Jusque dans la terre

Sue Rainsford

Trad. Francis de Guévremont

Éditions Aux Forges de Vulcain, sept 2022, 213 p., 20 €

Mes lectures Aux Forges de Vulcain

Rentrée Littéraire Automne 2022

4e de couv. :
Ada vit avec son père dans une clairière, en bordure d’une forêt, non loin de la ville. Ils passent leur temps à soigner les habitants qui leur confient leurs maux et leurs corps, malgré la frayeur que ces deux êtres sauvages leur inspirent parfois. Un jour, Ada s’éprend de Samson, un de ces habitants. Cette passion, bien vite, suscite le dépit voire la colère du père de la jeune fille et de certains villageois. L’adolescente se retrouve déchirée par un conflit de loyauté entre son héritage vénéneux et cet élan destructeur qui l’emmène loin de tout ce qu’elle a connu.
Roman lyrique, inquiétant, roman de l’émancipation autant que roman du désir souverain, Jusque dans la terre a été salué comme la naissance d’une romancière à l’imagination terrifiante, peuplée de sorcières et de monstres.

Anecdotes de lectrice :

Lorsque je reçois un livre, j’aime bien faire une ou des photos en rapport avec la couverture ou le sujet pour les réseaux sociaux et aussi pour m’amuser. En voyant la couverture, j’ai tout de suite eu l’idée de photos. Cependant ce n’est qu’une fois le livre en main que j’ai voulu aller faire la fameuse photos avec l’arbre aux racines visibles pas très loin de chez moi. J’habite un coin assez sec… eh bien figurez-vous qu’au moment où j’ai choisi d’aller faire les fameuses photos il s’est mis à pleuvoir, pas longtemps mais je me suis dit c’est un signe. La pluie ici ne dure pas donc j’ai fait les photos dès qu’il y a eu une éclaircie. quelques jours après, j’ai eu envie de faire une autre photo avec de la terre et rebelote j’ai dû attendre que l’averse passe. J’étais dans les conditions du livre avec cette terre mouillée…

Mes impressions de lecture :

« Étrange étrangeté », c’est l’expression qui m’est rapidement venu à l’esprit. Je ne suis pas prête d’oublier ce roman, j’y suis entrée comme en terre connue. Il est original et singulier et pourtant j’avais une sensation de continuité. D’autres lectures sont venues nourrir cette histoire. Comme cette ambiance parfois glauque ou gothique. Bien sûr l’influences de mes dernières lectures « Sorrowland » de Rivers Solomon, « Blackwaters » de Mickael McDowell entre autre dans « Le soldat désaccordé » de Gilles Marchand on a les tranchées de la première guerre mondiales qui font écho avec le thème de l’enfouissement.

Par moment on pense aussi à Mary Shelley et sa créature , « Frankestein » , ou E.T.A. Hoffman et son conte « l’homme se sable »… Vous l’aurez compris c’est la littérature fantastique et les romans gothique qui me sont revenus en mémoire.

De l’importance d’une couverture de livre… J’ai bien aimé cette image de racines qui s’enfoncent profondément, cet espace souterrain source d’énergie.

Mais penchons nous sur le texte lui même, des chapitres courts à la première personne, des chapitres « témoignages » aussi à la première personne mais d’autres narrateurs, leur nom apparaît dans l’intitulé du chapitre, donc pas de soucis de repérage.

Dans un premier temps, on présume qu’on va partir sur un procès ou une chasse aux sorcières, avec les « témoignages » des « cures » (ceux qui viennent se faire soigner) que l’autrice insèrent au fur et à mesure entre les chapitres, avec des Ada par-ci des Ada par-là… Il est beaucoup de question de femmes et de féminité… Je vous laisse découvrir… Pour la petite anecdote : dans les liens entre mes lectures on peut rajouter le prénom Ada…personnage de « Ces liens qui nous enchaînent » de Kent Haruf, une fille Edith est liée à son père et à sa terre et ne peux vivre son grand amour.

Les séances de soins sont fortes et prenantes, cette plongée dans les corps des scènes puissantes. On a la thématique de la pénétration et de la dévoration. Le retour à la terre pour ce ressourcer, renaître…

C’est un roman tellement fort que j’ai ressenti parfois l’impression de me retrouver dans cette terre qui aspire les corps et les maux. Sue Rainsford a su donner vie à la matière, on sent l’odeur de la terre (tantôt sèche, tantôt mouillée) on ressent la texture. C’est un roman très visuel et sensoriel.

C’est un roman avec plusieurs niveaux de lecture. On a aussi le rapport père-fille, créateur et créature/création. De plus le père porte en lui une part de mystère et d’animalité qui le rend encore plus inquiétant quant à ses réactions. On a la jeune fille qui découvre le désir, et l’amour pour quelqu’un d’autre que son père. C’est le grain de sable qui va enrayer la machine.

L’arrivée de ce personnage, assez spécial, va briser le noyau père-fille. Samson ne pouvait qu’avoir une particularité pour être attiré par une jeune fille mystérieuse et différente. Ada en voulant s’émanciper va faire des choix sans anticiper les conséquences. Et c’est très intéressant de voir comment Sue Rainsford a su transposer cette histoire de fille qui veut vivre sa vie de femme sans le consentement de son père dans cet univers singulier.

Quant est-il du temps ? On ne sait pas à quelle époque cela se déroule, on sait juste que Samson à un « camion ». Quant à la durée de l’aventure elle est assez brève même si on a des références à des événements passés. Pour ce qui est de la météo on va avoir l’été caniculaire et des périodes très pluvieuses.

Le lieu c’est assez vague, une maison isolée avec un jardin et une rivière pas très loin. On a des mouvements entre la maison et cette rivière. Ada passe de la terre à l’eau en passant par l’amour…

Car c’est aussi cela ce roman est une histoire d’amour à la vie à la mort, mais on n’est loin de la romance. Cette thématique rejoint aussi mes dernières lectures, des amours intenses.

Je vous laisse découvrir cet univers singulier qui a quelque chose de magnétique qui fascine le lecteur jusqu’à la conclusion.

Ce roman pourra intégrer des challenges autour de Halloween !

Je remercie les Éditions Aux Forges de Vulcain de leur confiance.

Éclats d’étoile. Livre 1

Neil Shusterman

Trad. Cécile Ardilly

Éditions Robert Laffont, Coll R, fev 2021, 300 p., 17,90€

Chronique jeunesse du mercredi

4e de couv. :

Dillon possède le terrifiant pouvoir de déclencher des vagues de destruction avec une simple pensée.
Deanna, elle, ressent une peur si dévorante qu’elle en est devenue une sorte de trou noir, aspirant tout ce qui la terrorise.
Lorsque l’éclat d’une supernova illumine le ciel nocturne, Dillon et Deanna ont une révélation : ils sont six à être accablés de pouvoirs monstrueux qui leur rongent l’âme autant que le corps. Et ce n’est qu’ensemble qu’ils auront une chance de vaincre ces forces mystérieuses.

Mes impressions de lecture :

J’ai reçu le tome 2 qui vient de paraître et je  me suis dis qu’il valait mieux que je commence par le tome1, alors j’ai acheté ce premier tome pour découvrir l’auteur et l’un de ses univers.

C’est un roman fantastique young adulte, grands ados. Il y a une certaine violence … et des thématiques sombres.

C’est un roman surprenant. Dans cette histoire nous avons six adolescents avec des pouvoirs étranges, ça serait plutôt des tares. C’est particularités sont négatives. D’habitude on attributs  aux héros des pouvoirs positifs pour faire le bien autour d’eux, ici ce n’est pas le cas.

Dans ce premier tome on découvre chaque personnage avec son affreuse histoire. Puis, comme aimantés ils vont former des binômes plus ou moins complémentaires. Entre eux les effets négatifs n’ont pas lieux.

Au début je me suis dit qu’on allait être dans la quête, un road trip, le voyage initiatique qui terminerait par leur rencontre, il y a de cela mais aussi pas tout à fait… Je suis donc allé de surprise en surprise.

Les personnages ont plus ou moins appris à vivre avec leurs singularités, on pourrait dire qu’ils sont leur première victime. Cependant, il va y  avoir la lutte pour choisir le bien et le mal, selon les critères de notre société. Il y a un attrait dans le mal qui les ronge.

Je n’ai pas eu d’empathie avec certains personnages, je pense que chaque lecteur sera plus sensible à tel ou tel aspect. Les relations entre les personnages sont étranges comme ce qu’il leur arrive.

C’est un roman relativement sombre, les théories autour des éclats d’étoile sont intéressantes.

Une lecture prenante. Je ne vous en dis pas plus pour vous laisser découvrir.

Je ne saurais vous dire si j’aime ou pas ce roman, il y a quelque chose qui m’a dérangé.

Je vais pouvoir enchainer avec le tome 2 « le dévoreur d’âmes » ça ne laisse pas trop de place au doute sur le côté sombre.

A bientôt pour la suite…

Qui en parle ?

Mylène

Le club des chasseurs de fantômes. Tome 1 le navire des disparus

Paul Beorn

Éditions Rageot, 2019, 155 p., 9,90 €

Chronique jeunesse du mercredi

4e de couv. ;:

En vacances à La  Rochelle, Sacha a la garde de sa petite sœur Louisa. Quand celle-ci disparaît, il part à sa recherche avec son cousin Nicolas. Ils font la rencontre de Camille qui affirme que Louisa a été enlevée par des fantômes  ! Bientôt, Sacha découvre qu’il possède le pouvoir de voir ces fantômes et de basculer à leur époque. Il entraîne Nicolas et Camille dans une course-poursuite à travers la ville et son histoire…

Mes impressions de lecture :

J’ai découvert cette série lors du festival de polar et de l’aventure au Barcarès. Je connaissais la littérature adulte de cet auteur, que j’aime beaucoup, et je voulais découvrir la littérature jeunesse et ce mystère m’intriguait. D’habitude c’est plutôt le contraire.

Nous voilà partis sur un roman fantastique, dans tous les sens du terme. L’intrigue est bien menée. J’ai beaucoup aimé les deux fils qui vont se rejoindre, la mamie et la petite sœur. La vie et la mort et l’entre-deux. On aborde le thème de l’adieu et du deuil.

Nous avons le monde des parents trop pris par leurs préoccupations et celui des enfants livrés à eux même le temps d’un après-midi/ soirée. Nous avons une ville La Rochelle. Lorsque je lisais le roman je me disais que ce devait être chouette de lire ce roman lors de vacances à La Rochelle, car il y est beaucoup questions de l’histoire de la ville et des monuments emblématiques. S’il n’y est pas il devrait être conseillé au point info tourisme !

J’ai beaucoup aimé cette introduction de l’histoire locale intégrée à l’énigme. On apprend des choses autrement que dans les livres d’histoire.

Les personnages, d’emblème j’ai aimé Sasha et Louise. Nicolas n’apparaît pas sous sont meilleur jour au début de l’histoire, mais il va avoir un rôle important à jouer et il m’a agréablement surprise. Quand à Camille c’est une bombe dégoupillée prête à exploser, heureusement Sasha va savoir tempérer ses humeurs. Nous avons donc des personnalités bien différentes qui former un cocktail bien sympathique et ingénieux. Le roman n’est pas très long mais Paul Béorn a su faire évoluer ses personnages et tisser des liens forts entre eux alors qu’ils ne se connaissaient pas ou pour certains si peu.

Ce qui devait être une journée détente de voyage va se transformer en cauchemar et entraîner le lecteur dans mésaventures périlleuses et palpitantes. Vont-ils s’en sortir indemnes ?  Heureusement il y a aussi de l’humour pour ménager des plages de détente dans cette folle journée aux multiples rebondissements.

Vous l’aurez compris, je râle de ne pas avoir acheté la deuxième intrigue « Le Club des chasseurs de fantômes. T 2. Le mystère de la Statuette ».

Je vous souhaite un excellent voyage littéraire…

Le mois de…

Qu’est-ce que le mois de …? Le blog de Dup et Phooka (Les Vénérables pour les intimes) Book en Stock invitent des auteurs pendant un mois (voir plus) pour qu’ils parlent de leur travail et leur œuvre. C’est lié à une actualité qui donne lieu à un partenariat. J’ai découvert cette aventure fin 2013 et je prend plaisir à participer autant que possible… Littérature de l’imaginaire, urban fantasy, thriller etc…

Nous découvrons surtout des auteurs français quoique nous ayons eu des canadiens…

Je me suis replongé dans les « rencontres virtuelles » et j’ai réalisé le nombre de découvertes et de bon moments passés et l’augmentation de ma Pal et de ma wish list!

L’aventure continue…

J’ai participé au mois de :

Raphaël Bardas (sept-oct 2021) donc bientôt

Paul Béorn (avr 2021)

Paul Béorn (mai 2018)

Clément Bouhélier (oct 2018)

Emmanuel Chastellière (juin 2016)

Emmanuel Chastellière (mars 2020)

Chloé Chevalier (octobre 2017)

Fabien Cerutti (juin 2018)

Fabrice Colin (avril 2014)

Grégory Da Rosa (novembre 2017)

Nathalie Dau (avril 2017)

Lionel Davoust (juin 2017)

Estelle Faye (mars 2017)

Manon Forgeton (avril 2015)

Olivier Gay (juin 2014)

Olivier Gay (nov-déc 2016)

Thomas Geha ( fév 2014)

Morgan of Glencoe (nov 2021) donc à venir

Patrick Graham (sept 2014)

Anthelme Hauchecorne (mai 2014)

Ariel Holtz (déc 2017)

Gabriel Katz (janv 2014)

Sylvie Kaufhold ( mai 2021)

Guy Gavriel Kay (sept 2015)

Méropée Malo (octobre 2016)

Patrick McSpare (mars 2014)

Nabil Ouali (décembre 2015)

Stefan Platteau (déc 2018)

Simon Sanahujas (octobre 2014)

Cédric Sire (octobre 15)

Adrien Tomas (septembre 2016)

Laurent Whale (octobre 2014)

Cindy Wilder (mars 2015)

L’île des disparus Tome 3. Les lueurs de l’archipel

Camille & Viveca Sten

Éditions Michel Lafon, 2019, 444 p., 16,95 €

Mes Lectures Michel Lafon

Chronique jeunesse du mercredi

4 ème couv. :

D’étranges lueurs dansent sous les flots. Un ferry a été retrouvé pris dans les glaces, tous ses passagers envolés. Tuva n’a de cesse de parcourir les eaux profondes à la recherche d’indices, sur les traces de l’ondine, une créature magique et vengeresse. Mais maintenant que Rasmus, son meilleur ami, a quitté l’île, Tuva doit apprendre seule à maîtriser ses pouvoirs. L’affrontement approche et, pour sauver l’archipel et ses habitants, Tuva devra sacrifier ce qu’elle a de plus cher. Car toute magie a un prix, et le sien sera terrible.

Ma chronique :

J’attendais avec impatience le tome 3 de l’île des disparus et maintenant que je l’ai terminé je pousse un cri de lectrice « Non, ça ne peut pas s’arrêter là ! ». Cette fin de trilogie laisse entrevoir un possible nouveau cycle ose espérer la lectrice passionnée. A la fin de volume nos autrices nous parlent de leurs émotions dans l’écriture de ce tome 3 et elles utilisent le mot « série » et non « trilogie », elles laissent la porte ouverte ou c’est moi qui interprète ?

Une nouvelle fois elles nous emportent dans les eux polluées de la Baltique et dans les changements climatiques. Cette histoire nous parle de légendes et d’actualité, c’est très malin de leur part de jouer entre traditions et réalité.

Le prologue nous plonge d’entrée dans ces phénomènes fantastiques qui forment l’identité de cette intrigue et nous glace les sangs.

On a vu grandir cette adolescente durant  trois années scolaires. L’adolescence est une période de la vie où on se cherche. Dans les deux premiers tomes Tuva ne s’attendait pas à découvrir qui elle est, ça lui est tombé un peu dessus. Dans ce troisième tome elle va  « se révéler » et voir son avenir avec un autre regard, une autre approche. Elle devient plus actrice de sa vie.

Elle ne maîtrise pas toutes les possibilités mais elle approfondit plus ses connaissances au fur et à mesure qu’elle affronte de nouvelles épreuves. Elle acquière plus de confiance en soi et confiance en l’autre. Mais elle reste une adolescente avec tous les bouleversements émotionnels que l’on vit avec elle.

Ce tome est encore une suite de rebondissements, d’épreuves, de découvertes, d’expériences et de douleurs. Elle va apprendre une nouvelle fois qu’elle ne peut pas tout contrôler. Sa quête à changé entre le premier tome et celui-ci.

Il y a une nette évolution des personnages, de la famille et de la communauté entre le tome 1 et tome 3. Il est question de traditions mais aussi de transmission, les relations intergénérationnelles ont changé et il faut toute la ténacité de Tuva pour faire parler les anciens.

La couverture est une nouvelle fois magnifique et elle représente bien ce monde aquatique et cette sérénité que Tuva ressent dans l’eau. On est entre deux mondes celui de l’eau et de la lumière. Regardez l’évolution des couvertures entre le tome 1 et 3. Tome 1 elle sort de la grotte et va vers l’eau, tome 2 elle est sur une barque sur l’eau et enfin dans le tome 3 l’acceptation de sa vraie nature. on peut dire qu’il y au un bon travail sur la couverture qui est en adéquation avec le texte.

Ce tome 3 est une nouvelle fois un coup de cœur. C’est une trilogie que je ne suis pas prête d’oublier.

Je remercie les éditions Michel Lafon de leur confiance.

Qui en parle ?

Jangelis

Aelynah

Retrouvez les chroniques des Tomes 1 et 2 :

Article précédemment publié sur Canalblog

Invasion

Luke Rhinehart

Trad. Francis Guévremont

Éditions aux Forges de Vulcain, août 2018, 530 p., 22 €

Mes lectures Aux Forges de Vulcain

4e de couv. :

Des boules de poils intelligentes débarquent sur Terre. Venues d’un autre univers, elles n’ont d’autre but que de s’amuser. L’une d’entre elles, Louie, est adoptée par Billy Morton, un Américain moyen plein de bon sens. Quand les autorités décident de se saisir de ces bestioles, Billy et sa famille, échaudés par l’Amérique
contemporaine où ils se sentent de moins en moins à l’aise, prennent la tangente : peut-être que, finalement, la sagesse n’est pas du côté du pouvoir politique, mais du côté de cette anarchie sympathique, de cette libération improbable que cette invasion apporte.

Anecdote de lectrice :

Parfois un livre est plus qu’un objet que l’on tient dans la main, une histoire que l’on lit seul. C’est le cas de ce roman. Si vous suivez la maison d’édition Aux Forges de Vulcain sur les réseaux sociaux par exemple, vous remarquerez qu’elle est portée par son fondateur pour qui chaque livre publié est tout une aventure qu’il partage en parti avec ces lecteurs. C’est ainsi que j’ai découvert que Luke Rhinehart est un auteur Culte qui a écrit entre autre un roman qui l’a rendu célèbre « L’homme dé ». Il y a des fans absolus, soit dit en passant une nouvelle traduction verra le jour en octobre Aux Forges de Vulcain. Cet auteur, 85 ans, est venu l’été dernier en Europe, mais je ne l’ai pas vu en vrai mais je le suis sur Facebook où il s’amuse à faire des blagues comme écrire sa nécrologie ! Vous imaginez bien que j’avais envie de lire son roman. Si vous me suivez vous savez que je peux m’égarer dans mes lectures ! J’ai enfin terminé la lecture de ce roman très drôle et très effrayant…

Ma chronique :

J’essaierai de mettre des liens vers des chroniques plus intelligentes que la mienne. Je ne saurais pas vous parler de la portée politique ou psychologique de ce roman. Moi mon créneaux ce sont les émotions et les ressentis très subjectifs.

J’ai tout de suite accroché à l’humour un peu potache du narrateur. Je crois que c’est le côté monsieur tout le monde de Billy Morton qui m’a rendu l’histoire à ma portée. Billy Morton est un pécheur et il ne voit pas la portée de cette rencontre du troisième type. Il a bien ce côté « si je peux faire un truc pour enquiquiner l’État » mais il n’a pas d’ambitions politiques.  Il peut se faire passer pour plus bête qu’il ne l’est (quoique !)… il a aussi un côté pas doué de la vie.

Donc ce monsieur tout le monde va devenir un ami sincère de cet extraterrestre qu’il va nommer Louie. Et il va aider les extraterrestres dans leur dessin. Entrainant avec lui sa famille qui est consentante. Mais voilà aux USA ou on est avec eux ou contre eux, il n’y a pas de nuance. L’humour est dans les petites phrases, il est aussi très visuel avec un personnage gaffeur qui va de Charybde en Scylla. Les extraterrestres vont faire leur show à la TV par exemple.

On a des extraterrestres (PP) qui sous prétexte de « s’amuser » vont mettre le feu aux poudre en touchant entre autre aux financiers à travers les réseaux informatiques. Ils vont jouer aux Robins des Bois des temps modernes. J’ai adoré comment il démonte le capitalisme et le détourne en leur faveur… vous imaginez bien que ça ne va pas faire rire les dirigeants !

On va découvrir les aspects des  États Unis gouvernée par les Républicains. Et là on a un humour sarcastique et caustique, une critique franche de la société nord américaine. Il dénonce des comportements gouvernementaux et de toute la machinerie politique et  dérives sécuritaires. Bien sûr on rit mais cela fait peur car on sent un fond de vérité…

Les chapitres sont des extraits d’un journal de  « Billie Morton, Mon ami Louie », à chaque fois c’est une aventure-mésaventure qui est raconté par le menu. Entre deux il y a des « extraits de l’histoire des PP. Incroyable mais vrai ! » là on a une autre focale, une autre façon de raconter les choses.

C’est un roman qui va du drôle au tragique, car on ne peut pas s’amuser impunément dans ce monde d’adultes où le pouvoir c’est tout ce qui compte.

Un roman subversif  à mettre dans vos valises, comme un objet de contrebande ! (une pensée pour le chapitre 19, p.192 ça donne pas très envie de passer la sécurité dans un aéroport américain !) brrr !

Je remercie Les Éditions Aux Forges de Vulcain de me faire confiance.

vulcain
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Garoupe

Article précédemment publié sur canalblog

L’île des disparus. Tome 2 : le secret du brouillard

Camilla & Viveca Sten

Trad. : Marina Heide

Michel Lafon, février 2019, 361 p., 16,95 €

Mes lectures Michel Lafon

4e de couv. :

Le printemps est là, et pourtant, un épais brouillard a envahi l’archipel suédois. D’après la légende ancestrale, cette brume opaque annonce de terribles événements. Bientôt, elle va noyer les navigateurs et perturber les signaux des GPS, troublant l’équilibre de l’île.

Changelin parmi les humains, la jeune Tuva tente par tous les moyens de découvrir la vérité, sur elle-même et sur le danger qui menace sa terre natale. Aux côtés de son meilleur ami Rasmus, et de Maria, sa fidèle alliée mara, la jeune fille comprend qu’une créature mythique offensée par les hommes s’est réveillée sous la forme de ce brouillard. Le peuple des océans dont elle pensait être la seule survivante est loin d’avoir dit son dernier mot.

Ma chronique :

Attention c’est un tome 2 et je ne m’imagine pas commencer cette trilogie par le milieu. Les autrices fond bien des rappels sur le précédent tome, ce qui est utile quand vous l’avez lu il y a un an.

Ce tome 2 je l’attendais avec impatience et maintenant c’est le tome 3. C’est de la littérature jeunesse mais en tant qu’adulte j’ai pris grand plaisir à continuer l’exploration de « ce peuple ancien », « ce peuple de l’océan ». On ne peut plus le lâcher dès qu’on l’a entre les mains.

C’est un roman à la première personne, il s’agit de Tuva, On est au plus près de la pensée et de l’action. On « entend » tout ce qui se passe dans sa tête. On ressent ses souffrances et ses luttes entre les deux mondes.

On retrouve notre jeune héroïne cette adolescente pas comme les autres, dont la vie fut bouleversée par les événements du premier tome. Elle sait qu’elle n’est pas humaine mais elle est en quête de ce qu’implique être un « changelin ». Tenue à l’écart des légendes de la mer elle est un peu perdue. Nous avons toute la thématique qui pourrait convenir à toute adoption mais avec un petit truc en plus.

Seule et rejetée avant même de connaître ses origines elle a peu de soutien. Elle ne regarde plus les gens de la même façon. Leur superstitions et leur peur de l’étrange ne joue pas en sa faveur. Cette quête de son identité et de son essence va nous permettre de découvrir des créatures du « folklore nordique », comme le « draugr » par exemple. Le côté effrayant de ces morts vivants donne le frisson. Cet élément se rajoute aux autres autour de « entre deux mondes » Alors attention à qui vous le conseillez !

Tuva fille de l’eau va-t-elle découvrir d’où provient ce brouillard surnaturel qui veut tuer des humains. Sur qui va-t-elle s’appuyer cette fois –ci ? Les réactions des parents sont assez troublantes et en même temps cela donne à Tuva pleinement le premier rôle de cette aventure.

On va  suivre Tuva pas à pas, jour après jour. Les différentes parties du roman représentent une journée. Cela donne le rythme.

La thématique autour de l’écologie est au cœur de cette trilogie et c’est clairement indiqué, on retrouve en fin de volume des faits concrets (comme dans le tome 1).

L’écriture à deux mains mère-fille donne un joli résultat et c’est avec impatience que j’attends la suite et fin de cette trilogie.

J’adore la couverture de ce tome elle rappelle vaguement celle du premier tome avec une autre position pour notre jeune héroïne. Elle sortait de la grotte et comme une nouvelle naissance, tandis qu’ici elle est sur une barque au milieu du brouillard dans tous les sens de l’expression.

Vous l’aurez compris c’est un nouveau coup de cœur.

Je remercie les Éditions Michel Lafon pour leur confiance.

lafon
kokeshi coup de coeur

Qui en parle ?

Jangélis

Vous pouvez lire mon avis sur le tome 1 sur ce blog :

île disparus 1

Article précédemment publié sur Canalblog

Sheppard Lee, écrit par lui-même

Robert Montgomery  Bird

Trad. (USA) Antoine Traisnel

Éditions Aux Forges de Vulcain, 2017, 435 p., 22 €

Mes lectures Aux Forges de Vulcain

4e de couv. :

Qui n’a jamais rêvé d’être quelqu’un d’autre ? D’échanger sa place avec un autre ? Debut du XIXe siècle, Philadelphie : un jeune américain, Sheppard Lee, se découvre capable de migrer de corps en corps : il sera un riche, un pauvre, un fou, un esclave. et ses multiples réincarnations vont peu à peu dessiner le portrait de la société américaine, une société folle et cruelle.

Mon Billet :

Ce roman américain du XIX e  siècle (1836) qui vient d’être traduit pour les Éditions Aux Forges de Vulcain est une perle. D’entrée je vous le dis c’est un coup de cœur.

J’ai beaucoup rit car c’est un vrai roman picaresque où notre héros va faire des expériences extraordinaires, allant d’une catastrophe à l’autre, l’enseignement par la chair. Il n’a pas de maître, il doit apprendre par lui-même. Heureusement il trouvera un appui à chaque fois. Maltraitance mentale et physique jusqu’à ce qu’il soit près à rompre ce cycle infernal.

Il a l’art de se mettre dans des situations inextricables. Le côté fantastique et gothique emporte le lecteur dans un imaginaire sombre avec de nombreux rebondissements.

Notre héros va découvrir dans un moment critique que son esprit/âme peut intégrer le corps d’un homme qui vient de mourir. Le premier passage est inattendu, une fois la surprise passée il accepte ce fait ne sachant pas si cela est définitif. Il cherche un peu à comprendre le comment du pourquoi, mais très vite, il se laisse emporter par les événements…

Le récit est fait par l’auteur/héros comme l’indique le titre. Nous allons donc le vivre de l’intérieur. Avec toutes les réflexions et interrogations. J’ai bien aimé les raccourcis qu’il prend pour dire au lecteur que lui-même n’a pas tout compris pour ne pas donner d’explications. Ou pour dire bon ceci ou cela n’est pas important alors on ne va pas s’étendre sur le sujet. C’était aussi très intéressants ses questionnements intérieurs, certains au moment des faits d’autres à posteriori au moment de la retranscription.

Il y a dans tout cela le thème de la mélancolie et de la quête du bonheur. Des thèmes dans l’air du temps de cette époque là. Tantôt jeune et pauvre, tantôt vieux et riche, tantôt bien portant et pauvre, tantôt malade et riche… Jamais la bonne combinaison.

Aucune situation ne trouve grâce à ses yeux !

Toutes les considérations sur le corps, l’esprit, l’âme… sont  abordées sans prétention, car Sheppard Lee du départ est un jeune homme instruit mais sans plus. On retrouve le reflet des idées en cours à cette époque. On entrevoit aussi certaines pratiques médicales plutôt contestables aujourd’hui.

On découvre aussi diverses facettes de la société américaine.

Ce que je trouve significatif, c’est le fait qu’il va changer 7 fois de corps, ce qui n’est pas un chiffre anodin. Il va se former comme une boucle et la fin est une vraie fin. Un mélange de logique et de fantaisie comme on s’attend à trouver dans un roman de cette époque là.

On se demande parfois ce qu’il a retenu de son expérience précédente car il se laisse très vite déborder et suivre une pente naturelle vers le laisser aller, cependant on se rend compte à la fin qu’il en a retenu certaines choses.

J’ai adoré ce personnage gaffeur, avec son côté fanfaron dû à sa jeunesse et sa position sociale, avec cette façon d’être lucide sur son laisser aller.

Je remercie les Éditions Aux Forges de Vulcain qui me font découvrir des auteurs que je ne connais pas.

vulcain
kokeshi coup de coeur

Article Précédemment publié sur Canalblog

L’île des disparus 1 : La fille de l’eau

Camilla & Viveca Sten

Trad du suédois par Marina Heide

Éditions Michel Lafon,  2018,316 p.,  16,95 €

Mes lectures Michel Lafon

4e de couv. :

La timide Tuva, douze ans, n’a pas grand-chose en commun avec ses camarades de classe. Elle préfère rester seule et ne se sent bien que sur l’île de Harö où elle habite, dans l’archipel de Stockholm, dont elle connaît chaque recoin, chaque skerry.
Mais, alors que l’automne arrive et que les touristes s’en vont, le changement se profile dans ce petit coin de calme et de nature. Des gens disparaissent en mer sans laisser la moindre trace, des ombres se cachent sous les vagues et d’étranges créatures apparaissent dans les arbres. Lors d’une sortie scolaire, l’un des camarades de Tuva s’évapore à son tour.
La jeune fille se retrouve embarquée dans un terrible mystère, au cœur de l’épais brouillard qui s’est abattu sur l’archipel, là où les vieilles superstitions des marins rencontrent la mythologie nordique…

Mon billet :

Juste une question : A quand la suite ? On a bien la fin de cette partie mais il s’agit d’une trilogie ! Et j’ai vraiment accroché aux personnages et à cet univers.

Le nom d’une des autrices  et son  aura dans le monde du polar suédois adulte m’ont donné envie de découvrir ce roman jeunesse écrit à quatre mains, mère-fille.

Nos héros ont douze et treize ans, cela se déroule dans un lieu assez particulier des archipels de Stockholm. C’est très important.

Les thématiques autour des quatre éléments sont des sujets que j’affectionne. Alors voir se déployer celle de l’eau ce fut un régal. Dans ce lieu singulier on vit dans des petites communautés qui n’ont que les voies maritimes pour se rencontre. Il y a un bateau bus pour aller à l’école. Ils sont un peu coupés du monde ils ont leur propre façon de fonctionner et de communiquer/communier avec la nature. Ils sont reliés par la mer grâce à des bateaux et par le téléphone portable mais tout cela reste fragile avec les conditions météorologiques critiques dans la mer Baltique qui se déchaîne. La tradition avec les l’appartenance aux familles (clans) et l’arrivée des gens de la ville qui ne connaissent rien aux subtilités de cet équilibre et perturbent un peu l’évolution des lieux, cela crée un déséquilibre.

L’eau c’est aussi la brume qui apparaît et disparaît, ce jeux des apparences, des esprits qui se troublent, cette angoisse de ne pas voir plus loin que ces pas. Cela complète la  partie de cache-cache avec les ombres dans la nuit et dans l’eau.

La lumière nordique va jouer aussi un rôle dans les moments de tension ou de joie. La nuit et le monde onirique permet une ouverture vers d’autres ressentis.

La terre et la forêt jouent un rôle de reflet avec la mer (et non l’inverse). L’un complète l’autre avec le rivage comme frontière. Les personnages  vont aussi se retrouver dans des chemins qui se resserrent, des bifurcations et des choix à faire, la forêt qui obstrue la vue, qui devient oppressante, on a tout notre imaginaire lié aux contes qui viennent donner l’impression de présences maléfiques et emporter le lecteur dans des univers très spéciaux.

Quand à la thématique de l’air, j’ai retenu mon souffle plusieurs fois en suivant Tuva dans la forêt, sur le bateau, dans l’eau et dans ses rêves aussi.

J’ai beaucoup aimé suivre l’évolution de Tuva et Rasmus les deux opposés qui se rejoignent. On est dans la thématique du roman de formation sur « qui suis-je vraiment » « que vais-je devenir »  Cette  quête de l’identité est très forte.

La singularité de l’un qui se voit comme étrange et la beauté de l’autre, voilà bien des préoccupations de l’adolescence. Etre populaire, faire partie d’un groupe, trouver sa place et comprendre les changements de son corps… les codes de cette période de la vie sont très bien mis en avant.

Bien sûr la part de fantastique qui nous renvoi aux origines suédoises de nos autrices donne un charme et une touche de magie très particulière.

Il s’agit d’un premier tome où une partie du mystère est résolu mais il reste bien des choses à découvrir. Il y a un des secrets que je crois avoir deviné et j’attends d’avoir la suite pour en avoir  la confirmation.

Il y a un côté « écologique » et protection de la nature qui est intéressant et qui devrait avoir des échos dans la jeunesse, ce sont des préoccupations qui vont prendre des proportions de plus en plus grandes au fil de la narration. Cette sensibilisation aux problèmes de pollution fait partie de cette fiction et en fin de volume nous avons deux chapitres documentaires « sauvons la mer Baltique » ! » avec des conseils et « quelques faits sur la mer Baltique » qui viennent donner quelques réponses aux questions qu’on peut se poser sur la réalité.

Ce roman m’a encore plus donné envie de découvrir l’écriture de Viveca Sten pour adultes.

C’est un véritable page-turner qu’on a du mal a poser.

Je remercie les Éditions Michel Lafon pour leur confiance.

Qui en parle ?

Jangelis

Mya’s books

Histoire d’un soir

Les passions Aely

Article précédemment publié sur Canalblog

Le mois de… Guy Gavriel Kay (4)

Bonjour chers lecteurs,

Dernière ligne droite pour poser vos questions et parler des livres de Guy Gavriel Kay que vous avez lu, sur Book en Stock…

Interview 4

Interview 3

Interview 2

Interview 1

J’espère poster ma chronique de « L’arbre de l’été » avant mercredi…

tapisserie 1

4e de couv. :

Ils sont cinq, hommes et femmes, tous vivant à Toronto au Canada ; ils sont jeunes, étudiants ou déjà dans la vie active, tous rationnels. Or les voici projetés dans Fionavar, le Grand Univers dont le nôtre n’est qu’une ombre bien pâle ! Malgré la protection offerte par Mantel d’Argent le magicien, ils sont aussitôt pris dans les premières escarmouches de la guerre qui oppose les forces des Lumières à celles des Ténèbres. Car Rakoth Maugrim, le Dieu renégat, a trouvé moyen de se libérer de sa prison millénaire…

4e de couv.

Ned, un jeune Montréalais de quinze ans, accompagne son père, Edward Marriner, dans le Midi de la France. Photographe de renommée internationale, Marriner – assisté de Mélanie, Steve et Greg, son équipe technique – a six semaines pour croquer des images inédites de ce magnifique coin de pays, qui regorge de ruines datant de l’époque des Celtes et des Romains.
Mais des événements inquiétants perturbent le séjour de Ned : un inconnu le menace dans la cathédrale d’Aix-en-Provence, un étrange malaise l’affecte aux abords de la montagne Sainte-Victoire, des chiens l’attaquent dans un café… sans compter qu’au cours de la nuit de la Beltaine, une antique fête celtique, il assiste à la « magique » disparition de Mélanie !
Dès lors, Ned comprend que, dans cette contrée plusieurs fois millénaire, des personnages mythiques ne veulent pas mourir et que, d’une mystérieuse façon, il est personnellement concerné par leur histoire.

Je vous laisse découvrir toutes les questions réponses sur Book en Stock.

Article précédemment publié sur Canalblog