Un nouveau cadavre est retrouvé à Reyk-javik. L’inspecteur Erlendur est de mauvaise humeur : encore un de ces meurtres typiquement islandais, un «truc bête et méchant» qui fait perdre son temps à la police… Des photos pornographiques retrouvées chez la victime révèlent une affaire vieille de quarante ans. Et le conduisent tout droit à la «cité des Jarres»…
Mes impressions de lecture :
J’ai découvert cet auteur il y a une douzaine d’année avec « L’homme du lac », j’avais aimé cette ambiance où le passé a une grande importance. J’ai lu plusieurs romans de la série des Erlandur mais je ne les ai pas tous chroniqué, puisque je n’ai retrouvé qu’un article. Dans ma pal il y a de nombreux titres en attente.
J’ai gagné il y a quelques années un volume avec trois histoires… dont « La cité des jarres » qui est en fait la troisième enquête publiée. merci à cette blogueuse.
Dans cette histoire le fil conducteur est la femme et l’enfantement. Nous allons retrouver des personnages qui vont avoir des grossesses non désirées pour différentes raisons. Ce roman qui date de 2000 (en VO) traite déjà d’un sujet qui est d’actualité « le consentement », ce n’est pas d’aujourd’hui que certains hommes remettent en question le comportement déplacé masculin.
L’histoire débute en 2001 mais va nous faire faire des incursions dans les années 60.
Ce que j’aime dans ces séries ce sont les interférences entre la vie personnelle de l’enquêteur et sa vie professionnelle. Il a des relations très conflictuelles avec sa fille.
Il néglige sa santé et on sent poindre des problèmes futurs.
Vous savez, si vous me suivez, que j’aime la thématique de l’eau. Je m’attendais à trouver ici celle classique liée à une île et j’ai la surprise de découvrir cette du marécage asséché.
Je vous laisse découvrir ce qu’est la cité de jarre et le rôle qu’elle va jouer.
Il ne me reste plus qu’à lire les autres titres en attente.
Une chambre en colocation, un permis de résidence et un job dans une bibliothèque : les années de galère de Kouplan sont définitivement derrière lui ! Toutefois, il y a une chose qu’il ne parvient pas à se sortir de la tête : qu’est-il arrivé à son frère, arrêté en Iran il y a huit ans ? En se lançant à sa recherche, il croise la route de neuf immigrés illégaux qui, comme lui auparavant, font la plonge ou le ménage pour quelques couronnes de l’heure. L’un des leurs est mort, mais personne ne peut dénoncer les coupables à la police, de peur d’être expulsé… Kouplan va alors devoir faire face à ses anciens démons pour aider ceux qui n’ont personne vers qui se tourner.
Ma chronique :
C’est la première enquête de Kouplan que je lis. Cela ne m’a pas posé de problème mais au vue de ce qui se passe dans cette enquête lorsque je lirais les précédentes je saurai des choses… mais ce n’est pas grave.
Ce roman est le dernier tome de la tétralogie, donc la conclusion.
Le personnage principal est très atypique. Un exilé iranien en Suède depuis 5 ans qui a changé de sexe.
Les thématiques principales tournent autour de l’exil politique et économique, et l’exploitation.
L’autre thématique forte est celle de l’identité.
Ces deux thématiques sont liées car parfois l’exil engendre la perte d’identité totale ou partielle. Soit pour des raisons de sécurité ou pour se reconstruire ailleurs.
Nous avons des êtres détruits dans leur pays d’origine qui subissent une nouvelle destruction à cause des réseaux et des exploiteurs.
Ici nous avons d’une part Nesrine (jeune fille) qui change de pays, de vie, se sexe et de nom. De l’autre son frère qui a changé de pays, de vie et de nom. Ces faits vont rendre difficile les retrouvailles. Une partie du roman est consacré à cette quête. Puis à une autre… deux types d’enquête vont les occuper.
On va se rendre compte que tout verrouiller pour se protéger peut devenir une entrave, une deuxième prison.
On est beaucoup dans l’idée du passé et du présent. Aux vu des circonstances le futur a du mal à s’imposer dans les priorités. Ils sont encore dans l’idée de survivre et pas dans l’idée de vivre pleinement, prisonnier de la peur.
C’est un roman à la troisième personne tantôt on suit Kouplan, tantôt Victor. Au début, il faut bien assimiler les « double-noms ».
Ce polar montre que des rencontres peuvent tout changer. Une main tendue pour aider ou pour demander de l’aide il faut la saisir.
J’avais commencé ce roman en même temps que « Tamanoir » de Jean-Luc A. Ascanio, une quête qui mettait en évidence que des meurtres touchant une certaine population (SDF) pouvaient passer inaperçus si personne n’avait pris la peine d’ouvrir les yeux. Dans « Là où se trouve le cœur » il s’agit de sans-papiers autant dire des invisibles.
« – Tu sais, ajoute Kader, c’est l’histoire de l’arbre qui tombe dans la forêt. S’il n’y a personne pour l’entendre, est-ce qu’il fait vraiment du bruit ?
Il n’a pas besoin d’expliquer la métaphore. Si on tue un homme sans que personne ne le sache, est-ce qu’il y a eu meurtre ? Si on peut prendre la vie de quelqu’un sans créer le moindre remous dans la société, est-ce que c’est vraiment un être humain ? » p.81
L’absence crée une faille qu’on a besoin de combler, nos héros iront au bout de leur quête.
« Les mots peuvent permettre la distance par rapport aux événements. On peut les répéter, toujours dans le même ordre, ils se transforment en récit et donc en chose face à appréhender. Un jour, ils viennent à composer l’histoire d’une vie, peut importe ils aient été vrais ou non, parce que les mots sont la seule chose qui peut capturer un moment et le faire passer avec logique. » p. 54
Dans la petite ville de Larvik, à deux pas de la maison de l’inspecteur Wisting, un homme mort depuis quatre mois est retrouvé chez lui, devant sa télé allumée. La fille de l’enquêteur, Line, décide d’écrire un article sur ce voisin disparu dans l’indifférence générale en pleine période des fêtes. Pendant ce temps, Wisting apprend la découverte d’un autre cadavre dans une forêt de sapins avec, dans la poche, un papier portant les empreintes d’un tueur en série recherché par le FBI. À quelques jours de Noël, par moins quinze et sous la neige, s’engage une des plus incroyables chasses à l’homme que la Norvège ait connues…
Voici une petite carte pour se repérer. Larvik c’est le point vert !
Ma chronique :
Je découvre une enquête qui met en scène William Wisting un policier norvégien d’une cinquantaine d’années. Série qu’il a commencé à publier en 2004. Cette enquête est la dernière traduite à ce jour.
L’enquête ou plutôt les enquêtes se déroulent en 2011 en Norvège près de Larvik (voir carte). Nous allons débuter une enquête qui tourne court, un homme seul est trouvé mort chez lui. Cette enquête close pour la police va intéresser Line Wisting jeune journaliste fille de notre enquêteur. En parallèle on va suivre une nouvelle enquête, celle d’un homme trouvé mort sous un sapin, dans une forêt, mais là pas de doute c’est un meurtre, c’est donc la police qui va mener les investigations.
Les deux « enquêteurs » ne vont pratiquement pas communiquer entre eux. Le lecteur va donc suivre ces deux affaires en parallèle et en tirer ses propres hypothèses et conclusions. C’est parfois un supplice pour le lecteur car il a envie de dire à l’un ou à l’autre « parle lui ».
Les deux affaires vont se développer à un rythme relativement lent, des détails vont venir petit former ce grand puzzle bien plus vaste que prévu.
On a le temps de découvrir des habitudes des gens. Le temps voilà qui va être omniprésent, que ce soit la météo avec les chutes de neige, le froid qui s’installe en ce mois de décembre, ou que ce soit l’espace temps.
Ces intrigues vont explorer le passé, aller aux sources du drame, que ce soit les années 60 ou années 80, on va avoir des liens qui vont se tisser. Mais c’est surtout quatre mois avant les découvertes, mois juillet-août, qu’il faut trouver le fait déclencheur des cet enchaînement.
Petit à petit le rythme va s’accélérer. Des découvertes vont venir augmenter la pression. Les petites questions touchant au passé vont déclencher des avalanches inattendues. La tension va en s’intensifiant jusqu’au moment crucial. Ce crescendo sur la dernière partie mets les nerfs en pelote !
La solitude tient une place importante dans les drames. C’est d’ailleurs ce qui a motivé l’article de Line Wisting.
La famille est aussi une thématique qui va jouer un rôle. La généalogie et les liens qui se tissent au niveau mondial, les névroses que cela peut engendrer ou au contraires les liens forts qui unissent, tout aura son importance.
J’ai découvert l’expression « l’homme des cavernes » qui n’a rien à voir avec les hommes préhistoriques… je vous laisse le découvrir dans cette enquête.
Il est beaucoup question de cavités dans cette histoire, c’est lieux profonds où l’on cache des secrets plus ou moins intimes, mais je ne peux vous en dire plus.
J’ai beaucoup aimé voir nos deux enquêteur aborder leurs investigations avec chacun une façon de faire, le policier et la journaliste ne vont pas suivre les mêmes méthodes. Il y aussi les relations police et journalistes que dire et que faire… le droit à l’information la course au scoops… mais pas entre père et fille. Respect mutuel.
C’est une jolie découverte, quoique macabre, et je pense lire d’autres romans de cette série.
En Laponie norvégienne, les Sames, peuple autochtone, continuent à vivre de l’élevage des rennes et selon des traditions ancestrales. Certains restent, d’autres partent, comme Anna, qui mène son existence en Suède, où elle a été nommée substitut du procureur. Son cousin Nils, lui, est resté, et il vient d’être accusé de viol. Devoir de famille, c’est Anna qui est chargée de trouver un arrangement avec la plaignante. Elle retourne alors chez les Sames, dans ces contrées reculées qui n’évoquent pour elle que de vieux souvenirs d’enfance. Là, entre les menaces qu’elle subit et les vérités qu’on lui cache, la jeune femme comprend vite que cette affaire de viol n’est que la partie émergée d’une enquête qu’elle va devoir mener. Même si, à la lumière des aurores boréales, la nature somptueuse et meurtrière semble parfois imposer sa loi aux hommes.
Mon billet :
Il y a des romans policiers qui se lisent comme on regarde des feuilletons et d’autres qui sont de long métrages avec de grands espaces, des plans larges et des zooms sur des détails. Les personnages vont vivre les deux semaines les plus longues, enfin pas tous !
La famille, le clan, ses traditions, ses codes et ses règles. Anna va découvrir l’étendu du pouvoir du silence dans la communauté. Dès la première scène ont sent que sa tâche va être difficile. Un renne se mets en travers de sa route et tous va aller de mal en pis. Un signe de mauvais augure !
Le problème de départ semblait presque une formalité. Mais Anna ne comprend pas pourquoi sa famille à vraiment fait appel à elle. D’autant qu’elle ne veut pas couvrir les agissements coupables. Est-ce son intransigeance qui va déclencher une série de sabotages, accidents, et toutes sortes de morts…
C’est un roman qui joue avec les ambiances. Huis clos dans une zone enneigée. Tout ramène à al famille d’Anna et à l’élevage de Renne.
On a une confrontation entre les gens du coin et ceux de l’extérieur. La police, la justice, la médecine, des règles différentes. Anna fait partie des deux mondes et on lui demande de choisir le camp de sa famille maternelle. Elle a beau rejeter cette part elle va devoir s’en servir pour avancer dans ses recherches. Elle apprend petit à petit comment se servir des coutumes locales. Elle va passer du rejet à l’utilisation des armes mises à sa disposition.
J’ai beaucoup aimé tout ce qui touche à la culture same notamment en ce qui concerne la langue et l’usage qui en est fait. Comment ils commencent par faire la généalogie de la personne avant de prendre des tours et des détours pour dire ou apprendre des choses. Cela peut dérouter ceux qui vont droit au but. Le langage passe aussi par les vêtements.
C’est un roman qui prend son temps !
Il y a toute une thématique autour du temps. La maîtrise du temps avec façon de procéder lente pour quelqu’un de la ville qui ne maîtrise pas cette coutume et ça englobe le passé dans le présent. Chaque déplacement prend du temps, que ce soit le véhicule. Les distances entre les lieux réclament du temps.
Dans cette thématique temporelle, on a le fait qu’ Anna soit plus ou moins prise pour sa mère décédée qui a quitté sa famille pour se marier et vivre hors de la communauté. C’est parfois troublant quand on lui parle comme si elle était l’absente, la fille du passé.
Ils conservent beaucoup de choses du passé que se soit les us et coutumes, les vêtements et outils, les journaux… preuves, traces…
La luminosité et la longueur des jours donnent un éclairage étrange sur les scènes des crimes…
Ce roman fait la part belle à la neige aux sons et aux couleurs, aux effets optique et sonores, à l’isolement, les dangers, au froid, tous ces événements qui font partie de la vie et la mort des habitants. Les peaux de rennes sont toujours aussi vitales pour les habitants, c’est lié à la vie et à la mort.
Côté nourriture elle est aussi très importante pour la survie. On en revient encore une fois aux rennes, leur viande. Le partage…
L’alcool est un vrai fléau dans ces contrées, elle engendre entre autre la violence.
Par moment, il y a des scènes assez troublantes avec des regards, des phrases mystérieuses et l’idée du retour au sein du clan. Anna va-t-elle survivre ? Va-t-elle pouvoir repartir ? Dans quel état physique et psychologique va-t-elle terminer cette série de mésaventures ? On dirait qu’elle est un insecte pris dans une toile d’araignée. Est-elle là pour remplacer sa mère pour que tout se rééquilibre ? Quand est-il de l’amour ?
L’homme est peu de chose au milieu de ces immensités… Tout peut arriver. Circuler d’un lieu à l’autre prend du temps et demande beaucoup de concentration, la solitude et le danger est permanent, ainsi que le froid et la mort. On en peut compter que sur soi. Tout le monde semble cacher des choses, tout le monde à un rapport avec les autres.
J’ai découvert des informations sur la politique d’assimilation de la Norvège. Comment on a déplacé des enfants sames hors de la communauté. C’est un roman intéressant qui nous montre comment ce peuple est à la croisée de trois pays. Des langues et des législations différentes.
Je remercie Folio de m’avoir permis de découvrir cet auteur.
Avant d’être détective privé, Varg Veum travaillait à la Protection de l’enfance. Trop idéaliste et entier, il avait fini par en être renvoyé. Parmi les enfants qu’il avait essayé d’arracher à un destin déjà écrit figurait Janegutt, dont il s’était occupé à plusieurs reprises. Aujourd’hui devenu adulte et accusé du meurtre de ses parents adoptifs, Janegutt est retranché dans un fjord et ne veut parler qu’à une seule personne : Varg Veum.
Mon billet :
C’est toujours délicat de parler d’un roman policier à trop déflorer l’histoire ou les mécanismes de narration … je vais faire de mon mieux.
Il y a des choses que l’on sait dès le début. L’histoire débute un peu avant 2000, Varg Veum est en danger et le roman se termine évidement avec la conclusion de cette vengeance. Cette menace est la conséquence d’événement s qui ont eu lieu dans le passer. On va remonter jusqu’à l’été 70…
On va suivre la vie, ou plutôt la survie de Jan. Ce gamin va changer plusieurs fois de prénom, de foyer. Son existence est jalonnée de morts violentes. Et à chaque croisement de chemin notre narrateur va intervenir. Comme c’est lui qui raconte les faits on a forcément confiance en lui, il est l’enquêteur donc pas le coupable… Mais sait-on jamais il peut bien nous raconter ce qu’il veut ! Bon alors disons que la focale sera son point de vue.
Dès les premiers drames survenus dans la vie de jan on s’interroge sur la santé mentale de l’enfant. Par moment on a un doute sur certains témoignages. Quel est son rôle ? victime ou bourreau ? Il faudra attendre la fin pour avoir les réponses !
Le narrateur est au départ un agent de la Protection de l’enfance. C’est très important car cela façonne sa personnalité et donc sa façon d’aborder l’enquête. D’abord s’occuper de l’enfant, le mettre à l’abri, l’écouter et le protéger en le mettant dans un environnement adapté. Varg est dans la parole et la négociation. Il a besoin de tous les dossiers, de tous les points de vue. Il va même dépasser ses prérogatives. Il va tirer tous les fils de l’écheveau et ne pas se contenter de ce qu’on lui présente qui à dépasser les limites. La loi et les règles passent après. Le fait qu’il ne soit pas policier dans sa formation va diriger son regard vers le côté psychologique et social. Varg signifie « loup » est notre personnage une fois qu’il a mordu ne lâche plus sa proie.
On va vite se rendre compte qu’une poignée de gens vont graviter autour de Jan et ce n’est pas dû au hasard. L’intrigue devient petit à petit une vraie toile d’araignée avec des connections auxquelles on ne s’attend pas, puisque l’auteur sort de son chapeau tel ou tel événement ancien qui en apparence n’a rien à voir. On ne peut rien en déduire, quoique qu’il y ait des choses qui interpellent le lecteur. Veum a le chic pour attirer les infos à lui.
L’auteur va égarer son enquêteur et son lecteur en intégrant des histoires de couple, d’amitié, de jalousie, d’égo et de souvenirs de jeunesse… Il va y avoir tout un questionnement sur l’identité et la personnalité de chacun.
Ce que j’ai apprécié dans cette histoire qui se déroule en Norvège, c’est qu’il a des détails sur la topographie, sur les distances et par exemple le temps qu’il faut pour se déplacer. Il y a aussi des précisions sur les accents et ce que signifie être d’ici ou de là-bas. On a même une histoire de 18xx qui s’intègre avec ce qui se passe dans les années 1980…
Ce qui me plait dans les romans policiers qui se déroulent avant les années 2000, c’est tout ce qui concerne la communication. Ici on voit le personnage de l’enquêteur s’arrêter à la première cabine téléphonique venue, depuis son hôtel ou du poste de police. Et bien sûr, il faut qu’il pense à l’heure qu’il appelle pour trouver son interlocuteur. On verra apparaître le portable dans la partie qui concerne fin 90.
J’ai bien aimé l’aspect psychologique. Mais comme les récits se rapportent à des événements qui se déroulent sur plus de vingt ans, c’est un peu lent à mon goût. Pour les gens qui aiment s’installer dans une certaine ambiance ce roman est très bien, les rebondissements plus ou moins importants relancent l’intérêt du lecteur.
Je remercie Folio de m’avoir fait découvrir cet auteur norvégien, je pense réitérer l’expérience.