Hugo BERNARD
Éditions Les Presses de la Cité, 26 janvier 2023, 286 p., 22 €
Masse Critique Babelio / Les Presses de la Cité
EN LIBRAIRIE LE 26 JANVIER 2023

4e de couv. :
Un mystérieux trou de trente-cinq centimètres de diamètre et cent sept mètres de profondeur creusé dans la montagne, à l’orée de la forêt, devient du jour au lendemain l’unique préoccupation d’une petite ville, le réceptacle des espérances, des colères et des secrets inavouables.
Mes impressions de lecture :
Tout d’abord un petit mot sur la couverture qui est très intéressante, tout part en effet d’une fleur…
Dans ce roman on est dans la thématique nul n’est innocent, on a tous des secrets plus ou moins inavouables qui nous rongent de l’intérieur.
Ce roman est très prenant avec ses chapitres courts et ses secrets qui n’en finissent pas de refaire surface. C’est très intéressant cet effet miroir avec ce trou dans lequel la petite Alice est tombée. Il y a des secrets dont le lecteur à en connaître les racines. Ce que j’ai trouvé cruel, c’est qu’un secret mortel va être transmis à une personne qui n’en comprend pas la portée…
Ce qui m’a beaucoup plus ce sont les fausses pistes et les interprétations erronées justement à cause de tous ces secrets. Du coup tout le monde est suspects puisqu’ils ne se comportent pas avec la conscience tranquille. On dirait qu’on ouvre des boîtes de pandore, la vanité, la jalousie, la vengeance, la cruauté, la cupidité, la recherche de mise en lumière… Ce qui est bien c’est qu’on ne sait jamais ce qu’on va découvrir.
Dans « l’Éternelle chute d’Alice » il y a bien sûr des références à la fameuse Alice, mais on est loin du pays des merveilles. J’ai surtout vu le thème de la forêt qui est très présent, à commencer par le nom du village « Renard-les-bains », le trou est à l’orée de la forêt, il y a la végétation qui occulte des personnages dangereux. Sans parler du trou et de l’enfouissement dans la terre, comme tous les secrets enfouis…. La fameuse doudoune rouge on s’attend presque à voir sortir le loup et le petit chaperon rouge, ou un ogre… On a tout un imaginaire personnel qui vient nourrir l’histoire.
Il y a du suspens et du mystère, on pourrait facilement glisser vers un roman plus noir, plus sordide, qu’il ne l’est, je pense notamment au père d’Alice. C’est justement parce qu’on ne bascule pas que ce roman m’a plu. Il y a un côté grotesque et facétieux à nous montrer ce que les plus bas instincts de l’être humain est capable. Je vous laisse découvrir cette fin !!!
J’ai ressenti une certaine critique de la société en quête de reconnaissance. On a tout le cirque médiatique qui se met en branle dès qu’on annonce c’est chute dans un trou d’une petite de 4 ans. On a la régie publicitaire d’une chaine de TV qui voit grimper ses tarifs pour les publicités, on y voit tout le cynisme de ceux qui profitent du malheur des autres. Nous sommes en 2001 donc tout ce qui est réseaux sociaux n’est pas encore en place sinon imaginez ! On a des gens qui vont se faire de l’argent en vendant des produits. Il y en a qui veulent leur petit quart d’heure de célébrité comme disait Andie Warhol.
J’y ai vu aussi la culpabilité, expiation et la rédemption selon le cas avec toutes ces confessions. On a pratiquement tous les péchés…
Le thème de la famille et de la filiation ont une place importante dans cette histoire.
J’ai bien aimé aussi que l’on passe de personnage à l’autre tout en étant à la troisième personne, le titre du chapitre indique sur qui est dirigé le projecteur. Il y a un côté très visuel.
J’ai passé un bon moment de lecture. J’ai même parfois rit car bien que le sujet soit grave, il y a des personnages et des situations drôles (dans tous les sens du terme). Les amateurs de cosy mystery devraient aimer.
Je remercie Babelio et les Éditions Les presses de la Cité.