Royaumes ennemis. T1 Les magiciennes

Sylvie Kaufhold

Éditions du 38, fév. 2021, 344 p., 18€

Le mois de Sylvie Kaufhold / Book en Stock /Éditions du 38

4e de couv. :

L’hiver s’achève dans les steppes, laissant le Septentrion déchiré en deux territoires ennemis. Khazan, l’ambitieux seigneur des Tsets, est à la recherche d’une nouvelle technologie qui lui garantirait la victoire sur le chef des Araks et sa maîtresse sanguinaire.
Il doit pour cela obtenir l’aide d’un peuple étrange, retiré dans les Montagnes de l’Ouest et miné par des conflits internes menaçant sa survie. Trois de ses meilleurs guerriers, dont la solaire Iridiane, le soutiennent dans sa quête.
Mais d’autres dangers guettent le jeune chef de guerre, ne lui laissant aucun répit. Le jour, la reine magicienne d’un royaume pirate menace le sud de ses terres et la nuit, ses songes sont le terrain de jeu d’une jeune rêveuse boréale

Mes impressions de lecture

Avant de débuter une lecture, le lecteur a des à priori soit à cause de l’auteur, du titre, de la couverture, du genre littéraire, voir de la maison d’édition, soit tout simplement influencé par ses lectures précédentes, sa vie ou le conteste social. Lire « Royaumes ennemis » dans cette période de contrainte spacio-temporelle (-10 km de son domicile et rentrer avant 19 h) c’est une bouffée d’oxygène, les steppes, le voyage, les rivières et les montagnes, cela augmente les sensations. Maintenant on a plus de possibilité mais la vie quotidienne, le travail et l’école ce ne sont pas encore les vacances au bout du monde !

Lorsqu’on débute une lecture, on ne sait pas à l’avance ce qui va accrocher notre esprit d’où l’intérêt d’avoir des romans riches en sujets de réflexion, ou aux univers variés et plus ou moins complexes. Dans ce roman, je peux vous dire qu’on peut  en dégager, mettre en avant, beaucoup, c’est selon notre sensibilité. Le premier qui nous frappe de plein fouet, c’est la place de la femme dans ce royaume des steppes de la guerrière à la femme du chef, il y a bien des luttes. D’entrée on a la violence et le sexe, la souffrance, la maladie,  la maternité, l’amour… on ne va pas s’ennuyer.

Sylvie Kaufhold met en scène des femmes fortes avec chacune une particularité. Pour ne rien dévoiler, je ne donnerai que des éléments du tout début. Nous avons Iridiane, la guerrière, qui essai de faire oublier son corps de femme pendant les batailles et qui est très sensuelle dans l’intimité et puis d’un autre côté on a Tira sur sont lit de souffrance qui attend la délivrance et qui sait qu’au bout il y a sa mort prochaine. Deux femmes de devoir et de deux mondes différents… vous verrez il y a en a bien d’autre.

Ce qui a attiré mon attention se sont les notions d’espace. On part de la steppe cet espace ouvert et plat, lieux de combats. Ensuite, on longe le fleuve avec la notion de frontière,  on découvre les conflits entre les peuples. On a quelques villes fortifiées et la notion d’argent. Plus loin on découvre la montagne où il faut atteindre une cité « verticale » qui s’est coupé du monde, les conflits sont réglés autrement. On est dans le savoir, les archives, l’architecture, pas moins cruel. Il y a une certaine progression qui fait aussi partie de la narration, le lecteur est invité à découvrir ces royaumes ennemis. Il va y avoir des alliances et des interactions… de l’idée d’aventure on passe la stratégie politique.

Cela m’a fait penser  de la bestialité à l’intellectualité. Mais que ce soit dans les étapes intermédiaires de l’évolution, la violence est omniprésente, que l’on trucide par le fil de l’épée ou avec une machine plus complexe, les notions de justices sont assez relatives.

Les structures sociales de chaque peuple montrent l’importance du pouvoir. Rien de nouveau sous le soleil me direz-vous, cependant, il faut souligner que dans ce roman, il y a un pouvoir différent, celui qui passe parles rêves, celui du contrôle mental, contrôle de la volonté (élixir).

J’ai beaucoup aimé ce roman, en particulier quand on passe de chacun ce bat pour son peuple à des interactions et des mélanges de population, on va voir émerger autre chose. Certains personnages vont trouver leur véritable rôle ou place et évoluer de manière surprenante. On va aussi voir évoluer la notion d’espace entre le début et la fin.

Le lecteur va de surprise en surprise, de rebondissement en rebondissement dans ce roman à la troisième personne aux chapitres cours et concis et rythme soutenu. Il s’agit du premier volet d’un triptyque. Le tome 2 est sorti en numérique et se déroule 15 ans avant cette histoire.

J’ai adoré me laisser emporter par la large palette d’émotions, on est tantôt dans la tête d’un l’un ou de l’autre avec des questionnements différents et des réaction différentes qu’on soit la cruelle reine ou la magicienne, la guerrière ou le pauvre mage stagiaire… J’ai rit notamment lorsque certains personnages se rencontrent… mais chut je vous laisse faire vos propres découvertes…

Je remercie Sylvie Kaufhold pour ce bon moment de lecture et sur Book en Stock où elle s’est prêté au jeu des interviews participatives du 1er au 31 mai 2021. Merci aux Vénérables et aux Éditions du 38 pour ce partenariat.

Tant que durent les rêves

Roland Fuentès

Éditions Syros, fév 2019, 272 p, 16,95 €

Mes lectures Syros

tant que durent les rêves

4 de couv. :

Qu’est-ce qui donne à certains d’entre nous la force de croire en soi et de se surpasser ?  

Nathan fait de la natation en compétition, il s’entraîne sans relâche, mais depuis quelque temps le doute s’immisce en lui, la peur de ne pas réussir. Un matin, il se réveille dans la peau d’un fantôme, spectateur impuissant de son pire cauchemar : le vrai Nathan de chair et d’os vient d’arrêter la natation, il est en train de saccager sa vie. Il va alors rencontrer le fantôme d’Alicia, qui a renoncé à devenir écrivaine…

Ma chronique :

Ce roman est d’une grande vitalité, ça bouge, ça bouscule, ça s’affronte. Il est tendre aussi car il montre que chaque personne en elle le besoin de tendresse et de soutien. On s’attache aux personnages en fonction de son ressentie ou de son identification, ils ont tous leurs particularités et ils ne sont pas fait d’un seul bloc.

Roland Fuentès met en scènes des adolescents dans une phase de leur vie où le doute s’installe. Cela parle de passion, de volonté pour aller au bout de ses rêves  mais à quel prix ? Ce rendre compte qu’on s’est fourvoyé est difficile à admettre aussi.

On dirait que l’auteur joue avec son personnage. Tout semble aller bien pour lui, il pratique un sport qui lui plait, il est très bon dans ce domaine… et si on le mettait dans un milieu où les jeunes font la fête, ne se prennent pas la tête ? non se n’est pas sont truc… Si on lui trouvé une amoureuse qui n’a pas les même préoccupations que lui ? il s’en sort pas mal… Si on l’entourait d’idées négatives, son meilleur ami qui mène sa vie et qui ne va pas bien, sa copine qui est essuie des refus, sa prof  va mal ? Ajoutez à cela la compétition n’est plus un moteur, c’est un frein… hop sa part sombre commence à prendre le dessus … jusqu’où ?

Savoir s’écouter pour ne pas se laisser emporter, ne pas s’abandonner, c’est difficile à gérer en période de grand stress. Cela ne touche pas que le milieu sportif, on va voir d’autres cas. Que faire se cette petite voix intérieure qui vous pousse dans la mauvaise direction, encore faut-il savoir ce qui est bon, comment faire la part des choses ? En parler à qui ? voilà la grande question, chacun répondra en fonction de son point de vue…

C’est un roman sur les choix. Prendre la bonne décision et si tenir sans pour autant mettre en péril sa santé.

C’est un roman à la première personne, dans la première partie c’est  principalement ce que pense Nathan qui primera. Grâce aux dialogues on se doutera de ce que ressentent les autres personnages mais sans trop approfondir. Par la suite, avec la petite touche de fantastique, les questionnements ne sont plus théoriques. On dirait qu’on passe de passif (centré sur  soi) à actif (c’est maintenant que ça se passe et il faut agir).

Les trois jeunes adultes (17-18 ans) vont devoir trouver une solution. Pour ce faire on leur montre une « autre vie possible ». A eux de décider qui ils veulent être. Dis comme ça on pense à M. Scrooge , cependant c’est différent car on est pas dans la notion du bien et du mal.

Nathan va découvrir qu’il n’est pas le seul à vivre avec cette dualité interne. Il va prendre conscience que chacun trouve sa façon de surmonter ses doutes et sa part de négativité. Il va falloir qu’il revoit ses rapports aux autres, s’ouvrir aux autres,  car le rôle de l’entourage et l’amitié sont importants. La famille et le groupe, appartenance et cohésion forment un socle solide.

La dernière partie est une conclusion positive et bienveillante. Il faut  accepter les conséquences de ce burn-out, de cette sortie de route.  Tout n’est pas définitif, on peut changer de chemin ou prendre le temps de grandir.

On sait combien les adolescents peuvent être dans l’excès, dans l’absolu, tout devient dramatique ! Nathan et ses copains vont comprendre qu’ils ne sont qu’en phase d’apprentissage…

Je ne voudrais pas que vous pensiez que c’est un roman triste et sombre. Il y a de l’humour des chamailleries et taquineries d’adolescents.

J’ai bien aimé les passages qui parlent de la lecture et de la littérature et de la place importante chez certain physiquement avec la fameuse PAL et mentalement avec le côté évasion et concentration. On voit notamment que les sportif ne sont pas que des corps et des muscles et les futurs écrivains des lecteurs. J’ai rigolé en voyant dans les auteurs cités Laurence Fuentès qui a écrit « vivantes », ça ne serait pas plutôt Roland Fuentès et  « Vivant » ?

Ce roman confirme que j’aime beaucoup ce qu’écrit Roland  Fuentès.

Je remercie les Éditions Syros pour leur confiance

Qui en parle ?

Jangelis

L’éternel Ado

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