Cendres de Marbella

Hervé Mestron

Éditions Antidata, 2017, 78 p., 7 €

4e de couv. :

Écrit à la première personne dans une langue aussi incorrecte que truculente, Cendres de Marbella est le récit d’une trajectoire au ras du bitume, celle d’un petit gars qui voudrait bien s’extirper de sa banlieue en déliquescence autogérée, pour être quelqu’un d’autre du bon côté du périphérique. Une nouvelle drôle et noire.

Anecdote de lectrice :

Cet été j’ai participé Au Festival de la Cabrerisse et j’ai vu le spectacle de la Compagnie  Périphérique « Cendres de Marbella » mise en scène de Pascal Antonini avec Nicolas Charrier seul en scène.

Le jeu de l’acteur était très intéressant avec une énergie et un sens du rythme. Il intègre plusieurs personnages dans sa narration. J’étais intriguée par le texte à la base de cette pièce. Le comédien m’a indiqué la nouvelle d’Hervé Mestron et m’a recommandé tous ces écrits. Alors j’ai décidé de lire cette nouvelle. C’était impressionnant j’avais la sensation de voir et entendre Nicolas Charrier.

Mes impressions de lecture :

Je découvre la maison d’édition « Antidata » et l’auteur Hervé Mestron. Le petit format de cette nouvelle  avec une couverture très  en rouge et noir donne au texte un bel « emballage ».

Le sujet est très réaliste et actuel. Il n’est pas dénué d’humour malgré la noirceur du sujet avec un travail sur le langage qui donne au texte un aspect brut.

Hervé Mestron nous transporte de la région parisienne au cœur de Paris en passant par Marbella.

Il nous parle de drogue et d’argent, de désillusions, de quête de reconnaissance et de guerre de pouvoir. Le sexe et le m’as-tu vu…

Ces enfances sans naïveté, avec des rêves faits de violence et de mort. On joue avec la loyauté et la crainte.

Qu’est-ce qu’une vie au milieu ce système de gang. Un réseau avec toute une hiérarchie, ses codes et ses règles, qui  joue sur  les trahisons et les morts. Avant de s’attaquer à la tête  il faut passer des étapes.

Mais que ce passe t-il quand on oublie certaines règles de base ?

Sortir de ce milieu de sa zone de « confort » où cela peut conduite ?

Je vous laisse découvrir cette nouvelle avec une chute ironique.

Ps : J’avais choisi cette lecture pour le Challenge de l’été VLEEL pour « découverte d’une maison d’édition » mais ma chronique arrive après la clôture !

Qui en parle ?

Jangelis

Le joueur d’échecs

Stefan Zweig

Livre de poche, (VO. 1943), 95 p. (il existe beaucoup de versions)

4e de couv.

Qui est cet inconnu capable d’en remontrer au grand Czentovic, le champion mondial des échecs, véritable prodige aussi fruste qu’antipathique ? Peut-on croire, comme il l’affirme, qu’il n’a pas joué depuis plus de vingt ans ? Voilà un mystère que les passagers oisifs de ce paquebot de luxe aimeraient bien percer.
Le narrateur y parviendra. Les circonstances dans lesquelles l’inconnu a acquis cette science sont terribles. Elles nous reportent aux expérimentations nazies sur les effets de l’isolement absolu, lorsque, aux frontières de la folie, entre deux interrogatoires, le cerveau humain parvient à déployer ses facultés les plus étranges.
Une fable inquiétante, fantastique, qui, comme le dit le personnage avec une ironie douloureuse, « pourrait servir d’illustration à la charmante époque où nous vivons ».

Mes impressions de lecture :

J’ai cette nouvelle depuis bien longtemps dans ma pal parce que j’aime beaucoup ce que Stefan Zweig a écrit. Le classique à lire qui attendait sagement sans que j’aie lu la quatrième de couverture.

Je suis entrée dans cette histoire en aillant en tête que le coup de folie d’un jour d’échec. Quelle surprise ce fut de découvrir la composition de cette nouvelle, car c’est plus que cela.

Nous débutons avec une description d’une vie à la campagne simple avec cet enfant pauvre qui semble un peu pauvre d’esprit aussi et qui se révèle être autre. On est dans cette vision du début du XXe s. Il va être pris en main et va apprendre à contrôler sa vie pour qu’on ne lui fasse pas de mal.

Puis au cours de son ascension il va croiser le chemin de vaniteux, de curieux … jusqu’à un mystérieux Monsieur B.

Là l’histoire bascule puisque c’est un autre être singulier qu’on va suivre. Et là ce fut un choc, je ne m’attendais pas à cet récit.

Le narrateur est l’observateur de tout cela, il va devenir le confident de M. B. La tension monte crescendo.

La nouvelle se lit d’un trait, la fin est bien amenée et laisse le lecteur le souffle court.

Je ne suis pas devenue meilleure aux échecs…

J’ai vu que cette nouvelle fait partie des meilleurs ventes en littérature allemande… je suppose que la série « le jeu de la dame » a du relancer sa lecture de cette.

Challenge 15 K #Goldorak : un livre considéré comme un classique.

La reine des souris

Camilla Grudova
Trad. Nicolas Richard
Éditions de la Table Ronde, La Nonpareille, 8 octobre 2020, 45 p., 5 €

Mes Lectures La Table Ronde

reine des souris

4e de couv. :
Un récit, en fin de compte, d’une implacable simplicité : celui d’une femme aliénée par le couple, le travail et la maternité, de celle qui enfant se rêvait Reine des souris et qui, mariée à un «homme idéal» sentant les fleurs pourries et la pierre froide, est devenue mère, autant dire bête féroce aux désirs infanticides, loup-garou qui trouvera son salut, comme de juste, dans l’écriture.
On ressort avec un rire nerveux de ce court texte qui transforme le réel en fantastique, l’horrible en drôle, et vice-versa.

Mes impressions de lecture :

Je découvre Camille Grudova avec cette nouvelle où elle va explorer la part d’ombre qui se déploie lorsque son héroïne est confrontée à trop d’épreuves.

J’adore cette couverture avec une louve verte qui donne le ton de ce que l’on va lire. 

C’est une nouvelle à la première personne. La narratrice est attachante puisqu’on va avoir sa version des faits. On va la suivre et compatir.

On démarre sur une situation très réaliste  et banale. Un jeune couple d’étudiants latinistes vont se mettre en couple et une chose en entrainant une autre … elle va se retrouver seule face aux bouleversements hormonaux …jusqu’à ce qu’on bascule sur des scènes fantastiques.  Thèmes classiques de certains contes…

Elle va nous raconter les différentes étapes qui vont aboutir à sa métamorphose. Quoique de plus logiques pour une passionnée des « métamorphoses » d’Ovide et une férue de mythologie latine.

Les fameux changements du à la maternité sont ici poussés à l’extrême. C’est une façon de pouvoir survivre face à ce qu’elle vit.

J’ai adoré le petit détail de la fin…

Je me demande si d’autres nouvelles vont être traduites pour les éditions de la Table Ronde.

Décidement cette collection « la nonpareil » me fait découvrir des nouvelles surprenantes.

Je remercie les Éditions de la Table Ronde de leur confiance

table ronde
kokeshi rentree

Jamais assez

Alice McDermott

Trad. Cécile Arnaud

Éditions de la Table Ronde, Coll. La nonpareille, 4 juin 2020, 48 p., 4€

Mes Lectures de la Table Ronde

En librairie le 4 juin

jamais assez

4e de couv. :

« Une langue sur la dernière coulure de caramel dans le pot vide »

Ma chronique :

J’ai découvert Alice McDermott avec la neuvième heure, un coup de cœur, et j’ai donc eu le plaisir de la retrouver ici avec cette nouvelle.

L’illustrateur accompagne le lecteur avec ces pots de glace, ce qui est très tentant. Trois pages pour voir disparaître ces trois boules de glace : pêche, vanille et fraise… le trio gagnant.

La tentation justement est au cœur du problème. Il s’y mêle un petit brin de culpabilité. De l’enfance au grand âge, notre personnage principal assouvit aussi souvent que possible ses plaisirs. On va voir comment à plusieurs étapes de sa vie ils vont être entre autre  liés aux délices glacés.

Il y a la petite touche « religieuse » qui est souvent lié à la culpabilité et au pêché de gourmandise. Il suffit d’une ou deux allusions pour que le lecteur dessine le contour de cette famille.

On a le thème de la famille. Famille qui ne la comprend pas vraiment.

Courte nouvelle à la troisième personne on suivre cette femme sur son parcours de vie de petite fille à grand-mère, sa vie sera sublimée par la gourmandise.

On ne connaîtra pas son prénom pas plus que celui du frère ou de la sœur, ce n’est pas ce qui importe dans cette histoire.

Je remercie les Éditions de la Table Ronde de leur confiance

Sur ce blog :

La neuvième heure

Et m*** !

Richard Russo

Trad. Jean Esch

Editions de la Table Ronde , coll. La nonpareille, 4 juin 2020, 57p. , 7 €

Mes Lectures de la Table Ronde

En librairie le 4 juin !!!

et m

4e de couv. :

On aurait dit qu’elle reniflait l’air comme si cette conversation avait une odeur »

Ma chronique :

Je vous ai déjà présenté cette collection « la nonpareille » il s’agit à chaque fois d’une seule nouvelle.  Les illustrations courent le long du texte. Ici c’est une mouche qui suit le lecteur en même temps que prend de l’ampleur dans la nouvelle.  J’avoue qu’à une ou deux reprises j’ai passé ma main pour la faire partir.

On retrouve dans cette nouvelle les particularités de l’univers de Richard Russo.  Un personnage masculin, un universitaire à la retraite,  qui nous narre à la première personne cette mésaventure qui va bouleverser sa vie. Nous avons donc le couple qui a plus de trente ans de vie commune plutôt tranquille.

Tout commence le soir de l’élection de Trump à la Maison Blanche. Survient alors ce problème de mouche et tout va aller en se délitant. Tout va prendre des proportions démesurées. Le narrateur ne cache pas ses opinions politiques.

Au début  Ils sont trois couples amis, même métiers, même quartier… jusqu’au jour où…

Il y a un côté accommodant  chez le narrateur qui essai de ne pas perdre son énergie face aux éléments contraires.

J’aime bien la façon dont Richard Russo nous raconte l’escalade des misères…

Je remercie les Éditions de la Table Ronde de leur confiance.

Sur ce blog vous pourrez lire mes avis sur :

Trajectoire

À malin malin et demi

Retour à Martha’s Vineyard

Los Angeles

Emma Cline

Trad. Jean Esch

Éditions de la Table Ronde, 10 oct. 2019, 48 p., 5€

Mes lectures La Table Ronde

los angeles

4e de couv :

Alice rêve d’être actrice, comme la moitié des filles de Los Angeles. Elle occupe une chambre sordide qu’elle paie en vendant des vêtements de mauvaise qualité pour une marque de prêt-à-porter. Lorsque sa mère cesse de financer ses cours de théâtre, Alice panique. Elle se souvient que sa jeune collègue, Oona, lui a parlé en riant des types qu’elle rencontre sur internet et à qui elle vend ses petites culottes. Ce qui avait profondément choqué Alice devient une possibilité, supportable, inoffensive. Après tout, que pourrait-il lui arriver?
La nouvelle d’Emma Cline envoûte et saisit par sa précision tranchante et sa singulière perspicacité. Los Angeles est le portrait indélébile d’une ville mythifiée qui dévore les rêves des filles, les abandonnant abimées, désenchantées et éperdument seules.

Ma Chronique :

Je n’ai pas osé lire « Girls » publié chez les Éditions de la Table Ronde, son précédent roman, et sorti récemment en poche. J’avais un à priori sur le sujet et la façon de le traiter.  Ce qui ne veut pas dire qu’un jour ou l’autre je serai prête à sortir de sa zone de confort … Lorsqu’on m’a proposé cette nouvelle, je n’ai pas hésité, le format court est une approche différente. Le risque est plus calculé.

Je voulais découvrir l’écriture d’ Emma Cline car il y a des lecteurs qui sont très enthousiastes. Une fois la nouvelle terminée j’ai eu envie de continuer à suivre Alice… d’autant quelle s’arrête sur un cliffhanger.

Los Angeles, et dire que cela veut dire les Anges, ville des tentations, de tous les pêchés, des apparences, des corps qui s’exhibent qui se « vendent » sur papier glacé et autres supports, ainsi que dans les salles de projection. La Californie, lieu où on a le culte du corps. Corps que l’on façonne, transforme pour entretenir l’illusion.

En 40 pages on va avoir une vue panoramique de l’utilisation du corps. Qu’il soit corseté dans des vêtements trop petits pour le travail et afficher, ou lâché pour une sexualité exacerbée.

Que reste t-il des ces jeunes filles qui rêvent ?

L’écriture sans filtre d’Emma Cline transmet le ressenti d’Alice… Une voix actuelle à suivre.

La charte graphique de cette collection est originale dans les teintes employées. Elle met bien en avant un des aspects de la nouvelle, entre plage et parking !

Je remercie les Éditions de la Table Ronde de leur confiance.

NB : Un des aspects de cette lecture fait écho à une de mes précédente lecture « coup de vieux ». Alors que ces deux histoires n’ont pas grand chose en commun, encore une coïncidence comme je les aime !

RL19

Qui en parle ?

Maeve

Article précédemment publié sur Canalblog

Ombre

« Ombre » nouvelle tirée des « Nouvelles histoires extraordinaires »

Edgar Allan Poe 1833

4 pages

LU DANS LE CADRE DU CHALLENGE « UN MOT DES TITRES »

Citation : Premier paragraphe « Vous qui me lisez, vous êtes encore parmi les vivants ; mais moi qui écris, je serai depuis longtemps parti pour la région des ombres. Car, en vérité, d’étranges choses arriveront, bien des choses secrètes seront révélées, et bien des siècles passeront avant que ses notes soient vues par les hommes. Et quand ils les auront vues, les uns ne croiront pas, les autres douteront, et bien peu d’entre eux trouveront matière à méditation dans les caractères que je grave sur les tablettes avec un stylus de fer»

Mes impressions de lecture :

J’adore le ton employé par Poe au commencement de cette brève nouvelle. Il a quelque chose de prophétique.

Lors d’une discussion entre lecteurs certains ne comprenaient pas l’utilité d’avoir lu la Bible. Et bien voici à mon avis un exemple d’auteur connaissant la Bible. Bien sûr on peut se contenter de cet écrit, mais si on a en tête la façon dont est écrite la Bible (d’un point de vu littéraire) je pense qu’on y voit autre chose derrière cette nouvelle.

Ce qu’il faut avoir aussi à l’esprit c’est que dans la version c’est la traduction de Charles Baudelaire qui a aussi un univers particulier et qui a donné à sa traduction une tonalité particulière. Je n’ai jamais lu Poe en VO et vous ?

On a aussi le thème de l’astrologie … 2012 n’était-elle pas pressenti comme la fin du monde ?

Nous avons tout un environnement qui renvoi à un temps passé, une Égypte mythologique (cité Grecque) et tous les mystères que cela implique. La maladie (la peste), la mort et ses rituels.

C’est une œuvre de jeunesse mais on sent déjà les préoccupations qui vont constituer son univers très particulier.

Petits frissons… La mort rode.

Je comptais lire :

« L’ombre de l’autre femme » de Dorothy Koomson que langue délié m’avait conseillé, mais ça n’a pas pu se faire.

Ceci devait être un petit supplément.

J’ai déjà lu :

« L’ombre pour la proie » P.D. James

« Le rituel de l’ombre » Giacometti & Ravenne

« l’ombre du vent » de Carlos Ruiz Zafón

 et certainement d’autres qui ne me viennent pas à l’esprit.

Un-mot-des-titres

ET POUR LA SESSION 14 LE MOT EST « ROI »

1er mars 2013

 Ps : lu en décembre 2012

Article précédemment publié sur Canalblog