Grand appartement bizarre. T4 Catastrophe une lettre d’amour

Auteur.rice.s : Nathalie Stragier

Illustration : Clémence Penicaud

Éditions Syros, Coll. OZ, juin 2022, 229 p., 9,95 €

Chronique jeunesse du mercredi

4e de couv :

Qui est amoureux, dans le grand appartement bizarre ? 

Catastrophe, une lettre d’amour est arrivée à l’appartement où Gabriel, Charline et Félix habitent avec leurs familles ! Le chien Trésor en a avalé la moitié, impossible de savoir à qui elle est adressée. Pour les trois amis, il y a urgence à mener l’enquête : et si l’irruption d’un(e) amoureux(se) menaçait leur vie tous ensemble ?

Mes impressions de lecture :

Quel plaisir de retrouver cette tribu et ce Grand appartement bizarre, je retrouve mes 8-12 ans… En plus il y a un petit truc que j’adore… l’histoire se termine avec la fin de l’école et le début de vacances… C’est pile le bon moment pour le lire !

Il y a plusieurs facettes de cette série on commence par l’amitié et la cohabitation de différents types de « famille ». Nous avons Gabriel l’orphelin et sa tutrice bienveillante et célibataire, il y a M. Meurice et ses deux fils (son épouse travaille sur des bateaux de croisière), et il y a Rokia la mère célibataire avec ses trois filles de trois pères différents qui est médecin urgentiste. Nous avons donc 9 personnes avec des préoccupations différentes selon leur âge et leur vie sociale. Et puis il y a la voisine Amandine et l’ancien proviseur M. Boussac qui gravitent autour, ainsi que la concierge et son chien Trésor. ça fait un sacré brassage de population, ça vit et ça bouge.

On pourrait croire qu’après les trois premières aventures la vie en communauté serait plus apaisée et que tout le monde avait trouvé ses marques, cependant c’est un équilibre fragile et un rien peu tout remettre en question.

On a par exemple la fameuse lettre déchiquetée par trésor qui laisse entrevoir que quelqu’un est amoureux.se d’une.e habitant.e. Voilà notre trio Gabriel, Félix et Charline qui essayent de résoudre cette énigme.

Deux autres trames vont venir compliquer la vie des personnages. Chaque situation met en avant des problématiques d’ordre émotionnelles. Qu’est-ce que signifie vivre pour toujours ensemble ? Est-ce possible ? Chaque protagoniste va réagir en fonction de son vécu. Et si passer par la vie des « animaux domestiques » pouvait aider à accepter certaines situations ?

La communication joue un rôle important, la mauvaise communication étant source de complication. J’ai bien aimé l’épisode « démocratie ». L’humour est toujours là pour dédramatiser les situations et mettre du baume au cœur. La bienveillance et l’amour viennent aussi permettre aux habitants du Grand Appartement Bizarre (et satellites) d’avancer et de progresser.

On a plusieurs problèmes qui vont se greffer au fur et à mesure. À la fin nous auront des réponses mais Nathalie Stragier laisse plusieurs pistes en suspens pour la suite des aventures… et je vois déjà poindre de nouvelles mésaventures où l’amour et la famille et l’amitié vont bouleverser la vie de cette tribu.

Je vous laisse découvrir ce que Nathalie nous a concocté pour nous émouvoir, nous faire réfléchir et rire.

À quand une version animée ou série tv ? C’est très visuel et bien rythmé. Les personnages sont hauts en couleur…

J’ai hâte de lire le prochain épisode… car le seul problème de ce bonbon pétillant c’est qu’il est vite dévoré !

Je remercie les Éditions Syros de leur confiance.

Les autres romans de cette série sur ce blog :

Le grand appartement bizarre T2 Vivre avec ses amis

Nathalie Stragier

Éditions Syros, Collection OZ, juin 2021, 9,95 €

Mes lectures Syros

Chronique Jeunesse du mercredi

Collection OZ

Ma chronique :

4e de couv.

Gabriel a la solution pour garder le grand appartement où il vit avec sa tutrice Domi : le partager avec ses amis Félix, Charline, et leurs familles. Petit problème, il reste à convaincre les adultes ! Surtout que Domi a décidé de louer une chambre à monsieur Boussac, le principal du collège… Les trois amis vont devoir agir, et vite !

Mes Impressions de lecture :

J’ai reçu  le livre hier. J’avais prévu une pause lecture assez longue pour avancer dans ma lecture en cours. Lorsque je reçois un nouveau livre j’aime lire une dizaine de pages pour me faire une idée.

Ma copine Jangelis m’avais averti, ce roman se lit trop vite et après il faut attendre le prochain…

Je l’ai donc innocemment commencé et je ne l’ai lâché qu’une fois fini ! Pourquoi !!! Bon vous l’aurez compris il se dévore…

Nathalie Stagier nous laisse avec « À suivre … »  ouf la suite ne juillet !

Je vous conseille de lire le Tome 1 « Plein de chambres à louer » d’abord sinon vous allez rater certains enchaînements émotionnels.

J’aime beaucoup l’idée utopique de l’entraide que Gabriel, Felix et Charline imagine. C’est joli sur le papier, il suffit de trouver les bonnes personnes. En vrai  c’est plus compliqué sur la durée… mais comme le reproche Felix à Charline elle se croit chez les Bisounours, et heureusement qu’il y a des gens qui voient la vie ainsi. Parler de valeurs positives n’empêche pas de voir les embûches et les points négatifs.

On retrouve nos trois amis qui ont ce rêve qui ont changé. Gabriel a fait du chemin dans son travail de deuil, sa maturité lui permet de chercher à s’émanciper et sortir du cocon protecteur que Mme Dominique avait créé pour le préserver. Charline affronte la réalité d’une autre façon, elle tient un rôle qui ne devrait pas être le sien, elle se substitue à sa mère. Gabriel et Charline sont bien décider à vivre sous le même toit pour retrouver leur rôle d’adolescent. Mais tout semble se liguer contre eux.

C’est drôle par moment  et rageant. On voit les interférences de l’extérieur sur leur projet. C’est là que les personnages secondaires vont jouer des rôles inattendus, que ce soit involontairement ou au contraire sciemment… Donc attendez-vous à de nombreux rebondissements.

Et Felix que devient-il depuis son départ ? On avait cru dans le premier épisode que les choses allaient s’arranger pour lui et sa famille. On y avait cru à cette cohabitation dans le tome 1 mais rien ne va plus depuis leur départ. Notre Felix  lui aussi fait un travail sur lui-même pour que sa colère ne lui empoisonne pas la vie cependant rien n’est facile chez les ados… On le voit se couper de tout. Il suffirait de faire les mauvaises rencontres pour que tout bascule, heureusement Gabriel et Charline sont là… encore faut-il qu’il leur ouvre son cœur. Il essai de se créer une carapace, jouer l’indifférence, jusqu’au moment où… il faut agir.

Ce que j’aime dans les choix de Nathalie Stragier c’est qu’ils sont bien en adéquation avec le caractère et l’histoire de chaque personnage. Les trois ont trois histoires différentes, trois caractères différents donc il faut des leviers différents. Pour les trois adultes aussi. Il faut attendre le moment où ils sont prêts à écouter leurs « enfants » et à passer outre l’orgueil mal placé, et l’idée que l’autre est là pour le juger, non ils n’ont pas échoué dans la vie ou l’éducation. On voit bien la différence entre les enfants et les adultes sur ce point là.

J’ai bien rit avec le côté théâtral des sonneries et la porte qui s’ouvre sur un élément surprise. La réaction des personnages laisse entrevoir les catastrophes à venir ou l’espoir revenir.

Je viens de réaliser qu’avec le personnage de Rémy, il est question de cuisine dans cette série, cela m’a fait penser à « Fondue au noir » d’Hervé Jubert. L’esprit fait des connexions…

Bon il n’y a plus qu’à attendre juillet… voilà une lecture d’été pour vos enfants ! Ils pourront même enchaîner les 3 tomes !

Ce roman confirme que je suis fan de la « collection OZ » !

Je remercie les Éditions Syros pour leur confiance.

Qui en parle ?

Jangelis

Grand appartement bizarre. T1 Plein de chambres à louer

Nathalie Stragier

Éditions Syros, coll. OZ, 4 mars 2021, 266 p., 9,95 €

Mes Lectures Syros

4e de couv. :

Et si vous invitiez vos amis à partager votre grand appartement ? 

Gabriel ne peut pas accepter de vendre l’appartement où il a toujours vécu, lui qui a déjà perdu ses parents. C’est Domi, sa tutrice, qui lui a annoncé la nouvelle : ils n’ont plus assez d’argent pour continuer d’y habiter. Alors Gabriel a une idée de génie : proposer à d’autres familles de venir vivre avec eux ! Mais qui pourrait bien accepter ?

Mes impressions de lecture :

Quel plaisir de retrouver cette autrice qui explore le monde des ados et leurs interactions.
J’ai adoré sa trilogie de la « fille du futur » et touchée par « transparente ». Qu’en sera-t-il de cette nouvelle série ?

La couverture du roman met en avant certaines scènes du roman. Elle nous montre des personnages souriants et dynamiques, mais vous verrez que dans le roman il y a tout ça et encore bien plus.
Nathalie Stragier va prendre des situations pas très drôles mais ce n’est pas triste. C’est touchant ou révoltant ça oui. On va suivre trois « familles » aux parcours difficiles mais différents. Trois familles de compositions différentes, trois familles qui ne se sont jamais croisé jusque là et rien ou presque ne le laisser présager.
On note que chaque enfant n’a près de lui qu’un adulte pour s’occuper d’un ou plusieurs enfants. Un équilibre fragile. Alors si un problème survient cela peut faire basculer la tranquillité nécessaire à l’évolution de l’enfant. Où trouver de l’aide pour reconstituer cet équilibre. Ici ce sont les enfants qui vont prendre les initiatives.
On a des enfants qui sont une bulle qui les isole des groupes. Gabriel n’ose pas avoir de contact avec la vie extérieure. Félix de par la précarité financière de sa famille n’ose avoir d’amis. Et Charline n’ose demander de l’aide à personne isolée dans ses responsabilités vis-à-vis de ses sœurs. Et vers qui se tourner pour ne pas déclencher les actions des services sociaux ? Ou les railleries des autres ados ? On voit par exemple que pour Rémi les préoccupations sont autres.

Ce roman plaira aux enfants (à partir de 8 ans) qui aiment découvrir des enfants dans des situations assez réelles. Le collège, la vie de famille et l’amitié.
L’humour a une place importante pour dédramatiser ces situations qui pour nos héros semble sans solutions pendant un temps. On a le choc des cultures et des « milieux sociaux ». On a les à priori face à un inconnu. Mme Dominique va voir sa vie bouleversée et ce n’est pas le bouleversement qu’elle avait prévu au début de cette aventure. La cohabitation donne lieu à des situations cocasses.
Je ne veux rien dévoiler mais la scène de Rémi découvrant la cuisine vaut sont pesant de cacahouètes ! On pense à quelque chose puisqu’on ne voit pas se qui se déroule dans la pièce et lorsqu’on suit tous les autres personnages pour voir se qui se passe on a une surprise !

Vivement le mois de juin pour connaitre les nouvelles aventures au sein de cet appartement bizarre, car Le choc des rencontres n’est pas terminé ! Mais chut je n’en dis pas plus.
Une nouvelle fois cette nouvelle collection OZ a réussi à me faire plaisir. Nathalie Stragier à mis l’accent sur le jeu de mot « ose ». Il faut oser sortir de sa zone de confort. Enfants et adultes font devoir faire des efforts pour surmonter.
J’ai dévoré la lecture en une soirée qui s’est prolongé dans la nuit puisque je suis une lectrice lente. Allez encore un chapitre, puis un autre … alors c’est difficile de faire cette chronique sans rien dévoiler…  Je n’ai qu’un mot à vous dire Lisez le !

Je remercie les Éditions Syros de leur confiance renouvelée.

NB : Domi et Gabriel sont des prénoms qui me touchent de près alors cela a donné à la lecture une touche personnelle !

Qui en parle ?

Jangelis (Bientôt)

Autres chroniques :

Ne ramenez jamais une fille du futur chez vous

Ne retournez jamais chez une fille du passé et

Ne dites jamais jamais

Signe particulier : Transparente

Signe particulier : Transparente

Nathalie Stragier

Éditions Syros, 30 août 2018, 311 p., 16,95 €

Mes lectures Syros
Chronique jeunesse du mercredi
Rentrée littéraire  2018

transparente

4e de couv. :

Être transparente au lycée, rarement invitée en soirée et ignorée dans sa propre famille, c’est une blessure, ça fait mal. Mais être invisible pour de vrai, se rendre en salle des profs incognito et disparaître dans les moments embarrassants… ça commence à devenir beaucoup plus intéressant !
À quinze ans, Esther cesse d’être une fille ordinaire et voit un nouveau monde s’ouvrir à elle. Pour l’adolescente trop discrète, la vie devient soudain passionnante. Et de plus en plus dangereuse.

Mon Billet :

J’étais curieuse de voir ce que Nathalie Stragier allait nous concocter après la fantastique trilogie « La fille du Futur » dont je suis fan.  Vous imaginez la pression !

Voici donc « Transparente » un roman de la Rentrée littéraire 2018, la pression continue pour ne pas être noyée dans le raz de marée de la rentrée. En même temps ce roman ado juste pour la rentrée scolaire c’est une bonne idée, car il traite du rapport de l’ado à son quotidien. L’adolescence et ses souffrances, pour certain c’est une période délicate avant l’acceptation de soi. Période de tous les dangers.

On découvre d’entrée une adolescente prête à disparaître complètement. Est-ce ce qui va déclencher ce phénomène étrange. Fugue, suicide sont des solutions que certains envisagent, ici la part de fantastique que nous propose Nathalie donne possibilité, un mélange des deux.

On découvre Esther juste au point de bascule.  On va voir que d’autres personnages souffrent mais cherchent des parades.

On va passer d’une étape à l’autre avec une touche de fantastique qui donne lieu parfois à des situations  drôles. Ce roman est classé à « Humour » dans le catalogue des Éditions Syros. C’est vrai qu’il est présent cependant selon sa sensibilité on y verra plus les autres sentiments forts.

Dans un premier temps elle va subir, peu et appréhension de ce qui lui arrive avec personne pour l’aider. Ni la famille, ni l’ami, ni le médecin ne peuvent comprendre l’ampleur du drame qui se joue. Car ce qui pourrait être une solution à son problème d’adolescence est plutôt un problème supplémentaire.

Puis, elle va le tolérer, l’accepter et enfin essayer de prendre le dessus et l’apprivoiser et en jouer. Le fait de devenir actrice de sa vie va avoir des conséquences sur sa vie quotidienne et sur ses relations aux autres. Cela va t il engendrer un monstre ? Une délinquante ? Ne va-t-elle pas se piquer au jeu ?

Ce que j’ai aimé en dehors de l’histoire en elle-même, c’est qu’il y a deux narrateurs. Ce n’est pas un roman à la première personne, Nous avons un narrateur qui nous raconte à la troisième personne et un autre très étrange, parfois les deux semblent se mêler. En restant auprès d’Esther, on a ses pensées et ses sentiments et ses pensées et en même temps il a un rôle d’observateur, de manipulateur, un bourreau.

« C’est de cette façon que je remarquai Esther. Elle avait un potentiel pour devenir une de mes cibles, comme tant d’autres, mais autre chose chez elle avait attiré mon attention ». Voilà ce qu’on lit dès la première page. Cela ne titille pas votre curiosité ? Eh bien moi oui. Quel est cet observateur – prédateur ? Quel est son rôle ? Va-t-il intervenir ou laisser faire ?

Lorsqu’Esther va croire qu’elle maîtrise le phénomène, le mystère va s’épaissir. Nathalie Stragier ne se contente pas de faire vivre à son personnage des situations où elle va s’amuser au détriment des autres. Elle va jouer avec la colère, les envies de vengeance etc.

Le sujet pourrait être lourd mais Nathalie Stragier va dédramatiser  avec certaines scènes ou réparties drôles, caustiques, voire burlesque.

« Transparente » est un roman touchant, émouvant qui nous fait vivre toute la palette d’émotion qui submerge les adolescents, avec ses bons moments. Les ascenseurs émotionnels sont à leur paroxysme.

Je trouve la couverture magnifique lumineuse et positive, ce qui face au sujet traité est très approprier. Il y a un côté apparition qui vient se superposer.

Parfois le « destin » se fait plus cruel. Rien n’est acquis.  Lorsqu’Esther baisse la garde elle va devenir le jouet du destin. Ce n’est vraiment pas la solution miracle qu’elle a cru. Va-t-elle avoir assez d’influence et / ou de force pour s’en sortir ? Jusqu’à la dernière page le doute est là. Va-t-elle découvrir de quoi elle est capable ?

« Transparente » est un roman qui va parler à tous les adolescents. Ceux qui sont en souffrance leur montrer que ce n’est qu’une phase transitoire et que selon les choix et les rencontres que l’on fait on peut avancer ou basculer.  Facile à dire lorsqu’on en est sorti pas trop cabossé !

Un jour on passe de l’autre côté et on est impuissant face à ce que vivent nos enfants et on souhaite qu’ils fassent les bonnes rencontres…

Je remercie les Éditions Syros de m’avoir permis de le lire en avant-première.

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kokeshi RL2018

Qui en parle ?

Jangelis

Et vous l’avez-vous lu ?

Article précédemment publié sur Canalblog

La trilogie du La fille du futur

Ne ramenez jamais une fille du futur chez vous

Ne retournez jamais chez une fille du passé

Ne dites jamais jamais

Ne dites jamais jamais (3)

Nathalie Stragier

Édtions Syros, avril 2017, 501 p., 17,90 €

Mes lectures Syros

ne dites jamais

4e de couv. :

Ne dites jamais jamais … parce qu’à force de voyager dans le temps, vous savez que rien ne se passe jamais comme prévu. … parce que dans le futur on fait des trucs dingues, comme se baigner nue dans la Seine. … parce qu’il vous reste encore pas mal de boulot pour sauver les hommes !

Mon billet :

Ce qui fait le charme de cette série, c’est que toute nouvelle rencontre est due au fait que rien ne se déroule comme prévu. De là découlent des catastrophes et des et des situations cocasses.

C’est un roman polyphonique. Parfois pour avoir un regard du point de vue de certains personnages d’autres fois c’est parce qu’ils sont séparés. Nous sommes à chaque fois à la première personne, mais on suit sans problème. Il y a un personnage masculin qui apparaît en italique. Il y a un beau travail de structure et d’écriture. Ce n’est  pas une simple histoire linéaire.

Un exemple où l’on voit l’utilité de la polyphonie.

Il y a un chapitre où Pénélope et sa mère parlent de relations entre membres d’une même famille, des non-dits qui planent. C’est à travers le regard extérieur d’Andréa  que nous avons cette amorce de « confession » du coup ce point de vue et la mise à distance avec les émotions de Jane et Pénélope  on les devine sans que cela parasite l’échange verbal. Au chapitre suivant Pénélope continue sur le sujet qui la touche et se sont ses pensées et ses souvenirs qui viennent étoffer le sujet. Le lecteur par ses jeux d’écriture a une vision plus complète qu’une narration réalisée par une seule conteuse.

Au cœur de cette trilogie ce sont les relations familiales qui ont une grande importance. Nous avions vu Andrea avec ses frères et leur père. Une famille monoparentale depuis la disparition de la mère. Maintenant, dans ce dernier volet, on a une vision de la famille du futur. La monoparentalité est volontaire puisqu’on est dans un monde sans homme ou presque.

On retrouve les préoccupations de toute famille. Protéger les plus jeunes, les aimer et les accompagner dans leurs épreuves. Ce qui n’est bien pas évident que ce soit au Moyen Age ou à l’ Age moderne. Surtout si les enfants n’en font qu’à leur tête… des ados !

Il y a beaucoup d’émotion  dans toutes retrouvailles, affrontements et rencontres. Amour, amitié, haine et remords…

Dans ce dernier volet, il est surtout questions de choix. Au cours des épisodes précédents nous avons vu évoluer les différents personnages. Ils ont vu leur certitude  s’effondrer au fur et à mesure qu’ils ont affrontés les épreuves. On s’attend donc à tout…

Avec ses retours dans le passé on s’interroge sur les influences sur le futur. Nous avions déjà eu des théories mais les personnages vont avoir quelques surprises.

On est toujours dans le registre de la comédie on assiste donc aussi à des hilarantes. Andrea va expérimenter ce qu’est être d’une autre époque et ne pas pouvoir le dire, éviter les gaffes… la confrontation avec les idées transmises sur le « Moyen Age » donnent lieu à scènes ou Pénélope nous surprend.

Nathalie Stragier nous a concocté quelques rebondissements surprenants. Elle répond aussi à beaucoup de questions restées en suspend. On continue à s’interroger sur les influences de notre comportement sur la planète et sur le futur possible…

Je suis triste de quitter tous ses personnages maintenant que la trilogie « la fille du futur » est terminée. Nathalie Stragier a créé un triptyque très abouti.

Je vous laisse découvrir les différentes aventures et les conclusions des diverses questions.

syros
ne dites jaamis chro

les deux premiers tomes :

fille du futur
fille du passe

 Qui en parle ?

JANGELIS

Article prédédemment publié sur Canalblog

Ne retournez jamais chez une fille du passé (2)

Nathalie Stragier

Editions Syros, juin 2016, 463 p., 16,90 €

Mes lectures chez Syros

fille du passe

4e de couv. :

Ne retournez jamais chez une fille du passé … parce que vous pourriez tomber folle amoureuse d’un garçon du Moyen Âge. … parce que vous n’êtes pas la seule voyageuse du futur, et là, préparez-vous à un choc. … parce que vous êtes nulle en histoire, et qu’une petite erreur de date peut mettre en danger l’humanité.

Mon billet :

Comme  le titre le suggère dans ce deuxième volet c’est Pénélope qui revient voir Andrea. Cette fois-ci ce n’est pas un concours de circonstance mais un acte volontaire. Et en effet Pénélope va être notre narratrice. On va avoir ses sensations et ses sentiments, ainsi que sa façon d’appréhender les choses. Ce regard d’une fille qui observe les gens, ses réactions  nous permet de voir notre vie quotidienne avec un certain recul. C’est une focale, à travers son raisonnement décalé,  est très intéressante car ce qui nous parait normal n’est pas forcément logique en y regardant de plus prés.

Ce qui m’a frappé en lisant ce deuxième tome, c’est l’absence de mère. Absence qui faisait déjà partie de la thématique du premier tome, on avait noté la tristesse des deux filles. Des personnages féminins il y a en a mais pas de mère ni de grand-mère.  J’allais dire de femme en âge de procréer et de transmettre des valeurs, malgré la présence de trois filles de dix sept ans qui pourraient en effet avoir des enfants (quoique très loin de cette idée), elles n’ont pas de référent féminin  … Est-ce pour contre balancer l’absence de futur dans le futur ?

Seule la mère de Yoan fait une brève apparition et c’est elle qui est le lien avec le remède dès le tome 1, mais elle sort de scène et laisse la place aux gamines…

La seule femme adulte c’est la méchante. Elle est loin de d’être protectrice.

Et pourtant une absente va être au centre de l’intrigue.

Je vous avais dit qu’il y avait une piste que n’avait pas été développée. Nathalie Stragier va jouer un peu avec nos nerfs et nous laisser entrevoir des réponses à ce mystère.

Ce deuxième tome s’attache à nous donner des réponses à des questions laissées en suspens. Mais tout n’est pas résolu. Il faudra attendre la fin de la trilogie en 2017 pour tout savoir.

La mort est aussi très présente que ce soit cette menace qui plane sur les hommes, que celle non élucidée, sans parler d’autres violentes ou douloureuse. Bip Bip  ne pas spoiler… Mais point de deuil.

Autre sujet très important l’amitié. Toute la bande de jeunes va se soutenir, se chamailler et faire avancer les choses. Mais dans le monde des ados l’amour et la jalousie peuvent faire bien des dégâts.

La sexualité et abordée mais plutôt sur le mode je ne suis pas prête… Pénélope va avoir des sueurs froides… on va rire mais pas elle !

J’avais peur qu’après la nouveauté du premier tome celui-ci soit moins surprenant. Eh bien non ! Nathalie Stragier continue à ménager du suspens, de l’émotion et des rires… Il y a des situations assez drôles dues aux gaffes de Pénélope comme par exemple ses faiblesses en connaissances historiques, ses codes vestimentaires ou son manque de pratique avec la gente masculine.

La féminité et ses codes  voilà un sujet aussi de discorde entre Andrea et Pénélope. Pourquoi Andrea refuse t elle de mettre en avant sa féminité ? Peur d’attirer un malade et  disparaître comme sa mère ? Pour rester en osmose avec sa famille composée d’hommes ? Pourquoi  tout à coup Pénélope veut elle afficher sa féminité ? Pourquoi Andrea va-t-elle vivre aussi mal le fait quelle  puisse devenir  une autre Nelly ?

Trois autres personnages vont entrer dans l’histoire et créer une nouvelle dynamique et des rebondissements. Il va y avoir une accélération sur le dernier quart du livre et là on ne peut  plus lâcher le livre !

C’est un roman jeunesse avec  une fluidité dans l’écriture qui nous fait tourner les pages sans nous en rendre compte et en même temps il y a  beaucoup de sujets de réflexion sur les préoccupations des ados. Ça tombe bien puisque c’est un roman jeunesse, mais on peut le lire à tout âge, la preuve !

Que dire de plus sans spoiler… vivement l’année prochaine car la fin est un super cliffhanger…

Je remercie les Éditions Syros pour leur confiance et Nathalie Stragier  qui a partagé mes photos Instagram (voir plus bas)

syros

Dans la Trilogie La fille du Futur

Tome 1 Ne ramenez jamais une fille du futur chez vous

Comprendra qui lira le livre !

fille du passé 6

Article précédemment publié sur canalblog

Ne ramenez JAMAIS une Fille du Futur chez vous (1)

Nathalie Stagier

Editions Syros, février 2016, 429 p., 16,90 €

 Mes lectures Syros

fille du futur

4e de couv. :

Ne ramenez jamais une fille du futur chez vous…
…  Parce que pour elle, votre monde ressemble au Moyen Âge
…  Parce qu’elle sera envahissante, agaçante, imprévisible
…  Mais surtout, parce qu’elle détient un secret terrible. Et c’est à vous qu’elle va le confier.

Ma chronique :

Ce roman fait partie des livres qui ont une histoire particulière dans ma vie de lectrice. J’aurais dû le lire à sa sortie mais il y a eu un petit souci de transport… donc après un voyage dans le temps il m’ai parvenu (deuxième envoi) et j’ai pu le lire.

Entrons dans le vif du sujet ce livre est présenté comme « une comédie à suspens », un petit voyage dans le temps, de la SF jeunesse… Des lectrices me l’avait chaudement recommandé j’étais donc dans de bonnes dispositions pour découvrir cette aventure. Une belle surprise ! Oups ! Je vais trop vite !

Dans une première partie Nathalie Stragier joue avec tous les codes des ados. On est bien dans tout ce qui les intéresse ou les préoccupe. La famille, un  sujet sensible à cette période de la vie. Le besoin de s’émanciper, de s’affirmer, de sortir du cadre familial, de voyager et tous les conflits qui en découlent.

L’adolescence et son monde des apparences où l’image que l’on renvoi influence les relations, codes vestimentaires et comportementaux, l’importance de la beauté, les signes extérieur de popularité. L’auteure va jusqu’à intégrer l’élément fondamental de ce monde lycéen : « le sèche-cheveux ». J’exagère, d’accord elle ne parle pas du lisseur… Tout ce qui touche à la pilosité est un sujet sensible pour les jeunes générations !

Ce roman parle des relations entre les deux sexes que ce soit l’attirance ou les inégalités, mais bien d’autres sujets.

La confrontation avec cette fille du futur donne lieu à des scènes cocasses et d’autres qui font réfléchir, mais le ton reste celui de la comédie.

Si l’histoire avait continué sur cette trajectoire, je vous aurez dit que c’est un roman jeunesse plaisant. Mais l’histoire va prendre un virage plus complexe. On va aborder des sujets assez graves et amener des questionnements qui demande réflexion.

C’est un roman qui aurait sa place dans un cours de philo, car Nathalie Stragier soulève des sujets classiques de la SF et sur les voyages dans le temps mais aussi des sujets plus centrés sur les choix et leurs conséquences. Je pense qu’il pourrait faire l’objet de discussions philosophiques. C’est un roman qui peut faire réfléchir sous couvert de légèreté.

Les tournures prises par cette histoire m’ont surprise et on donné au roman une autre dimension, un autre intérêt.

Les personnages sont bien campés sur leurs certitudes, c’est donc la confrontation avec l’autre et une façon différente de penser la société qu’ils vont devoir appréhender. C’est très intéressant et Nathalie Stragier a bien mis en place ses balises. Évidemment on attend de voir les modifications dans les modes de pensée des personnages. Ce qui tient en haleine, qui va changer ? Andrea et Pénélope qui n’arrêtent pas de se répéter qu’elles n’ont que seize ans et que les événements les dépassent. Elles sont un peu démunies face aux événements.

Au fait, la couverture ne correspond pas vraiment au personnage de Pénelope, grande blonde et frisée !

Par contre, j’attendais certains développements sur un autre sujet (dont je ne peux parler) qui n’a pas été exploré… Il le sera peut-être dans le prochain roman. Le lecteur prend parfois un brin de fil et essai de rembobiner en se créant son propre scénario… Je verrai bien si cette intrigue secondaire va être traitée ou abandonnée. D’où mon impatience de lire le prochain épisode.

Lorsque l’histoire se termine on reste dans une attente… Les personnages sont attachants et il reste des choses en suspens même si l’aventure semble achevée… presque frustrée…

C’est un roman qui est bien dans la ligne éditoriale des Éditions Syros, l’adolescence et la société.

Je remercie les Editions Syros pour leur confiance.

Article précédemment publié sur Canalblog