Un été de neige et de cendres

Guinevere Glasfurd
Trad. : Claire Desserrey
Editions Préludes, sept 2020, 447 p., 18,90 €

 Mes lectures Préludes

été neige et cendres

4e de couv. :
Été 1816. Un été polaire, comme de mémoire d’homme  on n’en avait jamais vu… Sarah Hobbs, une fille de ferme courageuse et déterminée, et Hope Peter, un jeune soldat de retour des guerres napoléoniennes, tentent de résister à la misère qui guette les campagnes et les villes.  Cet été-là, l’écrivaine Mary Shelley et le peintre John Constable décident aussi de leur destin au prix d’intenses sacrifices. Tous subissent les conséquences sans précédent de l’éruption du volcan Tambora, en Indonésie, un an auparavant.
Porté par une plume précise et poétique, et par  des personnages inoubliables, Un été de neige et de  cendres s’inspire d’une catastrophe climatique mal connue et raconte comment le sort du monde et celui des hommes sont inextricablement liés.

Mes impressions de lecture :

« Un été de neige et de cendres » est un roman historique passionnant On va suivre des personnages réels (Mary Shelley, son mari et Byron, Polidori, d’un autre côté John Constable) ou imaginaires (de tous les milieu). Le tout donne un vision panoramique de cette période 1815-1816.

Le monde au bord de la révolution. Les problèmes climatiques créent des problèmes dans le monde paysan et l’introduction de  progrès entre les mains des propriétaires terriens vont créer encore plus de pauvreté. On va le voir sur plusieurs lieux.

En 1815 un volcan va bouleverser une région et peut-être même le monde. Henry médecin sur un bateau qui se trouvait dans la région du volcan. Il va être aux premières loges de la destruction. Il va être confronté à ses propres limites.

Ce roman met en avant des aspects géographiques et historique.

La thématique Politique aussi nous parle de tourmente et de vent de changement. Toute une époque.

Culture écriture et peinture. Mary Shelley d’un côté se pose des questions sur son avenir. D’un autre côté on a John Constable qui essai de trouver une place dans le monde pictural anglais.

Guinevere Glasfurd nous fait passer de la sphère intime à la sphère familiale, puis à la sphère sociale. On va ainsi naviguer d’un milieu à un autre. Chaque personnage se bat afin de trouver sa place dans la société. Que ce soit le médecin sur le navire, le peintre face à ses pairs et face à la famille de sa prétendante, le prédicateur face à ces ouailles, Les paysans face aux grands terriens… Le cas de Mary Shelley est différent, elle se bat pour être mère, elle se bat pour l’écriture… Dans ce roman la cause féminine est aussi marquée que les autres causes politiques et sociales.

Les éléments se déchaînent que ce soit le fameux volcan, la sécheresse, le froid… tout semble se liguer.

La mort est très présente, qu’elle serve à obtenir un héritage, qu’elle soit souffrance et deuil, elle marque la fin pour certains et le début pour d’autres. Nous avons le retour des soldats des guerres et du manque de reconnaissance. Par certains côtés cela m’a fait penser à 1918. l’Histoire est-ce un éternel recommencement ?

Ce roman de la rentrée est un coup de cœur pour sa force romanesque et la multitudes de sujets abordés. Les personnages et les situations sont très variés et chacun sera attiré plus par l’un ou par l’autre ou comme moi par tous. Un vrai page turner avec du contenu qui fait réfléchir, hier est-ce si différent d’aujourd’hui ?

NB: Au sujet de Mary Shelley, il se trouve que sur France Culture il y a eu une émission qui lui était consacré il y a peu dans « La compagnie des œuvres » 1er octobre 2020.

Je remercie les éditions Préludes de leur confiance.

préludes
kokeshi coup de coeur
kokeshi rentree

Violette et Napoléon

Gabrielle Dubois

Independently published, 2020, 156 p., 15,72 €

Existe en numérique chez Amazon

violette et Napoléon

Violette, sage et coquette grisette du faubourg, trotte gentiment de chez elle à Toulouse par le Pont Neuf. En 1808, la visite de Napoléon aux Toulousains va être le premier événement qui va changer le cours des jeunes existences de Violette, qui apprendra à lire, et Batiste et Célestin, dont les rêves dits plus masculins et plus grandioses vont cacher des réalités empreintes de désillusions et de violence. En 1814, l’armée de Napoléon se prépare à livrer sa dernière bataille à Toulouse. En face d’elle, toutes les armées d’une Europe coalisée contre la France. La vie de Violette, seize ans, âge des premières amours, en sera bouleversée.

Mes impressions de lecture  :

C’est le premier roman de Gabrielle Dubois que je lis et ce ne sera pas le dernier…

Cela faisait un petit moment que je n’avais pas lu de roman historique. Depuis j’ai enchainé avec d’autres… à croire que l’on fonctionne par phases. Il se trouve qu’il y a peu on m’a signalé que les anglais étaient venus jusque dans le Minervois, étais-ce un signe pour que je lise ce roman ?

« Violette et Napoléon » traite de sujets que je ne connaissais pas : la venue de Napoléon à Toulouse et  quelques années après la Bataille de Toulouse avec Wellington.  C’est un roman très documenté ce qui accroit l’intérêt du roman. Gabrielle Dubois cite des textes officiels, il y a des extraits de lettres etc. Cela a cassé un peu le rythme de la narration au début du roman. J’ai préféré une fois qu’il n’y a plus eu autant de références et que la narration c’est faite plus fluide. Trop de détails à mon goût et pourtant c’est ce qui permet de bien se mettre dans l’ambiance et dans l’époque. Les repérages « géographiques » sont pertinents si on ne connait pas la ville de Toulouse, cela permet de bien se repérer. La bibliographie et les notes de l’autrice nous donnent toutes les références.

Il y a trois phases dans la narration. Célestin et Violette petits, Célestin qui part et Violette qui grandit en attendant Célestin et la troisième phase… J’ai vraiment apprécié l’histoire à partir du moment où on voit le monde féminin. Les codes vestimentaires, les mœurs, et les classes sociales.

Ce roman est un roman de formation d’abord en ce qui concerne Célestin. Le destin des hommes de sa classe sociales et en parallèle celui des anciens aristocrates de l’autre côté du pont. Puis c’est le roman de formation de Violette.

Les deux trajectoires vont se séparer au moment du passage de Napoléon. Célestin va vers son destin. Sa seule façon d’espérer sortir de sa classe sociale c’est de partir faire la guerre. Y parviendra t-il ?

Violette dont les origines sont inconnues ne sais pas vraiment à quelle classe sociale elle appartient. Coraly va lui donner les moyens de s’élever. Y parviendra-t-elle ? Et à quel prix ?

On a ensuite Coraly la veuve, femme courage, brodeuse de son état qui côtoie deux mondes. Elle a un statut social de par son métier. Elle va extraire Violette d’une mort certaine. Autant j’ai eu un peu de mal avec son prénom de Coraly autant j’ai trouvé le prénom qui a du sens d’autant plus que Toulouse à pour emblème la violette mais ça c’est une autre histoire…

Babilou, la vieille voisine a un passé. Elle a osé sortir de sa condition. Elle est revenue … Elle permettra à Violette d’avoir une autre vision de la vie.

Mme de Doreloze, va influencer l’éducation de Violette.

Les hommes vont aussi jouer un rôle dans l’avenir de cette petite grisette…

Dans ce roman il est beaucoup question d’ascension et de chute.

J’ai beaucoup aimé les dessins qui accompagnent le texte, ils donnent un petit plus à la lecture.

Je remercie Gabrielle Dubois de m’avoir permis de découvrir ce roman. Posté par : ramettes à

Les mots entre mes mains

Guinevere Glasfurd

trad. Claire Desserrey

Éditions Préludes, 24 août 2016, 446 p., 15,90

Mes lectures Préludes

4e de couv. :

Helena Jans van der Strom n’est pas une servante comme les autres. Quand elle arrive à Amsterdam pour travailler chez un libraire anglais, la jeune femme, fascinée par les mots, a appris seule à lire et à écrire. Son indépendance et sa soif de savoir trouveront des échos dans le cœur et l’esprit du philosophe René Descartes. Mais dans ce XVIIe siècle d’ombres et de lumières, leur liaison pourrait les perdre. Descartes est catholique, Helena protestante. Il est philosophe, elle est servante. Quel peut être leur avenir ?

Mon Billet :

Dès que j’ai vu la couverture de ce livre, j’ai été attirée par ses tons bleus, ce visage de trois quart dont on ne voit qu’une partie, comme pour évoquer un mystère… et ce titre très évocateur ne pouvait qu’attirer l’amoureuse des mots que je suis.

C’est un roman sur des êtres qui n’entrent pas dans le moule social dans lequel ils vivent.

Ce roman historique met en scène René Descartes et Helena Jan, le penseur et la servante.  Je ne connaissais pas cette histoire. Il faut dire que René Descartes est trop cartésien pour moi (vous avez-vu je les ai casé tous les deux dans la même phrase !). Il représente les extraits de textes obligatoires à étudier au lycée et j’avoue que ce n’était pas tasse de thé.

Par contre la petite histoire intime du grand homme romancée, elle m’intriguait. J’ai tout de suite accroché aux choix réalisés par l’auteure.

René Descartes, nommé Le Monsieur dans ce roman, est un penseur égocentrique qui aura changé le destin de cette jeune servante intelligente.

Ce roman se compose de tableaux. Ils sont identifiés par le lieu et l’année où les événements vont avoir lieu. Les deux premières parties ne sont pas dans l’ordre chronologique. Elle a choisi de débuter le roman non au début de l’histoire de Helena amis avec un moment clé pour bien accrocher le lecteur.  

Le fait que l’on rentre dans les événements sans préambule évite les longueurs. J’ai trouvé ces scènes très visuelles. Je n’ai pas pu m’empêcher de penser aux tableaux des peintres flamands.

Il y a des scènes qui m’ont plu parce qu’on y voit le plaisir d’apprendre de Helena ou Betje, ainsi que la place du livre et de l’écrit. Cependant ce roman met en lumière la place de la femme qui est peu enviable. Et bien sûr Guinevere Glasfurd joue avec les émotions des lectrices (lecteurs).  On est quelque peu révolté de voir que les hommes sont du côté de la religion et ses théories sur l’infériorité des capacités des femmes. Sans pathos, elle nous parle de la pauvreté qui oblige à abandonner les enfants ou à les placer comme servantes dès qu’elles en on l’âge.  On voit par exemple  le paradoxe entre ces gamines qui n’ont pas le droit de se révolter contre leur maître qui abusent d’elles et  elles sont rejetées dès qu’elles tombent enceinte. Guinevere Glasfurd met la société et son hypocrisie en lumière. Elle met aussi la religion sur le devant de la scène que ce soit face au x mœurs des riches qu’elle couvre. Mais aussi face aux écrivains –philosophe – penseurs. Les filles n’ont pas le droit d’apprendre à lire et à écrire et donc à publier.

On y voit Descartes s’auto censurant pour ne pas finir en prison. Il y a des scènes cocasses où il dit des vérités qui ne sont pas bonnes à dire comme par exemple que la terre bouge. On le croit soul ou qu’il plaisante et se moque du petit peuple.

Le sort des hommes pauvres  n’est guère plus enviable. On a Limousin qui  après avoir été soldat,  est devenu le valet de Descartes,  n’a pas de vie. Thomas qui n’a d’autre choix que de s’enrôler et devenu marin comme sont père avant lui.

L’alcool et la violence envers les femmes comme seul exutoire.

Avec Descartes on découvre que les penseurs et les autres hommes érudits sont aussi coincés dans des carcans. Par exemple, il ne peu publier quelque chose qui remettrait en cause la religion et les « savoirs qu’elle diffuse ». il lui faut aussi une autorisation du roi pour publier en français…

Guinevere Glasfurd a choisi de nous raconter les événements du point de vue d’Helena. C’est un récit à la première personne. On peut ainsi découvrir ses moindres pensées et ses émotions. Elle ne peut qu’interpréter et s’interroger que l’attitude de Descartes et des autres personnages.

« Une seul chose est sûre : nous ne pouvons retourner en arrière ». p. 295

Un des fils conducteurs de ce récit, c’est la présence des cartes est-ce un jeu de mot avec Descartes ? je ne sais pas, on est dans une période où la cartographie est en plein essor avec tous les voyages. Helena a aussi a besoin d’ailleurs. Les cartes sont une façon aussi pour Hélena de se repérer dans la ville et dans la vie. Elle  est ballotée depuis son Leyle natal. De là découlent des notions de frontières, France/ Hollande, Homme femme (etc.)  et de barrières sociales et morales.

Qui dit cartes dit papier,  pour René Descartes  il sert à mettre ses pensées et les partager avec le monde et pour Helena  elle y dessine ou note son quotidien pour elle ou pour un petit comité. Deux notions différentes lui  va vers l’extérieur et elle reste confiné à l’intérieur. Cette autodidacte va devenir un temps un sujet de recherche.

La notion de temps est aussi très présente. Que ce soit la différence d’âge, le temps qu’il faut pour que les nouvelles se propagent, le cadran solaire, le nocturlabe, l’horloge protégée par le coffret… La question sous entendue est combien de temps cela va durer ?

On va suivre les tribulations de se couple caché. J’avoue que malgré ce qui nous ai dit sur l’époque et la délicate position de Descartes, je n’ai pas pu trouver entrer en empathie avec ce penseur. La thématique de la dissimulation est aussi très développée, il y a leur relation mais aussi des coffrets fermés à clés, les sentiments étouffés, les pensées, la position envers Dieu et la religion, rien n’est fait pour que la vérité éclate au grand jour…

J’ai eu les yeux bien humide à un certain moment très touchant, que je  ne développerais pas ici, mais la plupart du temps c’est plutôt le sentiment de révolte qui m’habitait devant le manque de choix d’Hélena et de toutes les femmes.

J’ai aimé me promener dans cette Hollande qui attire les penseurs de l’Europe surtout ceux des pays catholiques. Il y avait une certaine effervescence intellectuelle.

J’arrête là pour vous laisser vous faire votre propre opinion de ce roman qui comme vous l’aurez compris m’a beaucoup plu et vous souhaite une belle lecture.

Je remercie les Éditions Préludes pour leur confiance et Guinevere Glasfurd qui a remarqué et retweeté mes photos autour de son livre.

QUI EN PARLE ?

JANGELIS

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En fin de volume deux romans étaient conseillés et il se trouve que je les ai lus :

manoir
une saison

     Article précédemment publié sur Canalblog

Les Mortes-Eaux

Andrew Michael Hurley

Editions Denoël, mai 2016, 383 p., 21,80 €

Mes Lectures Denoël

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4e de couv. :

Angleterre, années soixante-dix. Comme tous les ans au moment des vacances de Pâques, la famille Smith part en pèlerinage avec quelques membres de sa paroisse. Ils se rendent dans une vieille bâtisse sinistre en bord de mer, sous la houlette d’un prêtre, le père Wilfred. Les Smith, des gens très pieux, espèrent en venant là obtenir la guérison de leur aîné, Andrew, déficient mental. Andrew, lui, part explorer les environs du sanctuaire avec son jeune frère. Au cours de leurs escapades, ils font la connaissance des villageois, qui ne cachent pas leur hostilité à l’égard des pèlerins et semblent se livrer à d’obscures activités nocturnes, sortes de rites païens censés guérir les malades.
Andrew Michael Hurley dresse une galerie de portraits tous aussi étranges et effrayants les uns que les autres, mélangeant de sinistres autochtones et des pèlerins aussi perturbés que perturbants, et signe ici un roman obsédant et ambigu.

Anecdote de lectrice :

C’est un livre que j’ai commencé lorsque je l’ai reçu et puis je l’ai posé à cause de son côté sombre… d’autres  romans sont venus se superposer et lorsque j’ai rangé ma PAL urgente, je l’ai découvert qui m’attendait. C’était le bon moment pour le lire, lorsque je devais le fermer mon esprit restait embourbé dans les méandres de ce roman psychologique où les lieux sont un reflet de l’âme.

Mon Billet :

Ce titre m’a immédiatement attiré, sa couverture avec un crayonné gris/ noir avec un effet de miroir avec la maison près de l’eau, ces arbres inversés, qui excite l’imagination. Je ne savais pas trop à quel degré de fantastique et d’horreur je devais m’attendre surtout après avoir lu l’avis de Stephen King : « Les Mortes-Eaux n’est pas seulement un bon livre, c’est un grand livre. Un roman Incroyable ». Je n’ai pas fait de cauchemar mais lorsque vous posez le livre, il vous hante, il vous reste une sensation étrange. On a vraiment hâte de connaître les tenants et les aboutissants. On s’enfonce un peu dans cette vase et cet obscurantisme ambiant.

Andrew Michael Hurley instille des touches d’angoisse. Avec subtilité il déploie son histoire qui nous transporte dans différentes époques. La pluie, la brume et cette campagne de bord de mer, humide et froide…

Le narrateur parle d’aujourd’hui et d’éléments de 1979 et 1976 et parfois plus anciens. Ils sont tous liés. Il y est question de fragments de vérité autour d’événements fondateurs qui ont eu lieu trente ans plus tôt.

Sur fond de religion catholique et de croyances païennes on va découvrir un groupe de gens à la limite fanatiques ou du moins psycho-rigides. Deux enfants sont au milieu de tout ça et vont vivre des choses très étranges à leur niveau.

Qui dit religion dans les années 70 en Angleterre dit bain de sang en Irlande, guerre de clan et traumatismes. Dans ce roman elle est juste évoquée.

C’est une histoire qui parle de mémoire et de deuil. On a un personnage qui est mort mais que l’on s’évertue à faire revivre en pensée, il est presque plus présent que certains protagonistes. On passe notre temps à nous demander ce que cela cache pourquoi le père Bernard en fait autant les frais. Ils essaient de faire revivre le père Wilfred en le comparant constamment à son successeur. C’est assez dérangeant. Mais le père Bernard va jouer le rôle de l’accoucheur pour leur faire sortir ce qu’ils ont sur le cœur, mais il y a des secrets qui devraient restés enterrés avec les morts ! Mais comment avancer avec des doutes ?

Qui était ce père Wilfred ? Un Saint, un sadique, un Mentor ou un menteur ?

En quête d’un miracle, tout va partir à vau l’eau, cela dérape,  un huis clos ou s’invitent des gens encore plus étranges… qui va perdre dans cette guerre des nerfs ?

Il y a un avant et un après… pour Hanni et Tonto tout particulièrement, ces deux enfants avec leur surnom vont finir par acquérir leur prénom après les événements. Eux aussi vont vivre avec leur secret. Leur vie sera changée à tout jamais après les événements de pâques.

Lorsqu’on arrive vers la fin de l’histoire, on se rend compte que certaines choses racontées au début ne sont pas aussi anecdotiques qu’on le croirait… c’était bien des pièces du puzzle que l’auteur avait mise en place…

Insidieusement Andrew Michael Hurley installe une ambiance délétère qui va nous tenir en haleine, où  la part du fantastique va  finalement culminer au fond d’une cave.

Ce roman parle des réflexes que l’esprit met en place pour surmonter les moments traumatisants. Il y est question de mémoire et  de révélations.

Les rôles dans une communauté sont bien définis, gare à ceux qui sortent du rang, parfois il vaut mieux fermer les yeux que perdre sa raison d’être ! Dans une famille aussi … Passez sa vie à dissimuler pour protéger l’autre, pour ne pas rompre l’équilibre.

Je n’irai pas jusqu’au coup de cœur mais en tout cas c’est un roman qui marque les esprits. Il hante.

Je remercie les Éditions Denoël pour leur confiance.

Denoel

Article précédemment publié sur Canalblog

Imprimatur

Monaldi & Sorti

Pocket, 2002, 852 p.

4e de couv. :
Des documents sensationnels découverts dans les archives du Vatican. Un secret datant de plusieurs siècles enfin révélé.
Publié au printemps 2002 en Italie et en Hollande, le grand thriller historique de Monaldi et Sorti est entré immédiatement sur la liste des best-sellers. Juste succès pour ce roman qui a demandé aux auteurs plus de dix ans de recherches dans les bibliothèques et archives d’une bonne partie de l’Europe.
L’histoire est passionnante et riche d’enseignements sur les intrigues des cours européennes du XVIIè siècle de l’époque, leurs rivalités politiques, les influences occultes, mais aussi sur la musique, la peinture, la médecine et l’astrologie. Les personnages rencontrés ont presque tous existé, tels Atto Melani, abbé, castrat, diplomate et espion de Louis XIV, chargé par celui-ci de retrouver Nicolas Fouquet – qui en réalité, n’est pas mort en 1680 à la prison de Pignerol – ou encore le pape Innocent XI qui joue un rôle des plus obscurs auprès de Guillaume d’Orange et des hérétiques.

Les auteurs :

Rita Monaldi est diplômée de philologie classique et spécialiste de l’histoire des religions. Également journaliste, elle a travaillé pour le bureau de presse de la Chambre des Députés.

Francesco Sorti est musicologue, spécialiste de la musique italienne du XVIIe siècle. Il a produit des programmes culturels pour la RAI et la radio Vatican.

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Mon avis :

Je diviserai le texte en 4 parties :

– 2040… histoire du manuscrit et comment il est tombé entre les mains de l’évêque de Côme.

– 1683… manuscrit du 11 – 20 septembre 1683 les événements autour de l’auberge du Damoiseau

– 2040… interrogations et vérifications de l’évêque de Côme.

– Sortes de fiches sur des sujets abordés

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J’ai compilé une sorte de liste d’observations très personnelles mais qui demandent à être développées… mais je ne crois pas qu’un jour je passerais ce stade de brouillon. Ce roman est très riche donc forcément il y a de quoi se plonger dans le texte lui-même.

Les thèmes abordés sont nombreux :

La peste… la médecine… origine du mal et remèdes… croyances et superstitions. Prévention. La mise en quarantaine de l’auberge et conséquence.

La politique européenne… les rapports entre États… interactions entre les problèmes de pouvoirs entre les cours européennes et les problèmes de religion. Le pape Innocent XI, Louis XIV, Léopold, Guillaume d’Orange. Fouquet et Colbert.

Siège de Vienne par les Turcs… est en arrière plan.

L’argent est le nerf de la guerre, sous couvert de religion il y a des intrigues financières.

La musique en tant qu’Art, codage et musicothérapie.

Le thème du secret… codes, souterrains, intrigue politique. Jeux des apparences les personnages cachent tous quelque chose. L’anglais hors d’Angleterre, le verrier hors de Venise, le musicien hors de France, la prostituée hors de  la Hollande… Le choix des personnages et leur portrait sont intéressants… les personnages fictifs et ceux tirés de la réalité…

Thème du huis clos et cachettes : auberge : les chambres, tour de Cloridia, cave et garde manger, passage secret et souterrains. Maison de  Tiracorda avec ses pièces sombres déshabitées et la chambre secrète.

Thème du lecteur actif. Le lecteur critique… L’évêque de Côme prend position, il s’interroge sur le fond et la forme du manuscrit qu’il a entre les mains. Il va à la source de l’information.

L’information encore un fil rouge dans cette œuvre. L’apprenti qui veut devenir gazetier… Melani qui est un espion et qui transmet des informations etc.

Thème de l’initiation : l’apprenti, jeune homme, nain de surcroît avec un peu de savoir mais naïf.

Thème de la sexualité. La prostitution, l’homosexualité… les castrats… l’esclavage…

L’auberge et Rome lieu de croisement des idées, des cultures et des coutumes.

La cuisine tient aussi une place importante qu’il s’agisse de se nourrir ou de se soigner.

Les épices et les drogues arrivent en Europe.

Ce roman est bien documenté et les auteurs font montre d’érudition mais parfois un peu trop à mon goût. Que faire de toutes les annotations récoltées ??? Plus de 800 pages résumées à ces quelques mots… je n’arrive à rien de mieux.

Je dois dire que l’intrigue elle-même m’a intéressé mais que les autres parties de ce roman m’ont parfois fatiguée… j’ai d’ailleurs abandonné la partie recherche 40 pages avant la fin.

Comment démêler la fiction de la réalité ????

Les mêmes auteurs on écrit une sorte de suite peut-être qu’un jour je me laisserais tenté !

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Suite… SECRETUM

2004, 762p.

Juillet 1700, année du Jubilé, le cardinal Spada célèbre avec faste, dans son palais de Rome le mariage de son neveu. Y sont conviés les membres des plus grandes familles italiennes, dont bon nombre de prélats, ainsi que des représentants des cours européennes. Mais la fête tourne mal. Atto Melani, ancien castrat, espion de Louis XIV, est blessé d’un coup de poignard par un mendiant. Un policier, Sfasciamonti, se charge de mener l’enquête. Car la fête organisée par le cardinal Spada n’est, en réalité, qu’une façade qui cache des enjeux de tout premier plan : l’élection du prochain pape et la succession d’Espagne. Sur fond de festins et de divertissement raffinés, c’est le sort de l’Europe entière qui se joue à travers enchevêtrement d’énigmes, de lettres codées et d’intrigues.

Article précédemment publié sur Canalblog