couv. :

Une journaliste baroudeuse en pleine débâcle professionnelle et affective.

Un corps qui réapparaît, miraculeusement conservé, 5 000 ans après une mort peu naturelle.

Et L’Enfer de Dante…

Clara Fischer, en flairant le scoop qui doit relancer sa carrière de grand reporter, n’a-t-elle pas sous-estimé le danger menaçant ceux qui approchent de trop près la momie des glaces ?

Anecdote de lectrice :

C’est un livre dont le titre, la couverture et le pitch mon plu. J’ai été ravie de le recevoir en ce début d’année. Je venais de lire un roman avec une journaliste qui par son enquête se mettait en danger et son entourage et voici qu’un thriller me proposait un journaliste qui tombe sur un scoop. Là s’arrêtent les similitudes… vous verrez dans quelques jours une chronique d’un autre livre qui aura un lien avec ce roman à savoir une malédiction…

Ma Chronique :

Je trouve que la couverture de ce livre est magnifique et si représentative de l’ambiance.

C’est un roman qui se passe à deux époques, aujourd’hui et un an auparavant. On va dire que la scène originelle a eu lieu l’année précédente. On a donc une certaine distance avec les faits et Clara va devoir se baser sur des rapports écrits par d’autres et des informations indirectes.

Sophie Raymond revient sans cesse sur cette originelle en changeant les points de vue, en convoquant les témoins. Grâce à cela on voit presque ce dessiner une scène en 4D. A chaque nouvelle façon de raconter l’histoire Clara avec son regard de journaliste décèle de nouveaux petits détails à chaque fois. Elle point le doigt sur des différences, des ajouts. Cela renforce l’idée de Cercle.

Ce que je trouve intéressant en ce qui concerne les personnages c’est le fait que la plupart sont absents et pourtant de part les témoignages qu’ils ont laissé ils sont vivant et participent à l’intrigue. Les personnages actuels vivent avec leur conscience et parfois leur culpabilité et donc avec encore une interprétation des faits. Avec les témoignages ont n’a plus ces préoccupations. Cela crée aussi une dynamique dans la narration, c’est du moins ce que j’ai ressenti.

C’est une lecture prenante avec des scènes troublantes, par exemple des selfies indélicats, des morts étranges. On va suivre les progrès de l’enquête de Clara Fischer avec ses questionnements, ses doutes… Clara est femme tenace qui a été injustement mise au placard.

L’intrigue est basé sur la malédiction à l’instar de celle de Toutankhamon, il y a tout un chapitre consacré à ce sujet pour ceux qui ne la connaîtrai pas, ce qui donne lieu à une jolie interview d’un septique. Le manque de respect envers la dépouille des participants à cette découverte est assez dérangeant. C’est fou comme cette trouvaille fait ressortir les mauvais côté des gens et leur besoin de flatter leur ego.

Il y a toute une thématique autour de l’ascension et de la chute. Cela donne une image comme les montagnes quand on les dessine. Clara est au plus bas et cette affaire va la propulser dans phase ascensionnelle. Les participant après l’ascension vers la découverte vont chuter etc…

Je ne voudrais pas trop déflorer l’intrigue alors je vous laisse la découvrir… car j’ai pris grand plaisir à suivre Clara Fisher !

J’ai lu ce roman alors que le climat était plutôt froid alors cela a rajouté une petite touche glaçante.

Je remercie les Éditions Michel Lafon pour leur confiance. Et une nouvelle année qui débute avec une belle lecture !

Article précédemment publié sur Canalblog

Juillet de sang

Joe r. Lansdale

Trad USA par Claro

Folio Policier, 2014, (1989 Vo), 311 p.

Film « Cold in July » sorti en décembre 2014

4e de couv. :
Parce que Richard Dane a dû se défendre, il a fait un énorme trou dans la tête d’un homme qui se trouvait dans son salon. Le cambrioleur lui a tiré dessus sans une hésitation. Richard a pour lui la légitime défense, la pénombre de la nuit et la protection de son fils qui dormait dans une pièce mitoyenne. Les flics comprennent très bien. Ce que ne sait pas encore Richard c’est que s’ils sont à ce point «sympas», ce n’est pas simplement pour soigner leur image auprès du contribuable. Derrière le fait divers se cache une tout autre histoire totalement invraisemblable. Qui était ce type venu de nulle part? Que cache la mansuétude des enquêteurs et pourquoi le FBI s’en mêle-t-il? Richard, bouleversé par sa propre vulnérabilité, sidéré par ses instincts révélés, va devenir à son tour une cible, car s’il a défendu son enfant, le cambrioleur aussi était le fils de quelqu’un…

Mon billet :

J’ai dû acheter ce roman après avoir lu « les enfants de l’eau noire » lu en 2015, car j’avais aimé et je voulais découvrir d’autres romans de l’auteur. Je n’ai pas la couverture avec l’affiche du film.

L’année dernière j’envisageais de le lire en juillet pour être raccord avec le titre et puis ça ne s’est pas fait. Cette année fut la bonne !

On sent très vite  qu’on est dans un roman des années 90, les voitures, pas de téléphone portable, tv, et K7 et un certain rythme dans la narration. Peu de technologie dans les méthodes de pistage. Un des personnages parle de modem et de livre pour apprendre l’informatique !   La musique c’est de la country donc intemporel, on est au Texas.

C’est un roman à la première personne « je » est Richard Dane. Un mari et un père tranquille pour qui cette terrible nuit va bouleverser la vie et faire ressortir des questions de son passé qu’il n’a jamais résolu.

Je retrouve dans ce roman cette façon d’installer une atmosphère moite et délétère comme pour mieux entrer dans l’intimité des personnages. Il y a un aspect sexuel comme fil conducteur. L’angoisse et l’impuissance d’un simple citoyen face aux menaces et à la justice.

Il y a une escalade de mal être qui s’accompagne par un changement de serrure, l’installation de grilles de protection, de mise ne place d’alarme, d’achat d’arme… mais cela suffira t-il ?

Le décor de départ c’est une maison isolée de l’Ouest du Texas, dans une ville soit disant tranquille. Il fait chaud, orageux, atmosphère lourde.

Le vocabulaire est parfois cru et provocateur. Le côté macho est critiqué mais bien présent. L’honneur doit être sauf ! Les rôles féminins sont assez réduits.

Le thème de la paternité est aussi un fil conducteur. D’ailleurs la première partie s’intitule «  les fils », la deuxième « les pères » et la dernière «  pères et  fils ».

Les trois parties de ce roman correspondent à trois twist. La première partie est presque une histoire en elle-même avec une chute qui nous laisse interrogatif. Un voile tombe et  s’en est fini des apparences trompeuses.

La deuxième partie c’est l’enquête et la traque. Là aussi l’issue est surprenante. On est monté de plusieurs degrés dans l’horreur. La troisième partie c’est la justice immanente, l’action.

Le côté action est un peu rocambolesque, à l’américaine…  voitures, armes et hémoglobine et le côté moral, il faut faire justice soi même quand le système est corrompu.

Un thriller sympa avec des rebondissements et de l’action, plus un côté psychologique, je suis curieuse de voir le film… 

cold

Bon à tuer

Paola Barbato

Trad. Anaïs Bouteille-Bokobza

Éditions Denoël, col Sueurs froides,  avril 2018, 417 p., 20,90 €

Mes lectures Denoël

B26806

4 e de couv. :

Corrado De Angelis et Roberto Palmieri sont deux écrivains que tout oppose. Le premier, neurochirurgien, doit son succès à la qualité de ses textes qui ont su redonner au roman policier ses lettres de noblesse. Palmieri est quant à lui un auteur vedette qui ne rate pas une occasion de faire le buzz et passe son temps sur les plateaux de télévision pour le plus grand plaisir de ses milliers de fans, et ce malgré la piètre qualité de ses romans.
Les maisons d’édition de De Angelis et de Palmieri ont passé un accord diabolique : les deux auteurs sortiront leur nouveau polar le même jour à la même heure, et un prix sera décerné à qui vendra le plus de livres. La compétition sera lancée en direct à la télévision. Mais, le grand soir, rien ne se passe comme prévu, et De Angelis disparaît quelques minutes après avoir quitté le plateau. Le mystère s’épaissit lorsque débute une série de meurtres imitant à la lettre les crimes des thrillers de l’écrivain disparu. Une véritable chasse à l’homme commence alors, car tout porte à croire que Palmieri, jaloux et souffrant d’un indéniable complexe d’infériorité, est coupable. Mais la réalité est bien différente et, comme dans chaque roman de Paola Barbato, insoupçonnable.

Mon Billet :

Voilà environ trois ans j’ai découvert  le deuxième roman de cette jeune autrice italienne « Le fil rouge ». Je n’avais pas tenté la lecture du premier roman car il était sur le thème de la boxe. « A mains nues » me semblait trop « brutal » pourtant les retours des lecteurs étaient excellents.  « Le fil rouge » aussi mettait le corps à rude épreuve mais j’avais été emportée par l’intrigue. J’ai rencontré en mai 2016 l’autrice à la « Comédie du livre », je lui avais parlé de ma réticence à lire son premier roman, ce à quoi elle m’avait répondu qu’elle comprenait mais quelle ne le trouvait pas plus violent que celui que je venais de lire, juste différent. Je n’ai  toujours pas passé le pas.

C’est avec impatience et curiosité que je voulais lire « Bon pour tuer ». Avec un titre pareil en français on a deux façon de l’aborder… bordereau qui autorise à tuer, ou personne qui mérite d’être tuée… alors qu’en italien il est intitulé « Scripta manent » : locution latine qu’on pourrait traduite par « les paroles s’envolent, les écrits restent ».

J’ai retrouvé cette mise en avant du corps et cette tendance à le contraindre, le torturer et le mal mener. Mais n’en disons pas trop.

C’est étrange que je ne retienne que cette partie corporelle alors que psychologiquement les personnages de ses romans sont aussi traumatisés. Sujet à creuser !

Nous sommes en Italie à Milan de nos jours. Tout va se jouer autour du thème du « personnage » et/ou « auteur ». Qui se cache derrière tout cela ? Est-ce une personne ou le reflet de plusieurs personnes ?

La TV trash avec une émission « Duels » qui cherche l’audimat par l’affrontement verbal, les débordements sont implicitement conseillés ! Deux maisons d’éditions montent en épingle une rivalité entre deux auteurs très vendeurs mais diamétralement opposés. L’émission s’achève dans une grande confusion car l’un des deux à un comportement très étrange et l’autre disparaît sans laisser de traces.

On se rend vite compte que ces auteurs sont deux « vitrines » qui attirent le chaland. Le côté factice va ralentir l’enquête.

Le roman va se dérouler en deux temps. La mise en place des faits et des personnages, ce qui va correspondre à saisir ce qu’ils cachent et qui est le criminel, rien n’est vraiment résolu d’autres surprises nous attendent. Dans la deuxième partie c’est la traque à proprement parler. Il va falloir essayer de découvrir quels vont êtres ses prochains coups comme dans une partie de jeu d’échec. Les relations entre les personnages vont différentes. Trois êtres qui n’avaient en apparence rien en commun vont changer la donne. On va aller de découverte en découverte, de rebondissements en rebondissements et l’histoire va prendre une tournure différente.

Ce que j’ai beaucoup aimé dans l’écriture c’est la présence d’extraits du roman policier dans le roman policier, cette mise en abîme permet d’approcher ce roman qui est au cœur de l’histoire, le « poids de la mort de Corrado de Angelis. C’est toujours délicat de parler d’un roman écrit par un personnage mais ici cela donne une nouvelle dimension à l’enquête.

C’est un roman à la troisième personne on va donc passer d’un personnage à l’autre, les victimes et les bourreaux, les témoins et les enquêteurs. Dans la première partie l’identité de certains protagonistes restent dans l’ombre, le regard ne se porte pas sur les visages mais sur leurs actes. Dans un même chapitre qui correspond en fait à une journée,  on a plusieurs angles de vue, plusieurs actions, il faut être attentif car visuellement on  a seul un saut de paragraphe entre les deux. Certains paragraphes nous laissent en suspend, c’est frustrant et excitant… On ne sait pas à quel moment on aura la réponse à notre interrogation…

Ce que j’ai trouvé très intéressant, c’est que parfois on a la narration à la troisième personne et en en italique vient s’insérer une pensée, une précision d’un des personnages concernés.

Ex : « Maintenant, il savait. Dans son cas, il était seulement attaché

Bloqué

Il ne pouvait pas bouger ses jambes ni ses bras mais ils étaient là… » (p.120)

Ces petites incisions avec insertions donnent au personnage une voix qu’il n’a pas. C’est comme voir les personnages analyser les situations qu’un narrateur/auteur nous raconte.

Les digressions, divagations des protagonistes nous montrent que ce  sont  des  êtres « torturés » de l’intérieur, ils ont des choses à cacher, ils sont parfois leur propre bourreau. Ils sont en quête de qui ils sont vraiment.

On retrouve la notion de « nul n’est innocent »…

Mais que fait la police ? Vous demandez-vous ? Il faut un policier qui marche à l’instinct pour démêler le vrai du faux. Massimo Dionisi de l’autre côté de l’écran Tv va sentir qu’il va se passer quelque chose de grave. Il va faire son enquête mais les protagonistes n’en font qu’à leur tête, leurs cachotteries ne font que le ralentir et le diriger vers d’autres pistes. Il va résoudre l’affaire par un autre biais.

Chaque chapitre correspond à un jour cela commence le 1er octobre. Le 2 octobre c’est page blanche. Paola Barbato ne se contente pas de sauter le jour. Visuellement  cela correspond à un blanc dans les alibis. Cela m’a fait penser à ce que l’autre jour une autrice disait dans une conférence sur l’écriture de l’importance des « blancs » dans les pages, c’est pauses permettaient au lecteur de visualiser une image suggérée par les phrases qui les précédent. Et c’est tout à fait cela.

Un roman policier avec du suspens et des rebondissements. Paola Barbato joue avec qui sommes nous intérieurement et en public, elle va plus loin que la dichotomie intérieur/extérieur.

Je remercie les Éditions Denoël de leur confiance.

Sur ce blog : cliquez

fil rouge

Article précédemment publié sur Canalblog

L’essence du Mal

Luca d’Andrea

Trad. Anaïs Bouteille-Bokobza

Éditions Denoël, 2017, 457 p., 21,90 €

Mes lectures Denoël

essence du mal

4e de couv. :

En 1985, dans les montagnes hostiles du Tyrol du Sud, trois jeunes gens sont retrouvés morts dans la forêt de Bletterbach. Ils ont été littéralement broyés pendant une tempête, leurs corps tellement mutilés que la police n’a pu déterminer à l’époque si le massacre était l’œuvre d’un humain ou d’un animal.
Cette forêt est depuis la nuit des temps le théâtre de terribles histoires, transmises de génération en génération.

Trente ans plus tard, Jeremiah Salinger, réalisateur américain de documentaires marié à une femme de la région, entend parler de ce drame et décide de partir à la recherche de la vérité. À Siebenhoch, petite ville des Dolomites où le couple s’est installé, les habitants font tout – parfois de manière menaçante – pour qu’il renonce à son enquête. Comme si, à Bletterbach, une force meurtrière qu’on pensait disparue s’était réveillée.

Mon Billet :

J’ai choisi ce roman grâce au synopsis et cette magnifique couverture que je trouve très glaçante. De plus je ne connais aucun roman qui parle de cette région dans les Alpes.

Lorsque Séverine Lenté a proposé de lire un thriller publié en 2017 pour sa cinquième semaine de challenge « The Black November » j’ai tour de suite pensé à ce roman.

Ce roman aborde plusieurs drames et états d’angoisses. Le narrateur n’est pas complaisant avec lui et il aurait une certaine tendance à se dénigrer et à pointer le doigt sur ses failles intimes. Failles voilà un terme qui a une grande importance dans ce roman. Attention, je ne parle pas de sa conception !!! Il y a des failles temporelles puisque certains protagonistes sont restés bloqués dans le passé ou les passés. Failles dans l’esprit humain avec les séquelles post traumatiques, failles dans la nature,  le décor.

Dans failles il y a le côté « entailles » et « entrailles ». Des peurs viscérales presque irrationnelles qui peuvent paralyser ou pousser dans ses extrêmes. Il y a aussi l’image des « tripes à l’air » au sens physique. Les plaies rouvertes alors qu’elles n’ont pas cicatrisées. Des douleurs que l’on réveille.

On débute avec un drame qui laisse notre héros ko, sur la touche, à la frontière entre la survie et la vie. Comme ce lieu géographique qui nous est décrit comme un no man’s land. Ni Autrichien, ni Italien, avec ses propres codes moraux, entre le passé et le présent. On a même parfois l’impression que les vivants ne laissent pas partir leurs morts et que leurs âmes hantent les lieux. Qui dit frontière dit étranger à la communauté. C’est ça aussi qui caractérise Salinger il a des racines Allemandes et il est marié à une fille du village il est juste toléré.

On a deux histoires principales, la première n’est là que pour expliquer l’état dans lequel Jeremiah Salinger se trouve. Il est le survivant, encore une raison de le montrer du doigt. Les traditions et les superstitions ne vont pas jouer en sa faveur. Il  ne se sait pas dans quel gouffre il a mis les pieds. C’est plus fort que lui. Même s’il risque de perdre sa femme, sa fille, sa raison et sa vie il continue aveuglé par sa douleur et son obsession. Bien sûr il est sous influence, alors il met du temps à mettre les pièces du puzzle en place et parfois il se trompe de sens. 

Il y a l’image du miroir aux alouettes qui me vient à l’esprit. On lui fait miroiter des choses qui perturbent sa vision des événements. Il se fourvoie ou on l’entraîne sur d’autres pistes.

Le lecteur a des temps de répit on lui expose les faits, on lui montre des scènes de famille, du quotidien et puis s’est l’accélération avec de nouvelles révélations, de nouveaux incidents puis un temps mort… de nouvelles promesses qui ne seront pas tenues…

Il ne se rend pas compte de ce que cela implique vraiment dans sa vie quotidienne toutes ses découvertes et tout ce venin qui se répand  dans son esprit.

Le doute s’insinue chez le narrateur et chez le lecteur… va-t-il s’en sortir ? Va-t-il trouver ? Va-t-il perdre la raison et/ou  la vie ?

Ce que j’ai aimé c’est cette descente dans les entrailles de la terre. On croit qu’il va y avoir une sorte de renaissance après un passage par une sorte de mort, une sorte de purification qui lavera l’âme blessée de Salinger et en fait pas du tout. C’est juste un passage par les enfers, il laisse derrière quelques illusions. Point de Jonas dans la baleine, n’oublions pas qu’il se prénomme Jeremiah !

Il y a une sorte de descente aux enfers, une spirale infernale dont chaque protagoniste devra faire sont voyage… Non je ne vais pas vous parler de Dante (que je n’ai pas lu !) juste parce que Luca d’Andrea  est italien et qu’il traite de l’enfer !

Il y a toute une thématique que je ne développerais pas mais qui concerne les femmes, leur place et le rôle qu’elles jouent dans toutes ses vies et ses morts. Elles son omniprésentes.

Je m’arrête là pour ne pas vous dévoiler tous les chausses trappe dans lesquelles le narrateur va souvent tomber.

Tomber voilà un verbe aussi qui a son importance dans cette histoire. Il y est question de chute dans toutes les acceptions du mot… je vous laisse découvrir…

Les personnages ont leur importance de par leurs origines ou leurs positions sociales. Prenons par exemple le narrateur… Salinger le marcheur de Brooklyn ( j’y ai vu un  petit clin d’œil avec le Salinger  l’auteur de « l’attrape cœur » et son personnage de Holden qui aime marcher à NY) Le fait que Jeremiah soit à moitié américain et à moitié allemand cela forge un certain caractère et une façon d’aborder le problème. Le côté rationnel et le côté imaginaire. Vouloir aller jusqu’au bout quitte à briser les traditions séculaires tout en ayant en partie la mythologie des « frères Grimm ».

Coup de cœur !

Luca d’Andrea est un auteur que je vais suivre…

Je remercie les Éditions de Denoël pour leur confiance.

RL 2017
kokeshi coup de coeur

Article précédemment publié sur Canalblog

Pills Nation

Adrien Pauchet

Éditions Aux Forges de Vulcain, oct 2017, 333 p., 18 €

Mes lectures Aux Forges de Vulcain

Challenge The Black November

Pills nation

4e de couv. :
Paris, de nos jours, la canicule. Une nouvelle drogue, l’Orphée, fait croire à ceux qui la consomment qu’ils peuvent revoir leurs morts. Dealers et flics, jeunes et vieux, riches et paumés vont être embarqués dans une enquête en forme de descente aux enfers dans la moiteur étouffante de la capitale.
Paris, de nos jours, la canicule. Le taux de mortalité grimpe, à mesure que monte l’angoisse : les plus âgés ne sont pas seuls à mourir. Une drogue étrange et hors de prix, l’Orphée, fait croire à ceux qui la consomment qu’ils peuvent revoir leurs morts. L’ensemble de la société s’effondre. Mais un dernier rempart improbable se dresse : Caroline, capitaine de police, elle-même consommatrice de la drogue miracle. Qu’est-ce qu’Orphée ? Qui la fabrique ? Pourquoi ? Dealers et flics, jeunes et vieux, riches et paumés vont tous être embarqués dans une enquête en forme de descente aux enfers dont le rythme effréné est rendu délicieusement douloureux par la moiteur étouffante de la capitale au soleil de plomb.

Bon billet

J’ai lu ce roman dans le cadre du challenge The black November organisé par Séverine Lenté sur Facebook. Ce petit challenge avec contrainte est très stimulant. Cette semaine, passée, c’était « lire un auteur français », alors autant faire connaître un premier roman !

C’est un roman bien mené qui nous faire nous balader dans Paris. Nous allons suivre des personnages confrontés aux ravages d’une nouvelle drogue. Une drogue qui permet d’entrer en communication avec les morts qui nous sont proches.

Adrien Pauchet ne fait pas dans le manichéisme avec d’un côté les bons et de l’autre les truands. Ce serait plus « nul n’est innocent » et nous sommes tous tributaires de secrets et d’un lourd passé.  Il y a quelques personnages déjà bien « allumés » sans prendre de drogue !

L’intrigue se complique quand on comprend que même les policiers ne sont pas clean. Il y a différents types de zones de non droit. Des morts suspectes, des policiers au comportement douteux, d’autres aveuglés par leur loyauté vont se retrouver dans des situations compromettantes. Des compromis, des arrangements, des associations de malfaiteurs vont se créer. Le souci avec ce genre de problématique c’est qu’on fini par se demander jusqu’à quel niveau les  instances sont impliquées. Ajoutez à cela  des gens de l’est, des serbes et des immigrés africains et on a le côté cerveau brûlé.

Le clan, la famille, les amis et les concurrents tous entrent en rivalité et d’entre tuent dès qu’il y a de l’argent et du pouvoir à la clé.

Chaque personnage à ses forces et ses faiblesses…  on ne peut pas dire que j’ai été touchée par l’un ou l’autre sur tout le roman, mais sur certaines situations on cherche à les comprendre.

On a donc une capitale, de l’alcool et de la drogue, des morts violentes, des morts suspectes, la pression de la presse… De l’action et des rebondissements tiennent en haleine le lecteur, car chaque clan croit détenir des atouts, d’autres savent bluffer… Qui craquera le premier  ?

Si ce roman avait été publié chez n’importe qu’elle maison d’édition, je me serai arrêté au côté récréatif de ce genre de lecture. Se faire peur en restant à l’abri. Se laisser prendre au jeu de l’auteur avec les dialogues et les interactions entre les personnages. Se laisser prendre par les rebondissements et le suspens.

Mais un roman publié Aux Forges de Vulcain cela allume quelques capteurs de signaux d’alarme. C’est leur premier roman dans la catégorie polar/policier/thriller (j’ai du mal avec les étiquettes et les frontières)

Je me suis donc  interrogée sur les motivations plus profondes qui entrent dans la ligne éditoriale de cette maison d’édition indépendante. Cette histoire est un reflet de la société avec le pas de côté de la fiction.

Ceci n’est que mon interprétation, mes déductions n’engagent que moi !

Ce roman montre une société qui a un souci avec la mort. La canicule de 2003 a mis en évidence un dysfonctionnement dans les relations humaines, la société française qui a cultivé l’individualisme à outrance a découvert qu’on pouvait mourir seul dans son appartement sans que personne ne s’en rende compte. Ce qui rendait cela encore plus ironique c’est que c’était pendant les grandes vacances estivales. L’éclatement de la famille et la distance entre les différentes générations on été accusées.

L’ acceptation de la mort dans nos sociétés industrielles/technologiques est in-envisageable. A force de nous parler des avancées médicales et la mise à l’écart (dans des structures) des gens en fin de vie, on a du mal à faire son deuil et à laisser partir nos morts en paix.

Il y a aussi la vieille idée catholique qui dit qu’on retrouvera nos êtres chers dans l’au-delà. On a beau  ne plus être dans une France bigote, les gens on gardé les idées qui les arrangeaient. Alors si dans votre chagrin des premiers temps on vous donnait une gélule qui vous permettrait d’entrer en communication avec les défunts beaucoup feraient l’expérience et plongeraient tête la première dans cette solution chimique. Et le « je voudrais partir avec lui/elle » a de grande chances de se réaliser !

L’aspect eugénisme  et manipulation génétique viennent s’imbriquer dans le côté futuriste des publications  Aux Forges de Vulcain. Que fait-on de la planète et de l’humain ? La couverture de ce roman représente pour moi l’humain a qui ont fait avaler quelques pilules qui sont sensées arranger les choses ou les masquer et pas qu’au niveau médical. Ici l’auteur n’implique pas les laboratoires pharmaceutiques il nous montre un côté marginal, ce qui n’empêche pas le lecteur de l’imaginer.

Ce qui m’a beaucoup intéressé, c’est le thème de la famille (que l’on retrouve dans cette maison d’édition). On y retrouve des variantes sur la trahison et l’éclatement. Toute cette déliquescence ne peut conduire qu’à la violence et la chute. L’amitié à la vie à la mort  une nouvelle fois se conclue assez dramatiquement.

Abus de pouvoir au sein de la famille, des clans ou des institutions judiciaires rien de nouveau sous le soleil. L’argent n’est pas très loin…

Aux Forges de Vulcain ont aussi des sujets qu’ils aiment traiter comme la mixité, les classes sociales et l’intégration du handicap. Les souffrances physiques et morales sont capables de vous faire faire bien des choses.

Ce roman ne nous aide pas à nous améliorer mais il pointe le doigt sur des dysfonctionnements. De la société à l’humain il y a du chemin à faire !

Merci d’avoir lu mes extrapolations…

Je remercie les Éditions Aux Forges qui ont répondu à mon appel…

vulcain
RL 2017

Article précédemment publié sur canalblog