Nuit Américaine

Pierre Rehov

Éditions Cosmopolis, sept 2022, 543 p., 22 €

Mes lectures Cosmopolis

4e de couv. :

Avec Nuit américaine, Pierre Rehov livre l’épopée crépusculaire du rêve américain, la guerre entre la Cosa Nostra et les cartels boliviens pour le contrôle d’Hollywood et le code de l’honneur des affranchis. Telle une balle traçante, Nuit américaine vous propulse aux ultimes frontières du nouveau Far West, là où les parties de poker sont vertigineuses. Sillonnez Rome, New York, Los Angeles, les déserts de Vegas. Plongez dans la guerre souterraine des cartels et des mafias historiques. Rencontrez le mal absolu et la pornographie de l’horreur. Retrouvez Lucky Luciano, Meyer Lansky, mais aussi Hugh Hefner, l’entourage de Kennedy. Effacez vos ennemis. Vivez l’amour fou. Abandonnez toute chance de retour. Après Ted et 88, Pierre Rehov signe la grande aventure de l’année littéraire et vous plonge à pic dans le brasier américain des années 60, le monde où les Dieux de la guerre se sont affrontés pour Los Angeles. … et pour l’amour d’une femme.

Mes impressions de lecture :

Je ne connaissais pas l’auteur mais le titre de ce roman et le sujet ont attirés mon attention.

J’ai particulièrement aimé la partie qui se passe en Italie jusqu’à la rencontre de Zio à New York, car on est dans la construction d’une vie avec ses rêves et ses espoir. C’est aussi les années soixante en Italie, le cinéma et tout ce qu’il y a des prometteurs. Les amis d’enfances, le premier amour, les choix bons ou mauvais. Il y a de la pauvreté, de la violence mais on a l’impression que les protagonistes peuvent maîtriser s’ils prennent les bonnes décisions.

Une fois que leur vie bascule on est dans un autre monde, un autre état d’esprit. On joue dans la cour des grands. Ils n’ont plus la même liberté.

J’ai aimé ce que véhicule Rafaela cet élan vers la vie.

On a différents thèmes importants, à commencer par la religion. Rafaela est juive, Fabio est catholique, ce n’est pas anecdotique dans le milieu et à cette époque. On a entre les ombres du récent passé de la deuxième guerre mondiale.

Il est aussi question du rôle de la femme, de ce à quoi elle peut aspirer. Rafaela a une soif de connaissances, elle ne cadre vraiment pas avec l’univers de Fabio.

C’est un roman qui vous happe. On est avec les personnages et leurs aventures (ou mésaventures). Il y a une part d’émotion qui contraste avec ce que leur réserve la vie.

Nuit américaine a un rapport avec le cinéma univers de Rafael et avec la part d’ombre dans laquelle va évoluer Fabio.

Un roman très prenant et une prédominance de l’aspect visuel dans la façon de raconter les événements, si en plus on a les références au cinéma de cette époque on ne va pas le lâcher. Il a tous les ingrédients du roman noir, avec des éléments liés à la tragédie. Amour impossible, la destinée qui joue avec les personnages. Les personnages sont-ils prédestinés ? Que ce passe t-il lorsqu’ils veulent suivre leurs propre règles, prendre leur destin en main ?

C’est une histoire qui met en scène la prédominance de la famille, sur les bases des valeurs dans le cadre la cosa nostra, un roman de gangster.

Un roman avec un souffle romanesque qui plaira les lecteurs qui aiment suivre les personnages longtemps dans ce qu’il vit.

Je remercie les Éditions Cosmopolis de leur confiance.

Carnets du Nil Blanc

John Hopkins

Trad. Jean Esch

Éditions de la Table Ronde, La Petite Vermillon, 3 juin 2021, 250 p., 8,20 €

Mes Lectures de la Table Ronde

4e de couv. :

Tous deux fraîchement diplômés de Princeton, John et Joe sont davantage affamés de littérature que de nourritures terrestres, et ils ont la ferme intention de tourner le dos à tout ce qu’on attend d’eux aux États-Unis : un mariage, un bon job, une visite hebdomadaire aux parents. Ainsi s’embarquent- ils pour un long voyage qui les mènera de Munich à Nairobi sur une moto BMW immaculée, baptisée en l’honneur du périple : le Nil Blanc.
Objet littéraire singulier, ces carnets de voyage constituent un roman de formation itinérant. En même temps qu’ils arpentent champs de ruines gréco-romaines, villages de Bédouins ou capitales du tiers-monde, les deux amis font l’apprentissage de l’altérité, de la solitude, et, aussi, des inévitables désillusions au détour du chemin. L’opulente nature africaine est ici magnifiée sous une plume d’une fougue et d’une franchise irrésistibles qui ont le charme de ses vingt ans.

Mes impressions de lecture :

Être en train de lire avec plaisir un livre  qui reprend les souvenirs de l’auteur en 1961, lorsqu’il avait 23 ans et apprendre son décès à 82 ans cela fait bizarre. John Hopkins est mort en avril mais je ne l’ai réalisé que maintenant.

Ce livre est un piège à lecteur. Et c’est une des choses qui me plaisent dans ce type d’ouvrages. C’est un mélange de journal et de carnet de voyage. L’auteur raconte les fait marquants de ces journées et il note tous les livres lus ou dont on lui a parlé pendant des conversations. Alors si vous voulez des titres cultes d’avant 1961 vous aller être gâtés. J’avais l’impression de voir ma Pal qui prend la poussière … « la Montagne magique » Thomas Mann, « Lord Jim » Joseph Conrad etc.

J’avais beaucoup aimé son « Carnet d’Amérique du Sud (1972-1973) » Les sujets sont plus adultes que dans « Carnets du Nil Blanc ». Ici nous découvrons John Hopkins au début de son parcours d’écrivain voyageur. Déjà les femmes et l’amour, la création et sa soif de voyage.

On découvre au début du livre une photo de Joe et John et la fameuse moto. On va partir avec eux dans ce périple qui va les faire grandir. Ces jeunes gens, leurs idéaux et leur parcours. Les choix tant au point de vu du cheminement sur terre que mental.

À travers leurs itinéraires et leurs questionnements on découvre une époque et des faits historiques.

Il y a des lettres, petites annonces, et une carte pour bien visualiser… et Loustal à fait la couverture et un dessin.

Nous avons donc une variété de textes. Les souvenirs du jeune homme, ses réflexions la famille, sur ce qu’il a déjà vécu et ce qu’il vit. Ainsi que les réflexions plus existentielles sur les projets de vie et sur son développement émotionnel, spirituel et intellectuel.

Je le demande dans quelle mesure l’auteur a retravaillé ses carnets avant de les publier la première fois en 2012. Ce  carnet se lit comme un roman, avec les dates en plus … le journal permet d’insérer des digressions et une chronologie plus précise qui rythme le texte.

Ce qui m’a beaucoup intéressé c’est tout ce qui concerne la création littéraire et l’influence du vécu comme base de travail.

A travers ce « road movie » avec les aventures et mésaventures on découvre une époque et une certaine vision de la vie et du monde. Il y a des choses que l’on n’écrirait plus de nos jours.

Je vous souhaite un bon voyage.

Je remercie les Éditions de la Table Ronde de leur confiance.

La nymphe endormie

Ilaria Tuti

Trad. Johan-Frédérik Hel Guedj

Éditions Robert Laffont, La Bête Noire, 605 p., 21,50 €

Mes lectures La Bête Noire

nymphe endormie

4e de couv . :

« Le temps cache toujours un secret. Il camoufle même les crimes. »

Derrière la beauté bouleversante de la Nymphe endormie se cache l’horreur : au lieu de peinture, l’artiste a peint le tableau avec du sang. Voilà ce qui lance le commissaire Teresa Battaglia sur la piste d’un meurtre commis soixante-dix ans plus tôt, dans les derniers jours de la Seconde Guerre mondiale. Une enquête où il n’y a ni corps ni scène de crime, ni suspect ni témoin. Rien qu’une trace génétique que Teresa remonte jusqu’à une vallée isolée et mystérieuse du nord de l’Italie : le Val Resia.
Après avoir marché sur le toit de l’enfer, Teresa doit percer le secret du sommeil de la Nymphe.
Vous n’oublierez jamais Teresa Battaglia. Mais il est possible qu’elle vous oublie…

Ma chronique :

J’ai eu très envie de lire cette histoire pour différentes raisons. Le synopsis m’intriguait et la photo sur la couverture m’attirait. Les autres raison sont plus subjectives. Il se trouve que depuis quelques années j’ai l’impression que certaines maisons d’éditions nous ont traduit des petits bijoux italiens. Des auteurs de la jeune génération qui nous montre une autre Italie que celle méditerranéenne (que j’adore). Ainsi avec Luca d’Andrea on est dans une région au nord de l’Italie frontière avec l’Allemagne et l’Autriche ou encore Paola Barbato, Antonio Manzini…

Je n’ai pas lu l’enquête précédente, mais elle est dans ma wish list depuis cette lecture. J’ai donc découvert cette autrice et son univers.

Ce roman est plus qu’un roman policier car il y a des liens entre l’enquête et les policiers plus complexes.

Comme mon intuition (si les lecteurs aussi se mettent à avoir des intuitions ! où allons-nous ? !!) il y a une part de « magie atavique » ou liée à la terre. Depuis quelques années cela semble être une thématique qui se développe après l’ésotérisme religieux. (voir la trilogie du Baztan de Dolores Redondo).

Une toile semble se former au fur et à mesure que l’on découvre les personnages dans leur part intime et l’enquête. On a donc des fils qui tissent le temps. Qui dit temps dit passé et mémoire. Entre cette enquête qui nous renvoie à la seconde guerre mondiale, et les problèmes de mémoire de Teresa Battaglia. L’autre fil qui vient s’entrecroiser c’est celui du sang et pas seulement celui des crimes, il y a celui plus intérieur de la vie utérine. Et enfin celui de la « forêt » comme entité vivante et mystérieuse. Vous allez en trouver d’autres qui vous correspondrons tous.

On est sur l’idée de monde clos que ce soit cette fameuse vallée, celle de la forêt du crime originel, ou encore ce peintre qui es resté enfermé en lui-même et à cessé de parler, ou encore ces ventres féminins porteurs de vie ou de mort. Qui dit clos dit caché ou protégé, ce qui nous renvoie aux secrets et des croyances.

Silences et secrets, non-dits et autres choses tues tout cela contribue à engendrer des situations tendues.

Les thématiques de la vie et la mort sont évidemment  présente puisqu’on est dans un roman policier et qu’il y a des scènes datant de la guerre mais cela va au-delà.

Les personnages ont chacun leur spécificité. C’est la première fois que je vois aborder la maladie d’Alzheimer dans le cadre d’une enquête, c’était parfois déstabilisant en voyant Teresa perdre pied dans le présent et en masquant ce fait important à son entourage. J’ai bien aimé introductions des extraits de son journal qui lui permettent de retrouver le fil de ses pensées. Les autres personnages son aussi hauts en couleur… je ne vais pas trop vous en dire…

Je vous laisse découvrir cette atmosphère assez particulière et cette enquête singulière.

Je remercie les Éditions La Bête Noire de leur confiance. Ce roman sera lié au confinement, un petit voyage immobile en Italie.

Article précédemment publié sur Canalblog

Nostalgia

Jonathan Buckley

Trad. Richard Bégault

Éditions du Castor Astral, août 2019, 411 p, 22 €

Masse Critique Babelio / Castor Astral

4e de couv. :

Au cœur de l’été toscan, la petite ville imaginaire de Castelluccio se prépare pour le festival annuel en l’honneur de son saint patron. Pendant le carnaval, Gideon Westfall, un peintre anglais exilé depuis de nombreuses années, doit incarner la figure emblématique de l’histoire millénaire du lieu. Dans le même temps, Ilaria, la jeune fille qui lui sert de modèle, a disparu. Quelques jours avant la fête, l’arrivée imprévue de sa nièce, Claire, bouleverse son quotidien et le contraint à faire face à son passé. Cette visite dévoile les trésors artistiques et les secrets des habitants de cette région d’Italie. Jonathan Buckley distille alors de passionnantes observations sur la faune, la flore, la religion, l’art ou encore la géologie. Entre le spectaculaire et l’intime, entre le passé et le présent, il tisse des récits kaléidoscopiques et peint la fresque audacieuse d’une Toscane qu’il revisite, s’approprie et réinvente au fil des pages. Pour paraphraser Marianne Moore : Castelluccio est un jardin imaginaire avec de vrais crapauds.

Ma Chronique :

Lorsque j’ai choisi ce livre le titre « nostalgia » a attiré mon attention. Il est très évocateur, il crée des images de temps passé, de douceur. Qeu l’intrigue se déroule en toscane a joué aussi un rôle dans mon choix.

Je ne connaissais pas Jonathan Buckley et j’ai été enchantée par son écriture. J’ai d’abord été surprise par la numérotation à l’intérieur de chaque chapitre 1.1 , 1.2, 1.3… Mais on s’y habitue on a presque l’impression que c’est pour mieux retrouver les passages lors de recherches littéraires ou pour mémoriser.


Dans un premier temps ce qui a titillé ma curiosité ce sont les relations familiales, pourquoi n’a t-il pas revu sa nièce depuis longtemps ? Par exemple.


Puis, ce sont les personnages et leur portrait qui se dessine peu à peu… la mise en avant de leurs personnalités et des relations entre eux.


Vient ensuite la peinture, la lumière et les couleurs… Je ne sais pas si cela vient du fait que l’oncle soit un peintre mais on a une forte présence du regard. C’est très visuel.
Et enfin la terre, ce village et sa force d’attraction… La nature.


Je ne vais pas vous dévoiler l’intrigue car c’est un roman qui se savoure. Le rythme est lent. C’est un roman qui convient aux lecteurs qui aiment les atmosphères, les romans où on s’installe pour explorer les lieux, leur histoire et leurs habitants.On suit les personnages dans tous leurs déplacements, leur découvertes, leur interrogations.


Je remercie les Éditions du Castor Astral et Babelio pour ce partenariat. Jonathan Buckley est un auteur que j’aurai  plaisir à lire.

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Article précédemment publié sur Canalblog

Cachemire rouge

Christiana Moreau

Éditions Préludes, avril 2019, 263 p., 16,90 €

Mes lectures Préludes

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4e de couv.

Trois destins liés par un fil rouge, celui d’un précieux cachemire tissé de manière ancestrale. Toscane. De l’Asie à l’Europe, du Transsibérien jusqu’en Italie, elles braveront tous les dangers pour prendre leur destinée en main et tenter de réaliser leur rêve.
Avec humanité et un grand sens du romanesque, Christiana Moreau compose une histoire vibrante, véritable ode à l’amitié et au courage.

Ma chronique :

Je vous ai parlé du précédent roman de Christiana Moreau l’année dernière, il s’agissait de « La sonate oubliée » qui se déroulé sur deux périodes à Venise, un roman autour des femmes « exploitées », je suis allais de découverte en découverte.

J’étais donc curieuse de voir où nous entraînerait cette autrice, et quelle période elle explorerait.

Dans cette nouvelle histoire l’autrice nous fait voyager sur deux continents l’Europe avec l’Italie (en Toscane) et en Mongolie intérieure à notre époque.

Les éditions préludes on une particularité, c’est que pour chaque roman ils créent des passerelles avec d’autres histoires. Ici sur le trois proposées j’en ai lu deux qui m’ont touché et la troisième est dans ma wish list… donc il y avait de grandes chances que ce roman me corresponde !

« La tresse » Laetitia Colombani

« No et moi » Delphine De Vigan

« La saga des immigrants. T1  Au pays » Vilhelm Moberg

J’ai découvert bien des choses que ce soit autour du cachemire que de l’implantation de la communauté chinoise en Italie.

Nous avons donc la rencontre entre une italienne et une mongole sur un Marché du bout du monde. Tout les sépare : deux milieux culturels, deux milieux financiers, deux continents… Elles ont pourtant des choses en commun. Les deux principales : une amitié indéfectibles avec une autre femme, une passion pour le cachemire … Alessandra a Giulia et Bolormaa a Xiaoli, chacune à son alter ego qui la complète, quelqu’un sur qui s’appuyer pour avancer sur le chemin de la vie.

Ces jeunes femmes volontaires doivent faire des choix pour gagner leur vie. Toutes deux sont victimes de la main mise des chinois sur le cachemire. On retrouve l’idée de l’effet papillon puisque l’effondrement des petits producteurs entraine une hausse des prix pour ceux qui achetaient directement. L’effondrement est dû en partie à la forte demande de produits de luxe des nouveaux riches chinois.

La famille de Bolormaa se voit contrainte à vendre le troupeau de chèvres qui fournissait l’argent de la famille, en partie à cause des changements climatiques et d’autre part de cette main mise des chinois dur le marché du cachemire.

Bolormaa va faire deux rencontres décisives celle d’Alessandra l’italienne qui lui donne sa carte de visite et celle de Xiaoli grâce à son courage et à ces deux rencontres elle va changer sa vie.

Il est aussi question de voyage et d’aventures. D’épreuves et de rencontres. Il y a l’idée de vases communicants. Chaque personnage à besoin d’aide à un moment donné et c’est grâce à l’autre que les choses avancent.

Il y a des passages révoltants et touchants, d’autres plus drôles. Beaucoup d’émotions.

La couverture du livre  et le titre font référence au rouge… rien de politique… on va avoir la thématique de la couleur qui va être très importante.

On retrouve l’idée que certaines femmes sont victimes de leur condition économique et culturelle, mais qu’elles sont capable de soulever des montagnes pour s’en sortir ou au moins essayer de s’en sortir.

Je ne voudrais pas trop vous en dire alors je m’arrêterai là…

Ah si encore une chose… J’ai beaucoup aimé les quatrains qui débutent les chapitres ainsi que les « dictons » que Xiaoli et Bolormaa utilisent pour se donner du courage ou pour expliquer leur vie. On dirait des incantations, des formules magiques.

Je remercie les éditions Préludes pour leur confiance. Il ne me reste plus qu’à attendre le prochain roman de Christiana Moreau !

De la même autrice :

La sonate oubliée

Article précédemment publié sur Canalblog

La sonate oubliée

Christiana Moreau

Éditions Préludes, janv. 2017, 256 p., 15,90 €

Mes Lectures Préludes

sonate oubliée

4 e de couv. :

À 17 ans, Lionella, d’origine italienne, ne vit que pour le violoncelle, ce qui la distingue des autres adolescents de Seraing, la ville où elle habite en Belgique. Elle peine toutefois à trouver le morceau qui la démarquerait au prochain grand concours Arpèges. Jusqu’au jour où son meilleur ami lui apporte un coffret en métal, déniché dans une brocante. Lionella y découvre un journal intime, une médaille coupée et… une partition pour violoncelle qui ressemble étrangement à une sonate de Vivaldi. Elle plonge alors dans le destin d’Ada, jeune orpheline du XVIIIe siècle, pensionnaire de l’Ospedale della Pietà, à Venise, dans lequel « le prêtre roux », Antonio Vivaldi, enseignait la musique à des âmes dévouées.

Mon billet :

J’avais très envie de lire ce roman après avoir vu la jolie couverture avec ces couleurs de ville dans la brume, avec cette jeune fille au bout d’un ponton comme arrivée au bout du monde. Ce n’est pas un pont. Est-ce qu’elle va s’arrêter  ou trouver moyen d’aller plus loin ? Est-ce une fin ou un commencement ?

Nous avons un roman qui fait une passerelle entre le présent et le passé. Deux jeunes filles qui vivent dans des villes d’eau. Il  y est question de ponts dans les deux villes, des ponts qui relient et séparent à la fois.

J’ai bien aimé les liens qui se tissent entre Lionella, la fille d’immigré italiens en Belgique, et la vie d’Ada cette jeune orpheline vénitienne. La thématique des racines n’est pas trop développée, je pensais qu’elle serait plus présente. Les deux jeunes filles ont deux langues communes celle de la musique et l’italien.

Les deux jeunes filles sont à l’âge des premiers émois amoureux et malgré les trois siècles qui les séparent, elles ont de nombreux communs. C’est ce qui permettra à Lionella d’être en empathie avec ce qu’elle lit de la vie d’Ada.

Il y a un effet de miroir Ada est pauvre et celui qu’elle aime est riche et cultivé, Lionella est beaucoup plus cultivée et  elle vit dans un milieu plutôt aisé alors que Kevin est pauvre et peu cultivé et il a quitté l’école tôt. Le personnage de Kevin est très intéressant  car il est dans l’ombre de Lionella et il la soutien à sa façon. Et inversement au contact de Lionella il fait tout pour s’en sortir. On ne peut s’empêcher de faire un parallèle entre Ada et Kevin sur certains points et pour d’autres on associe Ada et Lionella. Effet de miroir entre la Belgique et Venise… je vous laisse les découvrir !

C’est un roman tendre même si des sujets graves sont abordés, car les bons sentiments et la droiture morale ont une part privilégiée.

L’alternance (pas systématique) de la vie actuelle de Lionella et/ou Kévin et le cahier intime d’Ada font qu’on est autant pris par une intrigue et une autre. On attend le moment où ces vies se croiseront  même si c’est de façon virtuelle.

J’ai découvert  des choses sur la Venise du XVII e siècle, sur Vivaldi et sur la musique. Ce fut l’occasion aussi de ressortir les cd pour écouter quelques morceaux de cette œuvre immense.

J’ai passé un agréable moment de lecture à me demander si Lionella allait réussir son concours, si elle allait trouver l’amour, si Kévin avait un avenir, si Ada allait sortir de son orphelinat, retrouver sa mère, connaître l’amour….

On est sur la thématique du voyage initiatique et des choix que l’on doit faire… tous ces jeunes gens devront choisir leur avenir…

NB : En parallèle de ce roman je lisais un autre roman « les larmes noires de la terre » de Sandrine Collette et je n’ai pu m’empêcher de faire des connexions entre les deux. Dans les deux cas il y a un personnage qui s’appelle Ada avec des vies bien difficiles, de plus elles partagent  ce côté travailler pour payer une dette.

Je remercie les Éditions Préludes pour ce petit moment de dépaysement.

Article précédemment publié sur Canalblog

Mille jours en Toscane

Marlena de Blasi

Trad. Marie-Pierre Bay et Nicolas Castelnaud-Bay

Folio, 2013, 256 p.

LU DANS LE CADRE D’UN PARTENARIAT FOLIO

4 e de couv :

«Le bar du village est devenu une véritable annexe de notre maison. Les habitués nous ont adoptés et s’ingénient à nous faciliter la vie. Il y a un téléphone au mur et quand je parle à mes enfants, à mon agent à New York ou à mes éditeurs en Californie, tout le monde se tait en imaginant que je discute avec le président des États-Unis. Le Centrale est notre bureau, notre PC, notre refuge. Je commence à comprendre pourquoi certains Italiens, avant de choisir un appartement, vérifient si le bar le plus proche leur conviendra…» 
L’auteur et son mari ont décidé de s’installer à San Casciano, un petit village toscan. On s’échange des recettes de cuisine (soigneusement consignées dans ce livre), on fait ensemble les vendanges, la chasse aux cèpes et aux truffes…. Marlena de Blasi nous offre une ode à la vie, pleine de saveurs, d’odeurs et de couleurs.

Ma Chronique :

J’avoue avoir un peu hésité à me lancer dans cette histoire qui semblait très personnelle. Mais, heureusement la curiosité a été plus forte, car ce roman a une résonance avec ma vie actuelle. C’était donc le bon moment pour le lire et il va de ce fait être un coup de cœur de l’été.

Le vin coule à flots, mais l’huile d’olive aussi. La Toscane est une terre mythique que j’aimerais découvrir un jour. j’ai bien aimé la réponse à la question « Les Toscan boivent-ils du vin à chaque repas ? » … Vous voulez connaître la réponse lisez-le livre ! ^^

Nous avons là une histoire personnelle romancée avec un travail de création autour des personnages inspirés de plusieurs personnes réelles.

Le couple a déjà fait l’objet d’un roman « mille jours à Venise ». Je ne l’ai pas lu alors je ne sais pas s’il est écrit dans le même style.

Nous avons ici un mélange d’éléments personnels autour du couple, du travail d’écriture et de la cuisine de Marlena. Nous avons une suite de questionnements sur les changements de vie. Ce n’est pas un journal intime, c’est un véritable roman avec un début et une fin. Voilà, j’ai trouvé ce qui m’avait freiné lorsque j’ai vu la quatrième de couverture.  Le récit est émaillé de recettes de cuisine. Et ceux qui croient que l’Italie ce sont les pâtes et les pizzas vont être déçus, les autres vont avoir des envies de cuisine italienne !

En fait il ne s’agit pas vraiment de mille jours. On est plutôt dans les quatre saisons. On va suivre la nature au fils des mois avec un temps fort dans chaque saison. On débute avec les beignets de fleurs de courgettes et on termine avec la nouvelle récolte… Certains trouverons qu’il y a des clichés : les vendanges, puis le vin, les châtaignes, les champignons puis des truffes, la cueillette des olives, l’huile d’olive. Mais, ces images d’Epinal vont parti de l’imaginaire méditerranéen. Ça sent le romarin et le basilic, l’expresso et le cappuccino, le feu de bois et le pain chaud dans le four à pain.

Un personnage très pittoresque va accompagner nos nouveaux arrivants il va leur faire comprendre que la Toscane qu’ils cherchent n’est pas la Toscane de la jeune génération. Mi-amusé, mi-intrigué il va leur faire revivre un peu de la Toscane passée. Il y a tout un monologue sur les traditionalistes et les progressistes.

J’ai beaucoup aimé les phrases en italien accompagnées par la traduction immédiate. On voit les mains qui accompagnent le geste.

J’ai beaucoup aimé des les descriptions des fêtes et des personnages.

On est vraiment transporté dans cette campagne un peu idéalisée mais on sent qu’il y a un fond de vérité. Dans la vie on rencontre parfois des gens qui partagent leur amour des bonnes tables.

Les thèmes de l’amitié et du partage sont des sujets qui me tiennent à cœur.

J’ai été très intéressé par les réflexions sur son travail d’écriture et sur son besoin de cuisiner pour être elle-même.

Bon, je ne vous cacherais pas que chez moi c’est jours-ci ça sent le romarin et le thym (ça c’es mon côté méditerranéen) l’huile d’olive et le pain chaud !

Ça fait toujours du bien des livres qui montrent des choses positives malgré les coups du sort.

Ce roman m’a fait penser à ma copine Delcyfaro… et comme par hasard elle vient aussi de le lire !

Je remercie Folio pour cette découverte…

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Fleur de citrouille dans mon jardin !

Non je n’ai pas assez de plants pour prendre les fleurs et en faire des beignets

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Pain recouvert d’huile d’olive, thym et pavot bleu.

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Pain Romarin, huile d’olive, Thym et pavot bleu.

Une tomate, du fromage et le tour est joué !

A bientôt pour d’autres délices littéraires…

NB pains surprises

Article précédemment publié sur Canalblog