La gitane aux yeux bleus

Mamen Sánchez

Trad. Judith Vernant

Folio, mars 2022, 373 p., 8,70 €

Mes lectures Folio

4e de couv. :

À Madrid, Soleá et ses collègues du magazine littéraire Librarte viennent d’apprendre une terrible nouvelle : Atticus Craftsman, le fils d’un riche éditeur londonien, débarque d’Angleterre pour fermer leurs bureaux, jugés trop peu rentables. Heureusement, les cinq salariées de la petite revue échafaudent une stratégie. Quand l’inspecteur Manchego, quelques semaines plus tard, est informé de la disparition du jeune et bel héritier, il ne peut imaginer l’affaire rocambolesque dans laquelle il met les pieds…

Mes impressions de Lecture :

Je n’avais pas entendu parler de ce livre lorsqu’il est paru en 2020 en grand format. Lorsque Folio me l’a proposé je n’ai pas pu résister d’autant que c’était pour le mois « mars au féminin » #marsaufeminin. J’ai supposé que le fait que l’autrice soit une journaliste de magazine poeple laissait présager que son histoire serait ancrée dans un présent féminin.

J’ai découvert que ce roman s’intitule « La felicidad es un té contigo » (Le bonheur c’est un thé avec toi) , un titre bien feel good… Alors que le titre français met l’accent sur la femme singulière qui va bouleverser la vie d’un anglais bien rangé. Qui dit Gitane de Granada pense à Carmen la séductrice, mais Solea a les yeux bleus, et ça change tout !

J’ai bien aimé la construction du roman. L’autrice joue avec deux temporalités. Nous débutons alors que Atticus a disparu, puis on aura une autre narration qui va se glisser dans cette enquête au présent. Le lecteur va connaître la vérité sur la disparition du jeune anglais.

Sous fond léger de feel good urbain on a des préoccupations socio-économiques qui touchent les femmes espagnoles. Le rôle de la famille, la jeune fille qui monte à la capitale pour aller de l’avant. Ce paradoxe entre modernité et tradition. La sororité et l’entraide féminine. Mamen Sánchez parle de  « sorcière ».

 « Ce dimanche matin, ce ne fut pas une réunion entre cinq femmes civilisées qui se tint dans les bureaux de Librarte, mais un sabbat entre cinq sorcières déchaînées usant de mauvais sorts et de magie noire pour tenter d’échapper à la malédiction qui s’abattait sur elles. »

On a une grande variété de personnages féminins, de tout âge et de tout milieu. Chacune avec ses préoccupations. On a entre autre la mère d’Atticus qui doit gérer son agenda « vie social » et son inquiétude face à la disparition de son fils. On a celle qui est mère et qui veut rester femme aussi. On a celle qui veut devenir mère. Cela va de la jeune fille à la veuve…

Il y a des moments tendres et touchants, voir révoltants mais l’humour n’est jamais très loin.

J’ai beaucoup rit avec cette caricature de policier, l’inspecteur qui essai de coller à l’image du policier américain et qui oblige son équipe à jouer au poker et boire du whisky. Pour lui c’est la classe. Et c’est touchant de voir son équipe faire semblant pour lui faire plaisir.

J’ai aussi rit en voyant Atticus demandant un sandwich Saumon-fromage frais dans le bistrot du coin et finir avec des gambas-bière et autres tapas.

Le choc des cultures entre les anglais avec une culture littéraire (familles d’éditeurs) faisant partie des nantis et dégageant une froideur so british et les espagnols issus du milieu populaire avec le cœur sur la main. Sans parler de la différence de langage.

L’autrice c’est beaucoup amusée avec les noms ou surnoms des personnages. Aller surnommer l’inspecteur « Manchego » et il en ait fier ! d’accord ça peut passer pour une référence à Don Quichotte. Et pour les noms anglais on a quand même un Bestman… Marlow Craftsman pour un éditeur qui ne fait rien avec ses mains, Marlow je pense au détective (rien à voir lol). Les personnages espagnols sont incapables de les prononcer comme il faut…

Une bonne lecture qui va vous entraîner dans le vieux quartier de l’Albaicin et des histoires rocambolesques.

Je vous souhaite une bonne lecture.

Qui en parle ?

Des pages et des îles

Light and Smell

Mots croisés

Fanny Vandermeersch

City éditions, 9 sept 2020, 255 p., 17,90 €

Mes Lectures City

mots croisés

4e de couv :
Elles sont quatre. Quatre femmes de générations et d’horizons différents qui ne se connaissent pas, mais ont des destins étonnamment similaires : les années passent, sans saveur, sans drames ni véritable bonheur. Jusqu’au moment où leurs vies se croisent. Il y a Juliette qui écrit en secret un roman qu’elle n’ose pas envoyer aux éditeurs. Madelaine qui, malgré ses 82 ans, n’a pas renoncé à rencontrer l’amour. Quant à Christina, elle a décidé de prendre une colocataire pour tromper l’ennui. Ce sera l’arrivée de Béatrice, jeune femme au passé tourmenté mais qui est pourtant l’incarnation de l’optimisme. Ce sont autant de tranches de vie que vont partager ces femmes. Elles vont réaliser qu’elles ne sont plus seules et qu’elles ont beaucoup à offrir… De ces amitiés vont naître de nouvelles opportunités et de nouvelles chances de trouver le bonheur, enfin.
Un délicieux roman sur la force de l’amitié et les nouveaux départs.

Ma chronique :

Un petit feel good pour la rentrée ça fait du bien ! C’est un livre pour les week-ends plaid et thé chaud… même si moi je suis plutôt en mode thé glacé et bain de soleil !

C’est une histoire qui se déroule à Lille et autour, mais en fait on pourrait être dans la ville d’à côté, on peut transposer. Les personnages bougent assez peu. Il y a quelques référence à Paris mais sans plus. C’est une histoire qui va se jouer dans un petit périmètre. A part Madelaine qui est une vieille habitante les autres sont des plus ou moins nouvelles habitantes.

Les personnages féminins sont prépondérants, alors que les personnages masculins semblent représenter un ailleurs.

Comme dans tout bon feel good il y a des sujets forts et des sujets légers. De l’humour et de la bonne humeur. Nous allons suivre un instant la vie de femmes à divers âges de la vie. Il y a aussi l’adolescente qui cherche à s’émanciper en bouleversant la vie de sa mère. Justement sa mère qui elle aussi cherche à changer de vie… Il y a celle qui a radicalement changé de vie mais dont les blessures n’ont pas encore cicatrisé… Il y a celle qui a vécu mais qui a encore des envies… Il ya celle qui a transformé ses souffrances en ondes positives… Il y a celle qui n’attendait rien et qui aura une surprise… Il y a celle qui n’arrive pas à exprimer ce qu’elle ressent et se referme…

Et derrière chaque histoire il y a des hommes qui viennent compléter la vie…

J’ai bien aimé le personnage de la bibliothécaire et tout ce qui touche à l’écriture et la lecture.

Chaque chapitre met en avant un personnage, on va donc suivre plusieurs trames. Les histoires sont à a troisième personne. Pas de soucis de repérage.  On essai de voir qui va rencontrer qui et comment, car dans un premier temps on ne voit pas trop ce qui va les unir.

Il va y avoir des scènes touchantes et d’autres qui m’ont bien fait rire. Il y est beaucoup de confiance, confiance en l’avenir, confiance en ses capacités et confiance en l’autre…

Si j’avais un personnage chouchou ça serait Madelaine qui n’en rate pas une ! Mais je vous laisse découvrir…

C’est le premier roman de cette autrice que je lis… il faudra que je découvre ses romans publiés chez les éditions Charleston et les éditions Déliées…

Le week-end approche vous allez peut-être vous poser et vous laisser emporter. Bonne lecture !

Je remercie City éditions de leur confiance.

city éd

Fête de famille fatale

Juliette Sachs

City Éditions, 9 sept 2020, 255 p., 16,90 €

Mes lectures City

Rentrée littéraire 2020

fête de famille

4e de couv. :
Pour sa première réunion de famille en compagnie de Marc, son nouveau petit ami, et de ses beaux-parents coincés, Camille a tout prévu : les cours de bridge pour plaire à belle-maman et les bouquins de philosophie pour impressionner beau-papa. Évidemment, rien ne se passe comme prévu ! Les choses se corsent encore lors de la fête du village. Alors qu’elle sert une coupe de champagne à l’un des pensionnaires de la maison de retraite, il s’écroule, mort. Pour se disculper, une seule solution pour Camille : démasquer elle-même l’assassin. Mais qui essaye par tous les moyens de lui faire porter le chapeau ? Et pourquoi l’ancienne petite amie de Marc est-elle aussi envahissante et insupportable ? Autant de mystères à résoudre si Camille veut sauver ces fêtes de famille… et sa peau !

Un délicieux cosy mystery à la française.

Ma Chronique :

Voilà un roman que j’attendais avec impatience. J’avais aimé le premier roman de Juliette Sachs « Vacances mortelles au paradis » et je voulais découvrir un autre roman. J’ai malheureusement raté la sortie de « On n’attire pas les hirondelles avec su vinaigre » publié chez Alter Real qui m’aurait permis de découvrir le personnage de Camille, se n’est partie remise. Mais je vous rassure l’autrice nous donne assez d’infos pour bien vivre les mésaventures de Camille dans « Fête de famille fatale ».

Ce roman a tout pour me plaire une histoire avec les familles qui rendent la vie de Camille difficile. Deux familles diamétralement différentes, choc de deux mondes. C’est déjà compliqué quand on doit gérer sa propre famille avec les relations mère-fille mais voilà que Juliette rajoute les relations belle-fille belle-mère… puis mère et belle-mère… que de combinaisons possibles. Et les hommes là dedans ? Je crois qu’ils en ont pris leur parti et laissent les femmes se gérer entre elles !

On va enchainer les scènes rocambolesques, les quiproquos, les rencontres explosives, les demi-vérités, et les mensonges complets !

Nous avons donc Camille qui vient chez sa belle-famille pour la première fois pour les fêtes de Noël, elle découvre en même temps le village d’enfance de son compagnon, ainsi que ses amis et son ex-copine. Vous en voulez du stress vous en aurait et Camille aussi, d’autant que la situation va basculer dans le film d’horreur. Elle va devoir gérer plusieurs situations difficiles en même temps…

S’en sortira t-elle ? Si oui dans quel état ? Son couple survivra t-il a toutes ces épreuves.

J’ai apprécié aussi l’âge de Camille elle a quarante ans, elle a donc un vécu et encore tant de choses à accomplir !

Ce roman fait partie des bonbons acidulés qui picotent sur la langue. Il s’agit d’un Cosy Mystery, il y a du suspens et des tensions dramatiques, mais il y a l’humour qui dédramatise tout. Oui il y a la mort et le danger mais pas la pression et l’angoisse d’un thriller et c’est ce qui me plaît. C’est comme si on jouait à se faire peur.

Pour la petite anecdote j’avais compris très vite qui était le coupable, mais cela fait parti du jeu. J’étais la position où le lecteur voudrait dire au personnage principal « c’est lui, regarde…. » et de vouloir secouer l’héroïne !

J’ai bien aimé la diversité des personnages qui vont jouer un rôle et notamment Jules, l’ado qui va est sympathique et va jouer le rôle du dérivatif. Il a son langage bien à lui et il a dans la dynamique familiale un rôle neutre…

La nourriture et les boissons vont jouer un rôle dans la résolution de l’énigme.

Camille est journaliste à la base et c’est donc en tant que tel qu’elle va mener son enquête.

Petite info ça se passe dans l’Est de la France à deux heures de Strasbourg, je sais que ce détail est important pour certains lecteurs…

J’espère qu’il y aura d’autres épisodes à moins que Juliette Sachs crée un nouveau personnage.

Je vous laisse découvrir les succulents détails et vous souhaite une bonne lecture détente.

Je remercie City Éditions de leur confiance.

city éd

12 bis, avenue du Marechal-Joffre

Anne de Kinkelin

Éditions Harper Collins, 3 juin 2020, 266 p,

Mes  Lectures Harper Collins

 

12 bis avenue

4e de couv. :

« Qu’avais-je, moi, pour commencer ? Une adresse : 12 bis, avenue du Maréchal-Joffre 78800 Houilles. Je n’aimais rien dans cette localisation. »

12 bis, avenue du Maréchal-Joffre, à Houilles. C’est son adresse. Banale, comme elle. Hôpital-maison-bac avec mention : un pur esprit dans un corps frêle et l’âme perdue dans un sfumato proche de la brume du lac de Côme. Mais voilà qu’un jour, réfugiée sur son toit, Léa acte la rupture. L’été est là. L’heure des possibles. Le moment rêvé pour quitter les siens et surtout, vérifier si la banalité du lieu où l’on vit détermine la grandeur de son destin.
Elle tient l’itinéraire parfait : parmi les milliers d’occurrences trouvées sur Google, quatre « 12 bis », des êtres dont elle ignore tout et veut tout savoir. 2615 kilomètres plein Sud, de Mérignac à La Colle-sur-Loup en passant par Tarbes et Biarritz, pour goûter à l’art des jardins sauvages, vivre sa vie à l’envers, rire de la colère et – qui sait ? – apprendre à aimer sa mère.

Ma chronique :

C’est  le troisième roman de la collection « Traversée » que je lis et que j’apprécie beaucoup, pour chacun ce fut une agréable  surprise. Surprise dans le sens d’étonnement ne sachant pas vraiment à quoi m’attendre.

Je trouve la couverture magnifique avec cette main levée comme si elle essayait de toucher les nuages à travers la vitre par une journée ensoleillée. J’imagine que c’est le paysage qu’elle découvre pendant un trajet en train que Léa.

Ce roman est à la fois à la première personne, Léa dix huit ans et certains chapitres sont à la troisième personne, ce qui fait que le lecteur à une vue d’ensemble contrairement à notre jeune héroïne.

Léa malgré son jeune âge a déjà un passif assez conséquent. On va avoir un condensé de huit d’anorexie et de souffrances. Des allers retour à l’hôpital à frôler la mort. Des relations familiales toxiques autant pour elle que pour ces parents. Famille dysfonctionnelle que l’on va découvrir de chapitre en chapitre.

Léa a un déclic à dix-huit ans avec son bac avec mention en poche. Elle décide de couper le cordon ombilical de manière surprenante. Elle décide d’aller à la rencontre d’inconnus habitant à la même adresse qu’elle dans d’autres villes de France pour découvrir si avec une adresse aussi banale on peut avoir un destin.

Le lecteur va découvrir ces inconnus avant elle puis avec elle …

Léa crée au fur et à mesure qu’elle progresse dans sa quête des déséquilibres. Elle bouleverse l’ordre des choses pour créer un autre équilibre. On pense au début qu’elle va prendre ce dont elle a besoin mais on se rend bien vite compte qu’elle a beaucoup à apporter en retour, ce n’est pas juste action-réaction.

Mais tout le monde est-il prêt à la recevoir ?

Le chaos qu’elle a laissé en partant de la cellule familiale va avoir des conséquences sur son parcours. Ce n’est donc pas une succession de rencontres, c’est à chaque fois une expérience, d’autant que chaque étape la fait elle-même évoluer.

Il y est question de sentiments, d’amour de soi et d’amour pour l’autre … ou le manque de tout cela.

Léa est très touchante par sa sincérité. Les mensonges et les non-dits lui ont fait tant de mal. Elle le dit elle-même l’hôpital lui a appris qu’il fallait être vrai, ne pas se tromper soi-même.

J’ai beaucoup aimé cette galerie de portrait d’être à fleur de peau même si certains je ne les ai pas apprécié !

C’est un roman qui parle des blessures qu’on peut s’infliger à soi ou à l’autre. Je n’en dirais pas plus pour vous laisser découvrir.

Cette histoire c’est aussi celle des graines que l’on sème sur son chemin de vie et qui parfois donnent de belles prairies. Une nouvelle fois je suis emportée par un voyage initiatique, une voyage de formation et j’y ai pris grand plaisir.

Merci d’avoir donné en fin de volume les titres des chansons qui ont donné le titre de chaque chapitre.

Je remercie les Éditions Harper Collins de leur confiance.

Article précédemment publié sur Canalblog

Le bonheur arrive toujours sur la pointe des pieds

Tiphaine Hadet

Éditions City, 2018, 238 p., 15,90 €

Mes lectures City

4e de couv. :

Traverser la France en covoiturage… Camille s’en souviendra longtemps ! Son chauffeur, un vrai goujat, l’a abandonnée comme une malpropre sur une aire d’autoroute. En plus, elle n’a vraiment pas envie de participer à la réunion familiale annuelle dans le Midi. Qui aurait envie d’entendre à nouveau la litanie : « Ah, toujours pas de bébé ? Même pas de fiancé ? » Mais pour le moment, elle doit attendre sagement au bord de l’autoroute que sa cousine vienne la chercher. Mais elle ne l’attend pas seule. À ses côtés, Julien, un inconnu qui lui a offert un café. Ils discutent toute la nuit, et au matin, chacun reprend sa route, sans échanger de nom ni d’adresse. Une fois de plus, Camille aurait-elle laissé filer sa chance ? Quand apprendra-t-elle à saisir le bonheur lorsqu’il se présente ? À moins qu’elle réussisse l’impossible et retrouve le bel inconnu…

Mon billet :

J’ai eu envie de découvrir cette jeune autrice qui avait été repérée par Agnès Martin-Lugand dont j’apprécie ses histoires. La synopsis laisse présager des scènes plutôt drôles. J’aime varier mes lectures. En ce moment  j’ai une tendance à choisir les lectures un peu légères et cette lecture correspond à mon humeur du moment. Me voilà partie pour une comédie romantique pleine de péripéties plus ou moins rocambolesques…

Une histoire d’amour n’en cacherait elle pas d’autres ?

Le hasard fait-il bien les choses ? Mais existe-t-il ?  Les expériences que Camille va vivre vont changer sa vie et celles d’autres personnes ?

Dans cette histoire ancrée dans notre époque nous allons avoir des références à de la musique, des films et autres qui touchent les trentenaires et plus. Il y a d’ailleurs une playlist à la fin du livre. C’était drôle de retrouver toutes ces références et les connotations qui y sont liées. Dans le premier chapitre on a même des paroles de chansons que je connaissais pour la plupart alors j’avais la bande son. J’ai cru à un moment donné qu’on allait avoir « les histoires d’amour finissent toujours mal » mais non…

Ce que j’ai aimé dans ce roman c’est que je croyais être partie dans une histoire et puis l’autrice m’a emmener sur d’autres chemins de traverse. Ce fut une agréable surprise de voir les personnages faire l’école buissonnière et sortir hors de leur zone de confort.

J’ai  pris plaisir à suivre toute la thématique de la famille. Quelque soit le modèle on peut y trouver du très bon comme du très mauvais… Les non-dits, les secrets de famille finissent toujours par ressortir…

C’est un joli roman contemporain touchant par certains aspects car il y a le thème de la vieillesse, des amours contrariées, l’amitié…  le côté « fée marraine » qui essai de tout arranger …

Il y est question de choix de vie, d’assumer mais aussi de savoir changer de position, la vie me direz-vous… oui c’est cela…

Je ne voudrais pas trop en dire pour vous laisser emporter par les aventures et mésaventures des personnages.

Je suis curieuse de voir comment va évoluer cette jeune autrice.

Je remercie les Éditions City pour leur confiance.

Article précédemment publié sur Canalblog

À la lumière du petit matin

Agnès Martin-Lugand

Éditions Michel Lafon, 2018, 332 p., 18,95 €

Mes lectures Michel Lafon

4e de couv. :

À l’approche de la quarantaine, Hortense se partage entre son métier de professeur de danse et sa liaison avec un homme marié. Elle se dit heureuse, pourtant elle est peu à peu gagnée par un indicible vague à l’âme qu’elle refuse d’affronter jusqu’au jour où le destin la fait trébucher. Mais ce coup du sort n’est-il pas l’occasion de raviver la flamme intérieure qu’elle avait laissée s’éteindre ?

Mon billet :

J’aime bien la façon qu’a Agnès Martin-Lugand de montrer les gens et surtout les jeunes femmes d’aujourd’hui. Elles sont loin de mon univers mais vivent avec leurs failles intérieures, leurs doutes. Elles sont face à des choix de vie, vont rencontrer des gens toxiques qui les vampirisent et d’autres qui les tirent vers le haut. Comme tout un chacun.

Ce que j’apprécie dans ses romans, c’est son regard sur les couples. Il y a les couples qui durent malgré les tempêtes et il y a ceux qui partent sur de mauvaises bases et qui ont tendance à détruire les gens.

Les personnages d’Agnès Martin-Lugand sont actifs, ont des projets, indépendants, à la limité son associés en affaire mais généralement il y a de la création à la clé ou de l’entreprenariat… On est dans une certaine catégorie sociale. Je ne sais pas si c’est lié mais du coup les personnages sont plutôt raisonnables avec juste des moments d’égarements. Je crois que c’est aussi ce qui me plait dans les histoires d’Agnès Martin-Lugand

Je me suis rendu compte que ce roman parle aussi du corps, corps qu’on maltraite qu’on pousse jusqu’à ses limites. Outils de travail des danseurs et en même temps il apporte la sensualité. Il y  est question du corps comme « aspect » visuel, les apparences, souffrances que l’on cache …

La narratrice, « je », est une jeune femme qui n’a pas fait le deuil de ses parents et qui essais de construire sa vie amoureuse sur des bases bancales. Elle sait au fond d’elle que sa relation va à l’encontre de ses valeurs et pourtant elle reste accro. On effleure l’idée d’autodestruction, d’autopunition, comme si elle se refusait d’être pleinement heureuse.

Elle a 39 ans, un tournant  important chez une femme, la fameuse horloge biologique qui oblige à se poser certaines questions. Avec les choix qu’elle a fait elle n’a jamais envisagé d’être mère, ce n’était pas au programme dans sa vie trépidante. Mais le doute est quand sa carrière professionnelle est compromise et qu’elle a le temps de réfléchir.

« À la lumière du petit matin » évoque un nouveau jour. Est-ce le moment d’un nouveau départ ?

Elle va s’interroger sur son présent et surtout sur l’avenir qu’elle voudrait radieux. Sa vie semblait au point mort ou en roue libre mais était-elle heureuse ?

Retour aux racines, aux premières envies… Ce ressourcer, se retrouver pour que sa personnalité soit en adéquation avec ses actes.

C’est dans les situations graves que l’on découvre ses vrais amis et les gens sur qui ont peu vraiment compter, c’est une évidence mais on le retrouve ici. Elle a des piliers sur qui compter mais c’est elle qui doit prendre ces décisions.

On va bien sûr avoir l’écorché vif qui va croiser son chemin… que vont-t-ils s’apporter ? Idée de réciprocité.

C’est à partir du moment où elle cherche à retrouver des valeurs positives qu’elle va pouvoir ouvrir les yeux et rencontrer les bonnes personnes. C’est comme si les conjonctions étaient propices à faire avancer tout le monde.

Elle tourne la page de sa vie « adolescente », cela paraît bizarre de dire cela d’une femme de 39 ans avec un amant régulier, une carrière professionnelle, des biens mobiliers, et les responsabilités qui en découlent et dire qu’elle devient adulte. Cependant c’est le sentiment que j’ai ressenti. C’est un peu comme si la vie n’était plus centrée que sur elle-même. Ce qui est contradictoire puisqu’elle va devoir repenser sa vie.

J’ai pris un grand plaisir à le lire car il y a une fluidité dans la narration qui nous fait tourner les pages pour suivre notre héroïne même si on devine certains choix logiques.

Je remercie les Éditions Michel Lafon. Et Agnès Martin-Lugand pour son petit mot de dédicace qui accompagne le service presse.

Article prédécemment publié sur Canalblog

Une robe couleur de vent (1)

Sophie Nicholls

Trad. : Michelle Charrier

Éditions Préludes,oct 2017, 333 p., 15,90 €

Mes lectures Préludes

robe de vent

4e de couv. :

Fabia Moreno vient de s’installer avec sa fille, Ella, dans la petite ville de York, où elle a ouvert un magasin de vêtements vintage. Une boutique de rêve, comme les femmes de York n’en ont encore jamais vu. Car Fabia possède un don pour dénicher la robe idéale et l’ajuster à chaque cliente. Autour de son commerce, bientôt, les destins se croisent, les identités se révèlent et les amours s’épanouissent… mais naissent aussi la méfiance et la jalousie.
L’exubérance de Fabia dérange, et la jeune Ella, à la peau cuivrée, est une adolescente bien mystérieuse.
Parviendront-elles à s’intégrer dans la communauté ?
Quel sombre secret cache Fabia derrière ses tenues flamboyantes et son accent chantant ? Sa fille elle-même sait-elle tout de l’histoire familiale ?

Mon Billet :

Le titre a tout de suite titillé mon imagination, peut-être un souvenir d’enfance avec la fameuse robe du temps de peau d’âne. Cela fait aussi penser à d’autres contrées.

Besoin d’un peu de douceur aussi.   C’est  un roman « froufroutant » on a l’impression d’entendre le bruit des tissus au milieu du silence.

Silence bien bruyant fait de cris étouffés de souvenirs du passé, de souffrances que l’on cache derrière de beaux atours.

Société des apparences devoir cacher ses origines pour avoir droit à la paix. Derrière les apparences sociales et la bien séance se cache parfois la détresse. Avoir peur du bonheur si fragile qui peut basculer en malheur.

Fabia essai de raccommoder sa vie et celle des autres femmes mais c’est comme si on lui refusait à elle d’être heureuse.

Il y a pourtant de belles rencontres et des sourires retrouvés, des corps en accord, des corps ré-appropriés.  Il y a une petite touche de magie qui fait des étincelles et briller les yeux et  les âmes.

Ce sont surtout des histoires de femmes de milieux différents qui vont faire des choix. Certaines vont parler et d’autres se taire, certaines vont faire du bien, d’autres vont combattre leur démons  et affronter la vie, alors que d’autres vont vouloir entraîner les autres dans leur chute.

La famille est très importante pour la transmission et la protection. Les uns doivent pouvoir compter les uns sur les autres.

Ce roman est un concentré de couleurs qu’il s’agisse de peau, de tissus ou d’atmosphère. C’est une histoire qui fait la part belle aux couleurs étincelantes et lumineuses.

Le seul bémol, c’est la fin, la coupure entre la confession et l’épilogue. Il y a un petit trou … un petit quelque chose qui m’a manqué.

Il y est question de Grand Amour, d’amour maternel, d’amour filial, de bienveillance. La malveillance, la méchanceté et la jalousie ne font que mettre en valeur les bonnes ondes et donnent encore plus de consistance au sujet de fond, vivre en accord avec ses principes.

C’est un roman très visuel avec toutes les petites notes sur les différents vêtements, chaussures et accessoires. Ces petites touches en début de chaque chapitres son un beau fil rouge et une jolie entrée en matière.

J’ai beaucoup aimé les textes dans le texte, les étiquettes, les lettres, les contes etc… ils donnent une touche supplémentaire. Sophie Nicholls a une façon de conter par petites touches et allusions qui donne envie de tourner les pages pour avoir le fin mot de l’histoire.

Le temps est très important il y a le temps présent et les temps plus lointains, souvenirs de Fabia ou souvenirs d’Eustacia (de façon indirecte), il y a le temps des contes aussi, cela donne un petit côté poétique.

C’est annoncé comme un premier tome et je suis bien curieuse de savoir qu’elle sera le propos du tome 2. Peut-être que le côté magique sera développé…. Patience !

Je remercie les Éditions préludes pour leur confiance.

RL 2017

Article précédemment sur canalblog

Le bonheur n’a pas de rides

Anne-Gaëlle Huon

Éditions City, 2017, 317 p., 16,90 €

4e de couv. :
Le plan de Paulette, 85 ans, semblait parfait : jouer à la vieille bique qui perd la tête et se faire payer par son fils la maison de retraite de ses rêves dans le sud de la France. Manque de chance, elle échoue dans une auberge de campagne, au milieu de nulle part. La nouvelle pensionnaire n’a qu’une obsession : partir, le plus vite possible ! Mais c’est sans compter sur sa fascination pour les autres occupants et leurs secrets. Que contiennent ces mystérieuses lettres trouvées dans la chambre de Monsieur Georges ? Et qui est l’auteur de cet étrange carnet découvert dans la bibliothèque ? Le jour où son grand âge se rappelle à elle, Paulette réalise qu’elle peut compter sur cette bande d’excentriques et que les années ne comptent pas pour découvrir l’amitié. Car au final, ces rencontres vont changer sa vie et, enfin, lui donner un sens.

Il n’est jamais trop tard pour tout recommencer.

Mon billet :

J’ai été attirée par ce roman d’abord pour son aspect extérieur. Le contraste entre le titre et l’image d’une jeune fille vue de dos. Puis par la quatrième de couverture. Le prénom de certains personnages et les situations présentées. Les personnages de « petit vieux » qui se lâchent est un sujet que je partage avec d’autres copines notamment avec Langue Déliée. C’est donc le côté humour et feelgood que je recherchais en débutant ce roman ce week-end et c’est effectivement ce que j’ai trouvé.

 Je l’ai lu rapidement car les événements s’enchaînent et on est vite emporté par les émotions des personnages.

L’histoire commence par être drôle, puis elle vire un peu quand on découvre  par exemple que les relations entre belle-mère et belle-fille sont profondément méchantes et non seulement une incompatibilité d’humeur et rivalités. On passe vite des petites piques à des méchancetés. On choisi vite son camps lorsqu’on découvre les raisons profondes.

Une fois la situation en place, on se dit qu’on va avoir une vieille dame à apprivoiser… Cependant très vite on découvre qu’elle arrive dans l’Auberge du père Yvon au moment où tous les personnages ou presque semblent voir leur vie pendre des directions inattendues. Le sujet va vite devenir «dans la vie il faut  savoir rebondir », « faire les bons choix », « se donner une chance », « l’union fait la force ».

Sans vouloir dévoiler les choses, il v a y avoir des mystères et des secrets plus ou moins graves qui vont être dévoilés. A croire qu’une conjonction des astres envoi des ondes négatives sur ce lieu.

Comme je le disais, c’est un roman feelgood alors il va y avoir des solutions dès que cette petite communauté va s’ouvrir et s’unir. Il va y avoir beaucoup de pudeur dans la façon d’annoncer les choses et dans celle de trouver les solutions.

C’est un roman où l’on rit, où l’on a confiance en l’être humain, où l’amour triomphera… La tendresse et  les émotions ne seront pas larmoyantes. Il y a des sujets qui sont dans l’air du temps et qui me plaisent alors j’ai eu plaisir à les retrouver dans ce livre. L’entraide sans attendre de retour, la bienveillance, la gratitude envers les petits bonheurs quotidiens… Trouver des lettres et des listes au milieu des dialogues et de la narration cela aussi renvoi à d’autres lectures du genre, mais se sont des petits plaisir des mots.

Les personnages sont attachants, même si certains peuvent être pénibles, voir agaçants, car c’est la gentillesse et les bons sentiments qui priment.

On a un concentré de situations négatives qui peuvent bouleverser la vit qu’on imaginait bien réglées. On ne part pas dans des vies extraordinaires (quoique !) on s’identifie à ses gens comme vous est moi, ou nos voisins…

La fin est très émouvante, il a presque l’idée de rédemption. Offrir à l’être aimé quelque chose de sublime et ainsi donner à sa vie un sens. Comme si en faisant ses actions on se disait « voilà pourquoi je suis venue au monde ». On ne fait pas juste que passer.

Pour les amateurs de New-York, la ville est très présente même si tout se déroule dans la campagne française. On a un New-York fantasmé, un New-York de la mémoire et celui des films.

La musique aussi est très présent et ce ne sont pas les tangos et les valses, bien au contraire ! Autre leçon de vie… il faut savoir rire !

Je remercie les Éditions City qui m’ont fait gagner ce livre dans un concours.

Article précédemment publié sur Canalblog

Tu as promis que tu vivrais pour moi

Carène Ponte

Éditions Michel Lafon, juin 2017, 370 p. , 18,95 €

Mes lectures Michel Lafon

4e de couv. :

ET SI ON PRENAIT LE RISQUE D’ETRE HEUREUX ?
Quand on a trente ans, on n’est jamais préparé à perdre sa meilleure amie. C’est pourtant le drame que Molly doit affronter quand Marie est emportée par la maladie en quelques mois à peine. Juste avant de mourir, celle-ci demande à Molly de lui faire une promesse : vivre sa vie pleinement, pour elles deux. Elle y tient, alors Molly accepte.
Mais par où commencer ? Lâcher son travail de serveuse ? Rompre avec Germain? Certes, il est comptable et porte des chaussons, mais il est gentil.
Lorsque Molly reçoit quelques jours après l’enterrement un mystérieux paquet contenant douze lettres de Marie, elle comprend que son engagement va l’entraîner bien plus loin que ce qu’elle imaginait…
Une pétillante comédie sur l’amitié et le courage de prendre sa vie en main.

Mon billet :

Voici un roman que j’attendais avec curiosité. Lorsque j’ai lu le premier roman de Carène Ponte « Un merci de trop » j’avais été agréablement surprise et elle avait su créer des personnages convaincants. Alors vous imaginez bien que son deuxième roman était attendu au tournant… La magie allait elle a nouveau fonctionner pour moi ?

Ce n’était pas gagné d’avance, car le sujet était ambitieux. Proposer des lettres écrites par une jeune trentenaire en phase terminale à lire après sa mort, pour que son âme sœur puisse se réaliser pleinement, quelle sorte de sa zone de confort,  ce n’était pas évident.  J’ai trouvé les « défis » assez réalisables pas comme certaines « bucket list » (liste de rêves à réaliser avant de…) qu’on peut lire dans certains romans.

Carène Ponte à évité l’écueil du pathos. Bien sûr il y a des larmes et la colère… c’est une injustice de mourir si jeune ! Mais vite on voit chaque personnage essayer de trouver des raisons d’avancer.

Il y a le côté comédie qui vient prendre le relais. Gags, quiproquos disputes en tout genre. On retrouve les préoccupations des jeunes adultes : se caser ou pas, avec qui ? Avoir des enfants ou faire carrière, trouver le travail idéal, la famille etc. Tous ces sujets donnent lieu à des scènes plus ou moins drôles ou tendres.

Les lettres vont engendrer des déplacements, des découvertes, des rencontres, des passions, du sexe, des embrouilles… Et quand enfin ont crois que tout va aller en s’arrangeant, patatras un rebondissement  inattendu (même si on a quelques doutes car la lectrice est suspicieuse !).

J’ai juste tiqué sur un détail géographique, entre la piste de ski et la ville de Grenoble, le petit raccourci littéraire, on a l’impression que géographiquement ils sont très proches et pas vraiment, du moins c’est ainsi que je l’ai ressenti. C’est sûrement ce qui m’a rendu soupçonneuse… (la lectrice peut être tatillonne quand elle connait le coin !)

Je ne suis pas trop lectrice de ce genre littéraire chic litt, alors pour moi c’est « frais », je ne comparerai pas à d’autres histoires.  C’est une lecture agréable, distrayante. C’est une lecture qui plaira cet été… ça nous change les idées ou donner des idées au choix… (la lectrice glousse en repensant à certaines soirées des héroïnes!).

J’ai beaucoup aimé l’idée d’associer  la lecture des lettres et les notes écrites dans le carnet. A plusieurs reprises on a un lien entre la vie et la mort, entre avant et après, pour ensuite passer à autre chose. Je ne peux développer cette idée sans spoiler, alors je vous laisse découvrir.

Les happy-end sont toujours bon à lire ! Un livre Feel good cela fait du bien.

C’est le genre de livre que vous dévorez car vous voulez savoir ce qui va arriver aux différents personnages auxquels vous vous êtes attachés, donc la fin arrive vite et lorsque vous fermez le roman vous réalisez que c’est fini vous ne saurez plus rien de la vie de ses personnages. Mais il est où le prochain épisode ? A zut c’est fini !

Je remercie les Editions Michel Lafon  pour leur confiance et j’ai déjà hâte de lire une autre histoire de Carène Ponte. 

Autre roman de cet auteure, sur ce blog : ici

Un_merci_de_trop

Article précédemment publié sur Canalblog

J’ai toujours cette musique dans la tête

Agnès Martin-Lugand

Éditions Michel Lafon, mars 2017, 360 p., 18,95 €

Mes lectures Michel Lafon

4e de couv. :

Yanis et Véra ont la petite quarantaine et tout pour être heureux. Ils s’aiment comme au premier jour et sont les parents de trois magnifiques enfants. Seulement voilà, Yanis, talentueux autodidacte dans le bâtiment, vit de plus en plus mal sa collaboration avec Luc, le frère architecte de Véra, qui est aussi pragmatique et prudent que lui est créatif et entreprenant. La rupture est consommée lorsque Luc refuse LE chantier que Yanis attendait. Poussé par sa femme et financé par Tristan, un client providentiel qui ne jure que par lui, Yanis se lance à son compte, enfin.

Mais la vie qui semblait devenir un rêve éveillé va soudain prendre une tournure plus sombre. Yanis saura-t-il échapper à une spirale infernale sans emporter Véra ? Son couple résistera-t-il aux ambitions de leur entourage ?

Mon Billet

C’est le premier roman d’Agnès Martin-Lugand que je lis. J’avais lu une nouvelle dans « 3 à table » et j’avais bien aimé son écriture et ce qui semble son milieu de prédilection (couples trentaine actifs et citadins). J’étais donc curieuse de découvrir un récit plus long. Ce que j’ai bien aimé dans ce roman, c’est  que les faits sont ancrés dans la réalité et le quotidien. Même si on n’est pas dans le même milieu on s’identifie facilement à l’un ou l’autre des personnages. C’est ce qui fait le charme de ses histoires. Nous avons dès la couverture l’image d’une femme « de tous les jours » sans apprêts, elle est représente bien Véra lorsqu’elle se débat  avec ses problèmes et ses doutes. Et cette main… !!!!

Le point fort c’est la place des personnages. Agnès Martin-Lugand cible plutôt leur aspect psychologique. On y voit leur force, leurs failles et faiblesses. Leur fantaisie ou originalité vient animer les discussions.. Ensuite ce que l’on remarque ce sont les relations entre eux. C’est un peu comme s’ils donnaient 100 % d’eux même que lorsqu’ils sont ensemble. Agnès Martin-Lugand emploi à plusieurs reprises le mot « transparent »pour parler d’un personnage isolé.

Au début, j’ai eu peur qu’on parte sur un triangle amoureux : une femme deux hommes, mais heureusement très vite on se rend compte qu’il s’agit d’autre chose.

J’ai bien aimé le fait que les narrateurs soient les trois protagonistes principaux et que l’ordre de prise de parole ne soit pas à tout de rôle, mais juste au moment où la narratrice principale qui est Véra soit au bout de ce qu’elle est sensée savoir et comprendre.

Agnès Martin-Lugand développe la stratégie de la manipulation par petite touches. On a parfois l’impression que cela dure pendant longtemps et puis on se rend compte que c’est bien plus rapide que cela. C’est dû à l’intensité des émotions et des bouleversements vécus par les personnages.

On voit aussi comment l’alcoolisme prend petit à petit de l’ampleur et détruit certaines choses importantes.Le tabagisme n’est pas non plus oublié. Le travail aussi est une drogue qui modifie la vie.

C’est un roman agréable à lire car il y a plusieurs stades dans la mise en place de la déstabilisation émotionnelle, on croit qu’on arrive au bout et puis c’est comme si les personnages faisaient un pas en arrière.

On dirait que les personnages évoluent  en fonction d’une chorégraphie bien organisée.

Contrairement aux thrillers, on n’est pas dans l’exagération entre la lutte du bien contre le mal et c’est ce qui rend la situation si plausible et  angoissante insidieuse. Le titre va prendre une autre dimension à al fin du roman.

Je remercie les Éditions Michal Lafon pour m’avoir envoyé un exemplaire dédicacé par l’auteure !

musique dans la tête chro

Qui en parle ?

Mabiblio1988

Article précédemment publié sur Canalblog