Le bal des folles

Victoria Mas

Editions Albin Michel , août 2019, 256 p., 18,90 €

Dans ma Médiathèque il y a…

9782226442109-j

4e de couv. :

Chaque année, à la mi-carême, se tient un très étrange Bal des Folles.  Le temps d’une soirée, le Tout-Paris s’encanaille sur des airs de valse et de polka en compagnie de femmes déguisées en colombines, gitanes, zouaves et autres mousquetaires. Réparti sur deux salles, d’un côté les idiotes et les épileptiques ; de l’autre les hystériques, les folles et les maniaques. Ce bal est en réalité l’une des dernières expérimentations de Charcot, désireux de faire des malades de la Salpêtrière des femmes comme les autres. Parmi elles, Eugénie, Louise et Geneviève, dont Victoria Mas retrace le parcours heurté, dans ce premier roman qui met à nu la condition féminine au XIXe siècle.

Prix 2019 :

Prix Renaudot des lycéens

Prix Patrimoines de la Banque Privée BPE

Prix Stanislas

Prix Première plume

Ma Chronique :

Je comprends que ce premier roman ait attiré l’attention des lecteurs et déjà reçu des prix littéraires. J’espère que Victoria Mas a déjà un autre roman en cours d’écriture car je suis curieuse de découvrir un peu plus son univers littéraire.

D’entrée  Victoria Mas pose les problèmes des femmes en 1895 et crée une ambiance anxiogène dans  ce milieu fermé. Elle su rendre les histoires de ces femmes révoltantes.

Elle nous montre Paris et ses progrès de capitale en train de changer. Elle nous parle des progrès de la médecine. Et mets en évidence un contraste avec la condition féminine, quoiqu’elle fasse la femme reste sous la coupe de l’homme.

Nous voyons des femmes qui doivent se contrôler en permanence, elles n’ont pas droit à des écarts ni à exprimer leur pensée.

La Salpêtrière est présentée comme un progrès et on se demande ce que ça devait être avant ou ailleurs ! Elle l’évoque un peu. C’est un refuge pour certaines, une étape, ou un travail pour d’autres. Elle est comme une parenthèse dans la ville. Victoria Mas donne aussi un point  de vue positif sur le travail fait en ces lieux. Elle ne fait pas un procès à charge.

Dans ce roman le « pouvoir » tiens une place  prédominante. Et ce n’est pas que le pouvoir direct des hommes sur  les femmes, c’est aussi le pouvoir indirect. Victoria Mas nous montre comment ils ont su inculquer cela pour que les femmes se dénoncent entre elles. Il y est question de secrets, de confidence  et de trahisons.  

On découvre les balbutiements de la médecine psychiatrique dont il  reste des traces de ces « expériences » dans les tableaux, des photos et des écrits… et la bonne société a participé voire contribué à tout cela.

On va suivre 4 destins en particulier de femmes n’ayant pas de maladie mentale. Soit elles ont basculé suite à des épreuves, soit elles ont une particularité qui remet en cause l’ordre établi. La trame romanesque permet de suivre leurs parcours en mettant les lecteurs de leur côté.

Victoria Mas met ici l’accent sur la violence faite aux femmes et aux traumatismes dans un parcours de vie.

En début de chapitre, on a une date, on se situe dans un temps réel car dans cet espace le temps n’est rythmée que parle les repas et extinction des feux. Il y a aussi comme un compte à rebours jusqu’au fameux bal. On sent les tensions qui montent au fur et à mesures que la date approche. L’introduction de noms célèbres ancre encore plus dans cette époque (Charcot, Babinski,  Jane Avril…).

Une très intéressante lecture même si le sujet est dur. 

Une_leçon_clinique_à_la_Salpêtrière

André Brouillet, Le Dr Charcot à la Salpêtrière

Le Dr Charcot à la Salpêtrière (1887). Peinture d’André Brouillet. (Hôpital neurologique, Lyon.)

RL19

Article précédement publié sur canalblog

Vacances mortelles au paradis

Juliette Sachs

City Editions, sept 2019, 269 p., 16,50 €

Mes lectures City

Challenge 1% rentrée

vacances mortelles

4e de couv. :
Une semaine aux Maldives tous frais payés, c’est le rêve ! Mais pour Alice, ce séjour n’a rien de paradisiaque… Cette célibataire qui frôle la quarantaine et aime un peu trop les mojitos, se retrouve coincée avec sa famille sur une île minuscule pour y célébrer le mariage de sa sœur. Entre sa mère qui cherche à tout prix à lui trouver un fiancé et un père qui retombe en adolescence avec sa nouvelle femme de vingt-cinq ans, Alice est à bout. Et quand l’une des invitées est retrouvée assassinée dans sa chambre, c’est vraiment le pompon ! D’autant que tout le monde a interdiction de quitter l’île tant que le meurtrier est en liberté. Face à l’incompétence de la police locale, Alice décide de prendre le taureau par les cornes et de démasquer elle-même l’assassin. Plus facile à dire qu’à faire, car parmi la centaine d’invités, ils sont nombreux à avoir de vilains petits secrets…

Ma chronique :

Voici un roman détente qui entre dans une des catégories que j’affectionne les « cosy mystery ». Ce genre littéraire me fait découvrir souvent  des auteurs  anglais … mais les auteurs français ne sont pas en reste. Ce que j’aime dans ces histoires là c’est le côté humour qui vient atténuer le côté policier.

Le personnage qui va chercher à résoudre le mystère n’est ni policière, ni détective, c’est une jeune femme lambda qui veut juste que les choses accélèrent.

Nous avons donc comme décor une petite île qui fait partie des Maldives. Bien sûr la police locale c’est fourvoyé et c’est un innocent serveur autochtone qui va en faire les frais. Bien sûr Alice est convaincue de son innocence et va se lancer dans une enquête mais pas dans les règles de l’art puisqu’elle ne les connaît pas.

L’île, lieu propice aux huis clos, tantôt protectrice tantôt prisonnière. Nous nous retrouvons avec le criminel coincé, il fait donc partie des lieux. A qui faire confiance ? Cela crée de la suspicion, des tensions. Bien entendu on peu soupçonner un innocent et faire confiance au coupable…

L’île lieu paradisiaque qui devient un enfer… un piège d’où personne ne peut sortir sans autorisation policière. Comme on est dans du cosy mystery Juliette Sachs ne pousse pas l’angoisse. Il y a même un côté la vie continue, on l’a connaissait pas vraiment la morte…

Petite digression. Vous savez que l’auteur écrit son histoire et que le lecteur projette certaines données personnelles… Cette héroïne à un prénom particulier, celui d’une de mes héroïnes de mon enfance « Alice Roy » alors j’avais l’impression de la connaître… Elles n’ont  rien en commun mais la magie des souvenirs ont fait que cela a contribué à augmenter son capital sympathie à me la rendre attachante… sans parler de son côté gaffeuse et impulsive.

Nous avons comme fil rouge la thématique familiale. Tout d’abord la famille qu’on ne choisit pas et qu’on subit plus ou moins.

Les parents divorcés dont le père à refait sa vie avec une jeunette. La mère qui critique tout son monde et veut tour gérer. Au milieu Alice qui est tout un programme à elle seule. La fille qui se mari avec le gendre idéal a été adoptée par sa belle-famille et est hors du cercle.

Puis vient la famille par extension à savoir les amis intimes qui eux sont dans le même délire qu’Alice et sur qui elle peut compter. Petit havre de paix où on peut tout se dire.

Alice à une particularité elle adore parier. Son enquête semble un jeu pour elle. Ces pronostiques ne son pas aussi fiables que pour la course de Bernard l’ermite… les sens peuvent troubler son jugement.

Les phéromones et autres hormones, ainsi que les brumes éthyliques vont créer des tensions sexuelles drôles et causer des situations cocasses.

J’ai sourit et rit aussi de certaines situations.

Donc si vous voulez faire un petit voyage immobile sur une chaude plage des Maldives en compagnie d’un petit groupe sympa et un mojito pour vous détendre je vous invite à suivre cette enquête.

C’est le deuxième roman de cette autrice. Je mets dans ma wish list « On n’attire pas les hirondelles avec du vinaigre »…

Je remercie les City Editions de leur confiance.

city éd
RL19