Back to Japan

Melusine Mallender

Laure Garancher

Clémentine Fourcade

Éditions Nathan, oct 2022, 168 p., 22 €

Dans ma médiathèque il y a…

Challenge d’hiver Vleel « lire un roman graphique ou une BD » (sur Instagram)

4e couv. :

Un road-movie graphique et initiatique sur le dépassement de soi et l’exploration au féminin. Back to Japan raconte l’exploit inédit de Mélusine Mallender, la seule aventurière à avoir parcouru en solo et à moto 22 500 km jusqu’au pays du Soleil-Levant. 
Un trio féminin épatant, donne vie à une héroïne hors du commun, déterminée et indépendante ! 
Une bande dessinée à découvrir dès 14 ans.

Mes impressions de lecture :

Cela faisait un petit moment que je n’avais pas lu de BD, mais lorsqu’on m’a parler de celle-ci j’ai eu très envie de la découvrir.  Je n’ai pas tous les codes pour parler de ce genre littéraire.

Elle est assez claire et lumineuse dans les coloris. Le dessin n’est pas surchargé. Il se dégage quelque chose de positifs avant même d’avoir lu l’histoire. Pour moi c’est à mi-chemin entre un carnet de voyage, récit de voyage et un roman graphique. On voit bien la grande variété de paysages et de lieux de vie.

J’ai beaucoup aimé la composition. Dans un premier temps, on a le projet de Melusine et les avis assez négatif de son entourage, sauf celui de son compagnon lui-même aventurier, Christian qui l’encourage à aller au bout de son projet.

On a peu d’éléments sur la préparation, car c’est le voyage en lui-même qui importe. Nous allons donc suivre les principales étapes. On a des informations sur le lieu, le nombre de jours passés, le nombre de kilomètres etc. On découvre une aventure, une rencontre des faits marquants, des questionnements. On a même parfois un petite note pour expliquer par exemple la langue parlée.

Puis on a par moment une page « thématique » avec un dessin plus naïf qui résume des conseils souvent tirés des mésaventures, de découvertes.

Il y a des pages qui nous résument le parcours sur une carte schématique qui nous permet de nous situer et pointer les lieux avec des accidents, les rencontres.

J’ai été très touchée par les pages consacrées à l’Ukraine. L’histoire se déroule en 2010, loin du drame actuel.

J’ai beaucoup aimé la retranscription des rencontres. La découverte d’autres façons de vivre, des mœurs et des cultures différentes. Elle respecte ces différences. Elle n’est pas dans le jugement même lorsqu’on ressent que cela va à l’encontre de ses valeurs.

Parmi les thématiques de cette histoire c’est le rapport à la Terre. Devant l’immensité l’Homme est si petit. Seule sur sa moto elle a le temps d’observer, de réfléchir de voir le monde avec un autre regard.

J’ai aimé retrouver des choses que j’ai eu le plaisir de vivre il y a fort longtemps. J’ai fait un long voyage en moto (une Honda aussi) mais en tant que passagère et certaines scènes ont fait écho à des choses vécues.

À la fin de volume, Mélusine donne quelques précisions très intéressantes.

J’ai très envie de lire d’autres BD de Clémentine Fourcade car j’ai bien apprécié sont trait et l’équilibre entre l’image et le texte. Elle a su transmettre la large palette d’émotions des situations vécues par Mélusine et les gens qu’elle a rencontré.

Le ressenti sur la « luminosité » s’est bien confirmé. C’est une histoire très touchante. Les grands espaces et l’esprit de liberté qui est en partie lié au voyage en moto est très bien mis en valeur.

Je vous conseille cette bande dessinée quelque soit votre âge (+14 ans) car il y a de nombreuses pistes de réflexions.

Bonne lecture.

Carnets du Nil Blanc

John Hopkins

Trad. Jean Esch

Éditions de la Table Ronde, La Petite Vermillon, 3 juin 2021, 250 p., 8,20 €

Mes Lectures de la Table Ronde

4e de couv. :

Tous deux fraîchement diplômés de Princeton, John et Joe sont davantage affamés de littérature que de nourritures terrestres, et ils ont la ferme intention de tourner le dos à tout ce qu’on attend d’eux aux États-Unis : un mariage, un bon job, une visite hebdomadaire aux parents. Ainsi s’embarquent- ils pour un long voyage qui les mènera de Munich à Nairobi sur une moto BMW immaculée, baptisée en l’honneur du périple : le Nil Blanc.
Objet littéraire singulier, ces carnets de voyage constituent un roman de formation itinérant. En même temps qu’ils arpentent champs de ruines gréco-romaines, villages de Bédouins ou capitales du tiers-monde, les deux amis font l’apprentissage de l’altérité, de la solitude, et, aussi, des inévitables désillusions au détour du chemin. L’opulente nature africaine est ici magnifiée sous une plume d’une fougue et d’une franchise irrésistibles qui ont le charme de ses vingt ans.

Mes impressions de lecture :

Être en train de lire avec plaisir un livre  qui reprend les souvenirs de l’auteur en 1961, lorsqu’il avait 23 ans et apprendre son décès à 82 ans cela fait bizarre. John Hopkins est mort en avril mais je ne l’ai réalisé que maintenant.

Ce livre est un piège à lecteur. Et c’est une des choses qui me plaisent dans ce type d’ouvrages. C’est un mélange de journal et de carnet de voyage. L’auteur raconte les fait marquants de ces journées et il note tous les livres lus ou dont on lui a parlé pendant des conversations. Alors si vous voulez des titres cultes d’avant 1961 vous aller être gâtés. J’avais l’impression de voir ma Pal qui prend la poussière … « la Montagne magique » Thomas Mann, « Lord Jim » Joseph Conrad etc.

J’avais beaucoup aimé son « Carnet d’Amérique du Sud (1972-1973) » Les sujets sont plus adultes que dans « Carnets du Nil Blanc ». Ici nous découvrons John Hopkins au début de son parcours d’écrivain voyageur. Déjà les femmes et l’amour, la création et sa soif de voyage.

On découvre au début du livre une photo de Joe et John et la fameuse moto. On va partir avec eux dans ce périple qui va les faire grandir. Ces jeunes gens, leurs idéaux et leur parcours. Les choix tant au point de vu du cheminement sur terre que mental.

À travers leurs itinéraires et leurs questionnements on découvre une époque et des faits historiques.

Il y a des lettres, petites annonces, et une carte pour bien visualiser… et Loustal à fait la couverture et un dessin.

Nous avons donc une variété de textes. Les souvenirs du jeune homme, ses réflexions la famille, sur ce qu’il a déjà vécu et ce qu’il vit. Ainsi que les réflexions plus existentielles sur les projets de vie et sur son développement émotionnel, spirituel et intellectuel.

Je le demande dans quelle mesure l’auteur a retravaillé ses carnets avant de les publier la première fois en 2012. Ce  carnet se lit comme un roman, avec les dates en plus … le journal permet d’insérer des digressions et une chronologie plus précise qui rythme le texte.

Ce qui m’a beaucoup intéressé c’est tout ce qui concerne la création littéraire et l’influence du vécu comme base de travail.

A travers ce « road movie » avec les aventures et mésaventures on découvre une époque et une certaine vision de la vie et du monde. Il y a des choses que l’on n’écrirait plus de nos jours.

Je vous souhaite un bon voyage.

Je remercie les Éditions de la Table Ronde de leur confiance.