Julia Chapman
Trad. Dominique Haas & Stéphanie Leigniel
Éditions Robert Laffont, juil 2021, 309 p., 17 €
Mes lectures Robert Laffont

4e de couv. :
Branle-bas de combat dans la petite commune pyrénéenne de Fogas : l’Auberge des Deux Vallées vient d’être rachetée par un couple d’Anglais.
Les habitants vont-ils devoir troquer foie gras, garbure et cassoulet contre bœuf bouilli, fish & chips et infâme jelly ? Sus à l’envahisseur ! Ni une ni deux, le maire, fou de rage, convoque d’urgence un conseil municipal, mais les querelles internes ne font que jeter de l’huile sur le feu…
Français et Britanniques sauront-ils trouver un terrain d’entente à la table des négociations ?
Mes impressions de lecture :
J’ai découvert l’écriture de Julia Chapman grâce à sa série cosy mystery « les détectives du Yorkshire », j’attendais d’ailleurs le nouveau tome, quand j’ai eu la surprise de voir qu’elle débutait une nouvelle série dans un autre genre.
Dans ce roman la traduction a joué sur un langage pas très « français » lorsque les anglais parlent en français et les français en anglais pour bien montrer les difficultés de communication.
On retrouve son goût pour les petits villages qui forment des communautés qui concentre tout type de population. L’humour et la tendresse viennent contrebalancer la colère, rancœurs et mauvaise fois.
Cette série est sortie en 2011 en anglais, il aura fallu le succès des « détectives du Yorkshire » pour qu’on commence à la traduire. Je ne vais pas comparer ses deux séries totalement différentes, mais j’ai souris quand j’ai vu le taureau Sarko… et l’effet miroir avec Ralph le bélier qui ont des points communs.
Je n’habite pas loin de l’Ariège alors je visualise bien le genre de lieu qui est créé par Julia Chapman. Quand on au déroulement des faits c’est très crédible… chacun y verra un voisin ou quelqu’un du village d’à côté.
Julia Chapman a bien observé les habitants du coin lorsqu’elle habitait en Ariège. Elle a bien compris l’exode rural et le lien avec les racines qui a longtemps conduit les gens à faire leur vie professionnelle hors des campagnes tout en gardant la maison familiale pour les vacances et leurs vieux jours. Du coup la notion d’étranger ne touche pas que les hors frontière.
Si le point de départ c’est l’arrivée de ce couple d’anglais qui aspire à changer de mode de vie et de se lancer dans cette aventure hôtelière. On va vite se rendre compte que Paul et Lorna vont servir de catalyseur et faire ressortir des secrets de famille et des contentieux.
On est tantôt focalisé sur les problèmes de nos nouveaux arrivants tantôt concentrés sur la population locale. Dans un premier temps ces deux groupes vont avoir deux trajectoires parallèles avec quelques points de contacts (on n’est pas en cours de math) mais l’interaction de certains habitants va changer la donne, le fameux grain de sable qui enraye la machine. Réaction en cascade.
Rien n’est dit, ni fait directement. Beaucoup de sous entendus, de coup bas, de manœuvres souterraines que ce soit dans le positif ou le négatif.
C’est un premier tome on découvre donc le noyau dur du village. Petit à petit on apprend des secrets de famille, les ambitions de chacun, les amours cachés… un bon substrat pour d’autres aventures. Ce premier tome pourrait passer pour un roman complet, mais on s’attache aux personnages et on a envie de connaître la suite de leurs aventures.
Une partie du roman traite de magouilles politiques au niveau local. On ajoute à cela tout ce qui touche à la bureaucratie française qui ressemble parfois à un serpent se mordant la queue. Comment des néophytes anglais pourraient s’en sortir seuls ? Je vous laisse le découvrir…
J’ai beaucoup aimé Jacques le personnage très particulier de cette histoire.
La palette des émotions est très large. Cependant j’ai surtout retenu l’humour et les gags de situation. Notamment lorsque Bernard et son béret orange sont en action !
Je remercie les Éditions Robert Laffont de leur confiance.