Poison d’Amour

Eric-Emmanuel Schmitt

Albin Michel, oct 2014, 166 p., 15 €

Cercle littéraire sept 2018

4e de couv. :

Quatre adolescentes de seize ans liées par un pacte d’amitié éternelle tiennent le journal de leur impatience, de leurs désirs, de leurs conquêtes et de leurs rêves. Comment éviter les désastres affectifs dont les couples parentaux donnent l’image quotidienne ? Hier encore des enfants, les voilà prises au piège de cette émotion bouleversante, l’amour, prêtes à entrer dans ce domaine mystérieux, cette folie qui peut les transformer en monstres.

Tandis qu’au lycée, on s’apprête à jouer Romeo et Juliette, imprévisible et fatal, un drame se prépare…

Anecdotes de lectrice : 

Quelques petites choses à propos autour de l’œuvre de Eric-Emmanuel Schmitt. Je suis fan de cet auteur depuis plusieurs années (avant ce blog) Je l’ai découvert en même temps que les pièces de théâtre de Yasmina Reza et longtemps j’ai associé ces deux dramaturges. Une nouvelle fois ces deux écrivains vont croiser ma vie de lectrice puisque je vais lire « Babylone » de Yasmina Reza.

Je n’ai pas chroniqué toutes mes lectures, vous trouverez en fin d’article des liens vers mes autres chroniques.

D’autre part j’ai participé, il y a quelques années au « Challenge Eric-Emmanuel Schmitt » organisé par le blog « unchocolatdansmonroman »

Samedi sur le blog Parlons livre j’ai parler de « L’élixir d’amour »

Ma Chronique :

J’ai eu envie de lire ce roman car le titre ressemblait à un autre roman d’Eric-Emmanuel Schmitt « l’élixir d’amour ». J’étais intriguée par ces deux romans d’autant que je n’en avais pas entendu parler avant et pourtant je suis fan de cet auteur. Deux romans publiés la même année.

La forme utilisée pour raconter cette histoire est aussi originale. Nous avons quatre journaux intimes de quatre meilleures amies qui vont s’entrecroiser pour avoir tous les regards sur une même histoire commune. Il y a aussi des conversations écrites. Dans tous les cas il n’y a pas de date cela débute la veille de la rentrée scolaire et ce termine fin janvier l’année de leur année en 1ère. Pas de jour, pas d’année, étonnant pour des formes d’écritures qui sont associés à des dates.

Quatre jeunes filles de 16 ans aux prises avec des questions existentielles autour de l’amour, de la sexualité et du couple… En contrepoint on a la pièce « Roméo et Juliette » avec à peu près les mêmes problématiques. Une autre tragédie.

D’entrée on découvre que certaines sont très fragiles (il y a déjà eu des tentatives de suicide), d’autres ont des certitudes, et il y a celle qui est préoccupée par autre chose et n’est pas encore prête à sauter le pas. Elles sont chacune à un carrefour de leur vie.

Elles regardent autour d’elles et tirent des conclusions. En même temps elles vont faire des expériences. Et tous ces changements vont causer des fêlures dans leur entente.

Ce roman semble être un autre pendant de « l’élixir de l’amour » où deux adultes essaient de réinventer l’amitié. Sauf qu’ici on est dans les premiers pas des jeux de l’amour. C’est la perte de l’innocence. L’amitié est mise à rude épreuve.

J’ai retrouvé les penchants assez sombres que  l’on croise souvent dans l’œuvre d’Eric-Emmanuel Schmitt.

La fin est terrible, aucune ne sortira indemne de ces jeux de l’amour.

Juliette

Anne FORTIER

Michel Lafon, 384 p., 2010

Lu dans le cadre du livre Voyageur

Merci Doriane pour ce livre voyageur.

4 ième de couv :

A la mort de sa tante préférée, Julie ne reçoit pour héritage qu’une mystérieuse clef, accompagnée de l’adresse d’une banque à Sienne. Elle s’envole aussitôt pour l’Italie et y trouve une liasse de papiers jaunis relatant les amours d’un jeune homme prénommé Roméo avec celle qui est sans doute son ancêtre, la belle Juliette Tolomei. La Juliette de Shakespeare. Alors que Julie déchiffre les parchemins, elle comprend que la sinistre malédiction prononcée six siècles plus tôt plane encore sur sa famille… Pourra-t-elle échapper au danger qui la guette à vouloir ainsi découvrir son destin ?

Mes impressions de lecture :

Alors ?

Magnifique couverture !

J’ai bien aimé l’idée de départ. C’est très intéressant de mêler le passé et le présent, mêler la réalité et la fiction. Le thème du manuscrit retrouvé est classique mais ici un peu détourné.

Le roman est très documenté et riche. Nous avons tous les ingrédients pour une bonne intrigue :

– La rivalité entre sœurs jumelles.

– Les morts mystérieuses.

– Le contraste entre les espaces : USA jeune pays « sans Histoire » et Italie creuset de l’Histoire.

– Les manuscrits anciens découverts après la résolutions d’énigmes et autres péripéties.

– Moment Climax où tout bascule.

– Ésotérisme, superstitions etc.

– Secrets de famille.

-Culture.

– Histoires d’amour !

Dans la première partie ce que j’ai préféré c’est la retranscription du vieux manuscrit de 1340. Un petit reproche à ce sujet, j’aurais aimé que le texte se distingue par une autre police d’écriture. Seul le début du chapitre rappelait qu’on était à Sienne en 1340.

J’ai préféré la deuxième partie où l’histoire bascule et où tout s’accélère, où toutes les certitudes sont mises à mal et où tout ce qui semblait vrai n’est plus que façade (comme au théâtre).

L’alternance des chapitres présent et passé stimule la lecture, cela crée une dynamique très prenante ou agaçante car elle laisse en suspend des questionnements. On a effet miroir entre :

– le passé et le présent.

– Maestro Ambrogio / Maestro  Lippi.

– Julie et Janice / Giuletta et Giannozza.

-etc.

C’est très troublant. 

L’auteure nous prépare à plusieurs reprises aux chutes, juste un exemple : Pourquoi la scène de la fontaine, puis la scène de la piscine si ce n’est pour la scène de la rivière? se fil rouge tisse la trame de l’intrigue.

Merci Doriane de m’avoir conseillé la lecture du « Roméo et Juliette » de Shakespeare afin d’aborder ces versions là. Sans parler des citations qui marquent les débuts de chaque chapitres (épigraphes ?).

Je suis admirative des auteurs qui arrivent à tirer la substance d’un texte classique pour s’en inspirer et créer une autre œuvre. C’est un roman très documenté comme le confirme le texte de remerciement.

Dans ce type de roman ce qui est décevant c’est la chute qui tel un soufflé retombe platement et on est déçu. on nous laisse entendre tout au long que sous l’aspect ésotérique il y a causes crapuleuses. Nous sommes en Italie religion/mafia/art/famille et Histoire sont un terreau fertile. Le conditionnement mental contribue à nourrir les légendes familiales. les rebondissements à la fin ne nous laissent pas frustrés.

Conclusion : un roman intéressant qui se lit vite en laissant une petite musique dans la tête. Roméo et Juliette fait partie de la mémoire collective.

Après Florence, voilà que Sienne devient pour moi une ville que j’aimerais visiter !

NB :Petite remarque : ça manque de cuisine ! on a juste un peu droit à du vin !

Qui en parle ? Doriane, Delcyfaro, Sophie

A bientôt pour d’autres découvertes…

Article précédemment publié sur Canalblog

Roméo et Juliette

Shakespeare

+ 1590, 96 p (Librio 9)

4 e de couv :

Leur amour est unique, comme la nuit qui les unit après les serments.  » Veux-tu donc partir ? demande Juliette à Roméo, le jour n’est pas proche encore : c’était le rossignol et non l’alouette dont la voix perçait ton oreille craintive…  » Hélas, c’était bien l’alouette, messagère de l’aube ! Il faut vivre et partir – ou mourir et rester. Cruel dilemme pour Roméo, qui a tué le cousin de Juliette. A peine les amoureux ont-ils touché le paradis qu’ils sont obligés de se séparer.

Et s’il ne s’agissait que d’exil ! A Vérone, Capulet et Montague s’affrontent, ensanglantant la ville de leur vendetta. Juliette est Capulet ; Roméo, Montague. Il ne faudra que quatre jours à cet amour pour naître, se consommer, mourir… et se perpétuer. Existe-t-il mythe plus vivace que celui des amants de Vérone.

Mes impressions de lecture :

Je l’ai lu !

Eh oui, je fais partie de ses gens qui découvrent des classiques à l’âge adulte.Ce n’est pas mon premier Shakespeare, mais celui dont on croit connaître le plus l’histoire. Erreur ! A part la scène du balcon et de celle du double suicide, je ne connaissais que très vaguement l’histoire. Par exemple, je croyais que le suicide était dû au refus des familles à les marier…  mais en fait, les familles n’étaient en rien informées de leurs souhaits. Je ne savais pas qu’il étaient mariés et qu’ils avaient avaient consommé leur union…

J’ai été surprise parfois par le langage surtout dans les dialogues entre Benvolio et Mercutio. Ou encore la liberté de langage de la nourrice. Je ne connaissais pas le rôle tenu par Pâris… 

Finalement, c’est une découverte pour moi… Je suis contente d’avoir comblé une lacune. Mais j’avoue que j’ai eu du mal à entrer dans l’histoire, les tournures de phrases demandent une certaine attention. Par contre, je ne me vois pas faire une dissertation sur le sujet !

Pour la petite histoire : ce livre est tombé entre mes mains il y a 1 an quand une jeune lectrice m’a demandé de le lui prêter parce qu’on en parlait dans « Twilight »… Là, à ma grande surprise, je ne l’avais pas dans mes étagères et j’ai eu du mal à le trouver d’occasion… je lui ai trouvé une version très abordable dans une librairie (je ne sais pas si finalement elle l’a lu !)… et ce n’est que quelques temps après que j’ai trouvé la version Librio… Pourquoi le lire maintenant ? On vient de me proposer « Juliette » de Anne Fortier. Comme quoi les livres (quelque soit leur genre) appellent d’autres lectures…

Citation :

Roméo paye l’apothicaire le poison qu’il veut utiliser pour son suicide.

« Voici ton or ; ce poison est plus funeste à l’âme des hommes, il commet plus de meurtres dans cet odieux monde que ces pauvres mixtures que tu n’as pas le droit de vendre. C’est moi qui te vends du poison ; tu ne m’en as pas vendu » (Acte V, scène 1) .

Qui l’a lu à l’école ?

Qui l’a lu pour sa culture personnelle ?

A bientôt pour d’autres découvertes.

Article précédemment publié sur Canalblog