Une petite place sur terre

Hélène Montardre

Éditions Syros, coll. Tempo, sept.  2018, 220 p., 6,95€

Mes lectures Syros

4e de couv. :

L’hommage inoubliable d’ Hélène Montardre à ceux qui n’ont plus rien, sauf leur dignité d’être humain.

Rudi et sa maman sont étrangers. Ils n’ont pas de famille en France et nulle part où aller. Un jour, Rudi entend raconter ce mythe grec : Héra, la femme de Zeus, avait interdit à toutes les terres d’accueillir la déesse Léto. Et pourtant Léto a fini par se réfugier sur une île minuscule, à peine visible sur le bleu de la mer. Les mots résonnent dans la tête du garçon. Il y a forcément quelque part un petit bout de terre où Rudi et sa maman pourraient vivre. Et cet endroit, Rudi va le trouver

Ma chronique

J’avais une petite crainte avant de recevoir ce livre car les sans papiers c’est toujours un sujet délicat. Ce qui m’avait attiré c’est l’introduction de la mythologie Grecque. J’étais curieuse de voir comment cela allait se combiner. J’ai beaucoup aimé car c’est par une passeuse d’histoire…

Ce qui m’a beaucoup plu dans ce roman c’est l’aspect universel. On ne sait pas d’où ils viennent, on ne sait pas où cela se situe. Ce qui est prenant c’est ce lien qui relie cette mère à son fils et inversement, cela permet à beaucoup d’enfants de s’identifier. Ils vont tout faire l’un pour l’autre, ils sont un peuple à eux deux.

J’ai commencé ce livre et je l’ai lu d’un trait, j’ai oublié tout ce qui m’entourait, heureusement je l’ai terminé avant mon rendez-vous (que j’avais oublié !). Une magnifique parenthèse, j’étais dans ma bulle hors du temps.

Le sujet et difficile, mais il est abordé avec un regard si poétique que cela nous permet de prendre nos distance face à la dure réalité.

On va suivre Rudi dans son raisonnement, sa façon de voir la réalité. Rudy va grandir très vite. Entre deux nuits d’orage et de tempête.

Durant le premier, il va avoir une image choc et dans le deuxième il va à nouveau vivre un choc physique et psychologique. On a bien l’image de la boucle qui se ferme, et entre les deux, tout va s’accélérer et changer.

On peut lire ce roman comme un voyage initiatique. Avant le premier choc émotionnel, c’st un petit garçon, et même s’il avait vécu des choses plus dures que les enfants de son âge, il lui restait une part d’enfance. On s’en rendra compte lorsqu’il discutera avec Ionel et ses frères.

J’ai adoré cette rencontre nocturne presque surnaturelle, on voit bien comment un enfant peut être emporté par ses sens et son imagination. C’est très bien raconté.

A partir de là va s’en suivre une sorte de descente en enfer. Plus on avance, plus on les voit dégringoler. Heureusement, ils vont aussi faire de belles rencontres. A chaque étape Rudi va grandir et prendre de l’assurance. On voit aussi comment intérieurement ses sentiments vont changer, sa colère va s’apaiser.

Puis,  vient le point de bascule où c’est lui et son utopie qui vont prendre le dessus. Il va démontrer qu’il est fort, réfléchit et qu’il faut croire en son rêve.

Il va prendre sa mère par la main lorsqu’elle n’en peut plus. Il y a une inversion des rôles. Il a choisi l’amour à la haine. Il ne deviendra pas un délinquant, il choisi une autre voie. Sa mère avait choisi de créer un semblant de vie stable avec une bonne école et un lieu protégé. Cependant c’était une situation qui avait ses limites.

La partie paradis retrouvé est un beau moment qui permet à tous les protagonistes de reprendre son souffle, ainsi qu’au lecteur. C’est le petit moment « fantastique », la réalisation d’une utopie.

Quelques mois ont passé et pourtant on dirait une éternité tant leur vie a été bouleversée. C’est le moment de la renaissance dans ce paradis aquatique.

On se dit que ça ne peut pas durer et en effet une dernière étape est nécessaire …

Je ne vous en dis pas plus…

C’est un coup de cœur, car c’est une belle histoire bien menée.

Je remercie les Editions Syros pour leur confiance.

1% rentrée 18
kokeshi coup de coeur

 Qui en parle ?

Jangélis

Article précédemment publié sur Canalblog