Nicolas Delesalle
Éditions Préludes, janv. 2018, 247 p., 15,60 €
Mes lectures Préludes

4e de couv. :
Ils sont quatre, réunis en Argentine par le travail et des passions communes. Vadim le taiseux aime la physique des particules, et le bel Alexandre a installé des panneaux solaires sur les 1 600 cuves de l’observatoire astronomique de Malargüe. Avec ses yeux clairs, Wolfgang est un astrophysicien rêveur, spécialiste des rayons cosmiques d’ultrahaute énergie. Quant au jeune Simon (qui consulte toujours Clint Eastwood avant de se décider), il doit écrire un article sur ces rayons pour le CNRS. Ils ont quelques heures pour parcourir 200 kilomètres de piste et prendre leur avion à Mendoza. Pourtant, en une seconde, leur existence va basculer.
Que faire quand le drame survient et que, du haut d’un volcan, seul le ciel immense de la pampa vous contemple ?
Mon billet :
Il y a un mois je lisais « le goût du large » du même auteur. J’y découvrais l’auteur et son regard de reporter qui en a trop vu. J’avais aimé sa façon de raconter et de faire avancer sa mémoire et son présent. C’était un mélange de récit et de carnet de voyage. Alors j’ai eu envie de le découvrir en romancier.
Aujourd’hui, j’ai lu « Mille soleil » et je retrouve ce goût d’ailleurs et de rencontres incroyables. D’hommes et de femmes qui se surpasse dans des situations extrêmes. Nous avons quatre hommes dans une voiture et une femme sur un vélo qui vont en sens inverse… leur cheminement intérieur aussi est différent. Ils sont tous au milieu de la Pampa argentine. Où un drame les attend !
On a un effet de miroir entre l’espace qui est leur sujet de prédilection et cet espace terrien vaste et dépeuplé.
Chaque chapitre commence avec leur à la minute près ce qui donne d’une part un côté témoignage et d’autre part crée une ambiance anxiogène. Pourquoi cette précision ? Parce qu’il s’agit de scientifiques ? Par que tout est une question de temps ? A quel moment tout va basculer ? Mais sait-on à l’avance que cela va se produire… on guette les indices…
Le fait que l’histoire se déroule sur une journée donne envie de lire le roman d’une traite pour savoir comment tout va se terminer…
Nicolas Delesalle donne la parole à chaque personnage ce qui donne une vue d’ensemble de l’état d’esprit, du caractère de chacun.
Ils ont passé cinq jours ensemble, certains se connaissaient avant, d’autres pas. On ne sent pas une grande sympathie entre eux, chacun a hâte de retourner chez lui.
L’homme est si petit face à l’univers… la couverture nous montre un homme seul au bord du précipice face à l’infinité de la nature… on dirait presque un paysage lunaire.
Qu’est-ce que l’espace et le temps quand un drame survient et qu’on sort meurtri, blessé ou mort ? Comment survivre ?
Est-ce vrai qu’avant de mourir on voit défiler sa vie ? C’est un peu la sensation qu’on a après l’accident, on entre dans leur tête dans leur intimité…
Ce que j’ai aimé ce sont les digressions de l’auteur qui nous parle des personnages en incluant d’autres comme l’histoire de Henri Guillemet et St Exupéry, ou Ernest Shackleton…
Les nombres viennent parfois rassurer les personnages et donner un aspect concret (ex. p. 97-98).
Il y aura pour certain un avant et un après… Je vous laisse découvrir la fin de cette longue journée en enfer.
Je remercie les Éditions Préludes pour leur confiance.
Du même auteur sur ce blog :
Article précédemment publié sur Canalblog