Juillet de sang

Joe r. Lansdale

Trad USA par Claro

Folio Policier, 2014, (1989 Vo), 311 p.

Film « Cold in July » sorti en décembre 2014

4e de couv. :
Parce que Richard Dane a dû se défendre, il a fait un énorme trou dans la tête d’un homme qui se trouvait dans son salon. Le cambrioleur lui a tiré dessus sans une hésitation. Richard a pour lui la légitime défense, la pénombre de la nuit et la protection de son fils qui dormait dans une pièce mitoyenne. Les flics comprennent très bien. Ce que ne sait pas encore Richard c’est que s’ils sont à ce point «sympas», ce n’est pas simplement pour soigner leur image auprès du contribuable. Derrière le fait divers se cache une tout autre histoire totalement invraisemblable. Qui était ce type venu de nulle part? Que cache la mansuétude des enquêteurs et pourquoi le FBI s’en mêle-t-il? Richard, bouleversé par sa propre vulnérabilité, sidéré par ses instincts révélés, va devenir à son tour une cible, car s’il a défendu son enfant, le cambrioleur aussi était le fils de quelqu’un…

Mon billet :

J’ai dû acheter ce roman après avoir lu « les enfants de l’eau noire » lu en 2015, car j’avais aimé et je voulais découvrir d’autres romans de l’auteur. Je n’ai pas la couverture avec l’affiche du film.

L’année dernière j’envisageais de le lire en juillet pour être raccord avec le titre et puis ça ne s’est pas fait. Cette année fut la bonne !

On sent très vite  qu’on est dans un roman des années 90, les voitures, pas de téléphone portable, tv, et K7 et un certain rythme dans la narration. Peu de technologie dans les méthodes de pistage. Un des personnages parle de modem et de livre pour apprendre l’informatique !   La musique c’est de la country donc intemporel, on est au Texas.

C’est un roman à la première personne « je » est Richard Dane. Un mari et un père tranquille pour qui cette terrible nuit va bouleverser la vie et faire ressortir des questions de son passé qu’il n’a jamais résolu.

Je retrouve dans ce roman cette façon d’installer une atmosphère moite et délétère comme pour mieux entrer dans l’intimité des personnages. Il y a un aspect sexuel comme fil conducteur. L’angoisse et l’impuissance d’un simple citoyen face aux menaces et à la justice.

Il y a une escalade de mal être qui s’accompagne par un changement de serrure, l’installation de grilles de protection, de mise ne place d’alarme, d’achat d’arme… mais cela suffira t-il ?

Le décor de départ c’est une maison isolée de l’Ouest du Texas, dans une ville soit disant tranquille. Il fait chaud, orageux, atmosphère lourde.

Le vocabulaire est parfois cru et provocateur. Le côté macho est critiqué mais bien présent. L’honneur doit être sauf ! Les rôles féminins sont assez réduits.

Le thème de la paternité est aussi un fil conducteur. D’ailleurs la première partie s’intitule «  les fils », la deuxième « les pères » et la dernière «  pères et  fils ».

Les trois parties de ce roman correspondent à trois twist. La première partie est presque une histoire en elle-même avec une chute qui nous laisse interrogatif. Un voile tombe et  s’en est fini des apparences trompeuses.

La deuxième partie c’est l’enquête et la traque. Là aussi l’issue est surprenante. On est monté de plusieurs degrés dans l’horreur. La troisième partie c’est la justice immanente, l’action.

Le côté action est un peu rocambolesque, à l’américaine…  voitures, armes et hémoglobine et le côté moral, il faut faire justice soi même quand le système est corrompu.

Un thriller sympa avec des rebondissements et de l’action, plus un côté psychologique, je suis curieuse de voir le film… 

cold

Les enfants de l’eau noire

Joe R. Lansdale

Trad. Bernard Blanc

Éditions Denoël, Sueurs froide, sept 2015, 353 p., 21,90€

Folio

Mes lectures Denoël  

B26603

4e de couv. :

Texas, années 1930. Élevée dans la misère au bord de la Sabine, qui s’écoule jusqu’aux bayous de Louisiane, May Linn, jolie fille de seize ans, rêve de devenir star de cinéma. Un songe qui s’achève brutalement lorsqu’on repêche dans le fleuve son cadavre mutilé. Ses jeunes amis Sue Ellen, Terry et Jinx, en rupture familiale, décident alors de l’incinérer et d’emporter ses cendres à Hollywood. May Linn ne sera jamais une star, mais au moins elle reposera à l’endroit de ses rêves… 
Volant un radeau mais surtout le magot d’un hold-up, la singulière équipe s’embarque dans une périlleuse descente du fleuve, le diable aux trousses. Car non seulement l’agent Sy, flic violent et corrompu, les pourchasse, mais Skunk, un monstre sorti de l’enfer, cherche à leur faire la peau. Quand vous décidez de faire vôtres les rêves d’un autre, ses pires cauchemars peuvent aussi profiter du voyage…

Ma chronique :

L’histoire commence fort. Le ton est donné d’entrée mais ensuite j’ai trouvé les cent premières pages trop lentes. Je pense que c’est une façon de mettre en condition le lecteur bien montrer que les lieux sont propices à la stagnation avec parfois des précipitations et des tempêtes.

J’ai dernièrement lu un roman, « Ouragan » de Laurent Gaudé, qui se passait aussi dans la tourmente avec ses zones humides et pauvres. La coïncidence veut qua dans ses deux cas bien que 70 ans les séparent on voit la place des « noirs » dans les états du sud des États-Unis. J’étais donc dans de bonnes prédispositions.

On découvre ses jeunes gens qui arrivent à l’âge où les différences sociales deviennent des barrières. Nous avons la jeune noire révoltée, le jeune homosexuel, la jeune fille qui devient désirable. Il leur reste un côté idéaliste et essaient d’avoir des valeurs morales au milieu de cette société décadente.

Ces trois adolescents de 16-17 ans qui  sont pourtant confrontés au manque de moyens, à l’analphabétisme, l’alcoolisme, la violence depuis leur naissance mais ils vont découvrir qu’ils n’ont pas atteins le fond…

Ils vont croiser la route de gens pétris de culpabilité avec des cas de conscience.

La mère alcoolique, le prédicateur avec un lourd passé, des migrants victimes de la grande dépression, des flics pourris, un tueur en série, la vieille psychopathe etc.

Heureusement, le rythme va s’accélérer et j’ai pratiquement lu d’un trait la traque, la tempête et autres mauvaises rencontres… il y a tout de même des gens qui viennent aider.

L’intrigue policière est plus que secondaire.

Il n’y a pas de famille idyllique tout part à vau-l’eau !

En conclusion j’ai bien aimé ce roman, d’autant qu’il aborde un des thèmes que j’affectionne, celui de l’eau… mais ça c’est une autre histoire.

On retrouve quelques références à Mark Twain avec ce voyage en radeau sur l’eau, ses enfants livrés à eux même.

Cela m’a aussi fait penser aux romans de Louise Erdrich.

C’est l’Amérique des petites villes perdue où ont prend des libertés avec les règles et les lois.

Il y a toute la thématique du voyage initiatique. Sortir de l’enfance mais ont-ils eu une enfance ? En quoi croient-ils encore ? Comment voient-ils l’avenir ? Tout cela sur fond d’eau noire et sombre.

Je remercie les Editions Denoël pour leur confiance.

Denoel
1% rentrée 2015

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