Tous deux fraîchement diplômés de Princeton, John et Joe sont davantage affamés de littérature que de nourritures terrestres, et ils ont la ferme intention de tourner le dos à tout ce qu’on attend d’eux aux États-Unis : un mariage, un bon job, une visite hebdomadaire aux parents. Ainsi s’embarquent- ils pour un long voyage qui les mènera de Munich à Nairobi sur une moto BMW immaculée, baptisée en l’honneur du périple : le Nil Blanc. Objet littéraire singulier, ces carnets de voyage constituent un roman de formation itinérant. En même temps qu’ils arpentent champs de ruines gréco-romaines, villages de Bédouins ou capitales du tiers-monde, les deux amis font l’apprentissage de l’altérité, de la solitude, et, aussi, des inévitables désillusions au détour du chemin. L’opulente nature africaine est ici magnifiée sous une plume d’une fougue et d’une franchise irrésistibles qui ont le charme de ses vingt ans.
Mes impressions de lecture :
Être en train de lire avec plaisir un livre qui reprend les souvenirs de l’auteur en 1961, lorsqu’il avait 23 ans et apprendre son décès à 82 ans cela fait bizarre. John Hopkins est mort en avril mais je ne l’ai réalisé que maintenant.
Ce livre est un piège à lecteur. Et c’est une des choses qui me plaisent dans ce type d’ouvrages. C’est un mélange de journal et de carnet de voyage. L’auteur raconte les fait marquants de ces journées et il note tous les livres lus ou dont on lui a parlé pendant des conversations. Alors si vous voulez des titres cultes d’avant 1961 vous aller être gâtés. J’avais l’impression de voir ma Pal qui prend la poussière … « la Montagne magique » Thomas Mann, « Lord Jim » Joseph Conrad etc.
J’avais beaucoup aimé son « Carnet d’Amérique du Sud (1972-1973) » Les sujets sont plus adultes que dans « Carnets du Nil Blanc ». Ici nous découvrons John Hopkins au début de son parcours d’écrivain voyageur. Déjà les femmes et l’amour, la création et sa soif de voyage.
On découvre au début du livre une photo de Joe et John et la fameuse moto. On va partir avec eux dans ce périple qui va les faire grandir. Ces jeunes gens, leurs idéaux et leur parcours. Les choix tant au point de vu du cheminement sur terre que mental.
À travers leurs itinéraires et leurs questionnements on découvre une époque et des faits historiques.
Il y a des lettres, petites annonces, et une carte pour bien visualiser… et Loustal à fait la couverture et un dessin.
Nous avons donc une variété de textes. Les souvenirs du jeune homme, ses réflexions la famille, sur ce qu’il a déjà vécu et ce qu’il vit. Ainsi que les réflexions plus existentielles sur les projets de vie et sur son développement émotionnel, spirituel et intellectuel.
Je le demande dans quelle mesure l’auteur a retravaillé ses carnets avant de les publier la première fois en 2012. Ce carnet se lit comme un roman, avec les dates en plus … le journal permet d’insérer des digressions et une chronologie plus précise qui rythme le texte.
Ce qui m’a beaucoup intéressé c’est tout ce qui concerne la création littéraire et l’influence du vécu comme base de travail.
A travers ce « road movie » avec les aventures et mésaventures on découvre une époque et une certaine vision de la vie et du monde. Il y a des choses que l’on n’écrirait plus de nos jours.
Impossible de me passer de mon journal dans lequel j’écris et je dessine !
Pippa s’interroge : est-elle quelqu’un de bien ? Son journal intime va l’aider à y voir plus clair car elle a de gros doutes à ce sujet. Elle va nous expliquer pourquoi…
Ma chronique :
Lorsqu’on est petits nos livres sont surtout fait d’image, on grandit et le texte prend de plus en plus de place jusqu’à faire disparaître les illustrations… Aujourd’hui on fait de plus en plus appel à un mélange des deux, peut-être se sont-ils rendus compte que l’image est partout hors du livre et que l’enlever du livre c’est un peu trop le mettre à part. Le dessin reprend une place importante dans la vie de tous les jours sur tous les supports. Barbara Tammes est illustratrice pour le magazine « happinez », l’idée de bien-être on la retrouve aussi dans ces romans « s’exprimer » « être une meilleure personne ». Elle est dans l’air du temps et elle joue aussi sur la typographie, tout à un sens, tout va dans la même direction s’exprimer !
J’adore ce personnage et la structure de cette série « La vie selon Pippa » qui la mettent en scène. Ce n’est pas construction à chaque fois mais il y a le même esprit. Après« la vie selon Pippa », Barbara Tammes nous avait proposé un cahier d’exercice pour faire notre propre journal intime « Une semaine de la vie de… »
Nous avons ici un journal intime non pas avec une date mais avec un numéro, comme si point par point l’histoire avançait. On n’a pas de phrase du style « cher journal » alors on a l’impression qu’elle s’adresse directement à nous. Des dessins viennent appuyer ou expliciter ses propos. Traits simples avec une touche de couleur, comme les illustrations sur la couverture, c’est le style de Barbara Tammes.
J’aime beaucoup ce personnage. Une adolescente de 14 ans qui se pose des questions existentielles. D’une part elle se dit qu’elle est une « mauvaise personne » et va nous le démontrer point par point… sa démonstration la conduire à se dire que tout n’est pas noir ou blanc. Les événements qui vont se succéder vont lui permettre de se rendre compte qu’elle change et tire les conséquences de se actes. Tenir une promesse n’est pas chose aisée.
On retrouve une adolescente tiraillée entre la semaine à la campagne avec sa mère et le week-end à la ville avec son père. Tout est cloisonné mais que ce passe t-il lorsqu’une faille vient tout chambouler dans sa vie.
Ce que j’aime dans cette série c’est de voir que selon les besoins elle peut compter sur l’un ou l’autre. Famille ou amis chacun joue un rôle dans sa vie. De plus, on n’est pas dans les stéréotypes père/ mère, leur caractère est plus important que leur « fonction ». On réalise aussi que les adultes ont parfois un comportement puéril, ils ne contrôlent pas plus leurs émotions que leurs enfants !
Ce qui est intéressant c’est la place qu’on est chevaux dans sa vie. On la sent passionnée, on la voit entrer en contact avec eux en faisant appel à son intuition et à ce qu’elle a appris de leur comportement. Et cela change aussi le regard qu’elle porte sur la société et son entourage. Elle tire des leçons de ses actes et des réactions de ces animaux.
Différentes formes d’amour sont ici développées : aimer ses parents, aimer ses frères et sœurs (demi frère, beau-frère…), beau-père, belle-mère, être aimés d’eux… aimer ses amies, aimer un garçon… être aimé en retour… ou pas ! Ah oui j’oubliais aimer les chevaux et le retour…
Les sujets vous paraissent un peu trop sérieux, trop philosophiques ? N’ayez aucune crainte l’humour est là, que ce soit dans les réflexions, les réparties, les situations et les illustrations… C’est ça aussi le bien-être savoir prendre du recul et un peu d’autodérision ne nuit pas bien au contraire.
Pippa déploie une énergie positive qui vous laisse le sourire sur les lèvres et une envie de prendre son crayon.
Je vous laisse découvrir l’intrigue et les multiples rebondissements. Un roman inspirant.
«J’éprouve la nécessité de repartir en Amérique du Sud, afin de renouer avec les planches», notait John Hopkins dans son journal en 1971. Ce retour sur «scène», il l’accomplira dès l’année suivante, et tout au long de 1973, avec Madeleine van Breugel, en descendant du Mexique vers le sud du continent. Exilé volontaire, voyageur, nomade, Hopkins ne s’en montre que plus écrivain, faisant œuvre de tout ce qui advient au cours du périple. Qu’il s’agisse des êtres, des lieux, des événements de hasard et de rencontre, ou de la lancinante imperfection de son amour pour sa compagne, c’est son regard unique, doux et mordant, qui fait la puissance de ces carnets, habités d’une irrésistible poésie.
Mon Billet :
Auteur né en 1938, à Orange aux États Unis. Je découvre John Hopkins, dont le nom ne m’est pas inconnu sans toute fois l’avoir encore lu.
Si vous me suivez, vous savez que j’aime lire les journaux intimes ou carnets d’écrivains. Alors que je suis lectrice de fiction j’aime aussi découvrir les origines des textes. Je suis gâtée avec les éditions de la Table Ronde et La Petite Vermillon pour la réédition en version poche. Même si je me doute que les textes sont retravaillés avant de paraître il y a un côté authentique de l’instant, à la différence de la biographie qui est un regard en arrière de l’auteur (quand c’est lui qui l’écrit).
Dans ces « Carnets d’Amérique », on est aussi dans l’intime qui peut influencer l’écriture et un témoignage d’un temps à l’instant T.
John Hopkins (34 ans) et sa compagne (31 ans) on quitté Marrakech où ils ont vécu les derniers 18 mois. Lorsque débute ce voyage en Amérique centrale, on sent l’influence de ce temps passé au Maroc. Il nous explique aussi dans quelle situation se trouve sa compagne avec le sentiment que « tout peut basculer » d’un moment à l’autre. Alors qu’il était dans ses intentions de se poser et retravailler un roman, le voilà parti pour se déplacer. Il est beaucoup question de mouvement et d’observations. Son nomadisme n’est pas un besoin d’aventure, c’est comme s’il était un éternel insatisfait.
p.29 « les émotions deviennent dangereuses lorsqu’on cherche à y échapper »
C’est un écrivain au regard aiguisé. D’entrée il détaille les pélicans ce qui n’est pas anodin car il va l’intégrer à l’un de ses romans, et ce n’est qu’un premier élément. Il y a une grande présence d’oiseaux dans ces carnet. Comme eux il est resté sur le qui-vive tout le long de ce voyage.
Ce que j’ai trouvé intéressant c’est que l’on suive jour après jour grâce aux dates et lieux indiqués mais aussi le prix des transports, des hôtels et des restaurants.
La question que je me suis posée en commençant cette lecture était « A qui s’adresse t-il ? », en effet il explique des choses sur ses différentes observations, il y a des références historiques, des méditations. Ce sont bien plus que des notes pour d’éventuels autres écrits. On a bien l’impression qu’il a toujours été dans son intention de le publier. Il dévoile des choses qui concerne sa compagne, je suppose qu’elle était consciente en vivant avec lui qu’elle allait perdre un peu de son intimité, je pense en particulier à sa fille dont elle a perdu la garde pour vivre avec John Hopkins… Il est respectueux, c’est vrai que c’est particulier ce côté « personnage publique ». L’épilogue répond un peu à mes interrogations.
p. 208 « Ce qui m’intéresse à présent, c’est la logique, la logique des événements qui aboutit à une conclusion inévitable. La logique du personnage qui le mène de façon inéluctable… l’influence logique implacable du paysage et des autres forces sur le déroulement de l’intrigue. Cette logique ne sautera peut-être pas aux yeux au premier abord mais à la fin du livre, lorsqu’il y réfléchira, le lecteur devra conclure le livre dans lequel toutes les forces convergent pour aller dans le sens d’une destinée tracée dès la toute première page. »
Je ne vais pas avoir l’outrecuidance de dire que j’aurais écrit cela mais ce que je ressens parfois lorsque je réfléchis sur un livre que je dois chroniquer. J’ai ressenti tout au long de ces carnets des correspondances avec mes propres pensées. A d’autres moments il m’a agacé en tant qu’homme écrivant en 1972-73.
Dans ce genre de récit c’est aussi un témoignage sur une époque, même si bien sûr il est subjectif. Il est conscient aussi de l’impact que produit le fait qu’il soit un touriste américain. Il vit avec son temps même s’il prend des chemins de traverse.
Ces écrits sont la somme de réflexions sur sa vie et celle de sa compagne mais aussi sur les pays qu’ils traversent, leurs rencontres et découvertes…
Le sous titre donné à cette version française donne à ces carnets un sens supplémentaires car en effet John et Madeleine vivent un amour imparfait.
Il y a des choses qui sont toujours d’actualité et d’autres qui sont propres à ces années là. Il parle du rôle de la CIA , des événements comme au Chili, ceux du Brésil, Nicaragua, il n’est pas forcément dans le pays en question mais il est à l’écoute des informations qui circulent.
p. 209 « 24 décembre, 10 heure du matin. / Abasourdi par les nouvelles à la radio qui annoncent qu’un tremblement de terre a dévasté le Nicaragua. Managua est détruite, en ruine. Le Gran Hôtel, où nous avons séjourné il y a deux mois presque jour pour jour, n’est plus qu’un tas de gravats. Les oiseaux perchés en attente sur la façade du teatro étaient donc au courant. Ils savaient qu’une catastrophe allait arriver Ils étaient prêts à déguerpir à tout moment. »
Ces carnets sont composés d’anecdotes, d’extraits d’articles, de certains passages de correspondance, des avis sur des films et des lectures en cours. Il y a des notes sur l’avancement de son travail et aussi pour garder des idées, des descriptions de personnages, de situations et de lieux.
Petite Digression avez-vous des livres que vous voulez lire et qui attendent leur tour qui se rappelle à votre bon souvenir ? Moi j’ai par exemple «Au dessous du Volcan » de Malcom Lowry !!!
Le texte est émaillé de mots locaux et leur traduction ou en espagnol, ce qui ancre encore plus le lecteur en Amérique Latine.
J’ai beaucoup aimé les parties du voyage où il est au contact de la nature et des hommes. Même si l’alcool est toujours présent il est moins dans la représentation et les mondanités. Il est plus authentique, il observe et absorbe les paysages et les traces laissées par l’histoire. On voit la diversité des modes de vie d’un pays à l’autre. Par exemple au Surinam on est aux antipodes de Veracruz. C’est incroyable comme certaines choses ont peu évolué.
J’ai noté quelques références à ces carnets … il y revient très souvent, en voici juste 3 qui sont assez proche. Je pense qu’en tant qu’écrivain il s’interroge beaucoup sur l’acte d’écrire… jusque dans l’épilogue. J’ai trouvé très significatif le fait de trimbaler le manuscrit d’un livre dans tout ce périple.
p. 64 « Ce journal m’aide, mais j’ai les nerfs en boule lorsque je ne travaille pas à un projet de grande envergure »
p.65 « Pour l’instant, ce journal est un tant soit peu banal »
p.66 « elle appelle ce journal « mon livre de mots ».
Ces carnets intimes dégagent un certain mal être, au sein de son couple, au niveau de sa santé, sa quête du lieu idéal pour écrire et se poser. Il a un côté « je brûle la chandelle par les deux bouts », ce qui mets en évidence un part d’autodestruction, autopunition.
C’est un écrivain que j’ai envie de découvrir dans son œuvre de fiction.
4e de couv. : Tiens ton journal, comme Pippa, l’héroïne de Barbara Tammes. Écrire et dessiner ce que l’on vit donne de la magie au quotidien ! Dans ce super cahier, tu pourras noter pendant une semaine tout ce que tu as fait, ce que tu as pensé et ce que tu as ressenti. Demande-toi quel est le moment le plus sympa ou le plus énervant de chaque journée, combien de temps tu as passé en ligne et en vrai avec tes amis, dessine les personnes qui sont importantes pour toi, décris tes rêves (éveillés ou non), et bien d’autres choses…
Format : 15,5 cm × 22,0 cm × 1,0 cm
Broché, couverture souple.
Ma Chronique :
Et si on prenait une semaine pour faire le point? que l’on soit ado ou adulte !
Ce « journal » représente une semaine. Combien de journaux intimes avez-vous commencé depuis que vous savez écrire ? Souvent on laisse tomber parce qu’on a rien de spécial à raconter, puis on recommence parce qu’un autre carnet nous inspire. Dans ce carnet il y a des questions précises et vous réalisez qu’on ne pense pas toujours à se les poser.
Ce carnet est dans la mouvance actuelle du : « prendre du temps pour soi », « se faire du bien », « mieux s’écouter », « mieux se connaître ».
Je trouve ce carnet et génial, car c’est la continuité du roman de Barbara Tammes « Le journal de Pippa » qui donnait très envie de commencer un journal intime nouvelle version. Il est très positif, il reprend entre autre une des idées qu’elle avait développé : « est-ce qu’on prend soin –d’une personne ou d’un objet- parce qu’on l’aime ou est-ce qu’on l’aime parce qu’on en prend soin ? » ça peut aussi se rapporter à soi.
Vous n’avez pas lu le roman, ce n’est pas obligatoire, mais vous passez à côté d’une jolie expérience. C’est un « journal » d’ado mais on à toujours une part d’ado en nous…
La couverture est rose tendre, couleur qui inspire la douceur et le sucré, cela fait un peu fille en même temps il y a de grandes chances qu’on l’offre à une fille. Mon fils qui n’aime ni lire, ni écrire a apprécié le moment qu’on a passé ensemble à le faire à l’oral. Ce journal est très intéressant si l’on travaille sur « l’estime de soi ». Je compte bien renouveler l’expérience avec lui.
Au niveau graphique vous en avez un aperçu avec le couverture. Des typographies différentes, des dessins simples du quotidien. J’ai adoré retrouver le fameux stylo bic rétractable qu’on ne voit plus trop, une petite madeleine de Proust : j’entends le bruit qui agacé mon entourage ! Ne cherchez pas de traits tirés à la règle on est dans de l’artistique, du « ludique », du lâcher prise, pas dans la prise de tête. Les feuilles sont blanches, lisses et épaisses. Elles ont toutes un graphisme, pas de syndrome de la page blanche.
Dans les premières pages on a des « exercices » qu’on ne va pas renouveler tous les jours. Puis viennent les jours avec le nom bien marqué, il faut juste noter le jour/numéro, le mois et l’année. On peut donc se lancer à n’importe quel moment.
Il y a une todo list « les activités de la journée », c’est le côté programmation/organisation, c’est mignon cet encadré représente une feuille de carnet ligné, ça rappelle un peu le côté bullet journal. Autour il y a des questions qui varient d’un jour à l’autre mais qui ont un rapport avec les réseaux virtuels ou réel, on est vraiment dans notre temps. Une sorte de soleil nous invite à noter les 5 meilleures minutes de la journée. Un petit retour sur sa journée, avant de noter l’heure du coucher. Un bulletin vous invite à noter sur 20 « amusement », « météo », « mon humeur » « sport », à la fin de la semaine on retranscrit ses données pour le bilan.
Pour chaque jour il y a deux doubles pages qui vous invite à répondre à des interrogations sur vous, vous pouvez écrire, dessiner ou coller des photos.
Lorsqu’on termine la semaine on fait le bilan. On réalise souvent que notre ressenti général n’est pas forcément ce que disent les écrits. En laissant une trace on n’est pas dans une émotion au moment T. Il y aussi un curseur pour noter la sincérité de ce qu’on é inscrit au cours de la semaine.
En notant au quotidien on a aussi un effet dynamique, on va chercher à faire mieux, c’est un côté auto-motivation. Barbara Tammes a choisi beaucoup de termes positifs qui va dans ce sens : « vie », « chouchouter », « soigner », « amusement », rêve », « aimer », « ce qui rend heureux » « préféré ». Dans la page de présentation « donne du sens à ton prénom et à ton nom en associant les lettres à ton prénom et à ton nom en associant les lettres qui les forment à un trait de caractère » les exemples donnés son aussi positifs.
Donc une fois cette expérience terminée on a plusieurs choix. On a une image d’une semaine type et on se connaît mieux, soit on rachète un autre carnet (ce qui fait du 5 € la semaine) et vous aurez toujours les mêmes questions, soit on se crée son propre journal avec d’autres questions. C’est une jolie base, un guide, un tremplin.
Lâchez-vous, faites sortir l’artiste qui est en vous, et prenez soin de vous…
Toutes les bonnes choses commencent par un P ! Papier, pinceau, poney, pop-corn. Et je vous le donne en mille, mon prénom : Pippa. Comment savoir qui on est quand on habite la semaine chez sa mère dans une vieille ferme isolée, et les week-ends chez son père, dans un appartement hyper chic de la grande ville ? Pour ne pas perdre le nord, Pippa tient son journal, dans lequel elle décortique (et dessine) tout ce qui lui arrive, et se pose de grandes questions. Sur ses humeurs (qui peuvent changer du tout au tout en une journée), sur la nourriture (peut-on être à la fois baies de goji et œufs au lard ?), sur l’amour (est-il préférable que la personne soit mieux en vrai que dans votre imagination, ou l’inverse ?)… Sans compter que Pippa se trouve face à un choix pour lequel même son journal ne peut l’aider.
Anecdotes de lectrice :
J’ai reçu le livre le jour où j’ai appris le décès de ma marraine, alors autant dire que le titre a eu un certain impact sur moi.
Il se trouve que pendant que je lisais ce roman, j’ai assisté à une conférence sur la littérature néerlandaise. L’une des choses qui m’ont marquée de cette intervention c’est le fait que d’après la conférencière les écrivains néerlandais ont tendance à aller au but, à annoncer les choses telles qu’ils le perçoivent. De retour à ma lecture, je me suis rendu compte qu’il y avait de cela dans ce roman.
La troisième source d’influence sur ma lecture vient de mes lectures d’un magazine pour adulte « flow » qui parle de bien être, choix de vie, de nature, avec une place importante du graphisme. Il s’inspire d’un magazine néerlandais. C’est étrange car les couleurs et les images ont des similitudes dans l’esprit.
La dernière « interférence » vient de ma lecture de « Ma folle semaine avec Tess » d’Anna Woltz dans le cadre du prix des incorruptibles. On ressent un même état d’esprit dans le besoin d’analyser la vie, un côté très contrôlé, la raison et pragmatisme et un grain de fantaisie.
Il y a certainement d’autres inspirations… puisque chaque lecteur mets une partie de soi dans ses lectures.
Mon billet :
Ce que j’ai aimé dans ce roman outre le personnage principal, c’est qu’on a l’impression que la gamine a mis sur papier toutes les données pour prendre une décision qui va influer sur sa vie future. La couverture est un reflet d’un des aspects de ce roman.
On y retrouve toutes les préoccupations de l’adolescence. La famille, les changements dans les relations en grandissant, le fait quelle fasse partie de familles recomposées et les enjeux de l’enfant dans un couple divorcé a aussi son importance. Les modifications dans son corps et la perception de la vie. L’amitié et les relations avec son alter ego, la meilleure amie, l’amie de cœur. Le premier baiser, le premier amour, le premier garçon dans la vie de deux amies. Bien entendu on a aussi une quête de son identité et sa place dans la société.
A priori, on se dit que ça part dans tous les sens comme peut le ressentir une adolescente, mais petit à petit on se rend compte que pas du tout. Cela converge vers la même ligne de fuite jusqu’au point de jonction. Le point final, la décision.
Ce roman parle d’assumer qui ont est et ce que l’on veut faire à l’échelle d’une adolescente de 12/14 ans (je ne retrouve plus la date exacte).
J’ai beaucoup aimé le mélange écrit et graphisme, ce n’est pas un « journal intime » d’adolescente tel qu’on en a l’habitude d’en voir, cela tient presque du carnet de réflexion, j’allais dire carnet de voyage, car on va suivre aussi ses différents lieux de vie. Parfois un dessin vaut mieux qu’un long discours.
Ce roman parle du besoin de s’exprimer, de réfléchir en extériorisant. C’est une gamine qui met tout à plat, sur le papier, ses questions, ses pensées, ses envies, ses expériences. Bien sûr on n’a que ce regard, son point de vue .Elle analyse et décortique la vie et celles de ses parents sans concessions, avec un certain recul quoique ces émotions sont plus présentes qu’elle ne le croit.
J’aurais aimé savoir être aussi pragmatique au même âge ! Il y a bien entendu une bonne dose pour dédramatiser. Il s’agit d’une adolescente, elle a ses moments de rêverie, d’expérimentation et sa propre logique.
J’ai adoré la double page sur l’ortie. On a le côté « botanique », le côté santé avec l’utilisation de la tisane, la recette de cuisine, la localisation géographique et la cueillette mais le véritable but est la conclusion, que je vous laisse découvrir…. En fait tout cet exposé est là pour minimiser la véritable pensée, ou info qui est la chose à retenir, ce qui compte vraiment.
Les chapitres ne sont ni des jours comme dans un journal intime, ni des « parties » comme dans un simple roman, ce sont des réflexions plus ou moins longues (quelques lignes ou quelques pages) numérotées de 1 à 70.
Il y a beaucoup de réflexions sur la société actuelle et les différents modes de vie.
L’humour est très présent car Pippa est une gamine très positive. Elle a beaucoup d’esprit et elle se retrouve parfois des situations délicates ou drôles.Ces copines et sa petite sœur valent le détour aussi. Quand à la mère…
Je pense que ce roman intéressera les jeunes adolescents qui aiment les histoires proches de la réalité avec le léger décalage que la fiction permet.
C’est un roman qui donne envie de se lancer dans l’écriture pour soi, pourquoi ne pas s’inspirer de certaines pages pour son propre journal intime ? L’été arrive pourquoi ne pas l’offrir à des gamines de 12-14 ans ?
C’est un coup de cœur et j’espère lire en 2019 le tome 2 ! oui c’est indiqué « la vie selon Pippa : ma vie est un merveilleux désastre «